• l’année dernière
Au lendemain des Championnats d'Europe petit bassin où elle a particulièrement brillé avec quatre médailles dont le titre sur le 100 m quatre nages, Charlotte Bonnet, invitée ce lundi dans L'Équipe de Choc, est revenue sur ses performances et sur celles de l'équipe de France, quelques mois avant les Jeux Olympiques.

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Transcription
00:00 Ça y est, le championnat d'Europe, c'est terminé.
00:02 Repos bien mérité.
00:03 Tu as cartonné, tu as eu le titre au 100 mètres 4 nage, vice-championne du 200 mètres 4 nage.
00:08 Ça, c'est pour les épreuves individuelles et puis par équipe, vous avez ramené l'argent sur le relais 4 x 50 mètres 4 nage
00:13 et le bronze sur le 4 x 50 mètres l'âge libre.
00:16 Rien que ça.
00:17 Est-ce que tu es remise de tes émotions ?
00:19 Pas tout à fait.
00:21 Je viens juste de rentrer chez moi.
00:23 Ça s'est terminé hier soir, donc c'est encore assez frais.
00:26 Mais quelques jours de repos avant de partir en vacances, ça va faire du bien.
00:29 Tu reviens de loin, 6 ans après ton dernier titre européen.
00:32 C'était à Copenhague en 2017.
00:34 Tu y croyais sur ce championnat à Bucarest.
00:36 Comment tu t'étais préparée ?
00:38 Je m'étais très bien préparée.
00:41 J'avais fait beaucoup de crawl.
00:43 Je suis plutôt crawleuse de base et j'avais mis de côté un petit peu depuis l'année dernière
00:47 pour faire un peu plus de 4 nages et de brasses cette année.
00:51 Je ne m'attendais pas forcément à chercher un titre.
00:54 Forcément, on y va pour gagner et avoir des médailles.
00:57 Mais c'était assez inattendu, j'avoue.
00:59 Je pose la question parce qu'il n'y a pas que le physique qui compte.
01:02 C'est aussi le mental quelque part.
01:04 Ça aussi, tu l'as préparée ?
01:06 Bien sûr, oui.
01:07 Après, suivie au quotidien, je m'entoure des bonnes personnes.
01:11 Je vois une préparatrice mentale, une psychologue pour mes doutes,
01:16 que ce soit dans la natation, que ce soit en dehors aussi.
01:19 C'est hyper important, je trouve.
01:21 C'est quelque chose qu'on prépare en amont.
01:23 Une compétition, ça ne se travaille pas comme ça quelques semaines avant.
01:26 Il faut beaucoup de préparation en amont.
01:28 Et il est comment, Philippe Lucas ?
01:30 C'est comment de bosser avec lui ?
01:31 Je rappelle à ceux qui nous regardent que c'est lui qui a emmené
01:33 Lormann Odu sur le toit olympique en 2004 à Athènes.
01:36 J'ai entendu cette question un milliard de fois, je crois.
01:40 Oui, forcément !
01:42 Non, ça se passe très bien.
01:44 C'est quelqu'un de très exigeant, très difficile au sein du travail.
01:49 Quand on arrive à la piscine, on est là pour travailler.
01:51 Mais à côté de ça, c'est quelqu'un de très abordable, très humain.
01:56 Et ça me fait du bien d'avoir un coach comme ça à mes côtés jusqu'à Paris.
02:00 Les copains, je vous laisse la main ?
02:02 Avec grand plaisir.
02:03 Bonjour Charlotte.
02:04 Il y a eu trois nouvelles médailles ce week-end dans ces championnats.
02:08 Juste avoir ton œil sur cette génération de nageurs et nageuses français qui arrivent.
02:14 Et qui, évidemment, en point d'orgue, c'est JO 2024 dans la piscine parisienne.
02:19 On verra un peu avec toi le point.
02:21 Est-ce que tu penses que c'est la discipline où on est le meilleur aujourd'hui pour faire une razia de médailles ?
02:26 Je ne sais pas si on est la meilleure discipline aujourd'hui pour les Jeux Olympiques de Paris.
02:33 Mais en tout cas, là on a rapporté 23 médailles cette semaine aux championnats d'Europe.
02:38 Il y a deux ans, sur les mêmes championnats d'Europe, on n'en avait rapporté que deux.
02:40 Donc je pense que c'est plutôt pas mal.
02:42 On a une équipe qui est en évolution, en constante évolution, avec beaucoup de jeunes.
02:48 Moi, je suis capitaine, donc je fais partie des plus anciennes.
02:52 Mais je vois l'équipe qu'on a aujourd'hui.
02:54 On a eu des médailles sur beaucoup d'épreuves, quasi toutes les disciplines des championnats.
03:01 Donc c'est vraiment de bon augure, je pense, pour les Jeux d'Europe dans quelques mois.
03:04 Pierre Boubi a une petite question pour toi.
03:06 Salut Charlotte. Par rapport à ton entraîneur, justement, Philippe Lucas,
03:10 est-ce que tu as senti, et est-ce que dans son management aussi,
03:13 est-ce que tu as senti l'envie de gagner ? Est-ce qu'il t'a partagé ça ?
03:17 Et comment tu l'as vécu ? Est-ce que tu as vraiment senti une différence
03:20 entre la façon de t'entraîner avec tes anciens coachs
03:23 et, justement, Philippe Lucas qui amène un peu cette âne,
03:26 l'envie de gagner absolument, et cet état d'esprit ?
03:29 Oui, je le ressens parce que c'est quelqu'un à l'approche des compétitions
03:33 qui te fait changer aussi ta façon d'être, qui devient plus…
03:38 Je ne vais pas dire sauvage, c'est un peu bizarre comme terme,
03:40 mais c'est un peu ça, on rentre dans notre bulle.
03:42 On a envie de tout défoncer et on devient peut-être un peu plus agressif,
03:46 un peu plus à fleur de peau.
03:48 C'est notre côté un peu de compétiteur qui parle.
03:51 Et Philippe, il l'a aussi en tant que coach.
03:53 Donc, c'est aussi pour ça que ça marche entre nous,
03:55 c'est qu'on a un peu ce même tempérament.
03:58 Des fois, ça clashe aussi au quotidien, mais ça se passe très bien.
04:01 Et à la bord des compétitions comme ça, c'est important d'avoir un coach
04:05 qui te motive, qui trouve les bons mots pour que tu ailles au bout
04:10 et tu ailles chercher ce pourquoi tu travailles tous les jours.
04:13 Est-ce qu'on peut avoir une idée des clashes,
04:15 de ce que ça donne les clashes avec Philippe Leclerc ?
04:17 Parce que des fois, ça clashe. Nous, on aimerait bien savoir.
04:20 Non, non, mais quand je dis clash, c'est un bien gros mot.
04:24 Des fois, on se frite un peu parce qu'on n'est pas forcément d'accord sur…
04:27 Franchement, ça peut être n'importe quoi.
04:29 Juste sur une série qui m'envoie et je suis fatiguée,
04:32 je ne le fais pas forcément comme il a envie de le faire.
04:35 Donc, ça ne lui plaît pas.
04:37 Et des fois, il y a quelques chronos qui volent, mais ça va.
04:40 Charlotte, moi, j'ai la chance de te suivre depuis une bonne quinzaine d'années.
04:44 Tu es un peu une vieille de cette équipe de France de natation,
04:47 mais je rappelle quand même que tu n'as que 28 ans.
04:49 Tu sais parler aux femmes.
04:51 Tu n'as que 28 ans.
04:53 Est-ce que tu peux nous dire si tu ne vis pas potentiellement
04:56 la meilleure période de ta carrière depuis de nombreuses années ?
05:00 Je sors un petit peu ce truc de parler de coaching, d'entraînement,
05:04 parce qu'on sait, la natation, vous nagez matin, midi et soir.
05:06 Tu as énormément travaillé pendant des années avec Fabrice.
05:09 Aujourd'hui, c'est avec Philippe Lucas.
05:11 Mais j'ai l'impression que toutes les planètes,
05:13 elles sont en train de s'aligner chez toi,
05:15 que ce soit dans la vie personnelle, dans la vie professionnelle,
05:17 et que ces Jeux Olympiques à Paris vont être un petit peu
05:20 la cerise sur le gâteau de ta grande carrière.
05:22 Oui, tu n'as pas gagné des grands titres mondiaux ou olympiques,
05:25 comme certains, mais depuis tant d'années, tu donnes tellement de choses.
05:28 Est-ce qu'aujourd'hui, tu n'as pas l'impression que tu es vraiment
05:30 au top du top pour arriver justement à Paris l'été prochain
05:33 dans les meilleures conditions ?
05:35 C'est difficile comme question, parce que j'ai eu plusieurs périodes
05:40 dans ma carrière.
05:42 Et oui, je suis un peu d'accord avec toi.
05:44 J'arrive aujourd'hui à un équilibre où ça marche dans ma vie personnelle.
05:47 Je suis heureuse et forcément, quand on est heureux personnellement,
05:50 ça marche dans le boulot, ou en tout cas, ça ne peut que réussir.
05:54 Donc, j'ai eu des moments très difficiles, après notamment 2017-2018,
05:58 où j'avais des titres aux championnats d'Europe.
06:01 Mais là, aujourd'hui, le fait aussi de me donner une nouvelle chance
06:05 sur une nouvelle discipline, de changer un peu de ce que j'ai toujours eu
06:09 l'habitude de faire, c'est un peu comme un burn-out dans une entreprise,
06:13 au boulot, on fait toujours la même chose.
06:15 De changer et d'avoir du renouveau, ça fait beaucoup de bien.
06:19 Et c'est ça qui m'a permis d'avoir ces deux titres cette semaine.
06:22 Donc, je ne sais pas si ça marchera hyper bien à Paris.
06:26 Je ne peux pas te le dire, je ne peux pas répondre à cette question.
06:28 Mais en tout cas, je suis dans une bonne dynamique, je suis bien entourée
06:33 et ça marche plutôt bien depuis deux ans.

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