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DB - 11-12-2023

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00:00 *Musique*
00:19 *Musique*
00:48 *Cri de bébé*
01:14 *Musique*
01:43 *Musique*
02:12 *Musique*
02:41 *Cri de bébé*
03:10 *Cri de bébé*
03:17 J'ignore qui vous êtes.
03:19 Mon oncle.
03:24 Il est temps que vous appreniez la vérité.
03:27 Sur votre naissance, sur les circonstances qui vous ont amené ici.
03:32 Il y a 15 ans, tout juste,
03:35 je vous ai trouvé dans une voiture qui allait à Bordeaux et que des brigands avaient attaqué.
03:42 Les seuls survivants étaient vous
03:46 et une femme que je pris d'abord pour votre mère, mais elle m'avoua ensuite
03:51 qu'elle vous avait volé dans un château.
03:56 Ma soeur et moi avons décidé de vous garder
04:01 en vous faisant passer pour notre nièce.
04:05 Mais cette femme mon oncle, cette femme que vous preniez pour ma mère...
04:09 Elle est morte en me livrant son secret.
04:12 Elle vous avait dit mon nom sans doute, ma naissance, ce château.
04:16 Sa voix était si faible que je n'ai pu entendre le nom qu'elle murmurait,
04:23 la fin seulement qui était "beaucoup" ou "beaucoup" je pense.
04:29 Et vous n'avez pas cherché ?
04:31 Je n'ai pas si fait. J'ai écrit à mes amis, à tous les gens que je connais dans les provinces,
04:36 et même à Paris.
04:38 On n'a rien trouvé.
04:41 Et ce qu'on aurait trouvé, hélas, je ne sais que trop.
04:48 Comment ? Qu'est-ce dont ?
04:50 La mourante m'avait dit vous avoir dérobé
04:57 à des gens affreux qui étaient les concierges de ce château.
05:04 Je vous devais la vérité, Marianne.
05:10 Nous vous l'avons cachée jusqu'ici pour votre bien,
05:16 mais c'était un mensonge malgré tout.
05:19 Nous vivons dans un siècle ami de l'hypocrisie
05:23 pour qui la naissance et la fortune comptent plus que la vertu.
05:29 Mais Dieu n'aime que la vérité.
05:33 Je vous sais assez forte pour la considérer en face,
05:39 assez sage pour l'accepter.
05:42 Voulez-vous toujours entrer en religion, Marianne ?
05:51 Oui, mon oncle, plus fort que jamais.
05:54 Ah, ma chère Marianne.
05:58 Je suis ravie de vous trouver si bonnement
06:01 et de vous aider le plus heureux des anniversaires.
06:05 Mme, vous êtes trop bonne et je n'ai pas de meilleurs amis que vous.
06:09 Chère enfant, nous l'avons cessé de parler de vous, le baron,
06:15 l'abbé et moi en venant vous visiter.
06:18 La piété d'une enfant telle que vous est un spectacle si édifiant.
06:23 On ne saurait vous regarder sans louer Dieu,
06:26 sans se sentir excitée à l'aimer.
06:30 Ma prédestinée.
06:36 Madame, je ne mérite pas ce nom ?
06:38 Sans doute, vous le méritez.
06:40 Et cette piété qui nous charme est une grâce que Dieu nous accorde
06:44 aussi bien qu'à vous, mademoiselle.
06:47 On ne veut la raison par ma foi.
06:49 Pour être si jeune et si pieuse, avec tant de l'agrément,
06:54 il faut que Dieu vous veuille toute entière.
06:57 Ma sœur nous a préparé quelques rafraîchissements, madame la marquise,
07:02 si vous voulez bien entrer dans ma pauvre maison.
07:05 Allez, messieurs.
07:07 Je dis à moi, Marianne en particulier, de vous suivre.
07:14 Je suis allée voir ma cousine, la religieuse, hier au couloir.
07:18 Mon Dieu !
07:25 Si ces bonnes filles sont heureuses,
07:28 que n'ai-je pris cet état-là au lieu de me marier ?
07:31 Et voyez le résultat.
07:34 Fille veuve, riche, inutile,
07:37 tumulte de la vie du monde, maçonne.
07:40 Pourquoi n'entrez-vous pas en religion, vous aussi ?
07:44 À mon âge ?
07:46 Mais j'ai le double du vôtre, croyez-moi.
07:50 C'est trop pour faire une nonne acceptable.
07:53 Mais j'ai un petit service à vous demander.
07:58 Ma parente du couvent m'a prêté ce livre pieux.
08:02 J'ai oublié hier de le lui rapporter.
08:06 Voulez-vous y aller demain et le lui rendre à ma place ?
08:11 Bien volontiers. J'ai tant d'affection pour votre cousine.
08:15 Et puisque vous devez embrasser bientôt cet état,
08:20 une visite au couvent produira sur votre âme une impression bien agréable.
08:26 C'est la mort.
08:29 Sœur Gabrielle est souffrante.
08:55 J'ai ordonné de garder la chambre. Il vous prie de l'excuser.
08:58 Je suis bien fâchée de ne pas la voir. Est-ce grave ?
09:02 Non.
09:04 De petites douleurs comme nous en avons tout le temps, ce couvent qui est bien humide.
09:09 Je voulais faire une commission pour vous.
09:12 Je lui rapporte ce livre qu'il a prêté à madame de Saint-Hermier, sa cousine.
09:18 Je le lui remettrai.
09:20 Je vous remercie.
09:23 Souhaitez-vous voir une autre de nos sœurs ?
09:26 Non. Je dois rentrer, mon oncle m'attend.
09:30 Mais j'aurai bientôt le temps de voir nos bonnes amies toutes à mon aise,
09:34 sans être obligée de les quitter.
09:37 Comment, sur les quitter ?
09:40 Voudriez-vous être des nôtres ?
09:43 Je n'y étais qu'à moitié résolue.
09:46 Mais une certaine circonstance vient de me décider tout à fait.
09:49 Il y a longtemps que j'envise votre bonheur.
09:52 Je veux être aussi heureuse que vous.
09:55 Est-ce que vous pleurez ?
10:03 Hélas, mademoiselle.
10:06 Est-ce que je me trompe sur votre bonheur ?
10:10 Gardez-moi le secret sur les larmes que vous voyez, je vous en conjure.
10:15 Vous voulez vous faire religieuse ?
10:22 Mais oui, je le veux.
10:25 Ce sont les conseils de votre oncle qui vous y portent, sans doute.
10:30 Ou plutôt ceux de madame de Saint-Hermier et l'amitié de sa cousine.
10:35 Ne vous fiez pas aux dispositions où vous vous trouvez.
10:40 Elles le sauront peut-être, avec les circonstances qui vous les inspirent à présent.
10:48 Je ne saurais vous dire quel malheur c'est pour une fille de votre âge
10:52 de s'y être laissée abuser.
10:55 Et jusqu'où ce malheur-là peut devenir terrible pour elle.
11:02 Un malheur terrible ?
11:04 Dans cet asile de paix, où je respire un air si tranquille ?
11:09 Vous ne vous figurez ici que des douceurs.
11:15 Et il y en a sans doute.
11:18 Mais elles sont particulières à notre état.
11:22 Il faut être née pour les goûter.
11:25 Il faut être née pour supporter nos peines que le monde ne connaît pas.
11:30 Je crois être assez sage pour goûter les unes, et assez forte pour supporter les autres.
11:35 Écoutez-moi.
11:37 C'est à votre âge que je suis entrée en religion.
11:44 J'imaginais rien de si doux que d'être du nombre de ces bonnes filles qui m'aimaient tant.
11:49 Et qui Dieu m'apparaissait si aimable.
11:53 Et avec qui j'allais le servir dans une paix si délicieuse.
11:58 Hélas, je n'avais point d'autre vocation.
12:04 Personne n'eut la charité de m'avertir de ma méprise.
12:11 Et quand je l'ai connue enfin, il n'était plus temps de me dédier.
12:15 Les autres décidèrent de mon sort.
12:20 Le jour de la cérémonie de mes voeux arrivés, je ne fus moi-même...
12:25 qu'une spectatrice stupide de l'engagement éternel que j'appris.
12:31 Madame...
12:34 Vous me prenez là de choses que je ne savais pas.
12:40 Vous ne voyez rien encore.
12:42 Vous ignorez tout ce que je souffre.
12:50 Puis-je me fier à vous ?
12:57 À moi, sans doute.
13:00 Puisque je vous devrais peut-être le repos de ma vie.
13:07 Et bien, je vous demande du secours contre moi-même.
13:10 Si je vous fais pitié...
13:26 et faites-moi de ce malheureux billet que je ne le vois plus.
13:31 Vous ne l'avez pas ouvert ?
13:33 Non.
13:37 Mais à la fin, je n'y résisterai pas.
13:42 Je crois que je l'ai lu lire quand par bonheur vous êtes venue.
13:49 Je ne peux pas le dire.
13:58 Si vous le lisez, ne me dites jamais ce qu'il contient.
14:01 Je ne m'en doute que trop.
14:06 Mais de qui le tenez-vous ?
14:09 De mon ennemi mortel.
14:12 D'un homme qui est plus fort que moi, plus fort que ma religion.
14:17 D'un homme qui m'aime et qui a perdu la raison.
14:21 Il veut m'ôter la mienne.
14:26 Il n'a déjà que trop réussi.
14:28 Je sais que vous le voyez souvent.
14:33 Il faut que vous lui parlez.
14:38 Qui est-il enfin ?
14:41 Un neveu de ce vieux gentilhomme qui tient quelques fois compagnie à madame de Saint-Hermiaire.
14:50 Quoi ? La paix ?
14:55 Non.
14:56 Nous sommes un peu parents.
15:00 Il m'a trompé dans ses visites.
15:03 Peut-être aussi qu'il trompait lui-même.
15:08 Il dit qu'il m'a aimée sans qu'il laisse.
15:12 Je crois que ma faiblesse vient d'avoir su qu'il m'aimait.
15:18 Depuis ce temps-là, il me persécute.
15:23 Et je l'ai souffert.
15:25 Rendez-lui sa lettre.
15:29 Dites-lui que je ne veux plus le voir.
15:34 Qu'il me laisse en repos par pitié pour moi, par pitié pour lui.
15:40 Faites-lui peur de Dieu même, qu'il me défend encore contre lui.
15:47 Et dites-lui que s'il continue de me poursuivre, je ne prévois que des horreurs.
15:59 Car je me sens capable de tout.
16:07 Car je me sens capable de tout.
16:11 Je ne peux plus.
16:13 Je ne peux plus.
16:16 [Bruit de clavier]
16:19 [Bruit de clavier]
16:25 [Bruit de clavier]
16:50 [Bruit de clavier]
16:52 Non.
17:00 Vous, ici ?
17:02 Oui, monsieur.
17:05 Voulez-vous des nouvelles de votre parente qui est religieuse au couvent ?
17:10 Je la quitte.
17:13 Elle m'a beaucoup parlé de vous.
17:17 Elle m'a bien la honte et...
17:19 Je la vois quelquefois.
17:22 Comment se porte-t-elle ?
17:24 Vous l'avez vue.
17:26 Une hierguère, je crois.
17:28 Bien vous ne la reconnaitriez pas.
17:32 Je l'ai laissée dans les larmes.
17:35 Désespérée de l'égarement d'un homme qui lui a écrit cette lettre.
17:45 Elle déteste les visites de cet homme, a-t-elle dit.
17:48 Il ne doit plus jamais tenter de la revoir.
17:51 Elle m'a prié de lui rendre son billet.
17:56 Ne craignez rien de ma part.
18:13 Je vous promets un secret absolu.
18:15 Craignez tout de cette malheureuse,
18:18 qui est bien résolue d'éclater à quelque prix que ce soit si vous continuez de la poursuivre.
18:22 Soyez sans inquiétude.
18:27 On ne la verra plus jamais dans ce couvent.
18:30 Ni dans aucun autre.
18:33 Plaît-il ?
18:35 Vous savez comme ma piété est profonde.
18:41 Cependant mon évêque, d'après Siger, m'émérite.
18:44 Il en prend au bras, je le contraire.
18:47 Et sa mauvaise volonté m'interdit tout avancement dans les ordres.
18:51 Je suis contraint de renoncer à l'état ecclésiastique.
18:57 Vous l'héritez ?
18:58 Bon, je ne m'y résigne pas sans tristesse.
19:02 Quand j'aurai recueilli l'héritage de mon oncle, le baron,
19:08 je chercherai quelque chose de mieux.
19:11 Terminer pieusement une vie si amièrement commencée.
19:15 Au revoir mademoiselle.
19:19 [Bourdonnement]
19:22 [Bourdonnement]
19:25 [Bourdonnement]
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19:53 [Bourdonnement]
19:56 [Bourdonnement]
19:58 [Bourdonnement]
20:01 [Bourdonnement]
20:04 Ah, vous voilà donc.
20:07 Restez assise de grâce monsieur.
20:15 Mon cher enfant, vous êtes bien bonne avec un malheureux père clu.
20:19 Je songeais tout à l'heure à vous Marianne.
20:25 Vous m'avez distraite dans ma prière.
20:27 Oui.
20:29 Mais je pensais que le temps viendra bientôt,
20:32 et nous serons séparés.
20:34 C'est désormais,
20:37 dans la maison de Dieu qu'il me faudra chercher ma prédestinée.
20:41 Non madame.
20:49 Comment, non ?
20:54 Je ne serai pas religieuse.
20:56 Dieu ne me veut pas dans cet état là.
20:59 Oh mon Dieu.
21:01 Vous ne serez pas religieuse ?
21:03 Ne vous effrayez pas marquise.
21:06 Ceci n'est qu'un dernier effort de l'ennemi de Dieu,
21:09 contre cet enfant.
21:11 Dès demain vous l'avez révolé,
21:13 vers une pieuse et sainte retraite,
21:16 qui vaut bien la peine d'être achetée d'un peu de tentation.
21:19 Il ne s'agit pas là de tentation monsieur.
21:23 Mon parti est pris là-dessus.
21:25 Eh bien dans ce cas là,
21:27 je vous plains de toutes les façons mademoiselle.
21:29 Madame.
21:33 Laissez-la mon enfant.
21:37 Vous lui avez fait une grande émotion.
21:42 Elle va prier dans son oratoire je pense.
21:46 Vieuse marquise.
21:49 C'était un grand honneur pour elle,
21:51 de vous avoir menée jusqu'à la porte du couvent.
21:54 Ma vocation était fausse.
21:56 Je le sais à présent.
21:57 Ce n'était qu'un attrait puéril,
21:59 pour le silence du cloître qui me charmait.
22:01 En êtes-vous certaine ?
22:03 Tout à fait.
22:04 Il faudra bien que la meilleure des amis me le pardonne.
22:08 Elle vous pardonnera.
22:09 Obligez une fille de votre âge,
22:13 et vue ses jolies tournures,
22:16 rentrer au couvent contre son gré.
22:18 Fidon, cela déplairait à Dieu.
22:21 Vous le croyez aussi ?
22:22 Oh assurément.
22:23 Je suis versé dans la religion,
22:26 autant que notre amie.
22:28 Peut-être davantage.
22:30 Et je vous affirme que Dieu réprouve
22:33 les violences que l'on fait parfois à certaines jeunes personnes,
22:36 pour leur faire embrasser un état qu'elles n'ont pas recherché dans le fond de leur cœur.
22:40 Au lieu de prendre époux.
22:43 Oh ce n'est pas ce qui me détourne du coup.
22:45 Je suis bien loin d'y songer.
22:47 Eh bien moi j'y songe pour vous, mon enfant.
22:49 Pardonnez-moi ?
22:51 Voyons, vos parents vous ont laissés sans bien.
22:55 Ce que vous laissera votre oncle ne compte pas.
22:58 Pourtant, votre mérite a besoin de fortune.
23:02 Eh bien, je ne crois pas pouvoir faire un meilleur usage de la mienne
23:07 que de la partager avec une fille aussi spirituelle,
23:12 aussi vertueuse que vous êtes.
23:15 Vous voulez m'épouser ?
23:19 Je vous offre ma main.
23:22 Ce serait un mariage terminé en très peu de jours.
23:26 Mais monsieur...
23:28 Un mariage qui vous assurerait un établissement considérable.
23:32 Pour peu que vous réfléchissiez sur la situation où vous êtes,
23:38 et sur celle où vous pouvez tomber un jour.
23:42 Il n'y a pas à hésiter, je pense.
23:46 Le baron Mériche, sans doute fort dévot.
23:53 Ce n'est pas un mauvais homme.
23:56 Cependant...
23:59 Oh non.
24:00 Je ne vous ai jamais persuadé d'entrer au couvent, Marianne.
24:06 Je sais trop ce que valent les vocations
24:09 qu'un pieux entouragemme a éveillé dans les jeunes hommes.
24:13 Cependant, je l'avoue, j'aurais mieux aimé
24:18 vous voir religieuse que mariée au baron.
24:22 Je ne serais pas religieuse, mon oncle.
24:25 Alors que deviendrais-je ?
24:28 À quelle vie peut prétendre une fille comme moi
24:33 sans naissance, sans même âme ?
24:37 Je le sais, mon enfant.
24:41 Aussi loin nous à l'idée de vous détourner absolument d'un pareil dessein.
24:48 Il m'a triste, c'est vrai, mais...
24:53 Vous êtes pauvre, et le monde est pauvre et bien triste aussi.
25:02 J'étais fâchée de vous voir renoncer au couvent, ma chère fille.
25:06 Mais la nouvelle que vous m'apportez efface mon dépit.
25:11 Vous croyez que j'agis comme il faut ?
25:14 Je crois que vous agissez excellemment.
25:18 Le baron n'est pas d'un âge rebutant, allé.
25:25 Il n'a pas beaucoup de santé.
25:28 J'en compte quelques-uns.
25:31 J'en conviens.
25:33 Il est même assez incertain qu'il vive longtemps.
25:37 Mais enfin, Dieu est le maître.
25:41 Si vous veniez à perdre votre mari,
25:48 du moins, vous lui serait-il de quoi chérir sa mémoire ?
25:56 L'état de veuve, jeune, riche,
26:01 quoique affligée,
26:03 est encore moins embarrassant
26:06 que celui d'une fille mal à l'aise.
26:11 Qu'en dites-vous ?
26:15 Mesdames, acceptez, je vous prie, mes hommages.
26:25 Vous pouvez approcher, monsieur.
26:27 Je vous apprends que voici votre femme.
26:34 Elle me fait bien de l'honneur.
26:39 Je vous en prie.
27:07 Partez, je vous rejoins tout à l'heure.
27:15 L'État de veuve, jeune, riche,
27:19 est encore moins embarrassant
27:22 que celui de une fille mal à l'aise.
27:25 L'état de veuve, jeune, riche,
27:28 est encore moins embarrassant
27:31 que celui de une fille mal à l'aise.
27:52 Avez-vous passé un bon moment, ma fille ?
27:55 Excellent, madame, comme chaque fois que je viens chez vous.
27:58 Ne voulez-vous pas rester ici ce soir ?
28:01 Le baron soupe avec madame de Clarville, notre voisine,
28:04 qui a beaucoup d'amitié pour vous.
28:06 Mais mon oncle m'attend.
28:08 Bien, je lui ferai dire que je vous garde.
28:11 Et pour vous éviter un retour dans la nuit,
28:14 nous vous trouverons via une chambre ici.
28:17 Alors, restez.
28:20 Je suis si triste quand vous nous quittez.
28:23 Alors, je ferai comme vous voudrez.
28:26 Voilà que vous êtes bonne avec votre vieil amour.
28:30 Mais que je sens de tristesse au fond de vos yeux.
28:41 Ce n'est sans doute qu'un reste de longueur.
28:44 Ne me mentez pas.
28:46 Vous vous mariez par un pur motif de raison et qui vous coûte.
28:49 Écoutez, il n'y a encore rien de fait.
28:53 Ouvrez-moi votre cœur.
28:56 Ne vous sentez-vous pas trop partagée ?
28:59 N'allons pas plus loin.
29:01 Mélance, madame, je n'ai suivi que vos conseils.
29:04 Dans deux jours, j'épouserai le baron.
29:07 Je me charge de vous excuser auprès de lui.
29:10 Oui, je le ferai, mon enfant.
29:14 Plutôt que de voir votre cœur déchiré par une mouille qu'il ne peut endurer.
29:20 L'abbé aussi parlera à son oncle.
29:25 Il saura bien le résumer.
29:27 L'abbé est instruit de ce mariage ?
29:29 Oui.
29:31 Il vient de me le dire, il sait tout.
29:34 J'ignore par quel moyen.
29:37 Je me suis ouverte à lui de vos chansons.
29:40 Il est prêt, si vous le voulez, à plaider votre cause.
29:46 Non, madame. Le baron a ma promesse.
29:54 J'aurai trop de honte de lui reprendre.
29:57 Eh bien, n'en parlons plus.
30:00 Il vous plaît tant d'être malheureusement.
30:03 Faites comme vous voulez.
30:06 Je vous en prie.
30:09 Ne parlez pas si dur. Je vous en prie.
30:14 On dit que vous aurez compagnie ce soir, madame.
30:17 Mon oncle sera-t-il des vôtres ?
30:19 N'est-il rien changé ?
30:21 Non. C'est toujours la même chose.
30:25 Maria n'a trop d'honneur pour reprendre sa parole.
30:29 Nous voilà dégagés d'un grand souci, mademoiselle.
30:34 Je sais combien mon oncle vous aime.
30:37 Et si j'avais dû lui apporter une nouvelle aussi funeste,
30:41 je le doute.
30:43 ...
30:45 Oublions tout cela. Dans deux jours, nous serons du mariage.
30:49 En attendant, nous allons souper le plus gaiement du monde.
30:54 Vraiment ?
30:57 Pas vous, monsieur.
31:00 Vous pouvez souper avec votre oncle et sa future femme.
31:04 N'avez-vous pas remarqué les regards effroyables qu'ils vous jetaient
31:08 lorsque vos yeux s'arrêtaient sur elle ?
31:11 Faudra donc que je m'exile
31:16 afin qu'il oublie cette absurde jalousie.
31:20 - Bonsoir, madame. - Un instant.
31:25 Madame de Carville m'a promis de venir souper ce soir,
31:28 mais j'ai peur qu'elle ne s'en souvienne pas.
31:32 C'est une tête un peu fantasque.
31:36 Je vais le lui rappeler par un petit billet
31:42 que vous aurez la volonté de lui porter en rentrant chez vous.
31:46 - Vous ne vous détournerez que d'un pas. - Bien volontiers.
31:50 - Bonsoir. - Bonjour.
31:53 Qu'avez-vous ?
32:12 Depuis ce matin, une douleur dans la main. J'aurai peine à tenir ma plume.
32:16 - Vous n'aurez qu'à dicter. - Merci, ma chère fille.
32:20 C'est une souffrance que vous m'épargnez. Il ne s'agit que d'un mot.
32:24 Vous savez que je vous attends ce soir.
32:30 Ne me manquez pas.
32:33 - Voulez-vous signer ? - Ce n'est pas nécessaire.
32:40 Elle saura bien ce que cela signifie.
32:44 Allez, vite.
32:46 Je n'assisterai pas à votre mariage, mademoiselle.
32:54 Il m'en coûte beaucoup.
32:57 Je vous souhaite tout le bonheur possible.
33:00 Merci, monsieur.
33:02 Singulier jeune homme.
33:08 Un brave cœur, après tout. Vous le voyez ?
33:13 Je vous en prie.
33:16 Je vous en prie.
33:19 Je vous en prie.
33:47 Un nouveau charbon d'incrise. Tout à fait délicieux.
33:51 Il est bien tard pour une convalescence. Allez vous reposer, mademoiselle.
34:03 - Vous semblez bien là, vous aussi. - Moi ?
34:11 Comme vous êtes pâle.
34:14 Je mettrai du rouge après-demain pour vous faire plaisir.
34:18 Conduisez mademoiselle à sa chambre.
34:21 - Bonne nuit, monsieur. - Bonne nuit, mon enfant.
34:27 Dormez bien.
34:30 Bonne nuit.
34:32 Bonne nuit.
34:34 Bonne nuit.
35:01 - Je peux vous aider à se déshabiller ? - Non, vous pouvez aller.
35:05 - Mademoiselle n'a besoin de rien ? - De rien, merci.
35:09 - Bonsoir, mademoiselle. - Bonsoir.
35:13 - Je peux vous aider à se déshabiller ? - Non, vous pouvez aller.
35:17 - Je peux vous aider à se déshabiller ? - Non, vous pouvez aller.
35:21 - Je peux vous aider à se déshabiller ? - Non, vous pouvez aller.
35:25 - Je peux vous aider à se déshabiller ? - Non, vous pouvez aller.
35:29 - Je peux vous aider à se déshabiller ? - Non, vous pouvez aller.
35:34 - Je peux vous aider à se déshabiller ? - Non, vous pouvez aller.
35:38 - Je peux vous aider à se déshabiller ? - Non, vous pouvez aller.
35:42 - Je peux vous aider à se déshabiller ? - Non, vous pouvez aller.
35:46 - Je peux vous aider à se déshabiller ? - Non, vous pouvez aller.
35:51 - Je peux vous aider à se déshabiller ? - Non, vous pouvez aller.
35:55 - Je peux vous aider à se déshabiller ? - Non, vous pouvez aller.
35:59 - Je peux vous aider à se déshabiller ? - Non, vous pouvez aller.
36:03 - Je peux vous aider à se déshabiller ? - Non, vous pouvez aller.
36:07 Qui est là ?
36:25 C'est moi.
36:27 N'ayez pas peur, mademoiselle.
36:35 Que faites-vous, monsieur ? Sortez !
36:38 Ne craignez rien. Je suis ici simplement pour y être.
36:45 Je vous en prie, sortez.
36:47 Maintenant, je vais me retirer dans un moment.
37:12 Et le reste, il me servira pour partir.
37:16 Comme il m'a servi pour venir jusque chez vous.
37:20 Voyez-moi ! Point de pourvue !
37:24 Tout est couché, mademoiselle. Tout dort.
37:30 Et quand vos cris feraient venir du monde,
37:35 tout ce qu'on pourrait penser, c'est que j'ai voulu abuser du rendez-vous.
37:41 Mais on n'en croira pas moins
37:44 que je suis ici avec votre assentiment.
37:48 Avec mon assentiment ? Un rendez-vous ?
37:52 En voilà la preuve, ma chère.
37:55 Vous savez que je vous attends ce soir.
38:10 Vous ne me croyez pas.
38:12 C'est écrit de votre main.
38:15 Mon Dieu !
38:18 Monsieur ! Pourquoi me perdez-vous ?
38:22 Que vous ai-je fait ?
38:25 Souvenez-vous du service que je vous ai rendu.
38:28 Je ne vous ai rien dit de vos fautes passées.
38:31 Quand bien même vous parleriez, on ne vous croirait point.
38:35 Vous passeriez pour une jalouse.
38:39 Vous ne pouvez plus me faire de tort.
38:41 Je vous en supplie, pour l'amour du ciel !
38:44 Calmez-vous. Tout cela va finir.
38:47 Je vais vous rendre un service, moi aussi.
38:51 Je ne veux que vous délivrez d'un mariage qui vous répugne
38:55 et qui va vous ruiner. Voilà tout.
38:59 Marianne ! Marianne, qui a-t-il ? Ouvrez !
39:06 Ouvrez !
39:07 Laissez-moi !
39:13 - Marianne ! - Mademoiselle !
39:18 Madame ! A qui soffiez-vous ?
39:21 Mon oncle, vous devez me pardonner le chagrin que je vous fais.
39:33 Ce n'est que depuis trois jours que je sais l'intérêt que vous portez à Mademoiselle.
39:37 Elle m'a dit la contrainte où elle est de vous épouser.
39:40 Dans le doute où la jetait ce mariage,
39:44 elle a voulu me parler encore une fois.
39:47 Et c'est une consolation que je n'ai pu lui refuser.
39:51 J'ai cédé à ses chagrins
39:54 au biais que voici.
39:58 C'est un mariage qui a été fait.
40:00 Enfin, mon oncle, elle pleurait.
40:10 Elle est aimable.
40:12 Je ne suis qu'un homme.
40:15 Vous ne me croyez pas capable d'une action aussi laide, n'est-ce pas ?
40:21 Mais non, mon enfant.
40:23 Que dit-on de moi, s'il vous plaît ?
40:25 Je vous en prie.
40:27 Bien, que dit-on ?
40:29 Tout le mal que vous imaginez.
40:31 Madame de Saint-Hermier a réconcilié le baron avec son neveu.
40:35 Et le baron, si vous avez le temps,
40:37 vous déchire bien chrétiennement.
40:40 Il gémit de vos prétendus désordres
40:43 avec des expressions si intéressantes, si malignes, si pieuses,
40:48 qu'on sort de chez lui de larmes à l'œil.
40:50 J'essaie de détromper les gens.
40:52 Je leur dis que les apparences sont contre vous,
40:55 que vous êtes victime d'un fait incompréhensible.
40:58 Mais on ne vous croit pas.
40:59 On fait comme si on me croyait.
41:02 Mais les bonnes âmes se plaisent trop
41:05 à voir suppomber la vertu et la beauté.
41:08 Cela leur évite de songer à leur propre infamie.
41:12 Mon frère.
41:13 Qu'est-ce donc ?
41:14 Une femme pour couche vous envoie quérir.
41:16 C'est une domestique de Madame de Saint-Hermier.
41:18 Est-ce si possible ?
41:19 Son mari est là, qui attend pour vous venir auprès d'elle.
41:21 Elle souffre beaucoup.
41:22 Elle se voit en danger de mourir.
41:24 Pauvre femme, j'y cours.
41:26 Reposez-vous, mon enfant.
41:28 Et prenez confiance.
41:30 Dieu fera paraître la vérité à la fin.
41:33 ...
41:56 ...
42:21 ...
42:35 Il faut que je m'en aille.
42:38 Excusez-moi.
42:40 Quel lâche vous faites.
42:50 ...
42:57 ...
43:26 ...
43:38 Monsieur le curé,
43:40 je suis bien à l'aise de votre visite.
43:43 Asseyez-vous.
43:45 Madame, ma visite n'a rien de plaisant,
43:49 ni pour moi, ni pour vous, je pense.
43:52 Aussi, je préfère rester debout.
43:55 Vous m'effrayez.
43:56 Qu'arrive-t-il donc ?
43:58 Je viens d'entendre une de vos femmes qui est en danger de mourir.
44:03 La pauvre a quelques difficultés à mettre son enfant au monde, je le sais.
44:09 Mais de là à réclamer des sacrements.
44:12 Je l'ai entendu en confession, mais il y a une partie de ses aveux
44:15 qu'elle a tenu à faire publiquement
44:18 devant moi-même et tous vos gens réunis.
44:23 ...
44:27 Et...
44:29 que vous a dit cette bête ?
44:31 Qu'il y a un mois,
44:33 l'abbé lui avait donné une bague
44:36 et un billet de mille écus à lui payer le jour où le baron
44:39 aurait fermé les yeux.
44:41 Au prix de quoi ?
44:43 Elle l'a intrui dans la chambre de Marianne.
44:47 Pour venir vous dire ensuite qu'on entendait du bruit
44:52 et qu'on entendait des voleurs sans doute
44:54 et qu'il fallait y aller.
44:56 Mais c'est une folle ! Elle ment !
44:58 Et vous la croyez pour justifier votre nièce ?
45:00 Voici la bague
45:04 et le billet de mille écus signé par l'abbé.
45:07 Que faut-il faire, monsieur ?
45:16 Marianne m'a raconté
45:19 comment vous lui aviez fait écrire
45:21 un billet à madame de Clarville
45:23 que vous avez confié à l'abbé et dont il a usé
45:26 de si indite façon.
45:28 Faut-il que j'aille demander à cette dame
45:31 si vous l'aviez prié à souper ce soir-là ?
45:34 Non, monsieur.
45:37 J'avoue.
45:39 J'avoue
45:43 que l'abbé et moi avons fait le couple.
45:46 L'ontuse passion
45:48 attache à cet homme.
45:50 J'ai agi
45:53 à crainte du tort qu'il menaçait de me faire
45:58 si je refusais
46:00 de devenir sa complice.
46:02 Je...
46:13 Je...
46:14 Je regrette
46:17 presser Marianne de venir ici.
46:20 Mais je ne mérite pas de la voir.
46:25 Monsieur le puré,
46:33 demandez-lui
46:36 quelle est la charité
46:38 de prier pour moi.
46:41 Je n'y manquerai pas, madame.
46:43 Prendez aussi sur mes prières.
46:46 Ainsi vous pensez que cette pauvre enfant
47:04 me tiendrait compagnie comme il faut ?
47:06 Oh, assurément.
47:09 A présent,
47:10 l'honneur de Marianne est restauré,
47:12 mais elle n'oublie pas les mépris qu'on lui a montrés.
47:16 Je vois bien que le séjour ici
47:18 lui est devenu détestable.
47:20 Bon.
47:21 Si l'affaire lui convient,
47:22 je la prends avec moi les yeux fermés.
47:24 C'est un trésor précieux
47:27 que je vous confie, madame.
47:29 Croyez bien que j'y veillerai
47:31 comme si c'était ma propre fille.
47:33 [Le vent s'écoule]
47:35 [La porte s'ouvre]
47:49 [La porte s'ouvre]
47:55 [La porte s'ouvre]
48:01 [La porte s'ouvre]
48:03 [La porte s'ouvre]
48:17 [La porte s'ouvre]
48:19 Acceptez mes hommages,
48:43 madame.
48:44 [Le vent s'écoule]
48:46 Je viens, chère Marianne,
48:51 vous présenter d'humbles excuses.
48:53 J'ai été un peu souffrant ces derniers jours.
48:57 Sinon, je serais d'accord avec Jésus.
49:01 Je voulais vous dire aussi
49:09 le mariage
49:10 auquel nous avons renoncé
49:13 lors de cet affreux malentendu.
49:16 N'a-t-il donc aucun intérêt pour vous ?
49:20 Le temps passe,
49:22 mes désagréments s'oublient,
49:24 rien ne nous oppose plus l'un à l'autre maintenant.
49:28 Je sais dans quelle nécessité vous vous trouvez.
49:33 Je suis toujours fort riche
49:37 et ma charité est sans limite.
49:41 Je comprends le dépit où vous vous trouvez,
49:44 mais il s'atténuera, je pense.
49:48 Et ma fortune...
49:50 Et ma fortune...
49:52 Tartuffe !
50:17 Ma soeur,
50:19 le baron est un homme seul à présent
50:22 et a demi-mort déjà.
50:24 Bah, nous sommes tous mortels !
50:27 Oh !
50:28 Oh !
50:30 Oh !
50:32 Oh !
50:34 Oh !
50:36 Oh !
50:38 Oh !
50:40 Oh !
50:42 Oh !
50:44 Oh !
50:46 Oh !
50:48 Oh !
50:50 Oh !
50:52 Oh !
50:54 Oh !
50:56 Oh !
50:58 Oh !
50:59 Oh !
51:01 Oh !
51:03 Oh !
51:05 Oh !
51:07 Oh !
51:09 Oh !
51:11 Oh !
51:13 Oh !
51:15 Oh !
51:17 Oh !
51:19 Oh !
51:21 Oh !
51:23 Oh !
51:26 Oh !
51:27 Oh !
51:29 Oh !
51:31 Oh !
51:33 Oh !
51:35 Oh !
51:37 Oh !
51:39 Oh !
51:41 Oh !
51:43 Oh !
51:45 Oh !
51:47 Oh !
51:49 Oh !
51:51 Oh !
51:53 Oh !
51:55 Oh !
51:56 Oh !
51:58 Oh !
52:00 Oh !
52:02 Oh !
52:04 Oh !
52:06 Oh !
52:08 Oh !
52:10 Oh !
52:12 Oh !
52:14 Oh !
52:16 Oh !
52:18 Oh !
52:20 Oh !
52:22 Oh !
52:24 Oh !
52:25 Oh !
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52:47 Oh !
52:49 Oh !
52:51 Oh !
52:53 Oh !
52:54 Oh !
52:56 Oh !
52:58 Oh !
53:00 Oh !
53:02 Oh !
53:04 Oh !
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53:10 Oh !
53:12 Oh !
53:14 Oh !
53:16 Oh !
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53:24 Oh !
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