• l’année dernière
Dans cette vidéo, nous avons le plaisir de recevoir Thomas Drouet à notre micro. L'entraîneur français a notamment coaché Marion Bartoli lors de son sacre à Wimbledon 2013 ainsi que Timea Babos pour ne citer qu'elles. Depuis quelques semaines, il a entamé une collaboration avec la pépite croate : Petra Marcinko. Dans cette vidéo, nous allons revenir sur son actualité et également sur le problème du tennis français.

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▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ CHAPITRES DE CETTE VIDÉO ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬

00:00 : Introduction
01:45 : Les actualités de Thomas Drouet
15:25 : Différence entre le coaching des femmes et des hommes
19:36 : Tennis Cards Challenge
24:49 : Le problème du tennis français
36:40 : Le renouveau du tennis français
38:55 : Retour sur 2023 et projection sur 2024

▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ ✍️ À PROPOS DE CETTE VIDÉO ✍️ ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬

#ArthurFils #Tennis #Djokovic

Musique INTRO & OUTRO :
Fiesta Loca by Mike Leite https://soundcloud.com/mikeleite
Creative Commons — Attribution 3.0 Unported — CC BY 3.0
Free Download / Stream: https://bit.ly/mike-leite-fiesta-loca
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Sport
Transcription
00:00 Salut tout le monde, aujourd'hui on se retrouve pour une nouvelle vidéo, je suis en très bonne compagnie avec Thomas Drouet,
00:04 vous en avez l'habitude, on avait déjà fait le point durant le confinement, on était allé à la rencontre un petit peu de Thomas
00:09 pour voir comment ça se passait durant cette période de pandémie et également fin 2022 où il nous avait présenté son jeu de cartes
00:15 et également son actualité récente et là je pense qu'il a encore pas mal de choses à nous livrer sur cet entretien.
00:19 Salut Thomas, comment ça va ?
00:21 Bonsoir, salut Constantin, tout va bien et toi ?
00:24 Oui nickel, ça fait plaisir de faire ces petits points de passage à la fin de chaque année, là cette année on est en visio,
00:31 l'an dernier j'avais la chance de te rencontrer sur Aix-en-Provence, donc ça c'était très très chouette
00:35 et là je pense qu'il s'est passé plein de choses que tu as apporté, plein de billes aussi par rapport à cette année 2023,
00:40 sachant qu'on va parler bien évidemment de ton actualité, de Tennis Card Challenge, voir un petit peu où ça en est un an après
00:46 et j'aimerais qu'on concentre l'entretien sur le tennis français, essayer de comprendre quel est le problème avec le tennis français,
00:51 pourquoi il y a eu cette cassure depuis 2018 où ça a été très compliqué de revoir des joueurs français en seconde semaine de Majors,
00:57 de gagner des titres après les mousquetaires, Gasquet, Simon, Monfils, Tsonga, et quand même finir après sur une touche optimiste,
01:05 sachant qu'il y a un petit renouveau en 2022 avec Arthur Fils, Lucas Vanachey qui sont actuellement en train de jouer les Next Gen Finals
01:12 à l'heure où on tourne cet entretien, donc ça va être intéressant d'avoir ton regard extérieur
01:16 et également après prendre un peu plus de recul sur cette saison 2023 et se projeter bien sûr sur 2024,
01:21 on avait déjà fait le jeu l'an dernier, on verra si tu avais eu raison ou non, je sens que sur une joueuse en tout cas,
01:27 tu t'étais plutôt très très bien prononcé, donc ça va être assez intéressant d'avoir ton regard et nous on se retrouve après le jingle.
01:34 Alors Thomas, pour ceux qui ne te connaissent pas, est-ce que tu peux te représenter rapidement et nous parler de ton actualité,
01:46 sachant qu'il y a un an, quand on s'était quitté, tu coachais Bogdan et depuis j'ai cru comprendre qu'il s'était passé pas mal de choses.
01:53 Oui, donc je suis Thomas Drouet, ça fait maintenant ma 13e année que je suis passé sur le circuit
02:00 et en effet, 2023 a été un peu une année compliquée pour moi, j'ai eu du mal à trouver de la stabilité dans mes projets.
02:08 Moi je suis un coach honnête, quand ça ne matche pas avec une joueuse, je ne mens pas, je ne suis pas là pour faire semblant
02:15 et malheureusement, quand on est comme ça, parfois on se confronte à ces situations,
02:19 même si on donne tout et qu'on essaye de faire au mieux, ça ne matche pas.
02:24 Par exemple, quand on s'est quitté, j'étais avec Anna, on était dans les premières semaines, on fait toujours un essai,
02:30 et il s'avère que je ne suis même pas allé jusqu'à l'Australian Open, je suis parti après le premier tournoi,
02:37 je sentais qu'il n'y avait pas de communication, je n'ai pas réussi à mettre des choses en place,
02:41 et voilà, il y a un moment donné, il faut être honnête avec la joueuse et être honnête avec soi-même,
02:45 moi ce n'est pas ce dont j'avais envie, donc j'ai préféré arrêter notre collaboration.
02:50 Suite à cela, j'ai eu un break de 4 mois où je suis resté à la maison,
02:55 ça faisait très longtemps, voire jamais depuis que j'avais passé autant de temps à la maison,
03:00 ça a fait du bien de passer du temps en famille avec mon fils, d'avoir une vie normale à la maison,
03:07 ça m'a permis de me concentrer sur plein d'autres choses,
03:11 d'entraîner mon fils qui joue au tennis, de passer du temps, de faire mes loisirs que j'aime, comme le vélo,
03:17 de développer aussi le jeu Tennis Card Challenge, puisque j'avais beaucoup de temps à y consacrer,
03:22 et suite à cela, j'ai été en contact avec Christina Mladenovic, la française,
03:26 qui m'a demandé de venir l'aider un peu, puisqu'elle était dans une période très compliquée,
03:31 on n'a fait même pas deux mois ensemble, et pareil, ça s'est très bien passé,
03:36 puisqu'on se connaît depuis longtemps, il y a beaucoup de respect,
03:38 je m'entends bien avec sa famille, avec elle, son frère et tout ça,
03:41 mais j'ai senti pareil que je n'allais pas avoir beaucoup d'impact sur elle ou sur son environnement
03:49 pour pouvoir changer des choses, donc on a décidé ensemble de ne pas continuer,
03:55 et quelques jours plus tard, j'ai reçu encore une fois un appel de l'agent de Elsa Ajacmon,
04:03 donc la jeune française, qui m'a demandé leur aide,
04:07 parce qu'elle était aussi dans une situation très compliquée,
04:10 et c'est une jeune joueuse qui était numéro un mondial junior, qui a gagné Roland Garros,
04:15 donc je me suis dit qu'il y a quand même quelque chose,
04:18 et je me suis lancé dans l'aventure, et il s'est avéré que ce n'est pas le genre de profil de joueuse
04:24 au niveau relationnel, et tout ça, ça ne s'est vraiment pas très bien passé,
04:28 je suis un peu un old school coach, on va dire, j'attache beaucoup d'importance au respect à certaines valeurs,
04:34 et voilà, aussi simple que ça, j'ai donné mon maximum,
04:38 au niveau tennistique, on va dire, elle progressait,
04:40 pour preuve, elle s'est qualifiée pour la première fois de sa vie dans un tableau d'un grand chêne,
04:45 elle ne l'avait jamais fait, et là, l'US Open, elle l'a fait,
04:48 mais tout ça, ça n'empêche pas que je passe 40 semaines par an avec la joueuse,
04:52 plus de temps qu'avec ma famille, donc c'est important pour moi que le côté humain soit plaisant,
04:58 je ne veux pas voyager 40 semaines avec la boule au ventre,
05:00 en ne sachant pas à quelle heure je vais être mangé le lendemain,
05:02 si on va me manquer de respect sur le terrain,
05:04 donc j'ai préféré arrêter après l'US Open,
05:07 et suite à cela, il y a la société Edge qui m'a contacté,
05:13 une société qui essaye d'aider les jeunes joueurs qui investissent beaucoup d'argent dans le tennis,
05:18 sur des jeunes projets ou sur des projets des joueurs ou joueuses qui sont aux alentours du top 200,
05:26 et ils m'ont demandé si je voulais m'occuper de Petra Marcinko,
05:29 une jeune croate qui va avoir 18 ans dans quelques jours, qui est 170ème mondiale,
05:34 et je les ai rencontrés juste après l'US Open,
05:36 je suis venu faire un test ici en Suisse, où je suis d'ailleurs actuellement,
05:41 et il s'est avéré qu'on a super bien mâché cette fois-ci,
05:45 donc une actualité super avec elle,
05:49 et on bosse très bien, maintenant ça fait 3 mois qu'on travaille ensemble,
05:53 et j'ai retrouvé vraiment beaucoup de plaisir,
05:55 et c'est en plus une fille qui a un très très gros potentiel,
06:00 qui est ouverte à travail, qui a beaucoup de respect pour son entraîneur,
06:04 et donc maintenant il n'y a plus qu'à faire, il n'y a plus qu'à travailler à fond,
06:09 et les résultats vont venir, on en a déjà eu un,
06:11 parce que le deuxième tournoi qu'on a fait ensemble, le premier même,
06:13 on est parti au Portugal, elle a déjà gagné un tournoi,
06:17 donc c'était plutôt très positif après quelques semaines d'entraînement,
06:20 après on est parti à Monastir, où elle perd en 3-7 contre l'Italienne,
06:26 j'ai un trou de mémoire, la petite italienne qui était en pleine bourre en fin de saison,
06:31 et elle perd 6-4 au 3ème, qui était 30ème mondial,
06:33 donc on va dire, pour son deuxième tournoi WTA,
06:37 ou troisième, c'est des sacrés repères en tout cas.
06:40 – Et du coup c'est la première fois par rapport à ton expérience
06:42 que tu accompagnes une joueuse ou un joueur vraiment en début de carrière,
06:47 comme ça où il y a tout à faire finalement, où il y a un sacré chantier devant,
06:50 et ça c'est un sacré challenge aussi je pense pour toi.
06:52 – En fait c'est la deuxième, Timé Ababos,
06:55 ma plus grande relation que j'ai eue sur le circuit,
06:57 j'ai travaillé 6 ans avec elle, elle avait à peine 21 ans,
07:00 donc voilà, elle avait 20 ans et quelques mois quand on a commencé,
07:03 donc 20 ans ce n'est plus comme Petra, mais on va dire à 2 ans près,
07:07 ça se rapproche quand même du profil de joueuse qui a envie d'apprendre,
07:11 qui ne connaît pas grand-chose du haut niveau, du comment faire pour y arriver,
07:16 et c'est là en fait où maintenant, j'ai encore plus de recul qu'en 2014
07:20 quand j'ai commencé avec Timé Ababos,
07:22 et ça me permet de lui apporter toute mon expérience,
07:25 d'anticiper certaines choses et de la mettre sur le bon chemin,
07:29 et à cet âge-là en fait, elles sont assez malléables,
07:32 donc elle a envie d'apprendre,
07:35 après la dernière joueuse que j'ai eue, la française,
07:37 elle n'était pas du tout dans ce cas de figure,
07:39 pas très malléable, pas trop envie de changer des choses,
07:42 donc ce n'était pas facile,
07:44 mais là franchement je m'éclate,
07:46 en tant que coach c'est un des profils rêvés en fait.
07:49 C'est top, c'est une superbe nouvelle,
07:51 et est-ce que, même si encore c'est assez frais on va dire,
07:54 mais bon sur un an tu as quand même eu 4 expériences
07:56 avec 4 profils de joueuses différentes,
07:58 est-ce que là si tu te poses un peu, si tu prends un peu de hauteur,
08:01 tu es sûr que tu n'auras pas les mêmes écueils avec Petra,
08:06 qu'est-ce que tu as pu avoir,
08:07 si on peut appeler ça des écueils,
08:08 mais par rapport aux 3 autres joueuses qui ont précédé ?
08:11 C'est sûr et certain,
08:12 on sent quand il y a un lien qui se crée avec la joueuse,
08:15 que la confiance est de part et d'autre,
08:18 et puis notamment aussi il y a des résultats,
08:20 il y a eu une évolution,
08:22 j'ai déjà changé quelques aspects techniques,
08:25 on bosse beaucoup sur le physique, sur la tactique,
08:27 et donc à partir du moment où on me donne les clés,
08:30 qu'on me laisse faire les choses,
08:31 j'ai vu un discours très clair avec son papa,
08:33 qui est très présent,
08:36 j'ai gagné sa confiance,
08:37 je lui ai dit "laissez-moi faire mon travail,
08:39 je sais comment ça fonctionne,
08:41 si dans 6 mois elle n'a pas gagné le match,
08:42 ou elle n'a pas progressé,
08:43 je sais que de toute façon je rentrerai à la maison,
08:45 mais ce que j'aimerais faire c'est laisser-moi faire mon travail,
08:48 je vais vous montrer ce que je vaux,
08:50 parce que même si on a des bons résultats,
08:52 je n'ai pas envie de donner mon CV,
08:54 mais j'en ai un,
08:56 et à chaque fois que j'ai eu des résultats,
08:58 la joueuse avait envie de travailler,
08:59 elle m'a fait confiance,
09:00 et on a travaillé ensemble,
09:02 et là c'est ce qui se passe,
09:03 elle m'a donné carte blanche,
09:06 et elle, elle bosse à fond aussi de son côté,
09:08 c'est un travail d'équipe,
09:09 ce n'est pas que moi ou qu'elle,
09:10 c'est ensemble,
09:12 et ça fonctionne super bien.
09:14 C'est clair, et pour les auditeurs qui ne te connaissent pas forcément,
09:16 mais tu as participé activement,
09:18 et très activement au succès de Marion Bartoli à Wimbledon en 2013,
09:22 donc là c'est tout ce qu'on peut lui souhaiter,
09:24 et du coup ce n'est pas trop compliqué,
09:25 cet environnement familial,
09:26 on a des cas de figure comme des ticipas,
09:28 par exemple où les parents sont très très présents,
09:30 et ça peut être un petit peu nocif pour le joueur de quitter ce cocon,
09:34 ça avait été le cas aussi avec Caro Garcia,
09:36 est-ce que ça va, tu arrives à bien mettre de la distance,
09:37 il arrive à avoir cette confiance en toi,
09:39 pour justement te laisser faire le travail ?
09:44 En fait, ça dépend les profils,
09:46 moi je suis papa aussi,
09:48 je suis un papa et j'ai un garçon qui joue au tennis,
09:51 il n'a que 9 ans,
09:52 mais son rêve c'est de devenir champion,
09:53 donc je suis en plein dedans,
09:55 j'ai le côté coach et le côté papa,
09:58 le côté parent, je me dis,
10:00 je n'aimerais pas mettre mon fils entre n'importe quelle main,
10:03 là il fait des leçons privées,
10:06 j'ai choisi le coach,
10:07 j'ai confiance en lui,
10:09 et ça se passe très bien,
10:11 mais je ne l'ai pas donné à n'importe qui,
10:13 j'ai choisi vraiment la personne avec qui je fais confiance,
10:16 à partir de moi c'est parti,
10:17 mais c'est pareil, je demande des résultats,
10:19 donc en fait,
10:20 il y a un côté, le côté protecteur des parents,
10:23 c'est son sang aussi,
10:24 donc les parents veulent le meilleur pour leur enfant,
10:26 et on a plein de cas de figure sur le circuit,
10:28 où des parents ont réussi à faire monter leurs enfants,
10:30 parce qu'ils ne lâchent rien,
10:32 ils n'ont pas ce truc de jugement,
10:33 ou de toute façon, on en parlera plus tard,
10:35 mais les systèmes fédéraux et tout ça,
10:37 si on ne rentre pas dans des cases,
10:38 ou si on n'a pas le bon classement au bon âge,
10:40 on est mis de côté,
10:41 mon fils,
10:42 tant qu'il a envie,
10:43 je ne le laisserai jamais tomber,
10:45 et au quotidien,
10:46 on va aller travailler,
10:46 on va chercher des solutions,
10:48 donc tant que ça reste dans ce cadre là,
10:50 c'est hyper productif,
10:52 mais à partir du moment où,
10:55 il y a le profil de parent qui dit,
10:56 moi de toute façon,
10:57 je connais rien au tennis,
10:58 mais...
10:59 donc en fait,
10:59 il utilise un coach,
11:01 pour faire le sale job,
11:02 et par derrière,
11:03 il sape,
11:04 s'il y a des résultats,
11:05 tant mieux,
11:05 mais dès que ça commence à être la crise,
11:07 là, ils interviennent trop,
11:09 au lieu de laisser faire le coach,
11:10 et du coup,
11:10 ça crée des problèmes entre le coach et le joueur,
11:13 où lui ne sait plus trop aller,
11:15 et donc là,
11:16 ça devient malsain dans ce cas là,
11:18 et il y a certains parents,
11:20 notamment celui de la joueuse que j'entraîne,
11:23 qui a cette capacité,
11:24 qui a dit,
11:25 ok, ben moi j'arrive à un niveau maintenant,
11:27 où il me faut de l'aide,
11:29 il a accepté mon aide,
11:31 il est venu me chercher,
11:32 et il me laisse faire,
11:33 et à partir de ce moment là,
11:35 ben il joue son rôle de papa,
11:36 ce qu'attend sa fille à l'heure actuelle,
11:38 peut-être quand elle était plus jeune,
11:39 elle avait besoin qu'il prenne un peu plus ses choses en main,
11:41 mais là,
11:42 elle lui a dit,
11:42 moi je veux que tu sois mon père,
11:43 tu es là avec moi au quotidien,
11:45 mais ton rôle c'est papa,
11:47 Thomas c'est le coach,
11:48 et papa c'est papa,
11:50 et quand ça reste comme ça,
11:51 ben c'est parfait,
11:52 parce qu'il joue le rôle vraiment à 100%,
11:55 c'est pas qu'il fait semblant,
11:57 et que par derrière,
11:58 par exemple pour la partie de Sissy Pass,
12:00 il sait très bien comment retourner le cerveau de son fils,
12:03 parce que lui il ne veut pas être à la maison,
12:05 c'est pas qu'il a dit,
12:05 ok mon fils,
12:06 je te laisse faire,
12:07 on sait que s'il y a deux,
12:08 trois défaites,
12:08 ben tu vois,
12:09 il n'y a que moi qui peut t'entraîner,
12:11 et voilà,
12:12 donc voilà,
12:14 c'est un peu les deux cas de figure,
12:15 où c'est très bien que les parents soient investis,
12:17 parce que c'est aussi un projet familial,
12:19 une carrière,
12:19 mais il y a un moment donné,
12:21 tout comme moi,
12:22 je suis entraîneur,
12:23 je m'occupe de mon fils,
12:25 mais si à un moment donné,
12:25 je m'aperçois que je n'arrive plus à le faire progresser,
12:29 je laisserai faire quelqu'un d'autre à ma place.
12:32 Non,
12:32 je pense que ce discours est à montrer dans beaucoup d'écoles,
12:35 parce que c'est vraiment le bon raisonnement,
12:36 et c'est fait de façon intelligente,
12:38 pour le meilleur du joueur,
12:40 ou de la joueuse,
12:41 c'est ça finalement la finalité,
12:43 c'est derrière que la personne se sente bien,
12:46 et que derrière son tennis en découle,
12:47 et qu'il y ait des bons résultats,
12:49 et qu'on puisse progresser tous ensemble dans ce projet familial,
12:52 comme tu l'as dit,
12:53 et par rapport à Petra,
12:54 forcément on est en fin d'année,
12:56 j'imagine que c'est un peu les objectifs qui vont être fixés pour l'année 2024,
13:01 vous vous êtes fixé quoi,
13:02 un petit peu comme roadmap sur cette année 2024 ?
13:05 En fait,
13:08 je n'aime pas fixer des objectifs,
13:10 pour moi c'est no limit à chaque fois en fait,
13:13 l'objectif est de progresser dans tous les compartiments de jeu,
13:17 mais en termes de classement et de résultats,
13:19 pour moi c'est no limit,
13:20 la seule chose que je lui demande,
13:21 c'est que par exemple quand on fait,
13:22 je ne sais pas, je vais dire un exemple pour donner des chiffres,
13:24 mais si on fait la navette et que son temps c'est de 10/90/92,
13:28 et qu'à la fin de l'année elle est à 10/52,
13:31 elle a progressé,
13:32 pour donner quelque chose de quantifiable,
13:35 et donc après,
13:36 c'est la seule chose qu'on se fixe,
13:39 et elle, elle est d'accord,
13:39 on ne parle pas de classement,
13:41 parce que bon,
13:41 80/60,
13:43 il n'y a pas de différence de niveau,
13:47 on va dire c'est juste un chiffre,
13:48 c'est comme à l'heure actuelle,
13:49 Petra, comme elle n'avait pas 18 ans,
13:51 elle était limitée dans le nombre de tournois,
13:52 on va dire qu'au jour d'aujourd'hui,
13:53 elle doit être 160e mondiale,
13:55 mais en termes de niveau de jeu,
13:57 c'est une fille qui joue déjà proche du top 100,
13:59 et c'est sûr et certain,
14:01 je voudrais bien refaire une interview d'ici 6 mois,
14:03 vous verrez que dans 6 mois,
14:04 cette fille là, elle sera top 100,
14:05 j'en suis pratiquement sûr.
14:08 C'est ce qu'on lui souhaite en tout cas,
14:09 ça serait une belle,
14:10 oui, une très belle progression,
14:11 est-ce que,
14:12 pour ceux qui ne la connaissent pas forcément,
14:14 comment elle joue,
14:15 c'est quoi son style de jeu,
14:15 de quelle joueuse,
14:17 elle se rapproche un petit peu ?
14:18 C'est une joueuse qui est très agressive,
14:20 qui a un gros coup droit,
14:21 qui est capable de prendre la balle très tôt,
14:24 et qui est surtout très intelligente sur le jeu.
14:28 Elle a quelque chose de spécial,
14:30 d'ailleurs, c'est ce que je lui ai dit,
14:32 pour avoir entraîné Marion,
14:33 j'ai entraîné Wang Qian qui était 12e mondiale,
14:35 j'ai entraîné plusieurs filles
14:36 qui étaient vraiment,
14:37 qui ont touché le haut niveau,
14:39 et je lui ai dit,
14:40 toi tu fais partie de cette catégorie de filles
14:42 qui a ce truc un peu spécial
14:43 dans les moments importants,
14:44 où elle va faire le bon choix,
14:46 où elle ne va pas se tromper de zone,
14:48 elle va tenter,
14:50 elle va faire un service hauté sur une deuxième balle,
14:52 alors que c'est exactement le moment
14:54 où la fille ne s'y attendait pas,
14:55 et ça c'est difficile d'apprendre,
14:57 c'est un peu instinctif.
14:59 Elle a une bonne chance du jeu.
15:01 Voilà,
15:01 et par exemple pour moi,
15:02 si on peut se rapprocher d'un style,
15:04 pour moi,
15:06 elle se rapproche un peu de Wang Qian,
15:08 avec une panelle de coups un peu plus développée,
15:11 mais dans la façon de jouer,
15:12 un peu prendre la balle tôt,
15:14 de bien diriger le point,
15:15 et dans l'intelligence de jeu,
15:16 surtout,
15:17 c'est là où,
15:18 si on peut comparer,
15:19 même si je n'aime pas trop le faire,
15:20 elle se rapproche un peu d'elle,
15:22 avec un peu plus de puissance.
15:23 Justement, j'ai une question qui me vient en tête,
15:25 forcément par rapport à ton expérience de cette année,
15:28 2023,
15:30 est-ce qu'il y a une différence sur le coaching
15:31 entre les hommes et les femmes ?
15:33 Parce que là, on a vu qu'il a fallu plusieurs expériences
15:36 pour trouver la bonne,
15:38 si on peut dire,
15:38 où il y a vraiment un matching de personnalités,
15:41 que vous entendez bien tous les deux.
15:43 Est-ce qu'il y a une différence,
15:45 vraiment, peut-être, je ne sais pas,
15:47 d'un point de vue émotionnel,
15:48 d'un point de vue personnel,
15:49 est-ce que c'est plus facile avec les hommes ?
15:52 Ou au contraire, là, c'est plus,
15:54 on va dire,
15:55 une accumulation de mauvais coups du sort,
15:57 qui fait qu'à chaque fois,
15:58 ça n'a pas forcément accroché ?
16:00 Alors, déjà, pour la partie matching,
16:02 c'est la même chose chez les hommes ou chez les femmes.
16:04 À partir du moment où on est honnête avec soi-même,
16:06 on va matcher avec des garçons,
16:08 on ne va pas matcher avec certains,
16:09 parce qu'on a tous nos caractères.
16:11 Voilà, on ne peut pas s'entendre avec tout le monde.
16:13 Ou alors, on est faux.
16:14 Moi, j'ai décidé d'être moi-même,
16:16 donc avec sa match ou sa match pas.
16:19 Bien sûr, on s'adapte aussi,
16:22 parce qu'on a envie que ça se passe bien.
16:23 On ne peut pas non plus être trop brut comme ça,
16:25 mais voilà, j'ai décidé que 80%,
16:27 je resterai moi-même.
16:29 Après, pour avoir un peu fait les garçons et les filles,
16:32 ce que je trouve, chez les garçons,
16:35 il y a beaucoup plus de stabilité émotionnelle au quotidien,
16:38 dans l'entraînement en tout cas,
16:39 ils sont plus dans l'analyse,
16:40 ils comprennent un peu plus de choses,
16:42 on va dire, ils ressentent un peu plus de choses,
16:45 sans être péjoratif avec les filles,
16:46 c'est simplement un avis objectif et d'expérience.
16:51 Par contre, c'est un peu plus difficile
16:53 de leur faire accepter certaines choses.
16:56 Par exemple, avec Bernard, Tomic,
16:58 j'ai entraîné,
16:59 il y avait un problème de service, de zone et tout ça,
17:01 il a vraiment fallu que je lui prouve par A+B
17:04 et sur plusieurs matchs ou sur plusieurs entraînements,
17:06 pour qu'il dise "ah oui, tu as raison,
17:08 je devrais un peu plus le servir là
17:09 pour pouvoir m'ouvrir le cours et tout,
17:10 est-ce que cette zone n'allait pas assez ?
17:12 Ou je dois le servir un peu plus fort dans ce moment-là ?"
17:14 Mais ça m'a pris du temps, d'accord ?
17:17 Parce que les garçons ont un peu ce côté
17:18 où ils savent un peu tout, un peu un égo, voilà.
17:22 Par contre, chez les filles, c'est un peu l'inverse.
17:24 Les filles, elles sont beaucoup plus studieuses,
17:25 beaucoup plus ouvertes aux changements en majorité,
17:29 mais beaucoup plus fragiles émotionnellement.
17:33 Bon, les garçons aussi sont sujets,
17:34 s'ils ont des problèmes dans leur vie familiale ou personnelle,
17:37 ça affecte forcément le cours,
17:40 mais chez les filles, c'est quand même…
17:42 J'ai eu des périodes où la…
17:44 Toi, tu es là, tu fais ton travail à 100%
17:46 et la fille, elle arrive sur le cours,
17:48 parce qu'elle vient de se prendre la tête avec son copain,
17:50 ça fait une semaine qu'ils se prennent la tête au téléphone.
17:52 Et malheureusement, ça, c'est des éléments extérieurs
17:54 où on ne peut pas trop gérer.
17:58 Et après, dans l'analyse aussi de la situation réelle,
18:03 il y en a beaucoup, par exemple, une fois…
18:04 Je peux vous donner un exemple concret,
18:06 vous allez tout de suite comprendre ce que je veux dire.
18:08 C'est que j'ai une joueuse, elle a un plan tactique,
18:11 sur cette balle-là, tu dois jouer haut sur le revers.
18:15 Elle fait ça, elle réussit à appliquer le plan,
18:17 parce que ce n'est pas facile d'appliquer le plan.
18:20 Parfois, on a envie, mais on n'y arrive pas.
18:21 Elle arrive à le faire, elle mène 5-1.
18:24 Ça fait 5-1, 5-4 en 5 minutes.
18:26 Et là, panique à bord, elle se met à pleurer et tout.
18:29 Et c'est à l'époque où je lui avais le droit d'aller sur le terrain.
18:31 Et là, je vais sur le terrain et je lui dis
18:33 qu'est-ce que tu as changé pour que ça fasse 5-1 pour toi
18:36 où il n'y a pas de match ?
18:36 Et maintenant, c'est 5-4 où tu es dans le jus,
18:39 pour ne pas dire de gros mots.
18:41 Elle était incapable de me dire.
18:44 Je lui dis simplement, sur cette balle-là,
18:46 maintenant, tu accélères croisé sur son couloir
18:48 et c'est ce qu'elle attend.
18:50 Donc du coup, elle prend la balto et elle te fusille.
18:53 Elle reprend l'ascendant sur toi pendant le point.
18:55 Donc, la seule chose où tu vas te concentrer maintenant à 5-4,
19:00 tu reprends ce plan tactique.
19:01 Tu essayes d'aller jouer haut sur le revers quand elle te joue là.
19:03 Elle a fait ça, ça fait 6-4, 40-0, jeu blanc, 6-4.
19:08 Donc, elle a tellement envahi par l'émotion,
19:10 5-1, ça y est, je dois gagner le 7.
19:12 Elle s'est mise à changer.
19:14 Alors que les garçons, ils étaient capables de me dire
19:17 à 3-3, 30-1, j'ai fait ça, à 4-2, 41, j'ai fait ça.
19:21 Plus dans l'analyse,
19:22 comme un ordinateur qui calcule en temps réel ce qui se passe.
19:26 Voilà un peu les deux grandes différences
19:28 que je vois entre les garçons et les filles.
19:30 Ok, c'est très clair.
19:32 Et si on parle un petit peu maintenant de Tennis Card Challenge,
19:35 on s'était vu il y a un an pour parler de la sortie de ce jeu
19:38 pour progresser de façon ludique avec des exercices assez fun,
19:42 faire des parties un petit peu fun.
19:43 Donc, ça, c'est vraiment top comme jeu.
19:45 Donc, tu venais de le lancer.
19:47 Tu as dit que tu as pu te poser après cette période avec Bogdan
19:51 pour justement optimiser, maximiser la promotion
19:53 et toute la structure qu'il y a autour de ce jeu.
19:56 D'ailleurs, depuis, tu as lancé le paddle aussi en jeu de cartes.
20:00 Donc, ça, c'est cool comme ça.
20:01 Chaque jeu a son programme ludique, en tout cas, pour s'amuser,
20:06 pour mettre un petit peu de fun dans ses parties.
20:09 Comment est-ce que tu vois les choses ?
20:10 Est-ce que tu as pu tirer un bilan ?
20:12 Un an après, comment ça s'est passé ?
20:14 Est-ce que tu as atteint tes objectifs ?
20:15 Est-ce que tu as eu de bons échos ?
20:17 Qu'est-ce qu'il en est par rapport à Tennis Card Challenge ?
20:20 Alors, je n'ai plus qu'atteint mes objectifs.
20:21 Je les ai beaucoup dépassés.
20:23 Et là où je suis vraiment content,
20:24 c'est que j'ai réussi à faire beaucoup de partenariats avec les clubs,
20:28 en France notamment pour commencer.
20:31 Et les feedbacks des coachs sont super positifs.
20:34 Donc, pour moi, c'était vraiment la clé de gagner le cœur des coachs
20:38 pour qu'ils puissent apprécier les meilleurs vecteurs du jeu.
20:40 Et ils ont tous compris, en fait, l'intérêt du jeu.
20:43 Il n'est pas seulement ludique, c'est aussi un outil pédagogique
20:46 qui va les aider à transmettre certaines informations,
20:49 certains gestes techniques,
20:50 à comprendre un peu comment fonctionne le plan tactique aussi,
20:54 à créer des situations, des intentions de jeu.
20:56 Donc, et au vu du succès,
20:59 j'ai lancé le Tennis Card Challenge en version US,
21:03 traduite en anglais, pour exporter le jeu.
21:05 Et maintenant, je développe des partenariats aux États-Unis,
21:09 j'en ai en Allemagne.
21:11 Maintenant, le dernier projet est sur Dubaï,
21:13 Dubaï, Arabie Saoudite et Qatar.
21:16 Des très grosses personnes qui veulent investir dans le jeu.
21:20 Et donc, du coup, au vu du succès de ce jeu,
21:24 j'avais un peu anticipé, j'avais préparé le Paddle Card Challenge
21:26 parce que j'y joue un peu, j'aime ça.
21:28 J'aime l'ambiance du paddle aussi.
21:30 Et voilà, quelques mois après,
21:33 je pense que j'ai sorti le paddle cet été,
21:35 il y a quelques mois.
21:36 Et pareil, ça se développe assez rapidement.
21:38 J'ai des bons échos.
21:40 C'est une clientèle un peu différente,
21:42 un peu plus âgée le paddle,
21:43 mais des bons vivants qui s'éclatent.
21:46 Et on a plein de vidéos hilarantes.
21:48 Et mon but, en fait, autour de ce concept
21:51 de jouer tout en s'amusant,
21:52 mais avec un aspect pédagogique derrière.
21:56 Il y a trois jeux qui vont être lancés sur les deux prochaines années.
21:59 Donc, un qui s'attaque à la partie mentale,
22:03 puisque la partie mentale, on la travaille beaucoup,
22:05 comme à l'école, on va dire, sur des cahiers et des tableaux.
22:08 Et moi, je pense qu'on peut la travailler sur le cours au quotidien
22:11 en mettant des exercices en place.
22:13 Et notamment, le jeu sur le mental
22:16 pourra être lié au Tennis Card Challenge, par exemple.
22:20 On pourra jouer aux deux jeux en même temps,
22:21 avoir des cartes avec un objectif mental,
22:24 appliquer les deux.
22:25 Ça nous forme une extension.
22:27 Voilà.
22:27 Et en plus, qui apportera chacun sa touche
22:30 pour faire prover ses joueurs,
22:31 aspect mental, technique, tactique et physique.
22:34 Et par la suite, deux autres jeux.
22:36 Un jeu qui concernera l'entraînement pur et dur,
22:40 qui sera, vous voyez, quand on fait des gammes,
22:42 c'est assez rébarbatif
22:43 et souvent, on perd l'intérêt de ses joueurs très rapidement.
22:46 Mais il faut passer par là, c'est comme les gammes à la musique.
22:48 Et donc, j'ai inventé un système, toujours basé sur le même concept,
22:51 pour s'entraîner de façon ludique,
22:53 mais en faisant des exercices chiants, on va dire, pour être honnête.
22:56 Et le dernier jeu, ça sera sur le double.
23:00 Le double du tennis, pour s'amuser.
23:03 Là, c'est vraiment pour faire toujours découvrir certains aspects
23:06 pour les plus jeunes,
23:07 mais après, vraiment pour partager des bons moments ensemble
23:09 dans les clubs ou des animations club, des tournois.
23:12 Voilà. Donc, la famille de The Card Challenge
23:16 sera composée de cinq jeux d'ici deux ans.
23:19 OK. En tout cas, c'est une belle perspective d'évolution.
23:22 Et pour ceux qui veulent progresser de façon ludique au tennis
23:26 et au paddle aussi, bientôt Noël,
23:29 on vous invite à commander tout ça sur le site tenniscardchallenge.
23:31 On a des broches, on rajoute les liens en description.
23:34 Il y a des beaux packs en description.
23:35 Donc, il y a des très beaux packs, il y a des beaux goodies.
23:39 Je vous invite à aller voir ça sur le site Internet.
23:41 Et pour moins de 20 euros, un jeu de cartes comme ça,
23:43 où vraiment, on peut faire des parties, vraiment mettre un petit peu de fun.
23:46 Et comme tu le rappelais, ce côté pédagogique, ce côté didactique
23:49 de travailler certaines zones, de travailler certains exercices,
23:53 on le fait et en s'amusant et à la fin, on progresse.
23:56 Donc, ça, c'est vraiment chouette et c'est un super concept.
23:59 Ça se joue sur un super tie break en 10 points.
24:01 Ça crée un peu de fun et je trouve ça vraiment très bien.
24:05 Et c'est cool que tu puisses rajouter la dimension d'un entraînement,
24:07 le double et surtout l'aspect mental,
24:09 qui est quand même un grand vecteur pour la réussite d'un joueur de tennis.
24:14 Quand on écoute les interviews des plus grands champions,
24:18 qu'est-ce qui a fait la différence à la fin ?
24:19 La plupart du temps, c'est j'ai été plus solide mentalement,
24:21 je n'ai pas craqué sous la pression.
24:23 Donc, c'est un travail.
24:25 Ça ne vient pas comme ça.
24:27 Au même titre qu'on travaille son couloir, son revers, son physique,
24:29 on doit travailler maintenant le mental et le jeu, ça sera un outil.
24:35 C'est clair.
24:36 Et justement, c'est une transition toute trouvée
24:38 par rapport au problème qu'on soulevait en introduction sur le tennis français,
24:42 où ça a été très compliqué.
24:43 C'est compliqué encore depuis la fin des mousquetaires,
24:46 Gasquet, Simon, Monfils, Tsonga, qui étaient ultra réguliers en grand chelab.
24:51 On les voyait quasiment systématiquement à chaque fois en deuxième semaine de majeure.
24:54 Et depuis 2018, ça a commencé à s'enrayer un petit peu.
24:58 Et j'aimerais avoir ton avis, essayer de comprendre qu'est-ce qui se passe avec le tennis français.
25:02 On a quand même plus de 7000 clubs en France.
25:04 C'est le deuxième sport où il y a le plus de licenciés,
25:06 il y a plus d'un million de licenciés.
25:07 On a l'impression quand même qu'il y a un beau vivier,
25:09 quand on voit en junior, etc., des belles perfs.
25:12 Mais derrière, ça ne convertit pas.
25:14 À un moment, il y a quelque chose qui se passe,
25:15 c'est une sorte de cassure.
25:16 Et j'aimerais comprendre pourquoi, qu'est-ce qui se passe ?
25:20 Quel est ton regard vis-à-vis de ça et ton œil à viser
25:23 par rapport à ce problème quand même qui est le tennis français ?
25:26 Parce que maintenant, c'est devenu une banalité de voir des joueurs français perdre.
25:31 Et c'est devenu exceptionnel surtout de voir un Français arriver en huitième de finale,
25:34 presque à lui dresser énormément de louanges.
25:36 Et derrière, ça peut être un petit peu compliqué d'enchaîner.
25:39 Ça a été le cas du Ludo Gaston après sa perf à Roland en 2020.
25:43 Qu'est-ce qui se passe ? Où est-ce qu'on les perd, nos joueurs français ?
25:47 C'est une question super intéressante.
25:49 Je vais donner mon avis qui m'incombe.
25:52 Je ne dis pas que c'est la vérité, c'est simplement ce que je ressens
25:55 parce que j'ai aussi fait partie du système fédéral quand j'étais jeune.
25:58 À 12 ans, je suis rentré au Sport et Attudes National.
26:00 Mon fils est à la Ligue aussi des Côtes d'Azur.
26:04 Et en fait, on a beaucoup de joueurs jeunes.
26:07 On s'est formé dans les clubs, on s'est formé des jeunes.
26:11 On a un très bon niveau technique et tout ça.
26:14 Il n'y a pas de problème, il y a pas mal d'expertise.
26:16 Mais je pense que le problème majeur,
26:19 c'est qu'on focalise notre intérêt sur la détection
26:22 qui sont basés sur les résultats très jeunes, sur un classement.
26:27 Donc, par exemple, 9-10 ans, il faut être 30 ou 15-5
26:31 pour faire partie de tel groupe dans une Ligue.
26:36 Mais ils ne se concentrent pas sur, par exemple,
26:39 qu'est-ce qui va faire la différence quand on est pro plus tard ?
26:41 C'est être capable d'investir, être capable de se dépasser au quotidien,
26:45 de quand on perd, de se remettre en question.
26:47 C'est facile de ne garder que des jeunes qui savent gagner.
26:50 Mais est-ce qu'on sait perdre ? Non.
26:52 À partir où on perd, on ne se remet pas en question
26:55 et c'est la faute du coach et on n'a pas assez d'aide, blablabla.
26:59 C'est un peu la mentalité française.
27:01 Donc, en fait, je pense que la détection et le système,
27:04 c'est un peu plus dur à mettre en place et c'est surtout...
27:07 Il y a un des coachs qui m'a dit la vérité.
27:09 Je dis, mais pourquoi... Je pars un exemple de mon fils,
27:12 qui a deux, trois classements en dessous de ceux de son âge,
27:14 des meilleurs de la Ligue.
27:16 Alors qu'en tant que parent, on a investi dans les entraîneurs physiques,
27:19 on a investi dans les psychologues, donc on a montré,
27:22 parce qu'ils disent toujours que c'est un projet familial aussi, d'accord ?
27:24 Que l'environnement est important,
27:26 que d'un partir du moment où il y a un investissement
27:28 et un projet continu et un travail continu,
27:30 c'est ça le plus important.
27:31 Mais dans leur sélection après, ils ne prennent que le classement.
27:34 Il a dit, ben ouais, mais en fait, c'est notre façon de nous justifier vis-à-vis des parents.
27:38 On ne peut pas prendre un gamin qui est 33,
27:39 mais qui s'entraîne à fond, qui a vachement évolué en une année, d'accord ?
27:44 Plutôt que de... Et c'est plus facile, on prend celui qui est 30.
27:47 Mais celui qui est 30, peut-être que lui, il s'entraîne déjà 12 heures par semaine
27:50 depuis qu'il a 7 ans, alors que le tien, tu veux le préserver,
27:53 parce qu'on sait très bien qu'une carrière, ça ne se joue pas à 9 ans, 10 ans, 11 ans, d'accord ?
27:57 Donc en fait, pour moi, ça, c'est un des points principaux.
28:01 La détection au départ doit se faire sous d'autres critères,
28:03 pas uniquement le classement ou les résultats très jeunes.
28:06 Ça ne veut rien dire. Il y a un petit, de son âge, il gagnait tout,
28:09 il était numéro 1 français, mais avec une prise coup de bras, poil à frire, en poussant la balle.
28:13 Mais maintenant, l'évolution des autres, il est à la traîne,
28:17 il n'a plus envie de jouer au tennis et il est écarté.
28:21 Et est-ce que du coup, c'est un peu la culture de l'instant, de se dire,
28:25 OK, à l'instant T, ce joueur très jeune, il est bon.
28:29 Et derrière, ben en fait, on ne va pas tout mettre en place pour l'accompagner,
28:32 pour polir un peu ce diamant, en fait, si on peut faire une métaphore comme ça.
28:35 Et on va penser que ça va rouler parce qu'à l'instant T, il est bon.
28:39 Mais derrière, il se passe des choses et il peut se faire rattraper
28:42 par des joueurs qui étaient derrière lui parce qu'il y a x, y raison,
28:45 notamment le fait qu'il soit mieux accompagné, qu'il ait une meilleure préparation,
28:48 que finalement, la roadmap, on peut dire, soit plus longtermiste que courtermiste
28:53 par rapport à ce qu'on peut comparer comme ça.
28:56 Comme ils ne sont que concentrés sur le résultat et sur le résultat de l'instant T,
29:01 j'ai parlé avec Tony Nadal quand je faisais sparring avec Rapha et tout,
29:04 et on a parlé plusieurs fois après les entraînements sur quand il était jeune.
29:08 Et il me disait, mais parfois, il gagnait tout, Rapha, même quand il était jeune.
29:12 Mais le problème, c'est que quand il avait fait un match et que Tony estimait
29:15 qu'il n'avait pas bien joué ou qu'il n'avait pas fait ce qu'il avait dit,
29:17 il retournait sur le cours, même s'il avait gagné le tournoi.
29:20 Nous, ça va être, c'est bon, il a gagné.
29:22 Allez, tu es le meilleur, tu es le plus beau, tu es le plus fort ou tu es la plus forte.
29:25 Et puis c'est bon, on se repose sur nos lauriers.
29:28 Et ça, quand on commence à faire ça à l'âge de 10, 12, 14 ans,
29:33 pendant que les autres, ils bossent, ils bossent, ils bossent,
29:35 ils se remettent en question, ils investissent,
29:37 on prend du retard et à un moment donné, c'est sûr qu'avec tous les moyens qu'on a et tout,
29:41 heureusement qu'on a des bons joueurs, c'est normal, en fait,
29:44 on devrait en avoir plus après.
29:46 Et pourquoi aussi on a du mal à faire la transition ?
29:50 Parce qu'on est un peu victime de notre grosse fédération qui a plein d'argent.
29:55 Donc, il y a plein de joueurs, dès le plus jeune âge,
29:57 ils ne savent pas ce que c'est investir dans leur propre projet.
30:03 D'accord ?
30:04 Donc, c'est tellement facile de dépenser l'argent des autres et de faire n'importe quoi.
30:08 Mais quand on doit payer son coach après ou la fédé dit "Bon, maintenant, je ne vous aide plus",
30:12 qu'est-ce qu'ils font la plupart ?
30:14 Ils essayent de gratter de l'argent à droite à gauche pour ne pas payer le coach,
30:17 pour ne pas prendre le coach qu'ils veulent parce qu'ils estiment que c'est trop cher.
30:20 Donc, il n'y a pas cette notion de "j'investis en moi"
30:23 et si j'investis de l'argent, que c'est mon argent,
30:27 personne n'aime jeter son argent par les fenêtres.
30:29 Donc, il y a cette notion de responsabilité et si j'investis en moi,
30:33 si je crois en moi, je vais bosser tous les jours.
30:35 Moi, ma joueuse, elle investit.
30:40 Elle n'a pas du tout essayé de négocier ou les conditions.
30:43 "Ouais, je n'ai pas d'argent, je ne peux pas te payer."
30:45 Elle dit "Ok, c'est ça ta valeur, je crois en toi, on y va, on bosse."
30:49 Et du coup, tous les jours, elle se dit "Bon, je dépense tant par semaine pour mon coach,
30:55 je sais ce que ça représente."
30:57 Alors que nous, ils ont toutes payé,
30:59 mais ils vont même aller se faire rembourser des cafés certains
31:02 pour vous dire à quel point c'est grave.
31:05 Donc, ça aussi parce qu'après, on doit manager sa carrière un peu comme une société.
31:10 On gagne de l'argent, on fait des bénéfices,
31:12 chaque société qui veut grandir, elle réinvestit une partie de ses bénéfices
31:16 dans sa société pour grandir.
31:18 Mais chaque société prend des risques, des risques calculés,
31:22 mais elle prend des risques.
31:24 Donc, je pense qu'il est là aussi le problème profond
31:27 parce que pour aller chercher des grands titres
31:29 et rester sur le haut niveau à très long terme,
31:32 il faut avoir cette capacité d'investir en soi,
31:35 de croire en soi et de s'en donner les moyens.
31:37 Pas toujours de compter sur les autres,
31:39 c'est pas toujours aux autres de faire les efforts,
31:41 c'est pas aux autres de faire des sacrifices.
31:43 Est-ce qu'il n'y a pas un cercle vicieux avec l'effet pervers des médias
31:46 où comme tu le disais, dès qu'un joueur va gagner un tournoi
31:48 ou va passer un tour, tout de suite, il va faire la une de l'équipe,
31:51 comme annoncé comme le Messie, comme le futur grand joueur français.
31:54 Forcément, l'exemple qui me vient en tête, c'est Hugo Gaston à Roland 2020
31:57 et on sait ce qu'a fait Gaston depuis.
31:59 Est-ce que les joueurs ne sont pas assez préparés finalement
32:02 à cette attraction des médias, à se dire mentalement,
32:05 on en parlait sur Tennis Card Challenge, l'aspect mental,
32:08 mais se dire "Ok, il faut que je reste les pieds sur terre quand même
32:11 parce que j'ai fait un bon résultat,
32:13 mais ma carrière, c'est un projet long terme.
32:15 Là, franchement, à la santé, ok, c'est très bien,
32:17 mais derrière, il faut que je continue pour pouvoir consolider
32:20 que ce soit finalement une monnaie courante, ce genre de résultat.
32:23 Je ne pense pas que ce soit lié aux médias,
32:25 c'est lié à l'environnement, qu'il se satisfait de ça,
32:28 et qu'il est bon, c'est bon.
32:30 De toute façon, moi on me dit "Mais toi, tu es français,
32:32 tu es sûr que tu es français ?"
32:34 Parce que je n'ai pas cette mentalité, la plupart des joueurs me disent
32:37 "Mais tu es français ? Parce qu'on a vraiment une mauvaise image
32:40 à l'étranger d'un peu suffisant, c'est bon."
32:42 Et c'est ça, ce ne sont pas les médias,
32:44 tous les autres joueurs dans les autres pays.
32:46 J'ai entraîné des joueuses qui viennent de petits pays,
32:48 la Hongrie, les pays comme ça, c'est tout petit,
32:50 donc la pression médiatique, il n'y en a qu'une des joueuses.
32:53 Je vous imagine, Timé Ababos, il n'y en avait qu'une
32:56 qui était dans le top 100 de Hongroise,
32:58 donc la pression médiatique, elle y est encore plus on va dire.
33:02 Et en plus maintenant, ils ont des cours pour gérer tout ça,
33:05 ils sont préparés au niveau…
33:07 – Ils sont quand même préparés, je pensais qu'il y avait un manquant sur ça.
33:10 – Non, après de toute façon, ça fait partie du job,
33:14 ça se travaille, il faut l'accepter,
33:16 ce n'est pas les médias, c'est un peu facile de dire
33:18 que c'est la faute des médias qui mettent la pression,
33:20 c'est leur travail, ils ont bien compris,
33:23 les médias sont là pour faire leur job aussi,
33:25 c'est leur job de dire "Waouh, c'est énorme, il a gagné un grand chelem,
33:28 c'est comme ça, ça fait partie du show, ça fait partie du jeu."
33:32 Ce n'est pas du tout ça, c'est beaucoup plus profond que ça.
33:35 Et je voulais enchaîner là par exemple,
33:38 une fois j'avais une conversation avec quelqu'un de la fédération
33:41 qui me dit "Comment ça se fait que tous les meilleurs coachs français,
33:44 ce ne sont que des gars qui ne sont pas de la fédération ?"
33:47 Mais c'est vrai, à cette époque-là, on regardait, on s'était amusé,
33:50 moi j'étais indépendant, Patrick, Sam, que des gars indépendants.
33:55 Vous savez pourquoi ?
33:56 C'est parce que moi tous les jours, je joue ma peau,
33:59 je ne suis pas salarié moi, je joue ma peau sur le terrain
34:02 et s'il ne m'a joué et qu'il n'a pas de résultat,
34:04 au bout d'un mois, deux mois, trois mois, je peux me faire virer
34:06 et je repars, une main devant, une main derrière.
34:08 Alors qu'à la fédération, ils ont un coach qui est salarié,
34:13 ils prennent un groupe de joueurs et si les joueurs n'ont pas de résultat,
34:16 au lieu de virer le coach, ils virent les joueurs et ils en reprennent quatre.
34:19 Donc du coup, le coach ne se remet pas en question,
34:22 ce n'est jamais de sa faute, c'est les joueurs qui ne sont pas bons.
34:25 Comme j'ai vécu de 12 ans à 13 ans, je suis passé de deux entraînements par semaine,
34:31 trois entraînements d'une heure et demie à tous les jours trois heures et demie.
34:34 Il n'y en a aucun qui s'est dit "Bon, on va y aller tranquillement
34:37 puisqu'il a 11 ans".
34:39 Non, j'ai été blessé pendant un an parce que tant d'innites,
34:42 parce que mon corps n'est pas prêt, en retard un peu sur la puberté et tout ça.
34:46 Mais on n'a pas dit "Bon, c'est la faute des professionnels qui sont là".
34:49 Les entraîneurs, c'est leur job de savoir anticiper,
34:52 de faire une planification correcte.
34:56 Donc les indépendants comme nous, on joue de notre peau.
34:59 Moi, je la joue tous les jours avec Petra.
35:01 Et ce qui me pousse tous les matins à essayer d'être le meilleur pour elle.
35:05 Je ne compte pas mes heures, je voyage 40 semaines,
35:08 je sacrifie ma vie de famille, je ne dis pas "Bon, le vendredi à 15h, c'est bon,
35:11 le week-end, je te revois lundi matin à 8h parce que j'ai envie d'aller loin".
35:15 J'ai envie de faire plein de choses, mais non, la priorité,
35:20 c'est ma joueuse, mon travail et je me remets en question.
35:24 Encore une fois, c'est un discours qu'il faudrait montrer.
35:27 Je pense qu'il est vraiment important d'avoir cette mentalité-là.
35:29 C'est pour ça aussi que tu as les résultats que tu as eus,
35:31 parce que c'est vraiment la bonne mentalité pour toujours progresser,
35:34 toujours s'améliorer.
35:35 Et pour finir sur une note optimiste, peut-être,
35:38 on va voir ton avis sur le tennis français.
35:40 Est-ce que tu as l'impression qu'il y a une forme de transition,
35:42 de renouveau sur cette saison 2023 ?
35:44 Je pense forcément à Arthur Fils, Lucas Vanacher,
35:47 qui ont fait une bonne saison, notamment Arthur,
35:49 qui a fait une sacrée progression cette année
35:52 et qui va peut-être permettre de tirer un petit peu ces jeunes vers l'avant,
35:57 vers le haut.
35:58 Et également, cette génération intermédiaire avec Hugo Imbert,
36:02 Manarino aussi, qui a fait une excellente saison par rapport à ses standards,
36:06 de les challenger un petit peu et de se dire "Ok, les jeunes, ils arrivent,
36:08 il faut quand même que je sois là, que j'ai de beaux résultats,
36:11 parce que sinon, je vais vite me faire passer devant".
36:13 Et peut-être qu'ils attendaient un joueur charismatique
36:17 qui pouvait être chef d'orchestre, en la personne d'Arthur Fils,
36:20 qui je trouve dégage quand même quelque chose.
36:22 Quel est ton avis sur ça ?
36:23 Est-ce qu'il y a une forme de renouveau ?
36:25 Est-ce que ça a confirmé encore et que c'est encore tout nouveau, tout beau ?
36:28 Qu'est-ce que tu en penses ?
36:29 Je pense que je les ai rencontrés les deux et j'étais agréablement surpris.
36:34 Justement, c'était deux gars super simples, super humbles.
36:37 Par exemple, Lucas qui fait toujours ses études, par exemple,
36:41 il a besoin de faire quelque chose.
36:44 Arthur qui était là, hyper poli, vraiment bien éduqué, des bonnes personnes.
36:51 Et ça, ça fait plaisir à voir parce qu'ils sont très forts, très jeunes.
36:54 Et tu sens qu'ils ont la tête sur les épaules.
36:57 L'entourage aussi est, encore une fois, très important.
37:00 Quand on voit l'entraîneur d'Arthur H, ça fait combien de temps qu'il est avec ?
37:03 Ça fait longtemps qu'ils sont ensemble et il lui garde les pieds sur terre.
37:07 Donc, ça, c'est super important pour moi.
37:11 Je pense que c'est la clé aussi de la réussite et aussi de la constance.
37:17 S'il reste comme ça, je suis sûr que ce sont deux joueurs qui vont ne cesser de progresser.
37:21 Après, pour ceux qui sont un peu plus vieux, c'est comme tout.
37:25 C'est comme Nadal Djokovic qui disait, les jeunes qui arrivent,
37:28 ils nous poussent à essayer, même si on a déjà gagné plein de choses,
37:31 ils nous poussent à essayer d'être encore meilleurs.
37:33 S'ils veulent leur place en Coupe d'Évice, il va falloir qu'ils se battent pour l'avoir.
37:37 Mais ça ne peut être que du positif.
37:40 En tout cas, ces deux joueurs, pour moi, reflètent vraiment l'éthique
37:44 et la bonne mentalité qu'il faut.
37:46 Je les ai vus à Hambourg et je les ai regardés.
37:49 Je me suis dit, tu as envie de les encourager, ces jeunes-là.
37:52 J'espère qu'ils vont pouvoir confirmer sur cette saison 2024,
37:56 parce que c'est toujours ça le plus compliqué, c'est la confirmation.
37:59 Là, Arthur Fils, il a les feux des projecteurs un petit peu sur lui
38:03 et il va forcément être attendu au tournant en 2024.
38:06 C'est là qu'on va vraiment pouvoir le juger par rapport à cette saison
38:09 et voir ce qu'il en est, s'il est solide ou pas.
38:13 Je crois que c'est un beau soeur, il est entouré des bonnes personnes aussi.
38:17 Donc pour moi, encore une fois, on ne sait pas comment ils évoluent mentalement,
38:22 si l'environnement reste le même.
38:24 Je ne vois pas pourquoi ça ne fonctionnerait pas.
38:28 Il a ajouté Grosjean à son staff pour essayer de prendre aussi un peu de hauteur
38:37 et essayer d'affiner ce projet.
38:40 Tu parlais de confirmation, donc la transition est toute faite
38:44 par rapport à la joueuse dont on avait évoqué la fin de saison incroyable l'année dernière.
38:50 Exactement, Caro Garcia, justement.
38:53 C'est une super joueuse, on se connaît depuis très longtemps.
38:59 Mais vous vous souvenez, l'année dernière, je vous avais dit,
39:02 ça reste à confirmer, elle nous a fait une Caro,
39:05 elle est capable d'être en feu pendant deux semaines ou quelques tournois
39:09 et après, ça peut s'éteindre aussi vite que ça s'est allumé.
39:13 Elle ne finit pas en dehors du top 100.
39:18 Par rapport à ce qu'elle a produit, la constance n'était plus là.
39:23 Et aussi peut-être ce jeu qui était un peu trop stéréotypé.
39:28 Ce n'est pas OK. J'ai joué comme ça cette année.
39:32 Je sais que ce jeu-là est très risqué, ça me fait gagner.
39:35 Mais qu'est-ce que je peux faire pour essayer de l'améliorer ?
39:38 Est-ce que je vais faire quelques adaptations ? Non.
39:40 C'est comme ça que je dois jouer, je dois frapper, je dois faire ci.
39:43 On aimerait tout.
39:45 Moi aussi, j'aimerais que ma joueuse frappe sur tout ce qui bouge
39:48 et que tout rentre dans le terrain, que ça mette la pression à l'autre au service,
39:51 que je mette une pression constante, oui.
39:53 Mais à un moment donné, on ne peut pas jouer aussi risqué tout le temps.
39:58 C'est impossible.
39:59 Et quand on regarde les meilleurs joueurs, je ne sais pas si vous regardez Djokovic,
40:02 je n'ai pas l'impression qu'il frappe de toutes ses forces sur les lignes à chaque balle.
40:05 Il y a quand même une notion de stratégie dans le tennis.
40:08 Ce n'est pas juste je ferme mes yeux, je frappe.
40:10 Oui, le boulot du coach est très facile quand c'est comme ça.
40:13 Frappe, mais j'ai raté, mais frappe encore, frappe encore plus fort, engage-toi.
40:17 Ah ouais, ouais, c'est ce que j'aimerais.
40:20 Quand c'est dedans, là, c'est pouf.
40:23 En fait, on n'a rien à faire.
40:25 J'ai entendu plein de fois ce discours-là, mais j'ai raté, mais ce n'est pas grave,
40:28 engage-toi encore plus.
40:30 J'aimerais.
40:31 Assis partout au troisième.
40:33 Montons-nous en tension, c'est clair.
40:36 A voir ce que ça va donner en 2024.
40:38 Et justement, forcément, tu es sur le tour tout au long de l'année.
40:41 Donc c'est compliqué de suivre, on va dire, tous les résultats.
40:44 Mais qu'est-ce que tu as pensé de cette saison 2023 ?
40:47 Chez les hommes, chez les dames, ou personnellement,
40:50 on l'a très bien suivi cette saison, on peut être un petit peu déçu
40:53 dans le sens où on a Djokovic qui est toujours au top,
40:56 et c'est impressionnant ce qu'il fait à 36 ans.
40:58 Il y a le Caraz qui est là, quand même, son titre à Wimbledon.
41:00 Franchement, je ne l'avais pas vu venir, mais c'est un peu les deux joueurs qui cachent.
41:03 C'est l'arbre qui cache la forêt pour moi, dans le sens où après on a Medvedev et Sineur
41:06 qui sont très solides sur dur.
41:08 Et derrière, ça manque un petit peu de régularité, de robustesse dans ce top 10
41:12 où on a des joueurs qui peinent à évoluer techniquement, à passer ces caps.
41:16 Et quand on se dit, il y a quelques années finalement,
41:19 quand on avait des Berdic, des Ferrer, des Vavrinka, des Del Potro,
41:22 en plus du Big Three, c'était quand même mieux.
41:25 C'est un peu, pour avoir vu pas mal d'avis, c'est un peu l'avis qui en ressort.
41:29 Qu'est-ce que tu en penses, toi, sur ce circuit masculin ?
41:32 Et après, sur le circuit féminin, où je trouve qu'on a eu, pour le coup,
41:35 une très belle année avec de bonnes choses quand même dans le top 10.
41:39 Ça a été assez solide avec Sabalenka qui a enfin progressé, passé un cap.
41:42 Zviatek qui est toujours là, Koko Goff qui arrive, qui commence à confirmer.
41:46 Avec Brad, on sent ses progrès.
41:48 OnzeJaber, il faut toujours se méfier.
41:50 Mourova, qui a fait de sacrées performances cette saison.
41:53 Quel est ton regard, toi, sur cette saison 2023 ?
41:56 Je pense que Djokovic, maintenant, il a une emprise mentale sur les joueurs.
42:03 C'est comme Federer avant, quand j'avais une discussion avec Gilles Simon
42:07 dans le vestiaire du Rolex Masters à Monte Carlo,
42:10 et il jouait à Erodeur, il fait « de toute façon, je sais que j'ai perdu, ça sert à rien d'y aller ».
42:15 Même, il disait pas « allez, de toute façon, c'est 0-0, il a cette aura qui dégage quelque chose ».
42:22 Donc, c'est difficile de comparer lui à le Caras, des gars qui sont des extraterrestres.
42:29 C'est pas la norme, ils sont pas la norme.
42:31 Donc, c'est très difficile de comparer la norme aux autres.
42:35 Les autres sont de super joueurs, ils font ce qu'ils peuvent, mais on peut pas se battre contre des…
42:39 Bien sûr, on essaye de s'améliorer et tout, mais c'est compliqué.
42:42 Parce que moi, je trouve que quand même, il y a pas mal de…
42:45 Sineur, il est en train de progresser aussi, et chacun à son rythme.
42:48 Mentalement, il s'est prouvé qu'en Coupe des Vies, ce qu'il a fait ces dernières semaines, c'est incroyable.
42:55 Parce qu'on sait que c'est mental.
42:58 Bien sûr, il y a l'aspect physique pour les plus jeunes, il faut qu'ils se construisent une grosse caisse
43:02 pour jouer les grands chelons contre ces gars-là.
43:04 L'expérience, la gestion.
43:06 Vous savez, vous avez déjà fait un match de 5-7, un match de 5 heures ?
43:10 Au niveau émotionnel, il n'y a pas qu'au niveau physique, au niveau concentration.
43:14 Être concentré pendant 5 heures, ils le sont pas, il y a des moments où ça varie.
43:19 Mais ça se maîtrise, ça prend du temps, c'est un apprentissage tout ça.
43:22 Et il y a des gars comme Alcaraz, qui sont capables de le faire plus rapidement que d'autres.
43:27 Je pense qu'il faut laisser le temps, et ça va se rééquilibrer.
43:31 Mais c'est sûr que Djokovic, un exemple aussi, un gars qui a su se remettre en question,
43:37 qui a su faire évoluer son jeu, Alan Adal, même s'il gagnait,
43:40 je continue à faire évoluer mon jeu.
43:42 Donc quand tu es déjà très bon et que tu penses comme ça, tu deviens une exception.
43:46 Il est parti pour durer encore de longues années, au vu de son style de jeu, de la gestion aussi.
43:54 Je suis admiratif de la gestion de son calendrier, la gestion d'étant fort dans un match aussi.
43:59 C'est quelque chose qui est assez impressionnant, à l'inverse d'Alan Adal,
44:02 qui en termes de gestion de calendrier, c'est un peu douteux.
44:06 Djokovic avant, il n'était pas comme ça.
44:08 Il a appris, il a évolué physiquement, il a bossé, il crampait avant, je me souviens.
44:13 À Montécar, en 3M7, il crampait.
44:15 Donc il y a eu du bolo derrière tout ça, c'est pas venu comme ça.
44:20 Et du coup, sur le circuit féminin, quel est ton regard ?
44:23 Je trouve qu'on a eu une très belle saison chez les dames.
44:26 Moi ce que j'aime bien sur le circuit féminin, c'est qu'il y a cette homogénéité.
44:31 Il y en a peut-être une qui domine, mais comme on en a parlé tout à l'heure,
44:35 ça fluctue un peu, il peut y avoir des surprises.
44:38 Même si on va dire que ça commence un peu à se stabiliser,
44:42 c'est le côté attrayant du circuit féminin, c'est qu'on ne sait jamais ce qui va se passer.
44:47 Comme dans un match, ça peut faire 6-2, 5-2, il faut toujours rester concentré,
44:53 parce que les choses peuvent changer rapidement.
44:56 Et puis voilà, il y a la petite Petra qui va arriver, qui va les bousculer tout ça aussi.
45:00 Il y a de l'année de Petra, 2004, il va y avoir quand même quelques bonnes joueuses qui vont arriver.
45:08 Très forte.
45:10 C'est ce qu'on te souhaite, c'est ce qu'on souhaite à Petra.
45:13 Il y a quelques joueuses qui peuvent faire mal, et du coup, ton regard,
45:17 là forcément on a parlé d'objectif tout à l'heure,
45:19 mais si on se mouille un petit peu sur la saison 2024 qui arrive,
45:22 comment est-ce que tu la vois en termes de physionomique,
45:24 que ce soit chez les hommes et chez les dames ?
45:26 Chez les hommes, il y a potentiellement le retour de Rafael Nadal,
45:29 pour peut-être une dernière saison.
45:32 Chez les dames, est-ce que ça va être consolidé, tout ce qu'on a pu voir ?
45:35 Est-ce que Djokovic va continuer à dominer ?
45:37 Comment est-ce que tu vois un petit peu ce qui va se passer en 2024,
45:41 si je dois un petit peu te mouiller, te prononcer ?
45:43 Moi, ce que je vois bien exploser en 2024, avec la fin de saison qu'il a fait,
45:47 c'est Sina.
45:49 Je pense que là, il va passer à un autre stade.
45:52 Il a pris conscience que Djokovic, c'est une montagne,
45:56 mais je peux l'aggravir.
45:58 Je pense que si j'avais une pièce à miser, ça serait sur lui.
46:01 Et après, chez les filles, je veux parler de ma joueuse,
46:03 parce que je n'ai pas peur de me mouiller.
46:05 Mais je pense que c'est une fille qui sera dans le top 100,
46:08 qui finira largement dans le top 100 en fin de saison prochaine,
46:12 en partant d'une saison normale, sans blessure.
46:15 Là, par exemple, on est parti au Brésil, elle s'est fait une entorse
46:18 au premier tournoi sur la série 2-3 qu'on devait faire.
46:21 On ne sait même pas d'ailleurs si elle va faire une petite nouvelle.
46:24 On ne sait pas si elle fera l'Open d'Australie.
46:27 J'attends les nouvelles des docteurs.
46:29 On est mercredi, donc d'ici deux ou trois jours,
46:31 on va pouvoir mettre le calendrier dans un moment.
46:33 C'est quand même une grosse entorse, du coup.
46:35 - C'est un peu un rachat du gammon, pas entièrement.
46:39 Mais voilà, ça fait une dizaine de jours que c'est arrivé maintenant.
46:43 D'ailleurs, la tournée au Brésil était prévue pour essayer
46:46 de se rapprocher du top 100, pour aller chercher le tableau
46:50 à l'Open d'Australie.
46:51 Malheureusement, ça a décalé un peu tous nos projets.
46:54 Mais voilà, je pense que c'est une fille qui progresse,
46:56 qui aura largement sa place dans le top 60
47:00 d'ici la fin de l'année prochaine.
47:03 - C'est noté. On pourra dans un an refaire le point.
47:06 - On le refera pour une interview.
47:08 - C'est ça, on refera le point pour savoir ce qui s'est passé.
47:11 Là où tu avais raison, là tu as eu tort.
47:13 Et on va faire le point par rapport à Petra, ta joueuse,
47:15 où est-ce qu'elle en est au niveau de ses objectifs.
47:17 C'est toujours très intéressant, avec du recul,
47:20 de voir ce qui s'est passé.
47:22 En tout cas, un grand merci Thomas.
47:23 - Merci à toi.
47:24 - Toujours un plaisir d'échanger avec toi.
47:26 C'est toujours intéressant d'avoir ton regard à visée.
47:28 - J'ai suivi tes analyses de match pendant le Master,
47:33 c'était toujours sympa de regarder aussi.
47:36 - C'est ça, c'est ça.
47:37 - Merci à toi.
47:38 - Merci à toi.
47:39 - Merci à toi.
47:41 - Merci à toi.
47:43 - Oh, wow!
47:46 [Musique]

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