Tout comme Olivier Marchal, Lisa a du mal quand on lui donne des ordres… au travail en tout cas.
Retrouvez la chronique de Lisa Delmoitiez dans la Bande Originale sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter
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AmusantTranscription
00:00 - Mais l'Isabelle Moitié n'est pas d'accord !
00:02 - Parce que vous, Lisa, vous n'avez pas fait ça comme ça, vous !
00:06 - Mais qu'est-ce qu'elle a encore celle-là ?
00:08 C'est-à-dire, vous me donnez envie de dire « ciao » à la bande et de tout plaquer pour Marseillais.
00:12 C'est vrai, on avait déjà reçu Robert Guédiguian qui m'a vendu le côté village, chaleureux, sans racisme.
00:17 Et là, je découvre un autre avantage de Marseille.
00:19 Apparemment, tu peux y faire les pires dingueries, tant qu'à la fin tu dis « c'est Marseille ça ».
00:24 Je crois qu'ils en ont trop vu les Marseillais. Plus rien ne les impressionne.
00:27 « Regarde chérie, il y a un flic qui expose la gueule d'un narcotrafiquant. »
00:30 « Oui bon, c'est Marseille ça. »
00:32 « Plus que les oignons et sa cervelle, c'est un tartare en fait. »
00:35 « C'est Marseille ça. »
00:36 « Oui mais enfin, c'est quoi le point commun entre Jules Zidane et Camille Lavabre ? »
00:39 « Oui bon là, ok, c'est Marseille. »
00:41 Votre nouvelle série raconte l'histoire d'un braqueur que tout le monde croyait mort
00:45 et qui essaie de reprendre la main sur Marseille.
00:47 Face à lui, un patron de la drogue et des flics pas très regardants sur la méthode.
00:53 Bon, vous Olivier, je crois que vous appelez ça « des flics ».
00:56 Mais bon, je suis cotée sur le jargon.
00:58 La série est vraiment palpitante.
01:00 Dès l'ouverture, on est plongé dedans avec une fusillade en plein enterrement.
01:04 Et qu'on soit bien clair, tuer, c'est mal.
01:07 Cela dit, quitte à buter des gens, pensez circuit court, descendez-les dans un cimetière.
01:12 Ça fait gagner du temps et de l'énergie à tout le monde.
01:14 Pas besoin de louer un corbillard pour les amener à leur destination finale.
01:17 On peut dire ce qu'on veut de ma génération de milléniales,
01:19 mais tu vois, même nos gangsters pensent réduction de l'empreinte carbone.
01:22 C'est vraiment important.
01:23 Dès le début, on retrouve la patte d'Olivier Marshall.
01:26 Des guns, du sang, de l'humain, je veux dire des émotions,
01:30 enfin littéralement des goûts d'humain aussi,
01:32 de la revanche, du flic qui en fait qu'à sa tête et du bandit.
01:36 Olivier Marshall, c'est le Scorsese à la française.
01:39 Mais vous au moins, quand vous avez envie de faire un film de 3h30,
01:41 vous avez la décence d'en faire une série.
01:43 On vous remercie.
01:45 C'est fou quand même les flics qui ont du mal avec les ordres.
01:48 L'ironie quoi, des représentants de l'autorité qui ont du mal avec l'autorité.
01:51 Le flic qui a du mal avec l'IGPN, la police des polices, c'est le comble.
01:54 C'est comme si on apprenait que Nagui oubliait les paroles.
01:56 Ça n'a aucun sens.
01:58 Olivier, le flic qui en fait qu'à sa tête, c'est quand même récurrent chez vous,
02:02 je pense qu'on peut le lire.
02:03 Si j'étais psy, je dirais que c'est vous qui avez du mal avec l'autorité, mon gars.
02:07 Je peux comprendre.
02:10 Moi aussi j'ai du mal qu'on me donne des ordres.
02:13 Au travail en tout cas.
02:15 C'est pas qu'on a du mal avec l'autorité,
02:18 c'est qu'on a du mal avec l'autorité qui fait mal son boulot.
02:21 Moi, si je ne crois pas en Dieu, par exemple,
02:23 c'est pas parce que ça me gêne d'avoir quelqu'un en-dessus de moi.
02:25 C'est juste que quand je vois comment il gère ses équipes sur terre,
02:28 tu m'excuseras si j'ai un peu de mal à l'appeler le tout-puissant.
02:31 On est en 2023, Dieu.
02:32 Si t'étais un bon leader, ça fait longtemps qu'il n'y aurait plus de guerre,
02:34 plus de famine et plus de fausses poches dans les vêtements pour femmes.
02:37 On est censé mettre notre portefeuille où ?
02:40 Ah ben nulle part, je suis conne, c'est monsieur qui a l'argent.
02:43 Ça dit, je ne crois pas en Dieu, mais je crois à 100% en la police des polices.
02:48 Mais votre série laisse à penser qu'elle est parfois un peu déconnectée de la réalité du terrain.
02:52 L'IGPN qui dit à un flic de faire parler à un narcotrafiquant sans le brusquer,
02:56 c'est comme quand le rédacteur en chef me dit de faire rire les auditeurs sans blague de cul.
03:00 C'est tout à ton honneur, patron, mais moi je dois faire rire le français moyen.
03:03 Donc, bien un jour sur le terrain, tu comprendras que je n'ai pas toujours le choix des armes.
03:07 Mais je tiens à clarifier avant de terminer, je ne suis pas une chroniqueuse ripoux.
03:11 Je respecte les règles et la hiérarchie.
03:14 Si le patron veut moins de blague de cul, je ferai de mon mieux.
03:17 Moi, je respecte l'autorité du chef.
03:19 J'ai aucun souci à avoir un monsieur juste au-dessus de moi.
03:23 (Applaudissements)
03:27 (Narrateur) - Isabelle Moitier qui sera sur scène...
03:30 - A la nouvelle scène le 19 décembre.