Alice Cordier, Porte-Parole du collectif Nemesis à propos de l'affiche du magazine Dazed : «Ce sont des activistes pour un islam politique».
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00:00 Elle m'a fait bondir, en effet, parce que non seulement,
00:02 vous l'avez très bien rappelé, Jean-Marc,
00:04 ces femmes-là, ce ne sont pas n'importe quels musulmans,
00:06 ce sont des activistes politiques.
00:08 On parlait notamment de Louna Rigouig,
00:10 qui est proche des musulmans de France.
00:14 Pardon, musulmans de France, je rappelle que c'est les Lex UOIF,
00:17 qui invitaient des prédicateurs, faisant l'apologie de la charia,
00:20 indiquant notamment que les homosexuels
00:22 devaient être punis de la peine de mort.
00:23 Donc c'est quand même pas n'importe qui, ces femmes-là.
00:26 Donc, première chose, ce sont des activistes pour un islam,
00:29 politiques, c'est un mot qu'on retrouve,
00:32 on peut l'appeler de différentes façons.
00:35 Et puis la seconde chose, c'est qu'est-ce que c'est que ce symbole-là ?
00:37 Dans une période, quand même, où on a un certain nombre de femmes
00:41 qui pourraient très bien représenter la résistance,
00:44 on sait qu'aujourd'hui, il y a eu une hausse des violences conjugales
00:47 explosante en France,
00:48 on sait aujourd'hui, il y a le cas des Israéliennes,
00:50 qui n'est pas très condamné, d'ailleurs, par ces femmes-là,
00:53 généralement,
00:55 il y a un nombre de femmes qui auraient pu être choisies
00:57 pour illustrer des résistantes par ce magazine,
00:59 qui est un magazine, je le rappelle, de mode, de culture,
01:02 qui se concentre sur des films, sur la beauté,
01:04 enfin, voilà, on ne comprend pas très bien ce que fait ce débat ici.
01:08 -Non, mais c'est pour ça... Juste un petit mot, Alice.
01:10 Juste, c'est pour ça que j'en parle,
01:13 parce que si c'était un magazine engagé politiquement,
01:16 j'ai envie de dire, un magazine de gauche, par exemple,
01:19 j'ai envie de dire, voilà, c'était dans leur logique,
01:21 mais là, on est dans un magazine de mode,
01:22 et vous avez raison de le rappeler,
01:24 qui parle de la mode, qui parle de cinéma, qui parle de théâtre,
01:27 et tout à coup, qui donne cette image de la France.
01:30 En fait, en France, on a des résistantes,
01:32 qui sont des femmes voilées,
01:33 parce qu'elles sont attaquées, d'ailleurs,
01:35 le magazine écrit qu'il voit dans ces femmes,
01:38 la dernière illustration date,
01:40 "En France, il y a l'exclusion des femmes et des filles musulmanes
01:43 "de la vie publique française."
01:45 C'est ça qu'est écrit dans ce magazine.
01:47 C'est surréaliste, on n'est pas dans le même pays.
01:49 -Il y a deux choses qui me choquent par rapport à ça.
01:51 La première chose, c'est...
01:52 Alors, on sait qu'aujourd'hui,
01:54 le business de la mode utilise énormément
01:57 l'islam politique pour faire passer un certain nombre de choses,
02:00 parce que, très certainement, ça amène une certaine population,
02:03 un certain nombre de clients.
02:05 Je rappelle quand même...
02:07 Donc, il y avait Sephora qui s'était affichée avec les jabbeuses.
02:10 On avait l'arrivée de la mode modeste,
02:14 qui a été reprise par un certain nombre de grandes marques,
02:16 là encore, et qui...
02:18 Voilà, qui font passer un certain nombre de messages
02:21 qui, là encore, questionnent aussi
02:22 sur est-ce que la mode devrait être politisée.
02:24 Et puis, la deuxième chose qui me choque,
02:26 c'est que, en fait, cette image renvoie au fait
02:28 que, en fait, toutes les musulmanes sont donc voilées,
02:32 alors que ce n'est pas le cas.
02:33 C'est-à-dire que toute une bonne musulmane, finalement,
02:35 devrait être voilée.
02:36 C'est comme si le voile était l'unique...
02:39 l'unique symbole des musulmanes.
02:42 Je voudrais vous rappeler, la terminologie est importante,
02:46 l'affaire de Creil en 1981...
02:48 89, pardon.
02:49 Ces deux jeunes femmes qui sont expulsées d'un lycée ou d'un collège
02:51 parce qu'elles refusent d'ôter leur voile,
02:54 à ce moment-là, on parlait du voile islamique,
02:56 on parlait du foulard islamique.
02:57 Aujourd'hui, on a l'impression qu'on utilise le voile comme ça
03:00 pour parler des musulmanes qui seraient victimes de slémophobie,
03:04 alors que, là encore, c'est un certain nombre de femmes,
03:06 ce n'est pas toutes les musulmanes,
03:07 et ce sont généralement des femmes qui ont aussi,
03:09 comme ces jeunes filles, une revendication,
03:12 une idéologie derrière. C'est pas tout le monde.
03:14 Sous-titrage ST' 501
03:17 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]