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Faut-il continuer de faire la fête sur une planète en feu ?

Un festival de musique où on limite la viande, on privilégie les produits locaux et où on trie et revalorise les déchets tout en luttant contre le gaspillage alimentaire : ça semble un peu irréel.

Pourtant, c'est ce que promet le Cabaret Vert, festival durable depuis sa création, en 2005. De la restauration à la programmation, tout y est pensé pour abimer le moins possible la planète tout en s'amusant.

Et c'est pour ça que les festivalier·e·s reviennent !

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Musique
Transcription
00:00 Un événement culturel, c'est une occasion unique de pouvoir à un moment donné faire des focus sur des thématiques
00:05 et puis aussi de proposer un imaginaire.
00:07 Nous, quelque part, l'écologie pendant le cabaret vert, on la rend sexy et agréable.
00:11 Bonjour, je suis Jean Périssin, responsable développement durable du cabaret vert
00:14 et je vous emmène visiter le festival.
00:16 Un éco-festival, c'est un festival qui va mettre en place des tas d'actions
00:25 pour essayer de limiter bien entendu son impact environnemental
00:28 mais aussi surtout développer son impact économique, social, culturel.
00:33 Donc c'est réfléchir avec toutes les parties prenantes d'un festival,
00:36 les bénévoles, le public, les prestataires, les techniciens, les restaurateurs,
00:40 pour mettre en place des actions écologiques, durables.
00:43 Alors par exemple, en matière de restauration, c'est limiter la place de la viande,
00:47 trier les déchets, lutter contre le gaspillage alimentaire
00:51 ou sinon s'intéresser à la question de l'énergie, à la question des transports
00:55 et puis aussi à la question plus générale de l'acceptabilité sociale sur un festival
00:59 en luttant contre les discriminations et en le rendant accessible à tous.
01:02 Le bilan carbone du festival, donc de l'édition 2022,
01:11 qui a accueilli 125 000 spectateurs, a généré 3 300 tonnes d'équivalent CO2.
01:17 Donc ça paraît énorme, mais en même temps, il faut aussi le regarder sur d'autres événements
01:21 et le comparer à d'autres choses.
01:23 C'est par exemple le budget carbone de 455 années de J.O. de Paris.
01:26 On fait un peu d'action sensibilisation avec ce score carbone qu'on publie sur les stands
01:32 pour sensibiliser les festivaliers.
01:34 Puis l'idée, c'est de travailler sur une culture carbone sur le festival.
01:36 C'est qu'en gros, chacun puisse comprendre un peu de quoi on parle,
01:39 quels sont les ordres de grandeur.
01:40 C'est compliqué, c'est un sujet pas simple à appréhender.
01:42 Toute activité génère des gaz à effet de serre.
01:44 Ça, on ne va pas se mentir, on n'arrivera jamais à être un festival totalement neutre.
01:49 Beaucoup, les déplacements des artistes génèrent bien entendu des gaz à effet de serre
01:52 et principalement les transports dus aux avions.
01:54 Ça, c'est clair, on le sait.
01:55 Nous, on essaie plutôt de privilégier des artistes qui sont sur des tournées longues
01:59 afin de vraiment avoir un impact carbone le plus limité.
02:02 Et surtout, on essaie d'éviter les artistes dits en one shot
02:05 qui se déplacent pour un concert en avion.
02:07 C'est là où transitent tous les déchets du festival.
02:12 80% des déchets qu'on traite ici sont valorisés.
02:15 Ils sont valorisés ou recyclés sur le département des Ardennes.
02:18 C'est la grande nouveauté cette année, nos litières de toilettes sèches.
02:22 C'est environ 40 tonnes de litières par édition
02:24 qui vont être réutilisées dans un centre de biométallisation dans les Ardennes
02:29 pour faire de l'énergie.
02:30 Un événement culturel, c'est une occasion unique
02:32 de pouvoir à un moment donné faire des focus sur des thématiques
02:36 et puis aussi de proposer un imaginaire.
02:38 Nous, quelque part, l'écologie pendant le cabaret vert,
02:40 on la rend sexy et agréable.
02:42 Quand on fait des enquêtes de satisfaction,
02:44 on se rend compte que les premiers festivaliers qui viennent sur le festival,
02:48 c'est principalement grâce à la programmation.
02:51 Par contre, on voit qu'ils reviennent
02:53 parce qu'ils ont apprécié l'offre alimentaire sur le festival
02:57 qui se détache complètement des offres liées à l'agroalimentaire.
03:00 Ils apprécient l'offre en matière de boissons qui est assez variée.
03:03 Il y a 65 bières différentes sur le festival,
03:05 que des microbrasseries ou des brasseries indépendantes.
03:09 Il n'y a pas de coca sur le festival.
03:10 On va boire plutôt de la limonade artisanale, des jus de fruits artisanaux.
03:13 Et puis, on va rencontrer des gens, on va vivre avec des bénévoles.
03:17 On va vivre, s'amuser différemment.
03:19 Donc, généralement, ça fidélise.
03:20 Ça provoque l'envie de revenir.
03:21 L'ambiance, les gens, tout est trop bien.
03:24 Faire attention à tout ce qu'on mange, de tout ce qu'on achète.
03:27 Il faut suivre sur les réseaux sociaux, ils partagent tout sur l'empreinte carbone.
03:30 Bonjour Pauline.
03:30 Salut Jean.
03:31 Ça va bien ?
03:32 Ça va.
03:33 Alors, je voudrais bien goûter s'il te plaît une bonne glace au maroilles.
03:37 Nous, on travaille depuis le début sur une vraie charte de restauration durable
03:41 et qui notamment demande aux restaurateurs de se fournir
03:44 principalement auprès de fournisseurs locaux
03:46 qui sont situés à moins de 200 km du festival.
03:49 Ou s'ils ne peuvent pas, parce qu'il y a certains produits qu'on ne peut pas trouver dans les Ardennes,
03:52 se fournir auprès de labels bio ou de commerce équitable.
03:56 Sur le festival, on a toujours voulu que le dimanche soit une journée particulière,
04:03 une journée tournée vers le local, vers les familles.
04:06 Donc, on a toujours eu un prix attractif.
04:08 Il est à 25 euros le dimanche.
04:09 Puis, surtout, le festival est gratuit pour les moins de 15 ans.
04:12 Ça, c'est un vrai geste fort qu'on a décidé d'appliquer cette année.
04:15 Donc ça, plus les passes culture qui sont largement utilisées par les lycéens,
04:20 plus une politique tarifaire gratuite pour les moins de 15 ans
04:23 et un tarif volontariste sur le dimanche,
04:25 permet au festival de s'adresser à beaucoup de personnes différentes
04:28 et de brasser beaucoup, beaucoup, beaucoup de milieux sociaux.
04:30 Pour 2024, déjà, nous, on va lancer la première phase d'action de notre plan de décarbonation.
04:36 Donc, je pense qu'on aura déjà bien attaqué la question énergétique
04:39 qui est déjà un sujet sur lequel on travaille.
04:41 On va continuer nos efforts en matière de décarbonation alimentaire.
04:44 Tous les stands, maintenant, qui viennent et qui sont nouveaux sur le festival,
04:47 sont sans viande.
04:48 Et on va aussi travailler la question des déchets
04:50 parce que l'ambition pour nous, maintenant, c'est on arrive très bien à les collecter,
04:53 on arrive très bien à les recycler.
04:56 Maintenant, l'objectif, c'est de les réduire, voire même d'en produire le moins possible.
04:58 On est sur un site de 40 hectares qui a en son centre une friche industrielle
05:03 qu'on va réhabiliter de 10 000 m²,
05:05 qui va être un lieu où on va produire de l'énergie verte durable avec une centrale hydro,
05:09 un lieu où on va pouvoir développer des projets d'insertion, d'entrepreneuriat social,
05:13 où on va pouvoir faire de la culture avec une école de musique.
05:16 Donc nous, on réfléchit à notre impact global.
05:17 On va essayer de le maîtriser et de limiter notre impact environnemental au mieux.
05:21 Et puis aussi, avoir une action structurante et décisive à l'année.
05:24 Au revoir !
05:27 Au revoir !
05:29 Au revoir !
05:30 [Musique]

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