En visite d’État en Suisse, le président de la République Emmanuel Macron a été interrogé lors d’une conférence de presse ce mercredi 15 novembre sur son absence, très commentée, à la marche contre l’antisémitisme dimanche à Paris.
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00:00 Très sincèrement, tout le débat que nous avons eu
00:02 sur la présence du président de la République
00:06 à une marche dimanche dernier
00:08 est un débat qui n'avait pas lieu d'être.
00:12 Si ma position sur l'antisémitisme
00:13 avait pu être ambiguë une seule seconde,
00:15 je comprends qu'on ait pu me demander de la clarifier.
00:19 Elle ne l'a jamais été, et j'ai toujours été implacable.
00:23 A deux reprises, j'ai combattu le Front national,
00:25 devenu Rassemblement national,
00:27 on les gêne, l'origine, précisément,
00:31 vient aussi de là, avec une très grande clarté.
00:35 Et par la politique que j'ai conduite,
00:37 les mots que j'ai toujours eus, y compris le 11 novembre soir,
00:41 il n'y a aucune ambiguïté qui soit.
00:43 La place d'un président de la République
00:44 n'est pas d'aller à une marche, je le regrette.
00:46 Et les exemples qui ont été pris n'ont pas lieu d'être
00:48 la dernière fois qu'un de mes prédécesseurs
00:49 a été à une marche.
00:50 C'était le lendemain d'un attentat
00:52 avec 2 millions de personnes
00:54 et plusieurs dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement
00:56 qui étaient dans la rue en France.
00:57 Est-ce le cas dimanche dernier ? Non.
01:00 Marche était d'une nature totalement différente.
01:02 Je m'en suis félicité, j'en partage les attendus,
01:05 mais mon rôle n'est pas de faire une marche.
01:07 Mon rôle est de travailler pour aider
01:08 à la libération de nos otages,
01:09 ce que j'ai fait en appelant les responsables politiques
01:12 qui m'aident à le faire en Israël et au Qatar.
01:14 Et mon rôle est de continuer à préserver
01:16 dans cette période l'unité du pays
01:17 et de ne jamais renvoyer dos à dos les uns et les autres.
01:20 Et à cet égard, veillons.
01:22 Au moment où l'unanimisme semble se faire
01:26 dans la lutte contre l'antisémitisme,
01:27 à bien distinguer ces formes
01:30 et à bien voir qu'en France et en République,
01:34 protéger les Français de confession juive,
01:36 ça n'est pas mettre au pilori
01:38 les Français de confession musulmane.
01:39 Ce que j'ai trop entendu ces derniers jours
01:41 et ces dernières semaines,
01:42 c'est le faire au nom de l'universalisme.
01:44 L'existence même de la République
01:47 dépend de notre capacité à lutter contre l'antisémitisme,
01:50 parce que cette haine commence et précède les autres.
01:54 Parce qu'à chaque fois qu'un Français de confession juive
01:56 est attaqué, c'est un Français d'une autre confession
01:59 qu'il sera et un autre le jour d'après,
02:02 pour cette raison-là, par universalisme,
02:04 et jamais parce qu'on déteste en quelque sorte
02:08 une autre communauté davantage qu'elle.
02:11 Ces valeurs sont les nôtres.
02:13 A partir du moment où on perd ses repères,
02:15 on perd la nature même de ce combat républicain.
02:17 ...