Nicole Garcia et Virginie Efira incarnent une mère et une fille dans la série « Tout va bien », disponible sur Disney +. Les actrices font des confidences sur ce projet singulier dans lequel leurs personnages sont confrontés à la maladie grave d’un enfant. Interview en vidéo.
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Court métrageTranscription
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00:14 Un nom qui est Camille de Castello, c'est elle qui a écrit l'histoire,
00:17 qu'elle connaît intimement, mais surtout c'est une auteure remarquable,
00:20 qui ne dit pas voilà où elle est bien, voilà elle est mal, voilà une bonne manière d'agir, une mauvaise,
00:23 qui raconte ce que c'est qu'une famille, en plus frappée par un drame comme ça,
00:27 où tout le monde se met à se caricaturer davantage encore.
00:30 On va décorer la chambre de grève pour que l'environnement soit un peu plus familier.
00:33 Tu vois la nuit, tu vas le battre.
00:36 Tout va bien se passer.
00:37 Tout va bien se passer, tu sais.
00:38 Tout va bien se passer, tu vas voir.
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00:44 L'écriture est belle, l'écriture évite le pathos, et donc on raconte ça,
00:48 mais au SPTL il est malheureusement très fréquenté par beaucoup de monde,
00:52 et qui pose en soi beaucoup de problèmes,
00:55 donc on acceptait vraiment que cet enfant, que c'est le CMI,
00:59 et qui est donc admis dans un service très spécial,
01:02 c'est à partir de là que résonne toute la galaxie, que forment les personnages.
01:07 Moi j'ai une familiarité avec l'hôpital, même très importante,
01:10 moi j'ai un père qui est oncologue, hématologue,
01:12 et je me souviens que la semaine où on était avec lui, la semaine avec maman de week-end,
01:17 je partais de l'école pour aller à l'hôpital, pour faire mes devoirs dans le bureau.
01:22 Donc il y avait vraiment, et c'était pas pour des petits rhumains.
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01:29 À la fois effectivement non, l'idée de pouvoir parfois dire, les gars, là ça va pas en fait,
01:34 ah si mais tu peux trouver, non non, et qu'on a bien le droit à ce que ça n'aille pas du tout,
01:39 surtout face à cette chose, pareil.
01:40 Je pense à un autre film que j'ai fait, qui s'appelle Revoir Paris,
01:43 avec une fille qui se retrouve dans les attentats,
01:45 et je me souviens que j'avais vu une psy à ce moment-là,
01:47 qui m'avait parlé du diamant dans le trauma,
01:49 dans les expériences extrêmement douloureuses ou pathétiques.
01:52 Quand tout est désespéré, parfois germe, mais c'est pas obligatoire, ce diamant dans le trauma.
01:57 On peut être surpris par l'émergence d'une humanité, d'une pensée, d'une paix,
02:02 parfois quelque chose qu'on rencontre, une altérité plus forte.
02:06 Mais on va pas dire à quelqu'un qui vit ça, tu vas trouver ton diamant.
02:09 Non, c'est tragique, c'est tout, point à la ligne.
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02:15 C'est un très beau personnage, un personnage contradictoire,
02:17 comme tous les grands, tous les beaux personnages.
02:19 Ce que j'aime chez elle, en tout cas, c'est qu'elle est une femme de désir.
02:22 Elle écrit des livres de développement personnel,
02:24 et elle veut prophétiser sa méthode, la vie, le bonheur en dit leçon,
02:28 et elle va voir qu'à la onzième leçon que tout s'écroule.
02:31 Elle est gourou, ma mère.
02:33 Eh oui, être heureux, ça s'apprend.
02:35 Le pire, c'est que ça fait 35 ans que les gens achètent ses livres, l'adorent.
02:38 Pas vous ?
02:39 Non.
02:40 Je crois que c'est son humour, en fait, le plus.
02:42 L'humour comme une protection.
02:43 Je pense à un personnage très lucide.
02:45 Quand on est trop lucide, on voit beaucoup aussi des endroits de dysfonctionnement
02:48 de soi, des autres et du monde.
02:51 Du coup, il faut un humour, un humour qui…
02:53 C'est une manière de faire quelque chose du drame aussi.
02:56 Prends pas trop de pincettes, t'es pas chichiteuse.
02:59 Elle a une humanité robuste.
03:00 Elle se cache pas derrière une sorte de hausse, fragilité, douceur.
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03:09 J'ai fait un casting pour Nicole qui m'avait pas prise.
03:12 Je me tiens d'ailleurs à essayer de savoir pourquoi.
03:15 Je m'en supposer même pas.
03:17 C'est encore pire.
03:19 Je trouve déjà que c'est crédible, mère-fille, physiquement.
03:23 Enfin, j'ai l'impression.
03:24 Vous trouvez aussi que c'est crédible, mère-fille ?
03:26 Oui, vous trouvez ?
03:27 Sortez.
03:28 On se ressemble ?
03:29 Non, non, je blague.
03:30 Après, nos personnages peuvent pas s'acquérir.
03:31 En tout cas, moi, si.
03:32 En fait, elles s'aiment, mais c'est épidermique.
03:33 Qu'est-ce que tu peux être angoissée ?
03:34 Tu t'angoisses tellement.
03:35 Et sans raison, on dirait que tu voudrais qu'un malheur arrive.
03:38 J'ai toujours beaucoup aimé écouter Nicole.
03:40 J'ai vu dans les films, très jeune, avec ma maman, tout ça.
03:42 Mais quand un acteur vous intéresse, dans sa manière de jouer, dans ce qu'il est,
03:45 tout ça, c'est assez simple.
03:47 On nourrit de ce qu'on est, même sans le savoir.
03:52 On va pas chercher forcément le rappel de ce qu'on a vécu.
03:55 Plus un personnage est intéressant, d'ailleurs, plus la barre est haute
03:58 pour essayer d'y accrocher tout ce qu'on peut, une sensibilité.
04:01 Moi, pour ce personnage, je pourrais dire que c'est venu comme ça.
04:04 J'ai pas fait de travail préparatoire ni rien.
04:06 J'étais génial tout de suite.
04:08 Arrêtez de me poser la question.
04:10 Tout va bien.
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