• l’année dernière
Transcription
00:00 le 69 France Bleu Bourgogne.
00:02 Comment on fait donc pour protéger nos produits du terroir bourguignon ?
00:05 Pourquoi c'est important ? On en parle avec vous en direct au 0 3 80 42 15 15.
00:09 Les poisses, le cassis sont des appellations protégées désormais jusqu'au Japon
00:13 avec un objectif éviter les contrefaçons, les tentatives de copier ces produits
00:17 et de se servir aussi de leur image de marque pour en tirer profit.
00:20 Alors on est avec Olivier Mellis, un directeur général de la maison Leger la Goutte pour en parler.
00:24 Vous le disiez il y a quelques instants, aujourd'hui 4 entreprises font de la crème de cassis à Dijon.
00:28 Le cassis dispose donc d'une IGP, indication géographique protégée depuis 2013.
00:33 Alors très concrètement cette IGP ça vous oblige à quoi ?
00:37 Alors ça nous oblige à respecter un cahier des charges qui a été défini depuis bien plus longtemps que Léger
00:45 puisqu'il est issu de l'histoire de la crème de cassis créée en 1841 à Dijon.
00:51 Ce cahier des charges il est ancré maintenant dans un règlement européen.
00:55 Il nous oblige aussi en plus de ce cahier des charges, j'allais dire,
01:00 à avoir une démarche vis-à-vis de nos producteurs locaux
01:04 pour par exemple l'approvisionnement en cassis
01:07 puisqu'on travaille beaucoup avec nos producteurs bourguignons.
01:12 Le cassis ne peut provenir que de Bourgogne pour faire de la crème de cassis de Dijon ?
01:16 Alors il peut provenir essentiellement de Bourgogne, il n'y en a pas assez en Bourgogne
01:20 donc nous approvisionnons uniquement sur du cassis français, 100% de nos cassis français.
01:26 La part du cassis bourguignon c'est combien ?
01:29 C'est 50%, puisque j'allais dire il y a quand même aussi une problématique,
01:35 on le vit tous les jours, de l'urgence climatique
01:40 qui fait que les problèmes climatiques peuvent amener une pénurie totale
01:44 ou grosse pénurie sur certaines régions.
01:47 Donc la répartition entre les différentes régions françaises nous permet en permanence
01:51 de pouvoir amener à tous nos clients de très bonnes crèmes de cassis de Dijon faites uniquement à Dijon.
01:58 Alors ça c'est le point très important.
02:00 La crème de cassis de Dijon, les 4 transformateurs et producteurs de crème de cassis de Dijon
02:05 sont implantés sur la commune de Dijon.
02:08 Alors tout l'inverse par exemple d'un autre produit qu'on dit de chez nous,
02:12 la fameuse moutarde, mais qui peut être de Reims, de Paris, de Marseille ?
02:16 Oui, et ça peut être de Dijon, puisque la moutarde de Dijon c'est une recette,
02:21 donc en fait il suffit d'appliquer une recette qui respecte la recette de la moutarde de Dijon
02:26 et vous avez une dénomination moutarde de Dijon qui n'est pas une indication géographique.
02:31 Vous avez quelques produits comme ça, le pastis de Marseille,
02:34 les madeleines de Commercy qui peuvent être un peu produites un peu partout.
02:38 UDGP, Olivier Mélisse, ça permet aussi aux consommateurs d'avoir la certitude
02:43 que le cassis, puisqu'on parle du cassis viande bourgogne,
02:45 l'araclette de Savoie ou encore le melon de Cavaillon.
02:48 Est-ce que ça permet d'éviter aussi la concurrence ?
02:51 Alors ça nous permet d'être reconnus par l'INAO, donc un organisme national, ça nous permet...
02:56 Institut National de l'Origine et de la Qualité ?
02:58 Exactement, oui, vous avez raison de le préciser,
03:00 qui au niveau international nous permet d'être reconnus et d'être protégés.
03:05 On a eu quelques aventures avec des contre-facteurs chinois...
03:10 Oui, récemment on a essayé de copier le cassis de Dijon en Chine.
03:14 Oui, et de déposer en plus l'appellation "Cassis Dijon en Chine",
03:19 c'est l'INAO qui a détecté cela et qui nous a permis de nous protéger.
03:23 Et alors vous, vous avez des petits espions défenseurs du cassis un peu partout dans le monde
03:27 qui vous disent "attention, là on essaye de copier le cassis de Dijon".
03:31 Alors grâce à l'INAO, grâce à ce type de partenariat ou d'accords
03:36 comme récemment il y a eu avec le Japon, les pays qui signent ces accords
03:41 deviennent "nos défenseurs".
03:43 Et est-ce que tout ça, ça se paye ? Est-ce que ça coûte cher ?
03:45 Quand on veut une IGP, est-ce qu'on doit payer pour dire "bon, on voudrait que vous protégiez notre cassis" ?
03:50 Alors ça se paye avec beaucoup de temps, avec de l'engagement,
03:53 alors aussi avec un petit peu de volonté,
04:00 mais le résultat par rapport à ça vaut l'engagement en tout cas.

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