• il y a 2 ans
ITV à l'issue des assises du désenclavement.

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00:00 Bonjour à tous, nous sommes en direct de Cinamari pour les états généraux du désenclavement.
00:08 Nous sommes avec le collectif Apache qui a organisé ces états généraux.
00:16 Ils étaient présents plusieurs élus de Guéhenne, on va en parler.
00:20 Ce matin, il y a eu une réunion avec les élus, avec des associations, avec des partis politiques.
00:26 Alors, Philippe Descon, vous êtes président du collectif Apache.
00:31 On le rappelle que ce collectif a été créé il y a quelques mois, quelques années,
00:36 pour notamment le désenclavement des populations du Haut-Maroni.
00:40 On se souvient, l'année dernière, en 2022, il y avait déjà eu ces états généraux,
00:45 les assises plutôt du désenclavement.
00:47 C'était à Maripasoula.
00:49 C'était en lien notamment avec les problèmes de pistes qu'il y avait dans la commune.
00:54 Aujourd'hui, la situation est peut-être pire avec l'arrêt, la liquidation d'air Guéhenne.
01:01 Finalement, aujourd'hui, vous lancez à nouveau cette question,
01:06 vous portez à nouveau cette question du désenclavement.
01:09 Philippe Descon, pouvez-vous nous dire, ce matin, avec l'ensemble des personnes présentes,
01:14 qu'est-ce qu'on peut retenir ?
01:16 Alors, comme vous le dites, en fait, on avait déjà organisé des événements similaires,
01:21 les premières assises du désenclavement à Maripasoula.
01:23 Il y a un an et quelques mois.
01:26 Et on remarque tout simplement que le problème s'est empiré en vérité.
01:32 Parce qu'à l'époque, il y avait encore air Guéhenne.
01:34 Désormais, air Guéhenne, liquidée judiciairement, n'existe plus.
01:37 Et quand on regarde le fleuve qui n'est pas navigable,
01:40 le niveau du fleuve est tellement bas qu'on ne peut pas l'emprunter de toute façon.
01:45 Il n'y a pas de route.
01:46 Donc, triple peine dans toute cette affaire.
01:48 Et ça veut dire que les 35 000, 40 000 Guéhennais, les habitants de ce territoire,
01:54 se trouvent totalement bloqués sur leur territoire et isolés du monde.
01:58 Donc, évidemment, il a fallu encore que le collectif puisse se lever
02:04 et mettre autour de la table les élus Guéhennais.
02:07 Parce qu'après tout, c'est eux qui prendront la décision finale.
02:10 Mais au moins, la société civile participe aussi à cet élan de désenclavement.
02:14 C'est à un collectif de faire ça ?
02:16 Alors, moi, j'ai envie de dire oui, c'est à tout le monde de faire ça.
02:19 C'est à tous les citoyens, aux habitants guéhennais, de se mettre en mouvement.
02:25 Mais évidemment, au-delà de ça, ce sont les élus qui décideront.
02:28 Donc, quand les élus et la société civile travaillent de concert,
02:31 je pense qu'on ne peut qu'avancer.
02:33 Alors, ce matin, je pense que vous l'avez vu vous-même,
02:37 il y a des avancées, des vraies avancées, en tout cas, depuis le début.
02:41 Évidemment, on aurait dû être à Saïd,
02:43 mais bon, l'enclavement a voulu que nous soyons ici, à Sina Marie.
02:46 Vous pouvez rappeler justement pourquoi, à la base, il y avait une marche qui était prévue,
02:50 notamment depuis Bélizan jusqu'à Saïl,
02:53 mais également, je crois, de Maripas ou à Saïl.
02:56 Et c'est là, à Saïl, que devaient se tenir ces états généraux du désenclavement.
03:01 Vous pouvez rappeler justement la situation et pourquoi cette marche n'a pas pu se faire ?
03:05 S'il fallait prouver quelque chose, encore une fois,
03:08 on y est, l'enclavement interdit ou nous fait...
03:14 En tout cas, il y a de l'impossibilité pour organiser des choses
03:17 et mettre en place un certain nombre de projets.
03:19 Donc, comme on ne pouvait plus aller à Saïl,
03:22 on s'est dit, il est hors de question d'annuler ces états généraux.
03:25 Donc, on les a organisés ici, à Sina Marie.
03:27 On en a parlé avec M. Jérémy, qui était d'accord pour nous accueillir dans sa commune.
03:32 Donc, on les a faits ici.
03:33 Évidemment, ce changement-là, c'est un exemple concret
03:36 qui montre qu'il y a des difficultés, notamment en termes de mobilité.
03:40 Totalement. Je passerai la parole tout à l'heure aux autres membres.
03:43 Mais tout ça pour dire que l'enclavement, ça tue.
03:47 Et ça devient une formule maintenant.
03:50 Mais ça tue toute perspective d'avenir.
03:52 Ça tue tout projet même d'avenir sur ce territoire.
03:55 Donc, il faut pouvoir quand même organiser des choses.
03:58 Donc, à Sina Marie, ça nous a permis de sortir d'ici avec des accords clairs,
04:03 des engagements de la part de la CTG qui s'est engagée,
04:06 que c'est quand même pas rien, la société civile, la CCOG, etc.
04:11 Donc, on a aujourd'hui un document cadre, un document,
04:15 une feuille de route claire sur des engagements.
04:17 Ce n'est pas une déclaration comme Sina Marie Passoula.
04:19 Ce sont des accords du 28 octobre 2023.
04:24 Donc, désormais, on sait vers où on va aller.
04:27 Évidemment, il y a encore des choses à faire.
04:30 Il y a encore des choses à améliorer, etc.
04:32 Mais c'est déjà beaucoup.
04:34 Et c'est une nouvelle page qui s'ouvre pour la GUEA,
04:36 en tout cas en matière de désenclavement.
04:38 Une nouvelle page, vous l'avez dit.
04:40 Mais finalement, qu'est-ce qu'on retrouve dans ce document
04:43 en termes d'engagement de la part des différents signataires ?
04:46 Alors, je pense peut-être que le deuxième vice-président peut en parler.
04:49 Vous vous présentez votre prénom et votre nom de famille également.
04:53 Du coup, Fabio Léon, vice-président du collectif Apache.
04:57 Alors, je posais la question à votre camarade.
05:01 De quoi il s'agit dans ce document en termes d'engagement pour les différents signataires ?
05:07 Déjà, il s'agirait en tout cas de créer une commission ad hoc,
05:11 donc une délibération de la CTG pour porter une commission ad hoc
05:15 par rapport au sujet du désenclavement.
05:17 On est aussi, du coup, sur une planification.
05:19 Donc, on a des dates, on a des engagements de nos élus
05:22 sur vraiment une pensée, une démarche, plus qu'une réflexion,
05:27 une démarche qui est déjà engagée entre autres par la mairie de Saint-Laurent,
05:30 en tout cas par la CCOG.
05:32 Et ensuite, on a aussi le président de l'AMG
05:35 qui, à son niveau, fera aussi un travail de lobbying avec les autres élus de Guyane
05:39 afin d'entrer, du coup, afin de créer ce partenariat global, territorial,
05:44 pour aller vers un désenclavement total de la Guyane.
05:46 Initialement, on parlait de la route du fleuve.
05:49 Là, on est sur vraiment le désenclavement total de la Guyane.
05:52 Le désenclavement, c'est vraiment le mot pour désigner ce qu'on veut,
05:56 ce vers quoi on va aller.
05:58 C'est vrai que c'est un mot qui a été d'abord prononcé par Mme Charles.
06:01 Aujourd'hui, on est toujours vers ça.
06:03 Alors, vous l'avez précisé, le désenclavement passe par un désenclavement routier.
06:08 Au départ, il y avait un débat, on peut le dire,
06:11 entre uniquement la route du fleuve,
06:13 mais également ceux qui auraient imaginé plutôt un réseau routier interne,
06:20 vers Sahul également.
06:22 Aujourd'hui, c'est tranché.
06:23 Vous l'avez dit, on est dans un désenclavement routier global.
06:26 C'est bien ça ?
06:27 C'est bien ça.
06:28 C'est vraiment, après, cette concert avec les élus locaux,
06:30 avec la société civile, du coup, qui est aussi signatrice du document.
06:34 Le collectif, à lui seul, ne peut pas décider pour la Guyane.
06:38 Mais sur la base qu'il nous fonde, des enclavements routiers,
06:41 on est tous d'accord aujourd'hui pour se dire que c'est ce qu'il nous faut
06:43 et c'est ce vers quoi on va aller.
06:45 Ce sont des aménagements qui vont coûter plusieurs dizaines de millions d'euros.
06:52 On a entendu ici, dans l'assemblée, des personnes dire qu'on fera avec ou sans l'État.
06:58 Mais on sait très bien que lorsqu'on décide de faire ce type d'aménagement très coûteux,
07:03 la majorité du financement provient de l'État et de l'Union européenne.
07:09 Alors comment justement faire sans l'État, sans l'Union européenne ?
07:14 On n'a pas encore défini de faire sans l'État, mais on a décidé de le faire.
07:19 C'est d'abord ça, c'est d'abord se dire entre nous qu'on est d'accord pour le faire.
07:22 Ensuite, on a la CTG comme partenaire principal qui nous soutient
07:25 et qui a aussi une délégation pour aller chercher des financements,
07:28 en tout cas pour des projets aussi conséquents.
07:30 Après, ce que ça coûte, j'ai envie de dire que la vie d'un être humain,
07:35 la vie d'un Guyanais n'a pas de prix.
07:37 Donc on n'a pas de limite à aller chercher les sous,
07:39 on n'a pas de limite à se dire non, on ne fera pas, on fera, quoi qu'il advienne.
07:43 Pour revenir sur cette commission ad hoc, vous avez parlé d'un calendrier notamment.
07:49 Ce calendrier consiste à quoi ?
07:52 On aura des études préalables qui seront faites ? Dites-nous.
07:56 Alors dès 2024, en fait, on aura des...
08:00 En tout cas selon la planification et la programmation qui est décidée ici,
08:04 dès 2024, voilà, on aura déjà, dès 2023, à peu près à la fin de l'année,
08:10 des travaux préliminaires en tout cas pour pouvoir mettre en place ces études
08:15 pour arriver justement à un projet de désintérêt.
08:18 Mais moi, en dehors de ce qui s'est passé ici,
08:20 j'ai quand même une pensée en fait pour la population de Maripasola,
08:25 Papachitang, Grandsanti, Wanari, Saint-Eli, etc.,
08:29 Kamopi, tous ces habitants à l'heure où nous parlons qui sont totalement bloqués.
08:34 À Maripasola, ils ne savent pas où et comment aller à l'heure où nous parlons.
08:37 Nous sommes ici par exemple aujourd'hui, je ne sais pas, l'avion de la CTG peut-être,
08:42 mais si l'avion de la CTG n'était pas là, comment on fait ?
08:44 Et combien d'habitants peuvent prendre cet avion ? Et, et, et, et.
08:48 Donc il y a beaucoup de difficultés à l'heure où nous parlons.
08:51 Donc si on ne va pas vers ce désenclavement routier et terrestre,
08:56 ben la Guyane ne pourra pas s'en sortir.
08:58 Pour autant, vous ne tirez pas un trait sur l'aérien ?
09:01 Bien sûr que non ! Bien sûr que non ! Enfin, je veux dire, comment...
09:05 Non, on ne tire pas du tout un trait sur l'aérien.
09:09 Pourquoi ? Parce que, ben, c'est ce qu'on a actuellement.
09:13 Mais nous, ce qu'on veut, c'est du long terme.
09:15 On l'a toujours exprimé durant nos assises, nos rencontres,
09:19 que le désenclavement ne se fait, en tout cas le désenclavement à long terme,
09:23 doit se faire et c'est par la voie routière.
09:27 Et donc, voilà, si aujourd'hui on avait les deux, par exemple,
09:31 on avait la possibilité de prendre notre voiture et de partir,
09:35 et ben, ce problème d'avion n'aurait pas été aussi massif dans la tête de tout le monde.
09:41 Sauf que là, ben, on se retrouve totalement, ben, oubliés.
09:46 En clair, ce ne sont pas des moyens de transport qui s'opposent, finalement.
09:51 Et finalement, la voie routière répond à un droit fondamental,
09:56 la libre circulation des hommes et des biens et des marchandises.
10:00 Et là, en fait, on se sent complètement emprisonnés,
10:03 puisque ça fait un moment qu'on parle de routes,
10:06 et on n'a jamais vu la couleur de ces routes-là.
10:09 C'est pour ça que notre association a été créée aussi,
10:11 c'est pour dénoncer le fait que l'État, au jour d'aujourd'hui, nous a totalement oubliés.
10:16 Donc là, on a créé cette association pour que tout le monde puisse prendre conscience
10:21 de la difficulté, en tout cas de la souffrance que les gens enclavés vivent.
10:28 Ce n'est plus possible. Donc voilà pourquoi notre association a été créée.
10:32 Rappelez-moi votre prénom, votre nom de famille.
10:35 Alors, Véronique Guimy, secrétaire Apache.
10:38 Un dernier mot, Philippe Décon, pour terminer.
10:42 Oui ? Oui, alors, allez, Dina de Maripasoula.
10:49 Est-ce qu'on peut dire qu'aujourd'hui, on a ici une nouvelle page qui est lancée ?
10:56 Oui, effectivement, on a une nouvelle page qui est lancée,
10:59 et j'espère que c'est la première page d'un livre du désenclavement complet et total de la Guyane.
11:06 Donc on espère qu'aujourd'hui, on ne fait pas que signer des documents, apposer notre signature,
11:11 mais bien enclencher un processus de désenclavement pour la totalité de la Guyane.
11:16 Parce que c'est vrai que là, il y a sept communes qui sont enclavées,
11:20 mais le désenclavement de ces sept communes...

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