DB - 10-11-2023
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00:00:08 Sous-titrage MFP.
00:00:13 ...
00:00:23 ...
00:00:50 -Je le dis et je le répéterai jusqu'à mon dernier souffle.
00:00:54 La propriété est la richesse du lame.
00:00:58 L'or pourrit l'esprit humain.
00:01:01 Et je vous en conjure,
00:01:05 découvrez les bienfaits de la pauvreté,
00:01:09 vous aurez en partage les plaisirs de la vertu.
00:01:14 ...
00:01:44 -On voit dans ce pays des choses surprenantes.
00:01:47 Des hommes qui portent l'espoir de la révolution
00:01:51 se conduisent en tyran, massacrent avec des mises
00:01:55 et souillent à jamais l'image de 89.
00:01:58 Applaudissements
00:02:02 -Lutteur ! Lutteur ! Nous avons peur !
00:02:05 Revenez nous, lutteur !
00:02:07 ...
00:02:20 -A mort !
00:02:21 A mort, les Royalis ! A mort !
00:02:24 ...
00:02:26 A mort !
00:02:27 ...
00:02:29 -Dépêchez !
00:02:31 -Dépêchez !
00:02:33 -Dépêchez !
00:02:34 ...
00:02:39 Applaudissements
00:02:42 -Je proteste hausement contre les exactions commises
00:02:46 en province par nos commissaires.
00:02:48 J'avais demandé de nettoyer le foyer royaliste
00:02:52 et que voit-on ?
00:02:53 Le meurtre, la rapine et la débauche.
00:02:56 Tous ceux qui se sont enrichis en cours de mission
00:02:59 seront impitoyablement châtiés.
00:03:03 Tous ces hommes impurs
00:03:04 en qui le gouvernement avait confiance
00:03:07 et qui ont confondu enrichissement personnel et devoir.
00:03:11 Demain, que seront châtiés d'une manière exemplaire
00:03:15 tous les faux Royalistes qui, sur nos frontières,
00:03:19 où la guerre se poursuit avec apothèse,
00:03:22 émènent à la tête de nos troupes le double jeu
00:03:26 de la révolution et de la contre-révolution !
00:03:30 -Révolution !
00:03:31 Applaudissements
00:03:33 ...
00:03:36 -Tallien, Fouché et Carrier vont devoir rembourser aux centuples.
00:03:40 Et qui sait ?
00:03:41 La tête en prime.
00:03:43 Savez-vous que Tallien a fait affrêter une frégate
00:03:47 pour partir en Amérique avec sa belle Espagnole ?
00:03:50 Avec un million d'or à bord.
00:03:53 -Et qui vous l'a appris ?
00:03:54 -Un patriote de Bordeaux, un homme américourt.
00:03:57 -Il faut juger avec prudence les lettres que nous recevons.
00:04:01 -Des citoyens qui n'écrivent guère
00:04:03 se découvrent en période troublée des talents insoupçonnés.
00:04:06 -Jamais l'innocence ne redoute la surveillance publique,
00:04:10 Robespierre.
00:04:11 ...
00:04:20 -Une dame est là qui t'attend, citoyen, depuis fort bonheur.
00:04:23 -Je l'ai ? -Belle.
00:04:24 Tes yeux admirables. Une voix enchantresse.
00:04:27 Une femme du monde.
00:04:28 -Quel monde ?
00:04:29 -L'Ancien.
00:04:31 Autant dire qu'elle est toute bouleversée et comme à la dérive.
00:04:35 -Qu'elle entre.
00:04:36 ...
00:04:40 -Le président Vadier va vous recevoir, citoyenne.
00:04:44 ...
00:04:51 -Asseyez-vous, citoyenne.
00:04:53 ...
00:04:59 -Votre nom ?
00:05:01 -Rose Joséphine de Boarnet,
00:05:04 épouse du citoyen général Alexandre de Boarnet.
00:05:07 -Vous écoute, mais faites vite, car j'ai de la besoine.
00:05:14 Vous voulez sans doute me parler de votre mari ?
00:05:17 -En effet.
00:05:18 Mon mari est victime d'une grande injustice.
00:05:22 J'entends 20 personnes par jour commencer ainsi,
00:05:24 ses vexants à la longue.
00:05:26 -Les temps sont cruels, jugez-en.
00:05:28 Alexandre de Boarnet commandait l'armée du Rhin à la tête de 60 000 hommes.
00:05:32 On lui reproche de ne pas avoir porté au secours de la ville de Maillan,
00:05:37 et de l'avoir abandonné aux mains de Brunswick et de Würmser.
00:05:40 C'est une accusation infamante et une grande injustice.
00:05:44 -Apporte-moi le dossier Boarnet.
00:05:52 -Venez par là, monsieur.
00:05:54 -Je crois savoir que vous étiez en instance de divorce.
00:06:03 -En effet, je l'étais.
00:06:05 -Que cherchez-vous ? Des ennuis supplémentaires ?
00:06:08 -Pour naître trois malheureux !
00:06:10 -J'ai deux enfants.
00:06:12 Si leur père a perdu l'honneur, auront-ils un héritage ?
00:06:15 -Merci.
00:06:19 ...
00:06:23 -Considérant que le général-en-chef de Boarnet
00:06:26 réitère à chaque instant l'offre de sa démission,
00:06:30 et de vive voix et par écrit,
00:06:33 considérant que d'après ses avis multipliés,
00:06:36 il n'a ni la force ni l'énergie morale nécessaire
00:06:39 à un général-en-chef d'une armée républicaine,
00:06:42 considérant que son état de faiblesse et de langueur
00:06:45 qu'il a éloigné de l'armée pendant trois jours de combat
00:06:48 ne peut que jeter la méfiance et le découragement
00:06:52 dans l'état-major de l'armée,
00:06:54 le gouvernement accepte le retour
00:06:57 du vicomte Alexandre de Boarnet à la vie civile.
00:07:01 -C'est ainsi que l'on calomnie un homme qui a tout sacrifié,
00:07:05 qui a renié ses origines pour se consacrer à la révolution.
00:07:09 Voilà comment on le récompense.
00:07:11 -Citoyenne, vous devriez modérer vos propos.
00:07:15 Je lis dans votre intérêt et celui de vos enfants.
00:07:18 Vous avez une jolie tête.
00:07:20 Regardez-la sur vos épaules.
00:07:23 Cette lettre de démission porte la signature de votre mari.
00:07:27 -Il me dit qu'elle est bien signée de sa main.
00:07:31 -Vous dépassez la mesure, citoyenne Boarnet.
00:07:34 Admettons que cette lettre soit fausse et oublions-la.
00:07:43 -Connaissez-vous Marie-Françoise de Boarnet ?
00:07:45 -Oui, c'est ma belle-sœur.
00:07:47 -Nous venons de l'interroger.
00:07:49 -Je ne la connais d'ailleurs presque pas.
00:07:53 -Comment pourriez-vous la connaître ?
00:07:55 Elle habitait Mayence avec son mari, le frère du général de Boarnet.
00:08:00 -Chacun suit ses convictions.
00:08:04 Disons que les deux frères ont pris des chemins différents.
00:08:08 -C'est un point de vue assez répandu.
00:08:13 Mais qui pourrait jurer qu'en retardant son appui à Mayence,
00:08:16 assiégée par les Prussiens,
00:08:18 le citoyen général de Boarnet n'a pas espéré secrètement
00:08:23 que cette ville tomberait aux mains de l'ennemi
00:08:26 et tous les émigrés dans les bras du roi de Prusse, frère et belle-sœur compris ?
00:08:30 -Alors il est perdu.
00:08:32 -Difficile. Difficile.
00:08:36 C'est un cas bien difficile.
00:08:40 Mais croyez bien, citoyenne, que je partage vos préoccupations
00:08:43 et que l'heure venue, vous trouverez en moi un ami véritable.
00:08:47 -Nous avions dit 2 000 louis.
00:08:59 -Vous avez tout à proposer.
00:09:01 -J'arrive de Paris. J'ai un message pour le commissaire Talier.
00:09:04 -Il n'est pas là aujourd'hui. C'est urgent ?
00:09:06 -Regarde-moi.
00:09:09 -Hélas, madame, il est mort et vous l'aurez tué.
00:09:11 -Venez nous voir aussi souvent que vous pourrez.
00:09:16 J'espère bien obtenir du citoyen Talier la sortie de votre office.
00:09:20 Je lui remettrai moi-même votre pétition et je veux vous présenter à lui.
00:09:24 -M. Duparois, nous nous occupons de votre affaire dans un instant.
00:09:33 Le temps de recevoir ce message. -Je vous remercie.
00:09:36 -Je vous écoute, monsieur.
00:09:38 -Madame, je suis envoyé par le citoyen commissaire Tacherot.
00:09:41 Il m'a chargé d'un message urgent pour le citoyen Talier.
00:09:44 -Parlez, je vous en prie.
00:09:46 -Ne vous en déplaise, je préférais parler au citoyen en personne.
00:09:49 -S'il y a urgence, vous gagneriez à m'en informer sans tarder.
00:09:52 -Robespierre a accusé le commissaire de province en pleine tribune
00:09:55 de vol, de rapine et de molérantisme.
00:09:58 Le citoyen Tacherot invite le citoyen Talier à la prudence.
00:10:01 -C'est un peu trop tard.
00:10:03 -Il est temps de vous faire un appel.
00:10:05 -Le commissaire Tacherot demande à la province de prendre les devants
00:10:08 des fausses accusations lancées contre lui
00:10:11 en venant lui-même parler à la convention.
00:10:14 -Je vous remercie, monsieur.
00:10:16 Je vais donner des ordres pour qu'on prenne soin de vous.
00:10:20 -Prenez soin de monsieur, il a bien mérité.
00:10:32 ...
00:10:35 ...
00:10:38 -Chef Renel, je vais porter mes bijoux à l'hôtel Franklin
00:10:42 et préviens Talier que j'ai à lui parler.
00:10:45 -Ne pleurez pas, Thérésia.
00:10:47 Vous verrez qu'on m'en rendra justice.
00:10:50 Voici notre ami Zabo.
00:10:52 Demain, vous ferez verser 40 sous à des figurants
00:10:56 pour applaudir aux exécutions que vous activerez.
00:10:59 Ainsi, le bruit de mon épuration efficace
00:11:02 précédera mon arrivée.
00:11:04 Je compte sur vous.
00:11:06 Toujours vigilante et proche...
00:11:11 Au revoir, ma bien-aimée.
00:11:14 N'oubliez pas que je vous aime.
00:11:19 ...
00:11:22 -Oh !
00:11:29 -Votre maître s'en va et vous soupirez d'aise.
00:11:32 Est-ce que vous l'aimez ? -Je ne l'aime pas.
00:11:35 Pour dire l'exacte vérité, sa société me répugne.
00:11:39 -Mais alors ? -Alors ?
00:11:41 Je le supporte.
00:11:43 C'est le seul moyen pour moi pour l'instant de survivre.
00:11:47 Et de parvenir.
00:11:49 Rires
00:11:51 Avec sa vertu, ce Robespierre vient se mettre à la traverse.
00:11:55 Oublions tout cela un instant.
00:11:57 On va chercher le petit guéri. Prépare un dilephin.
00:12:01 Et bassine le lit.
00:12:03 -Il est perdu, je vous assure.
00:12:08 Ce vadiave est un air bonnasse, mais son regard ne m'a pas trompée.
00:12:12 Alexandre sera guillotiné comme les autres.
00:12:16 Et personne n'aura rien fait pour le tirer des griffes de ce Robespierre.
00:12:22 -Calmez-vous. Vous vous exagérez, les périls.
00:12:25 -Alexandre n'est pas arrêté.
00:12:27 -La justice va bon train par les temps qui courent.
00:12:30 -Où est-il ? -A la fierté Saint-Orin.
00:12:33 Il vient de se faire élire maire.
00:12:35 -Vous l'avez revu ? -Non.
00:12:37 -Ainsi, il est passé du Rhin à la Loire sans vous revoir,
00:12:42 sans embrasser ses enfants.
00:12:44 Vous avez un coeur admirable.
00:12:46 -Il le faut bien.
00:12:48 -Vous l'aimez encore ?
00:12:50 -Je l'aime assez pour le garder vivant.
00:12:55 -Mes deux amours !
00:12:57 N'est-ce pas qu'ils sont beaux ?
00:13:02 Avez-vous des nouvelles de notre père ?
00:13:04 -Excellent. J'en parlais quand vous entriez.
00:13:07 Votre père vient d'être élu maire de la fierté Saint-Orin
00:13:10 et président des Jacobins de Chaumont.
00:13:12 -Quand le reverrons-nous ? -Très bientôt, je l'espère.
00:13:15 Faites-les coucher tôt. Et surtout, qu'ils ne lisent pas trop tard.
00:13:19 -Oui, monsieur. J'ai bien vu vos chandelles, l'autre jour.
00:13:23 ...
00:13:27 -Que deviendrions-nous sans vous ?
00:13:29 Et que sera la vie si Alexandre vient à partir ?
00:13:32 -Vous êtes une mère excellente.
00:13:34 Ce que j'admire le plus en vous,
00:13:36 c'est la belle image du père que vous offrez à vos enfants.
00:13:40 Lui qui vous a trompé,
00:13:42 bafoué,
00:13:44 abandonné.
00:13:46 -Il est le père de mes enfants, cela suffit.
00:13:49 Quand on reste.
00:13:52 -Si notre union nous fait pointe heureuse, la faute en incombe aux familles.
00:13:55 Elles nous vendent si mal.
00:13:57 -Allons-nous changer, ma chère ?
00:13:59 Savez-vous qu'Edin ici, ce soir, Talien,
00:14:01 il vient de rentrer de Bordeaux pour se présenter devant la convention.
00:14:05 Peut-être saura-t-il arranger votre affaire.
00:14:08 -Vous êtes une fée, heureusement que je vous ai.
00:14:11 -Que nous sommes-nous restées dans notre chère Martinique.
00:14:14 La vie était si douce là-bas.
00:14:16 -J'y pense souvent.
00:14:20 Ce souvenir est si doux
00:14:21 qu'il me fait parfois pleurer, savez-vous.
00:14:24 -Vous qui voyez Robespierre demain, parlez-lui.
00:14:30 Cela ne vous coûtera guère.
00:14:32 -Comme vous y allez, ma bonne amie.
00:14:34 J'aiderai Beauharné, un aristocrate.
00:14:37 Me voilà suspect deux fois.
00:14:39 Je crois l'avoir rencontré ici même l'année dernière.
00:14:47 -En effet. Vous nous parliez tellement de ce journal que vous venez de lancer.
00:14:50 Je ne pensais pas que vous l'aviez remarqué.
00:14:53 -Il est belle.
00:14:55 -Et vous ne l'avez pas vue pleurer.
00:14:57 -Vous me consolerez bien ces yeux-là.
00:15:01 -On vous regarde.
00:15:03 Les larmes brillent déjà.
00:15:05 -Qui est ce grison ?
00:15:09 -Le marquis de Colincourt, de 54 ans.
00:15:12 Il est fou d'elle.
00:15:14 -Miséricorde.
00:15:16 -Il faut sauver.
00:15:18 -Vous avez beaucoup de chance.
00:15:22 -Oui, j'essaie d'avoir de bons amis qui m'aiment pour m'aider.
00:15:27 -Vous comptez sur moi pour sauver Picombe de Beauharné.
00:15:33 Qui sait ce qui m'attend demain, par les temps qui courent.
00:15:38 On se demande qui n'est pas coupable dès lors qu'il est engagé dans les affaires publiques.
00:15:43 -Je vais rentrer maintenant.
00:15:45 Une bonne nuit ne sera pas de trop pour affronter demain tous ces loups.
00:15:49 -Rose sera sûrement ravie que vous la raccompagniez. N'est-ce pas, Rose ?
00:15:53 -Ce sera avec plaisir, mais...
00:15:56 J'ai quelques affaires à prendre et je ne voudrais pas...
00:15:59 -Je vais vous aider.
00:16:01 Le temps pour vous de prendre une dernière liqueur et nous sommes revenus.
00:16:04 -Vous êtes sûre que vous allez me laisser ?
00:16:11 -Oui.
00:16:13 -Votre affaire serait promptement arrangée si vous ne voulez y mettre que de l'éloquence.
00:16:21 -Mais vous me poussez dans ses bras. -Laissez-vous faire.
00:16:24 C'est un homme d'avenir. Il faut le ménager.
00:16:27 Vous avez deux enfants élevés. Ne l'oubliez pas.
00:16:29 -Dieu me garde de l'oublier.
00:16:31 -Voilà trois ans qu'on vous a abandonnés. Il est bien temps de quitter vos principes.
00:16:35 Personne ne vous rendra le temps qui passe.
00:16:38 Profitez-en, puisque vous plaisez.
00:16:41 Je vous l'affirme. Allez.
00:16:43 L'homme est bien fait. La faute sera moins lourde.
00:16:47 Et qui sait ? Alexandre devra la vie à une infidélité.
00:16:51 Juste retour des choses, ne trouvez-vous pas ?
00:16:55 ...
00:17:10 ...
00:17:23 -Le messier qui a dormi à côté de madame, il est déjà sorti.
00:17:27 -Il n'a pas laissé de message ? -Rien du tout.
00:17:31 Il est parti dans le petit matin comme un chat de gouttière.
00:17:35 -Rabille-moi vite.
00:17:38 -Oui, je sais.
00:17:41 Les talomnies les plus atroces sont réunies contre moi.
00:17:45 Votre comité de sûreté générale a reçu une lettre
00:17:51 par laquelle on lui annonce que je dois embarquer
00:17:54 pour fuir en Amérique sur un navire chargé de plusieurs millions.
00:17:59 Tous les journaux publient aujourd'hui
00:18:03 que Bordeaux est en contre-révolution,
00:18:06 que les citoyens suspects s'y promènent audacieusement
00:18:11 et que le patriotisme y est opprimé.
00:18:16 Eh bien, citoyens, tous ces faits sont faux !
00:18:20 Je suis un enfant du peuple !
00:18:22 Ce n'est pas au peuple qu'il faut s'en prendre,
00:18:25 mais aux aristocrates qui nous trahissent aux frontières
00:18:28 en faisant semblant d'assiéger des citadelles
00:18:30 que surtout ils n'ont pas envie de prendre !
00:18:33 Si le citoyen italien veut bien me prêter un instant d'attention,
00:18:37 je lui ferai remarquer qu'un enfant du peuple
00:18:40 ne s'affiche pas avec une aristocrate.
00:18:42 As-tu déjà vu un enfant du peuple dormir avec ses bourreaux ?
00:18:46 -Que signifient ces insinuations perfides ?
00:18:49 -Cela signifie en termes clairs
00:18:51 que tu t'affiches à Bordeaux avec une intrigante,
00:18:54 une divorcée, une royaliste
00:18:57 qui s'incoquine avec un commissaire pour éviter la guillotine
00:19:00 en espérant des jours meilleurs !
00:19:02 ...
00:19:26 -Je vous en prie !
00:19:28 -Qu'a-t-on fait ? Qu'a-t-on dit pour sauver mon mari ?
00:19:31 -C'est moi !
00:19:33 -C'est moins le sort de votre mari qui m'inquiète que le vôtre.
00:19:36 Vous devriez arrêter vos démarches imprudentes.
00:19:38 -Mais pourquoi donc ? Je n'ai rien fait contre la patrie.
00:19:41 Je ne suis jamais mêlée de la vie politique.
00:19:43 Je ne fais que tenter d'arracher un innocent à la mort.
00:19:46 -Hélas, Madame, l'affaire a suivi son cours.
00:19:49 -Il est mort ?
00:19:51 -Un mandat d'amenée a été lancé contre lui.
00:19:59 -Et vous n'avez rien fait ?
00:20:01 -J'ai fait l'impossible.
00:20:03 Mais les charges sont trop accablantes.
00:20:05 L'avocat même y risquait sa tête.
00:20:07 Partez, Madame. Vous ne pouvez plus rien.
00:20:10 -Vous m'avez trahi.
00:20:12 -Je n'avais rien promis.
00:20:15 -Vous êtes un misérable.
00:20:17 -Savez-vous bien, citoyenne, qu'il me serait extrêmement désagréable
00:20:25 de voir une aussi jolie tête rouler dans la Sûr ?
00:20:28 -Vous t'en soyez la tête d'une mère de deux enfants ?
00:20:31 -Pas moi. La justice.
00:20:33 -Mais où est le différent ?
00:20:36 -Vous ignorez peut-être que j'ai là de quoi vous faire arrêter.
00:20:42 -Il suffit d'être aristocrate pour mourir. Je suis d'ennées coupables.
00:20:47 -Après votre séparation avec Alexandre de Boarnet,
00:20:51 vous vous êtes réfugiée à l'abbaye de Pentemont.
00:20:54 -C'était que ça ?
00:20:56 -J'ai là quelques lettres de Mme de Vergènes, de Mme de Montmorin,
00:21:00 quelques autres. Et reconnaissez-vous ?
00:21:03 Votre cœur est généreux pour les aristocrates.
00:21:06 Jugez plutôt.
00:21:08 "Rose a exposé ses joues pour me soustraire à la fureur des factions."
00:21:13 Il n'y a rien que le cœur sensible de Rose n'ait risqué pour sauver mon mari.
00:21:18 Je dois continuer ?
00:21:21 -Et Alexandre ?
00:21:26 -Faites qu'on vous oublie, citoyenne,
00:21:29 et ne gardez vos faveurs que pour vos enfants.
00:21:32 -Va frapper.
00:21:48 ...
00:21:51 -Qui est là ?
00:22:01 -Le citoyen Fouché veut parler d'urgence au commissaire Barras.
00:22:05 -Personne ne vous a suivi ? -La rue est vide.
00:22:08 -Fais entrer le citoyen Fouché et emmène ta voiture aux traversières.
00:22:13 ...
00:22:16 -Connaissez-vous la nouvelle ? -Non.
00:22:22 -Tantan est mort.
00:22:24 Voilà où la conduit, sa clémence.
00:22:29 -Il faut agir, Barras.
00:22:40 Sinon, notre tour viendra bientôt de cracher nos têtes dans la sûre.
00:22:44 L'expression choque votre exquis sensibilité, je le vois bien.
00:22:50 -Mirabeau, Desmoulins,
00:22:55 Tantan.
00:22:58 -Où est Alien ?
00:23:00 -Il se cache. Nous le verrons demain.
00:23:03 ...
00:23:05 ...
00:23:07 -On m'accuse d'avoir opprimé à Lyon les patriotes
00:23:18 et d'avoir transigé avec l'aristocratie.
00:23:22 Et on tente ainsi de me discréditer
00:23:26 aux yeux de tous ceux qui défendent la patrie et les lois.
00:23:33 Est-ce la république citoyen Fouché qui t'a offert ce beau château provençal ?
00:23:37 Jugez, citoyen de ce patriotisme-là.
00:23:42 Et c'est moi que l'on appelle tyran.
00:23:45 Moi qui ne rêve que de pauvreté, de vertu et d'amour.
00:23:49 Cache tes mains, Fouché.
00:23:51 Elle ruisselle encore du sang des patriotes.
00:23:54 ...
00:23:57 -Oui ?
00:23:59 Oui, oui.
00:24:02 -Ordre du comité de sûreté générale.
00:24:04 -Oh, mon Dieu.
00:24:06 ...
00:24:09 ...
00:24:12 ...
00:24:14 -Excusez-nous, citoyennes.
00:24:17 Citoyens Lafoste, citoyens Georges.
00:24:20 Nous sommes mandatés par le comité de sûreté générale
00:24:23 et nous avons ordre de perquisitionner.
00:24:26 -Faites ce que vous avez à faire, mais faites vite.
00:24:30 ...
00:24:32 -Madame !
00:24:34 Notre maison !
00:24:36 Madame ! Notre maison, madame !
00:24:39 ...
00:24:41 ...
00:24:45 Musique de tension
00:24:48 ...
00:24:59 ...
00:25:01 -Ce ne sera donc pas pour cette fois.
00:25:04 ...
00:25:06 Signez-la.
00:25:08 ...
00:25:15 Parfait.
00:25:17 Sans adieu.
00:25:19 ...
00:25:23 ...
00:25:33 -Alexandre vient d'être enfermé au Luxembourg.
00:25:36 Si je suis arrêtée, que vont devenir mes enfants ?
00:25:39 Conseillez-moi, rassurez-moi.
00:25:41 -Calmez-vous, mon amie.
00:25:43 Vous voyez bien que personne ne vous a suivi.
00:25:46 Personne, n'est-ce pas ?
00:25:48 Le meilleur moyen de paraître innocente, c'est de rester calme et digne.
00:25:52 Restez auprès de vos enfants. Ne vous montrez point chez vos amis.
00:25:56 Et je vous l'assure, personne ainsi ne sera inquiété.
00:25:59 ...
00:26:07 -Comment une femme de votre condition,
00:26:10 qui s'est conduite à Bordeaux comme vous l'avez fait,
00:26:13 peut demander à un homme comme moi le pardon de faute aussi noble ?
00:26:16 Et enfin citoyenne.
00:26:18 Si par une hypothèse absurde, je dis bien absurde,
00:26:22 les émigrés rentraient.
00:26:24 Quel serait le sort d'une aristocrate enrichie sur le dos de ses pères ?
00:26:28 -J'ai sauvé des vies humaines ?
00:26:30 -Oui. En favorisant l'expatriation des aristocrates vers les Amériques.
00:26:35 -La bonté n'est pas interdite.
00:26:38 Ils désiraient quitter Bordeaux.
00:26:41 J'étais en situation de les aider, je l'ai fait.
00:26:44 -Drôle de charité.
00:26:46 Qui consiste à tondre la laine sur le dos des siens.
00:26:49 Les émigrés seraient les premiers à vous jeter en prison.
00:26:52 -Et que je pardonne !
00:26:54 -Vous pardonneriez à une femme qui s'agenouille devant vous ?
00:27:02 -Relevez-vous, citoyenne.
00:27:07 -Vous êtes terrible avec les femmes.
00:27:15 On dit que vous ne les aimez guère.
00:27:17 -J'aime les femmes quand elles sont vertueuses.
00:27:20 -Quel ennui.
00:27:22 Et vous n'aimez pas les femmes intelligentes ?
00:27:25 Sensibles ?
00:27:27 Belles ?
00:27:29 Celles qui vous donnent tous les plaisirs, ceux du corps et de l'esprit ?
00:27:33 -Les femmes n'aiment que l'or et les plaisirs corrupteurs.
00:27:36 Les meilleures sociétés versent par leur faute.
00:27:39 -Telle révolution. On croirait lire la Bible.
00:27:42 Vous n'aimez pas le plaisir et voulez apporter le bonheur ?
00:27:46 -Parfaitement.
00:27:48 -Et si vous pensez m'enchaîner par vos charmes,
00:27:51 vous perdez un temps précieux.
00:27:53 -C'est lui qui me reste à vivre ? -Il se peut bien.
00:27:56 -Ordre nous a été donné d'arrêter la nommée Boarnet,
00:28:01 femme du sidevant général.
00:28:03 -Madame, pas dans la maison ! -Allez.
00:28:06 -Nous sommes autorisés à cet effet
00:28:10 à toutes réquisitions civiles ou militaires.
00:28:13 Nous vous arrêtons et il faut nous suivre.
00:28:16 -Je suis prête.
00:28:18 Aurais-je le temps d'embrasser mes enfants ?
00:28:21 -Oui.
00:28:23 ...
00:28:54 -Je vous les confie. Prenez-en grand soin.
00:28:56 Ils sont mon dernier bien.
00:28:58 -N'ayez aucune crainte, madame. Nous veillerons sur eux.
00:29:02 Ne songez qu'à vous-même
00:29:04 et que Dieu vous garde vivante.
00:29:08 ...
00:29:30 -Je vous plains, messieurs,
00:29:32 d'avoir qu'une seule vie et faire cette besogne-là.
00:29:35 ...
00:29:49 -Moi, t'as-tu,
00:29:51 yo m'avez, yo m'avez,
00:29:54 yo voyais, yo voyais,
00:29:57 yo potais,
00:29:59 me content, me galais,
00:30:02 me pleurais, me galais.
00:30:05 ...
00:30:28 -Voici la citoyenne Beauharnais,
00:30:30 femme du général,
00:30:32 suspecte au terme de la loi du 17 septembre dernier,
00:30:35 doit être détenue ici au Carme
00:30:37 jusqu'à ce qu'il en soit autrement ordonné
00:30:39 et par mesure de sûreté générale,
00:30:41 deux floréales en deux,
00:30:43 de la République une et indivisible.
00:30:46 ...
00:30:49 -Nom, âge, date de naissance.
00:30:52 -Rose-Joséphine, tâchère de la pagerie,
00:30:55 épouse du vicomte Alexandre de Beauharnais.
00:30:59 -C'est Rose, Joséphine.
00:31:00 -On l'a toujours appelée Rose.
00:31:03 -Date de naissance.
00:31:05 -Je suis née à la Martinique le 23 juin 1763.
00:31:09 -31 ans, quoi.
00:31:10 ...
00:31:15 Situation de la famille.
00:31:17 ...
00:31:21 -Deux enfants, Eugène et Hortense de Beauharnais.
00:31:24 ...
00:31:26 En instance de divorce.
00:31:28 ...
00:31:31 -Signez-la.
00:31:33 ...
00:31:45 -Allez.
00:31:46 Vous trouverez bien un lit et une couverture.
00:31:51 ...
00:32:12 -Madame de Beauharnais,
00:32:14 vous ne me reconnaissez pas.
00:32:17 Je ne vous en ferai pas le reproche.
00:32:19 -Duchesse d'Aiguillon,
00:32:21 vous vous souvenez, nous étions ensemble à l'abbaye de Panthémon
00:32:24 après votre séparation.
00:32:26 -Madame,
00:32:28 qu'il est tôt de trouver un visage ami.
00:32:31 -Allons.
00:32:32 Allons, ne pleurez plus.
00:32:34 Ne pleurez plus.
00:32:36 Venez.
00:32:37 Vous trouverez ici quelques cœurs générés.
00:32:39 Mme Eliott.
00:32:42 Mme de Lamette.
00:32:45 Mme de Farimont-Brin.
00:32:47 Mme de Bragelonne.
00:32:49 Et la plus jeune, la plus belle, la plus douce d'entre nous,
00:32:53 Delphine de Custine.
00:32:54 Venez.
00:32:58 Nous allons vous trouver...
00:33:01 Nous allons vous donner ce lit. Ainsi, vous serez voisines.
00:33:04 Ah !
00:33:06 Trouvez une couverture, maintenant.
00:33:08 Envolez à lui.
00:33:11 Puisque notre amie est partie.
00:33:14 -Voilà.
00:33:15 -Vous pouvez vous couvrir.
00:33:16 -Voilà.
00:33:18 -Voilà.
00:33:19 -Voilà.
00:33:20 -Voilà.
00:33:21 -Voilà.
00:33:22 -Voilà.
00:33:24 -Voilà.
00:33:25 -Voilà.
00:33:26 -Voilà.
00:33:27 -Voilà.
00:33:28 -Voilà.
00:33:30 -Voilà.
00:33:31 -Voilà.
00:33:32 -Voilà.
00:33:33 -Voilà.
00:33:34 -Voilà.
00:33:36 -Voilà.
00:33:37 -Voilà.
00:33:38 -Voilà.
00:33:39 -Voilà.
00:33:40 -Voilà.
00:33:42 -Voilà.
00:33:43 -Voilà.
00:33:44 -Voilà.
00:33:45 -Voilà.
00:33:46 -Voilà.
00:33:48 -Voilà.
00:33:49 -Voilà.
00:33:50 -Voilà.
00:33:51 -Voilà.
00:33:52 -Voilà.
00:33:54 -Voilà.
00:33:55 -Voilà.
00:33:56 -Voilà.
00:33:57 -Voilà.
00:33:58 -Voilà.
00:34:00 -Voilà.
00:34:01 -Voilà.
00:34:02 -Voilà.
00:34:03 -Voilà.
00:34:04 -Voilà.
00:34:06 -Voilà.
00:34:07 -Voilà.
00:34:08 -Voilà.
00:34:09 -Voilà.
00:34:10 -Voilà.
00:34:12 -Dépêchez-vous, on va la battre.
00:34:14 Dépêchez-vous.
00:34:24 ...
00:34:53 -Alexandre.
00:34:54 -Delphine, mamie.
00:34:55 Si vous saviez,
00:34:58 comme j'ai attendu ce moment, je vous prendrais dans mes bras.
00:35:02 Eh bien, vous voilà bien réservée.
00:35:08 -Je vous entrie, laissons-la s'exfuser.
00:35:10 Voyez plutôt qui m'accompagne.
00:35:13 ...
00:35:23 -Rassevez-vous, madame.
00:35:25 Eh bien, si je m'attendais à vous trouver ici...
00:35:32 -Je veux vous parler de nos enfants, car vous ne vous en souciez guère.
00:35:40 -J'ai l'occasion de leur montrer ma tendresse.
00:35:43 ...
00:35:47 -Comment vont-ils ? -Les musulmans, deux.
00:35:50 -Sont-ils en sécurité ?
00:35:53 -Mlle Delannoye fait une veille sur eux.
00:35:56 C'est en vouloir cela que j'ai risqué ma vie et quitté mes enfants.
00:36:02 Il paraît que votre mari vient de mourir sur l'échafaud, madame.
00:36:12 -Le renseignement est exact ? -Il y a longtemps.
00:36:15 -Deux semaines ?
00:36:21 -Il suffit donc de deux semaines.
00:36:24 Nous y mions avant.
00:36:31 M. d'Augustin a bien de la chance d'être là où il est.
00:36:39 -Rose.
00:36:42 ...
00:36:44 -Je sais que tu as de grands reproches à me faire.
00:36:47 A l'avance, je les accepte, je m'accuse de tous les torts.
00:36:53 Nous sommes séparés depuis dix ans, nous avons droit à des écarts de conduite.
00:36:59 -Cette beauté est un écart de conduite alors qu'elle se consomme pour vous.
00:37:02 -Nos jours sont comptés. Chaque fois que cette porte s'ouvre,
00:37:05 je peux sortir pour ne plus revenir.
00:37:09 ...
00:37:12 -Je te le demande au nom de l'affection qui nous lie en corps.
00:37:15 Dépose les armes, cessons nos querelles, soyons amis.
00:37:18 Ne gâchons pas les derniers jours qui nous restent à vivre.
00:37:27 -Moradmirable. Vraiment.
00:37:29 Vous êtes admirable d'une force de conviction.
00:37:33 Enfin, vous m'abandonnez avec deux enfants.
00:37:36 Vous me laissez dans la gêne faute de payer la pension indispensable.
00:37:40 Mais encore, j'essaie de vous arracher à vos ennemis.
00:37:42 Et voilà, je vous retrouve en prison dans les bras d'une autre.
00:37:45 Et moi qui étais enlevée à mes enfants, je vous gêne dans vos amours.
00:37:48 C'est admirable, non ?
00:37:50 Quand je raconterai mon histoire, tout Paris mourra de rire.
00:37:53 -Nous serons morts avant. -Ca vaudra peut-être mieux.
00:37:56 -En attendant, nous avons le droit, il me semble, de vivre.
00:37:58 -J'aurais voulu voir votre visage
00:38:00 si vous m'avez trouvé dans les bras d'un homme.
00:38:04 Je l'aurais compris, je l'aurais admis.
00:38:06 Vous êtes jeune et belle.
00:38:10 -Ce travesti, il se fait une de raggard. Allez-vous-en.
00:38:14 Allez-vous-en, vous nous faites horreur.
00:38:16 Mais allez, courez à vos amours.
00:38:17 Il se trouvera bien quelqu'un pour partager votre peine.
00:38:20 -Vous êtes étonnante.
00:38:29 Vous demandez le divorce.
00:38:31 Et c'est vous qui criez au vol lorsque votre mari aime ailleurs.
00:38:34 Alexandre m'aime, et je l'aime.
00:38:38 On n'en va pas de toute une histoire.
00:38:40 Nous avons si peu de temps à vivre.
00:38:42 Laissez-là vos conventions morales.
00:38:46 Est-ce que je vous interdis de l'aimer, moi ?
00:38:50 -Ne manquez pas d'audace.
00:38:53 -On dirait que vous avez toute la vie devant vous.
00:38:56 Nous allons mourir, ma chère.
00:38:59 Il faut vous en persuader.
00:39:02 Et saisir au vol l'hommage quand il se présente.
00:39:04 -Pour le peu de temps qu'il me reste à vivre,
00:39:07 mon mari m'aurait suffi.
00:39:09 D'ailleurs, personne, que je sache, ne m'a rendu le moindre hommage.
00:39:13 -Pas encore.
00:39:15 Cela ne saurait tarder.
00:39:17 -Qu'assinuez-vous.
00:39:23 -Vous étiez aveuglée par la colère.
00:39:26 Vous n'avez donc rien vu.
00:39:29 Mais la colère doit vous embellir, puisqu'on ne vous a pas quitté des yeux.
00:39:32 -Qui ?
00:39:34 -C'était quoi, son nom ?
00:39:40 -Comme vous êtes impatiente.
00:39:43 -Qu'est-ce que vous faites ?
00:39:45 -Oh !
00:39:46 ...
00:40:15 ...
00:40:26 ...
00:40:44 -Il y a gens qui vous demandent.
00:40:47 Vous vous moquez ?
00:40:48 ...
00:40:56 -Vous voyez que je ne me trompe pas ?
00:40:58 -Yes.
00:41:00 ...
00:41:12 -Reconnaissez-moi au moins un courage.
00:41:26 Celui de vous avoir écouté jusqu'au bout.
00:41:30 Vous avez peut-être de grands reproches à me faire sur ma conduite.
00:41:33 Je suis loin d'être un mari exemplaire.
00:41:35 Mais je vous interdis de douter du soldat que je suis.
00:41:38 -Je sais qu'une femme n'a pas à juger des affaires de son mari.
00:41:43 Je laisserai donc ce soin à d'autres.
00:41:45 Je me contenterai.
00:41:46 -Vous savez très bien que je ne suis pas un lâche.
00:41:49 -Qui d'en faisait danser les demoiselles de Strasbourg ?
00:41:57 Qui tardait à envoyer 60 000 hommes au feu ?
00:41:59 Qui a laissé Mayence tomber aux mains des Prussiens ?
00:42:04 Qui faisait des rôdes montades en jurant de son patriotisme,
00:42:08 les pieds bien au chaud devant les chaunets ?
00:42:11 -Vous avez beaucoup de complaisance pour ceux qui me calomnient.
00:42:16 -Je suis en prison avec vous, monsieur.
00:42:18 Vous appelez ça de la complaisance ?
00:42:20 ...
00:42:28 -Mais prouvez-moi le contraire.
00:42:29 Je ne demande qu'à vous croire.
00:42:31 Vos enfants aussi.
00:42:34 Vous avez un fils. L'auriez-vous oublié ?
00:42:36 -Non.
00:42:37 -Ils se vantent d'avoir pour père un héros.
00:42:39 Je ne l'ai pas déçu. -Je vous en suis sûr.
00:42:41 Je ne pouvais pas abandonner les émigrés de Mayence.
00:42:48 ...
00:42:51 J'ai préféré laisser tomber la ville aux mains des Prussiens.
00:42:53 Les royalistes étaient sauvés.
00:42:55 Je n'ai pas eu le courage de les laisser massacrer.
00:42:59 Vous appelez cela encore de la lâcheté ?
00:43:01 -Quel bouillant révolutionnaire vous faites.
00:43:07 Étonnez-vous après qu'on vous coupe la tête.
00:43:09 -Vous courriez vous faire ma place.
00:43:10 -Mais j'aurais sauvé mon roi au lieu de le pousser sous la guillotine.
00:43:13 À quoi sert cet héroïsme tardif ?
00:43:15 -Votre confusion d'esprit vous aura perdue.
00:43:18 Voilà où conduit l'arrivisme.
00:43:22 Vous n'avez d'ailleurs jamais aimé que vous-même.
00:43:24 Et vous avez été assez saud pour vous aimer bien mal.
00:43:28 -Vous êtes cruelle. -Vous êtes bon maître.
00:43:37 -Je pensais que ce secret aurait touché votre cœur.
00:43:44 -Il est bien temps de penser à mon cœur.
00:43:46 Vous auriez dû le faire quand il vous appartenait.
00:43:48 Et avec quelle ferveur.
00:43:50 Vous riez.
00:43:56 -Oui.
00:43:58 Oui, je ris.
00:43:59 Je trouve cela comique que vous me parliez de votre petit cœur
00:44:01 comme si j'étais le seul à l'avoir fait battre.
00:44:03 -Mais monsieur, je n'ai jamais aimé que vous.
00:44:04 Je le jure sur la tête de mes enfants.
00:44:05 -Pauvres chères têtes.
00:44:07 Vous n'avez pas peur de leur porter malheur.
00:44:10 À la Martinique,
00:44:14 vous avez connu un fringant lieutenant, il me semble.
00:44:16 Sipion du Rour, ça ne vous rappelle rien ?
00:44:19 -Je vois que ma chère tante Rosette est passée par là.
00:44:24 Sipion du Rour en effet a demandé ma main.
00:44:27 Mon père l'a lui a refusé et m'a donné à vous.
00:44:29 -Le cher homme était à moitié ruiné.
00:44:31 Il voulait redorer son blason.
00:44:32 -Comme vous n'étiez qu'à moitié noble,
00:44:35 ça fait semble toute une bonne affaire.
00:44:36 -Triste marchée de dupes.
00:44:39 D'ailleurs, j'étais noble.
00:44:45 Je ne vois pas ce qui vous en fait douter.
00:44:48 -Je ne vous ai jamais vu à la cour.
00:44:52 Je vous retrouve en prison. Voilà où conduit le débit.
00:44:55 -L'année dernière, vous êtes partie de la Martinique sur le Vénus.
00:45:01 -En effet, oui.
00:45:05 -Qui voyageait avec vous ?
00:45:08 -Notre petite Hortense. -Qui encore ?
00:45:10 Qui ?
00:45:11 J'attends, qui ?
00:45:12 -Sipion du Rour, en effet, nous étions rencontrés sur le bateau.
00:45:17 Il n'était pas seul.
00:45:18 Le bateau était surchargé de passagers qui fuyaient les Anglais.
00:45:21 -Que faisiez-vous sur le bateau ?
00:45:22 -Nous évoquions des souvenirs d'enfance.
00:45:24 Hortense jouant à nos pieds.
00:45:26 -Ouh, un jarbon tableau.
00:45:28 Et ce monsieur qui n'était pour vous que souvenir ?
00:45:30 -Oui, un souvenir heureux.
00:45:31 -Monsieur vous a prêté 100 louis.
00:45:33 -Avec lesquels je suis rentrée à Paris
00:45:35 dans l'espoir de vous retrouver.
00:45:37 Mais vous n'aviez cure de moi.
00:45:38 Vous étiez acharnée à la perte de votre roi.
00:45:40 Vous perroriez à toutes les tribunes.
00:45:42 J'ai trouvé refuge auprès de votre père et de Mme de Renaudin.
00:45:46 Voilà la vie que vous m'avez donnée.
00:45:47 -Mais si vous aviez été moins égoïste,
00:45:49 moins frivole, moins jalouse,
00:45:50 vous m'auriez trouvé plus souvent à vos côtés.
00:45:52 Et puis, je suis un soldat.
00:45:58 Certaines femmes supportent l'absence et ne s'en plaignent point.
00:46:00 -Vous étiez chaud et tendre ailleurs.
00:46:04 A Brest, par exemple.
00:46:06 Auprès de Mme de Lomprey.
00:46:07 A ce propos, comment va votre fils Alexandre ?
00:46:09 -Il va très bien, merci.
00:46:11 Et Mme de Lomprey, puisque vous voulez tout savoir,
00:46:13 se portez comme un charme il y a peu de temps encore.
00:46:15 -Et bien, quand elle apprendra son infortune
00:46:17 et l'ardeur que vous portez à Mme d'Augustine,
00:46:19 elle me comprendra mieux.
00:46:20 Et s'acharnera peut-être moins à ma perte.
00:46:22 Il est vrai que pour vous, je suis perdue depuis longtemps.
00:46:26 -Depuis 10 ans.
00:46:27 -L'âge de notre petite Hortense.
00:46:30 -L'âge d'Hortense, oui.
00:46:34 -Ainsi, vous l'avez cru.
00:46:36 Vous avez cru que Hortense n'était pas de vous.
00:46:39 Mais faut-il que la jalousie vous ait aveuglée à ce point ?
00:46:43 Enfin, vous ne m'aimez pas.
00:46:45 Vous ne m'avez d'ailleurs jamais aimée.
00:46:46 Vous étiez jaloux incroyablement.
00:46:49 Au point de prendre feu à la moindre allusion perfide de cette dame,
00:46:52 dans les lits de laquelle vous perdiez d'ailleurs la nuit,
00:46:54 vos rigoureux principes.
00:46:55 Elle a jugé bon de dire qu'Hortense était née 3 semaines avant terme.
00:46:59 Et voilà qu'au lieu de vous inquiéter de la santé de l'enfant,
00:47:01 éventuellement de la mienne,
00:47:03 vous faites une enquête, vous soudoyez les domestiques.
00:47:06 Faites-vous découvrir le plaisir de m'accabler
00:47:08 en vous lavant de vos fautes,
00:47:10 de justifier votre inconduite,
00:47:13 de fortifier votre bonne conscience.
00:47:15 Oh !
00:47:16 En un mot, de vous sentir libre, supérieure.
00:47:18 -Quelle éloquence ! Quel monstre d'égoïsme je suis !
00:47:21 Vous êtes une pauvre femme abandonnée, une vertue, une sainte !
00:47:25 Voilà le mot que je cherchais.
00:47:26 Laissez-moi ce train de vie outrageant que je m'estimais à vous offrir.
00:47:29 -Mais monsieur !
00:47:30 Mais monsieur, quand je vous épousais, moi, je vous aimais.
00:47:32 Je ne savais pas la liaison que vous aviez avec Mme de Lomprey
00:47:35 et l'existence de cet enfant que vous m'aviez caché.
00:47:38 Vous pouvez vous prétendre que vous m'avez épousée par amour.
00:47:40 -Mais le mariage et l'amour n'ont rien à voir ensemble.
00:47:42 On se marie pour avoir une position dans le monde,
00:47:44 pour s'assurer une descendance.
00:47:46 Après, on aime comme on peut.
00:47:50 -Le beau programme est combien révolutionnaire !
00:47:54 En somme, j'aurais pu, moi, aimer ailleurs.
00:47:56 -Vous, vous êtes une femme, vous êtes une mère.
00:48:01 Ce n'est pas pareil.
00:48:02 -Voilà, on vous vend, on vous achète.
00:48:05 Priste condition que la nôtre.
00:48:07 Et moi, monsieur, malgré le marchandage éhonté de nos familles,
00:48:11 qu'il faut leur rendre justice,
00:48:12 se sont bien dupés sur leurs fortunes respectives.
00:48:14 Malgré tout ce négoce, moi, je vous aimais, monsieur.
00:48:17 Et j'aurais bien continué à vous aimer longtemps,
00:48:19 si vous ne m'aviez pas tant fait souffrir.
00:48:21 -Mais je vous aimais, moi aussi, à ma façon.
00:48:23 -Oh, pas une douceur, pas un mot tendre, pas un geste, rien !
00:48:26 Cinq minutes, vous repartiez, vous n'arriviez.
00:48:28 Je fais deux enfants que vous m'effaits quasiment au poids de charge.
00:48:31 Est-ce que là, est-ce là ce qu'une jeune femme est en droit d'espérer ?
00:48:36 -Vous en parlez. -Laissez-moi parler, de bonne manière.
00:48:39 Je parlerai, je dirai tout ce que j'ai sur le cœur depuis tant d'années.
00:48:42 Deux enfants, oui !
00:48:43 Le premier a failli me tuer, le deuxième a pu mourir sous votre mépris.
00:48:47 Tant d'innocence, d'un côté tant de vilainie de l'autre,
00:48:50 m'accuser d'avoir faudé ailleurs,
00:48:52 alors que je vous attendais avec amour.
00:48:56 Ce n'est pas suffit.
00:48:57 Monsieur, un jour, qu'il avait des remords, a fait enlever son fils
00:49:00 pour le mettre à meilleure école, à la sienne sans doute,
00:49:03 celle des traîtres et des brigands.
00:49:05 Et me voilà maintenant en prison,
00:49:08 pour un mari qui ne m'aime pas, pour des idées qu'il ne respecte plus,
00:49:13 pour une classe qu'il a trahie.
00:49:16 Pour rien.
00:49:20 Pour rien !
00:49:25 La rarité du 2 floréal, en 2,
00:49:28 seront traduites ce jour devant le tribunal révolutionnaire.
00:49:34 Marie-Josephe de Livoré,
00:49:38 Pierre-Antoine de Capelle.
00:49:41 Exécution immédiate.
00:49:45 Exécution immédiate.
00:49:47 Exécution immédiate.
00:49:49 Exécution immédiate.
00:49:51 Exécution immédiate.
00:49:52 ...
00:50:21 ...
00:50:27 Non ! Non !
00:50:29 Non, arrêtez ! Non !
00:50:31 Cris de douleur.
00:50:35 Non !
00:50:37 Il me tient à la main.
00:50:41 "Écartez-vous, flamme de l'enfer."
00:50:44 Ils me rattrapent en amal.
00:50:46 Ils glisseront, un à un, dans les fleurs.
00:50:49 Je les vois.
00:50:50 Elles se fassent éternellement varier.
00:50:54 Une source inépuisable d'inventions,
00:50:58 des tortures délicates.
00:51:00 Non !
00:51:02 Pas moi !
00:51:04 Non !
00:51:18 Non !
00:51:19 Rose, ma petite rose.
00:51:47 Arrêtons nos querelles.
00:51:48 Et si nous devons vivre ensemble quelques jours encore,
00:51:52 que ce soit dans la paix,
00:51:54 et la pensée de nos chers enfants.
00:51:57 "Vie à mort."
00:52:06 "Le farce sinistre."
00:52:12 "Le farce sinistre."
00:52:14 "Garde, ma belle."
00:52:22 "C'est bientôt toi qui joueras la pièce en personne."
00:52:26 "Le jour de la mort."
00:52:29 "Le jour de la mort."
00:52:32 "Le jour de la mort."
00:52:35 "Le jour de la mort."
00:52:38 "Le jour de la mort."
00:52:40 "Le jour de la mort."
00:53:08 Que fais-tu là, citoyen ?
00:53:10 Vous le voyez, monsieur, je pleure.
00:53:13 Qui est-ce ?
00:53:16 Ma petite fille.
00:53:19 Ne restez pas là.
00:53:23 Empourez-vous.
00:53:25 Je n'ai plus rien à perdre.
00:53:28 Tu as lu la liste des proscriptions ?
00:53:34 Non.
00:53:36 Hélas, mon pauvre ami, ton nom est sur la liste.
00:53:39 Tu es au courant ?
00:53:41 Ton nom est sur la liste. Regarde la signature.
00:53:44 Robespierre.
00:53:46 Tu as lu l'article de Cassas ?
00:53:51 Ton nom est sur la liste.
00:53:54 Vas-tu rester là sans réagir ?
00:53:57 Ton nom est sur la liste.
00:54:01 Hélas.
00:54:03 À quoi bon soupirer ?
00:54:04 Il n'aurait pas su soupirer comme une jeune fille.
00:54:06 Le temps est venu d'agir, mes amis.
00:54:10 Au diable, nous controverses.
00:54:12 Nous risquons de les terminer au cimetière Monceau.
00:54:15 Votre nom est sur la liste.
00:54:18 Votre nom est sur la liste.
00:54:22 Votre nom est sur la liste.
00:54:27 Votre nom est sur la liste.
00:54:29 Votre nom est sur la liste.
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00:59:01 Alors ?
00:59:02 Monsieur Dubois-Arnais a été transféré à la prison du Luxembourg.
00:59:05 Et Monsieur Hoche à la concierge.
00:59:08 Vous êtes contente ?
00:59:12 Par votre faute, nos derniers jours seront définitivement gâchés.
00:59:14 Vous voulez bien avancer ?
00:59:16 Et bien je vous rends au pieux souvenir de votre mari.
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00:59:31 [Bruits de pas]
00:59:34 [Bruits de pas]
00:59:37 Demain je serai traduite devant le tribunal révolutionnaire.
00:59:40 Je meurs avec le désespoir d'appartenir à un lâche comme vous.
00:59:45 Si vous m'aimez, prouvez-le moi.
00:59:49 Depuis deux mois, depuis plus longtemps,
00:59:52 des hommes qui se disent représentants du peuple
00:59:57 et que je ne regarde pas comme tel, au moins comme homme,
01:00:00 parce que je crois qu'il faut avoir une âme
01:00:03 pour être représentant du peuple.
01:00:06 Une certaine espèce d'homme, dis-je,
01:00:08 les poids toutes leurs forces, tous leurs moyens,
01:00:11 toute l'énergie, si le crime n'était susceptible d'énergie,
01:00:15 pour jeter le poison dans l'âme pure
01:00:18 d'une partie des membres de la convention.
01:00:21 Ils cherchent à réunir dans des soupers,
01:00:25 dans des dîners indignes des républicains,
01:00:27 des hommes purs, des hommes que nous embrasserions en frères
01:00:31 et que nous connaissent ni sur le pas ni sur le vis.
01:00:34 Le bras du peuple est levé.
01:00:37 La justice le fera tomber sur la tête des traîtres,
01:00:40 des conspirateurs, et il ne restera de cette race impie
01:00:44 ni trace, ni vestige.
01:00:48 ...
01:01:10 -Alors, c'est fini ?
01:01:13 ...
01:01:27 -La petite dame, il y a quelqu'un là-bas qui désire vous parler.
01:01:31 -Qui me demande ?
01:01:33 -Suivez-moi, vous verrez bien.
01:01:41 ...
01:01:51 -Non !
01:01:53 Non !
01:01:55 ...
01:02:09 ...
01:02:21 Non ! C'est mon tour !
01:02:24 Non ! Non !
01:02:27 -Levez-vous, madame, j'ai besoin de votre lit.
01:02:30 -Madame de Boarnet est malade ?
01:02:32 -J'ai des ordres, je dois prendre son lit.
01:02:34 -Pour le donner ?
01:02:37 -Pour Boarnet, en aura-t-elle un autre, meilleur ?
01:02:39 -Non, elle n'en aura plus besoin.
01:02:41 -Il faut me tuer, madame ! Protégez-moi !
01:03:05 -Madame Rose Joséphine de Boarnet,
01:03:08 née Tachère de la Pagerie.
01:03:10 -C'est moi.
01:03:16 -Par ordre du comité de salut public,
01:03:27 vous serez traduite devant le tribunal révolutionnaire.
01:03:30 Exécution immédiate.
01:03:33 -C'est que...
01:03:34 Je ne peux pas, monsieur.
01:03:40 -Allons-devous, madame.
01:03:43 -Bon, je vais aller chercher un brancard.
01:03:46 -Non, elle ne peut pas être jugée couchée.
01:03:49 Allez prévenir le médecin de la prison.
01:03:52 Après, nous avisons.
01:03:55 -Bien ?
01:03:56 -Faible, bien faible.
01:03:58 Allez, messieurs, laissez-la en paix, elle n'en a pas pour longtemps.
01:04:02 La maladie ira plus vite que le tribunal.
01:04:06 -C'est pas la peine.
01:04:10 -C'est pas la peine.
01:04:12 -C'est pas la peine.
01:04:14 -C'est pas la peine.
01:04:16 -C'est pas la peine.
01:04:18 -C'est pas la peine.
01:04:20 -C'est pas la peine.
01:04:23 -C'est pas la peine.
01:04:24 -C'est pas la peine.
01:04:26 -C'est pas la peine.
01:04:28 -C'est pas la peine.
01:04:30 -C'est pas la peine.
01:04:32 -C'est pas la peine.
01:04:34 -C'est pas la peine.
01:04:36 -C'est pas la peine.
01:04:38 -C'est pas la peine.
01:04:40 -C'est pas la peine.
01:04:42 -C'est pas la peine.
01:04:44 -C'est pas la peine.
01:04:46 -C'est pas la peine.
01:04:48 -C'est pas la peine.
01:04:50 -C'est pas la peine.
01:04:52 -Vous allez bien.
01:04:53 -Vous allez bien.
01:04:55 -Vous allez bien.
01:04:57 -Vous allez bien.
01:04:59 -Vous allez bien.
01:05:01 -Vous allez bien.
01:05:03 -Vous allez bien.
01:05:05 -Vous allez bien.
01:05:07 -Vous allez bien.
01:05:09 -Vous allez bien.
01:05:11 -Vous allez bien.
01:05:13 -Vous allez bien.
01:05:15 -Vous allez bien.
01:05:17 -Vous allez bien.
01:05:19 -Vous allez bien.
01:05:21 -Allez. -Non.
01:05:22 -Allez.
01:05:23 -Allez, braves gens, les gens du côté droit.
01:05:30 Prenez place.
01:05:31 Prenez place.
01:05:33 (Le son de la cloche)
01:05:40 -Ma parole est aux citoyens, c'est injuste.
01:05:45 (Le son de la cloche)
01:05:48 Je ne suis d'aucune faction.
01:05:55 Je les combattrai toutes.
01:05:58 Elles ne s'éteindront jamais
01:06:03 que par les institutions qui produiront les garanties,
01:06:07 qui poseront la borne de l'autorité
01:06:10 et feront ployer sans retour
01:06:13 l'orgueil humain
01:06:15 sous le joug de la liberté publique.
01:06:18 Le cours des choses a voulu...
01:06:21 -Je demande la parole pour une motion d'ordre.
01:06:24 L'orateur a commencé par dire qu'il n'était d'aucune faction.
01:06:40 Je dis la même chose.
01:06:42 C'est pour cela que je vais faire entendre la vérité.
01:06:46 Aucun bon citoyen ne peut retenir ses larmes
01:06:50 sur le sort malheureux auquel la chose publique est abandonnée.
01:06:54 Partout, on ne voit que division.
01:06:57 Hier, un membre du gouvernement s'en est isolé,
01:07:01 a prononcé un discours en son nom propre.
01:07:04 Aujourd'hui, un autre fait la même chose.
01:07:08 On vient aggraver l'humour de la patrie.
01:07:12 Je demande que le rideau soit déchiré entièrement !
01:07:16 -Le moment de dire la vérité est arrivé.
01:07:27 Je m'étonne de voir ça injuste à la tribune
01:07:30 après ce qui s'est passé.
01:07:32 Il avait promis aux deux comités de leur soumettre son discours
01:07:36 avant de le lire à la convention
01:07:38 et même de le supprimer s'il leur semblait dangereux.
01:07:41 L'Assemblée jugerait mal les événements et la position dans laquelle elle se trouve.
01:07:46 Si elle se dissimulait qu'elle est entre deux écorgements,
01:07:50 elle périra si elle est faible.
01:07:52 -La parole appartient à Biofarad.
01:07:58 -J'ai demandé la parole !
01:08:00 -Je demande que le bas soit retenu à l'ordre.
01:08:03 -Il obéit, ou elle a subi.
01:08:05 -Les hommes qui parlent sans cesse de justice et de vertu
01:08:08 à la convention ou aux Jacobins
01:08:10 sont ceux qui la foulent au pied quand ils le peuvent.
01:08:13 Et en voici la preuve.
01:08:15 Un secrétaire du comité de salut public
01:08:18 avait volé 114 000 livres.
01:08:20 J'ai demandé son arrestation.
01:08:22 Et Robespierre est le seul qui l'est empêché d'être arrêté.
01:08:26 -Ouh !
01:08:28 -Mille citoyens, mille autres fins que je pourrais citer.
01:08:33 Et c'est nous qui l'accusent !
01:08:35 -Je demande la parole !
01:08:37 -Mes ennemis veulent amuser la convention nationale.
01:08:40 (acclamations)
01:08:42 -Je me demandais tout à l'heure qu'on déchira le voile.
01:08:47 Je vois avec plaisir qu'il l'est complètement.
01:08:50 Que les conspirateurs sont démasqués,
01:08:53 qu'ils seront bientôt démasqués,
01:08:55 qu'ils seront bientôt anéantis
01:08:57 et que la liberté triomphera.
01:08:59 (acclamations)
01:09:02 (acclamations)
01:09:04 -Citoyens, ce n'est pas sur des faits particuliers
01:09:14 que je veux attirer l'attention de la convention.
01:09:17 C'est sur le discours prononcé hier à la convention.
01:09:21 C'est là que je veux trouver les armes pour le terrasser.
01:09:24 Cet homme, qui devant être dans le comité de salut public
01:09:27 le défenseur des opprimés,
01:09:29 n'a pas hésité à abandonner son poste durant 4 décades
01:09:32 pour venir calomnier les comités qui tous ont sauvé la patrie.
01:09:36 (acclamations)
01:09:38 -Certes, si je voulais retracer les actes d'oppression particuliers
01:09:52 qui ont eu lieu,
01:09:54 je remarquerais que c'est durant le temps
01:09:56 où Robespierre a été chargé de la police générale
01:09:59 qu'ils ont été commis.
01:10:01 -C'est faux!
01:10:03 C'est à vous, hommes purs, que je m'adresse
01:10:06 et non pas aux brigands.
01:10:08 Pour la dernière fois, président d'Assassin,
01:10:11 je te demande la parole.
01:10:13 -Tu ne l'auras qu'à ton tour.
01:10:15 Le son de Danton t'étouffe.
01:10:17 -C'est donc Danton que vous voulez venger?
01:10:19 Lâche! Pourquoi ne l'avez-vous pas mieux défendu?
01:10:22 Je demande le décret d'arrestation contre Robespierre.
01:10:25 On voit la récession!
01:10:27 (acclamations)
01:10:29 -La République, elle est perdue, car les brigands ont triomphé!
01:10:35 (acclamations)
01:10:37 -C'est étrange.
01:10:48 Venez voir! On dirait que cette femme veut nous dire quelque chose.
01:10:52 (musique)
01:10:54 -Robes! Robes!
01:10:59 Cailloux!
01:11:05 Pavé!
01:11:08 Pierre!
01:11:10 -Robespierre! Elle parle de Robespierre!
01:11:12 -Pierre! Robespierre!
01:11:14 -Robespierre a été guillotiné!
01:11:19 (acclamations)
01:11:22 (musique)
01:11:25 (cris)
01:11:28 (cris)
01:11:31 (cris)
01:11:33 (cris)
01:11:59 -Ca n'est pas possible! Ma chérie!
01:12:03 -Vous voilà enfin!
01:12:05 Et vous arrivez sans me prévenir!
01:12:07 -Mes amours!
01:12:09 -Vous voulez donc me faire mourir?
01:12:11 -Mes amours!
01:12:13 Que c'est bon!
01:12:15 Que c'est bon de vous sentir, de vous toucher!
01:12:18 Mon vieux jeune, je vous laverai en main!
01:12:21 Et toi, Artin!
01:12:23 Ma fille!
01:12:25 Quelle beau cheveu t'as!
01:12:27 Hum!
01:12:29 Dis donc, un joli rhum!
01:12:31 (rires)
01:12:33 Comme nous allons être heureux maintenant!
01:12:35 -Vas-y, mes enfants, vas-y!
01:12:37 (rires)
01:12:39 -Prends-moi le temps!
01:12:41 -Eh bien, ma brue!
01:12:52 Vous voilà donc!
01:12:56 (cris)
01:12:58 -Il pleure son fils.
01:13:02 Peut-être le premier pas?
01:13:04 (cris)
01:13:06 -Mon fils est mort.
01:13:33 Madame.
01:13:35 -Hélas, mon père, pour notre malheur.
01:13:39 -Et vous êtes là.
01:13:41 -Juste un peu de chance.
01:13:45 A quelques jours près, nous pouvions.
01:13:47 -Vous auriez dû le retenir.
01:13:49 Vous auriez pu empêcher ce massacre.
01:13:55 -Mais comment?
01:14:00 -Il fallait l'aimer mieux.
01:14:02 -Il fallait l'aimer mieux?
01:14:04 -Pardon.
01:14:06 -Qu'est-ce que vous allez faire maintenant?
01:14:10 -J'en sais trop rien.
01:14:12 Trouver un logement,
01:14:14 ensuite me faire rendre mes biens confisqués,
01:14:16 et après nous verrons.
01:14:18 -Ma chère enfant, écoutez mon conseil.
01:14:20 Ne restez pas seule.
01:14:22 Ce pauvre Alexandre est mort, c'est désolant,
01:14:24 mais à quoi servirait-il de le clorer?
01:14:26 -Oh, je songe moins à Alexandre
01:14:28 qu'à mes enfants.
01:14:30 Je suis trop fréquentée la mort pour me complaire.
01:14:32 -Ah, tant mieux.
01:14:34 Je vois que vous êtes raisonnable.
01:14:36 Le deuil ne s'y est pas à une femme de 30 ans.
01:14:38 C'est déjà bien assez d'avoir 30 ans.
01:14:40 -31?
01:14:42 -Remarriez-vous vite, mon enfant.
01:14:44 Choisissez un mari qui vous assure
01:14:46 une bonne position dans le monde.
01:14:48 Et quand je dis "vous",
01:14:50 je pense à Eugène et à Hortense.
01:14:52 -Maman, dépêchez-vous, les chevaux s'impatientent.
01:14:54 -Vous avez une arrière-pensée?
01:14:56 -Dites-moi, sans larguer, dites-moi.
01:14:58 -Evidemment, il a 54 ans.
01:15:00 -C'est beaucoup,
01:15:02 mais c'est presque exagéré.
01:15:04 -Il est fait port.
01:15:06 -Il les a?
01:15:08 -Il n'a pas que cela.
01:15:10 Il possède des terres, plusieurs fermes
01:15:12 et un château.
01:15:14 Et un hôtel particulier à Paris.
01:15:16 Ça mérite quelques considérations, il me semble.
01:15:18 -Rien ne me dit que ma personne n'intéresse.
01:15:20 Vous avez l'air bien sûre de votre fait.
01:15:22 -Vous vouliez que je vous rencontre chez nous.
01:15:24 -Ruth, vous êtes la meilleure.
01:15:26 -On vous a rencontrée chez nous.
01:15:28 -Ruth, t'es venue.
01:15:30 -Je crois que je vais venir marquer de colère un cours.
01:15:32 -Vous y êtes.
01:15:34 -Il est positif.
01:15:36 -Pourquoi faut-il que l'amour et le mariage
01:15:38 fassent si mauvais ménage?
01:15:40 -Je le verrai, il le faudra bien.
01:15:42 -Vous n'êtes pas obligée de vous marier.
01:15:46 Enfin...
01:15:48 pas tout de suite.
01:15:50 Tenez, ma chère enfant.
01:15:52 -Je vous en prie, m'attendez.
01:15:54 -Non, pour attendre.
01:15:56 Que dis-je pour attendre?
01:15:58 -Pour attaquer.
01:16:00 -Allez, mon enfant,
01:16:02 vous avez des armes.
01:16:04 -La vertu m'attend.
01:16:06 -Ne vous embarrassez pas de cela.
01:16:08 C'est la don aux pauvres.
01:16:10 Nous avons bien besoin pour se consoler.
01:16:12 Au revoir, ma chérie.
01:16:16 -Ah, pardon, j'ai oublié.
01:16:22 Madame de Crényes, l'eau ou les appartements?
01:16:24 -171 rue de l'université.
01:16:26 -Au revoir, ma trésore.
01:16:30 -Au revoir, ma tante.
01:16:32 -Ne me laissez pas son numéro, s'il vous plaît.
01:16:34 ...
01:17:02 -Tous les meilleurs!
01:17:04 ...
01:17:28 -C'est facile.
01:17:30 -Tous les meilleurs!
01:17:32 -Les salués prestent Hérésia.
01:17:34 C'est grâce à elle que Robespierre a été renversé.
01:17:36 Sans elle, nous serions tous au paradis.
01:17:38 Et vous, peut-être aussi, belle dame.
01:17:40 -Vous voyez comme on vous aime?
01:17:42 Tout Paris est à vos pieds.
01:17:44 Comme moi.
01:17:46 Je suis fou de toi.
01:17:50 -Je me demande ce qu'il faut en croire.
01:17:52 Vous m'avez laissé 15 jours de trop au front de mon cachot
01:17:56 pour m'aimer autant que vous le dites.
01:17:58 J'avais besoin d'être membre du comité de salut publique
01:18:00 pour arracher à mes collègues ta délivrance.
01:18:02 Regarde comme ils nous acclament.
01:18:06 La foule nous marie déjà plus sûrement que la loi.
01:18:10 -Oui.
01:18:14 ...
01:18:22 -Voilà le triomphe des Gredins qui commence.
01:18:26 -M. Fouché,
01:18:28 voilà presque une phrase de Robespierre.
01:18:30 -Presque, en effet.
01:18:32 -Je ne vous comprends pas.
01:18:34 L'Italien a renversé le tyran.
01:18:36 Et à bon droit, il me semble,
01:18:38 tout Paris l'acclame.
01:18:40 -Mon cher Babeuf,
01:18:42 j'ai été professeur de physique.
01:18:44 Et cela m'aide à comprendre bien des phénomènes.
01:18:46 La réaction qui vient est comme une onde.
01:18:50 Elle ne peut rester immobile dans l'air.
01:18:54 Elle écrasera tout sur son passage.
01:18:56 Vous verrez, vous verrez.
01:18:58 Talien et Barras ne s'arrêteront
01:19:00 que lorsque le dernier Jacobin
01:19:02 sera jugé
01:19:04 et la République anéantie.
01:19:06 -Fouché, vous m'étonnez.
01:19:08 Vous étiez avec eux.
01:19:10 Vous avez renversé Robespierre
01:19:12 et vous êtes là, à mes côtés.
01:19:14 -Combat politique.
01:19:16 Au fond, je l'estimais.
01:19:18 Il croyait aux idées pures.
01:19:20 Que devient une idée pure
01:19:22 quand elle descend dans la rue,
01:19:24 je vous le demande ?
01:19:26 -Une arme.
01:19:28 -Que vous avais-je dit ?
01:19:30 Voilà qu'on bastonne le peuple.
01:19:32 ...
01:20:00 ...
01:20:10 -Paris, Paris, Paris misère,
01:20:14 c'est toujours toi qui es battue.
01:20:18 C'est toujours toi que l'on préfère.
01:20:24 C'est toujours toi qui es que pure.
01:20:30 Je ne comprends pas d'où vient la tristesse.
01:20:34 Est-ce que toujours l'on nous trahira ?
01:20:38 A-t-on oublié ce que l'on jura ?
01:20:42 A-t-on oublié ce que l'on jura ?
01:20:48 ...
01:20:54 -Ne craignez rien, mes enfants, je suis là.
01:20:57 -Je suis là, moi aussi.
01:20:59 -C'est vrai. Tu es grand, tu me protégeras.
01:21:03 ...
01:21:09 ...
01:21:12 -Il n'y a personne.
01:21:14 -Mais...
01:21:16 Il y a vous.
01:21:18 A qui ai-je l'honneur ?
01:21:20 -Madame de Crony.
01:21:22 Du moins, ce qu'il en reste.
01:21:24 -Je suis madame de Beauharnais.
01:21:26 Je cherche un logement.
01:21:28 C'est madame de Renaudin qui m'envoie.
01:21:30 -Entrez.
01:21:32 ...
01:21:42 -Ah, les temps sont durs, ma chère dame.
01:21:46 La moitié de Paris vend l'autre,
01:21:49 et moi, je vends de tout.
01:21:51 Je vends au Faux-Bourg-Saint-Germain,
01:21:53 les autres m'ont rendu folle,
01:21:55 mais j'ai conservé les usages.
01:21:58 Evidemment, ce ne sont pas les senteurs de l'Arabie.
01:22:02 Enfin, si ça vous plaît,
01:22:05 ce sera 100 louis par mois.
01:22:07 -Je vous donnerai 30 louis d'acompte
01:22:10 et je vous verserai le solde le 5 septembre.
01:22:13 -Les précédents locataires payaient au début de chaque mois.
01:22:17 Heureusement, d'ailleurs, parce que...
01:22:20 -Mais j'espère que vous avez confiance en moi.
01:22:23 -Confiance ?
01:22:25 -Soyez des maudits de l'Ancien Monde.
01:22:28 -Que j'en suis.
01:22:30 -Ecoutez, installez-vous ici,
01:22:32 j'aurai moins peur qu'on m'assassine.
01:22:35 Voilà, les enfants, je vais vous accompagner.
01:22:38 -Je ferai parvenir cette lettre à madame votre mère.
01:22:47 Un de mes amis s'embarque dans 3 jours pour la Martinique
01:22:51 et il se chargera de la lui remettre.
01:22:54 -Vous étiez aimable, m'en voilà convaincue.
01:22:57 Monsieur Rouvard,
01:23:01 vous allez me trouver bien hardie.
01:23:04 -Parlez, je vous en prie.
01:23:06 -Il n'y a pas de honte à être veuve et élever 2 enfants,
01:23:10 n'est-il pas vrai ?
01:23:12 -Bien sûr que non, le cas est fréquent par les temps qui courent.
01:23:15 -Dans cette lettre, je demande à ma mère 1 000 livres sterling,
01:23:19 qu'elle ne me refusera pas,
01:23:21 mais la distance est longue, le courrier incertain,
01:23:25 et la réponse risque d'arriver bien tard.
01:23:28 -Si je comprends bien,
01:23:30 vous aimeriez que je vous avance la somme ?
01:23:33 -Serez noble et généreux.
01:23:36 -Je vous en prie, assyez-vous.
01:23:39 La somme est élevée.
01:23:48 Vos rentrées de la Martinique sont problématiques.
01:23:51 -Vous doutez de ma famille.
01:23:53 Nous avons la plus grande plantation de l'île.
01:23:56 La France manque de sucre.
01:23:58 Les boutiques sont prises d'assaut.
01:24:01 -Quelle garantie m'offrez-vous en échange de cette avance ?
01:24:06 -Mes meubles et mes effets ont été confisqués.
01:24:10 Je n'ai rien à vous offrir.
01:24:12 -Madame, vous me mettez dans l'embarras.
01:24:14 Je voudrais bien vous être agréable,
01:24:17 mais comment gagner sa vie s'il n'y a pas de contrepartie ?
01:24:21 Dix affaires par jour, comme la vôtre.
01:24:24 Demain, la faillite.
01:24:26 -J'ai quelques bijoux de famille qui sont loin de valoir la somme demandée.
01:24:31 Quelques effets...
01:24:34 Ah, j'oubliais une harpe,
01:24:38 laissée chez mon beau-père. C'est tout.
01:24:41 -Rien d'autre ?
01:24:46 ...
01:24:50 -Voilà !
01:24:55 Voilà, chose promise.
01:24:59 -Vous allez vite en affaire. Vous irez loin, mes amours.
01:25:03 -Tiens.
01:25:05 Juste un moment.
01:25:14 -Maman, vous avez fait des folies !
01:25:16 -Maman, que allez-vous faire de toutes ces toilettes ?
01:25:19 -Vous êtes superbe !
01:25:25 -Regardez-moi bien, madame de Crény.
01:25:28 Je suis une boirnaine et tachère de la pagerie.
01:25:31 Avec un nom pareil, c'est Ableton, Cousette ou Lavandière.
01:25:34 -Oh, quelle horreur !
01:25:36 -J'ai beaucoup fréquenté la mort, ces temps-ci.
01:25:39 La vie me doit une revanche.
01:25:41 Embrassez-moi, mes enfants.
01:25:43 Maman, vous êtes sublime !
01:25:45 Comme je vous aime, vous.
01:25:48 Comme je voudrais vous préserver du monde.
01:25:51 Si un jour, vous avez des reproches à me faire,
01:25:56 faites-le avec indulgence.
01:25:58 Je vous aurais du moins bien aimé.
01:26:02 ...
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