La chaîne L'Équipe acquiert un nouveau droit avec la diffusion du Dakar, organisé par le groupe Amaury, à partir de 2024 (du 5 au 19 janvier). Elle proposera près de quatre heures d'antenne par jour, avec notamment un direct pendant l'arrivée des spéciales.
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00:00 -On aimerait ta réaction à l'info du jour.
00:02 Le Paris-Dakar, le Dakar, pardon,
00:04 c'est les vieux réflexes, qui débarque sur la chaîne L'Equipe,
00:08 diffusée en clair, 4h par jour,
00:09 une émission en direct pour les arrivées des spéciales.
00:13 Ca te fait quelque chose ?
00:14 -Ca va être génial.
00:16 Pour moi, les plus belles années du Dakar,
00:18 au niveau de la retransmission,
00:20 c'est quand il y avait toutes ces arrivées
00:22 qui étaient en direct pendant plusieurs heures.
00:25 Je me rappelle, à cette période,
00:27 que le Dakar, en France, depuis, ça s'est un peu essoufflé,
00:31 mais c'est devenu plus important à l'international,
00:34 mais en France, on a besoin d'un suivi à votre hauteur.
00:37 -On sera là.
00:38 A combien de Dakars a participé Stéphane Pétain-Rencel ?
00:42 -Si on en est à 14...
00:43 -Ca, c'est les victoires.
00:45 -Je sais, 25.
00:46 -Plus, moins ?
00:47 Dites-leur, Stéphane. Ils savent pas.
00:50 -Alors, le taux de réussite est un peu moins bien,
00:53 parce que 14 sur 25, ça aurait été plus de la moitié.
00:57 Malheureusement, c'est 14 sur 34 participations.
01:01 -Ce sera le 35e Dakar.
01:02 Pouvez-vous nous expliquer
01:04 ce qui vous anime encore ?
01:05 Pourquoi vous y retournez à chaque fois ?
01:08 Ca commence à être long.
01:09 -Ca commence à faire...
01:12 Déjà, ça embête un peu certains de mes concurrents,
01:15 parce que ça fait longtemps...
01:17 En fait, entre la 1re victoire et la dernière victoire,
01:20 il s'est passé 30 ans.
01:21 Donc, ça fait beaucoup.
01:23 Non, tout simplement, ce que j'ai toujours aimé,
01:26 c'est la course, les sensations fortes,
01:28 et j'ai toujours apprécié énormément les beaux paysages.
01:31 Le Dakar est probablement la seule course
01:33 qui réunit les deux, où on a l'occasion
01:36 de traverser les plus beaux déserts du monde,
01:38 mais on a l'occasion de se défouler avec des vitesses élevées,
01:42 rouler le plus vite possible et faire de la navigation.
01:45 C'est une course qui est dure, extrême, fascinante,
01:48 envoûtante, et normalement, quand on y goûte,
01:50 on a du mal à s'en passer.
01:52 -Je passe la main au copain.
01:54 Je voudrais que vous me parliez de la difficulté de la course.
01:57 Je pense à Sébastien Loeb, non-UBE champion du monde,
02:00 qui, depuis 2016, se casse le dent sur ce rallye Dakar.
02:03 Il galérait dans les dunes.
02:05 Comment expliquer qu'elle soit aussi difficile ?
02:07 Qu'est-ce qu'il faut pour réussir ?
02:10 -Oui, alors, c'est sûr que Sébastien,
02:12 les qualités techniques de pilotage, il les a,
02:15 il est meilleur que tout le monde.
02:17 Par contre, tout d'abord, il faut avoir la bonne équipe,
02:20 le bon matériel pour pouvoir s'imposer,
02:22 il faut avoir des bons pilotes en voiture,
02:25 donc ça n'a pas toujours été le cas,
02:27 et après, il faut avoir un bon copilote
02:29 et aussi de l'expérience.
02:31 C'est un ensemble de choses et il faut que tout matche ensemble
02:34 pour pouvoir décrocher la victoire.
02:37 C'est pas l'histoire d'un seul homme.
02:39 -On retourne à la tour.
02:40 -Vous l'avez dit, vous avez pas mal d'expérience.
02:44 -Bonjour.
02:45 -Quelle différence vous pouvez mesurer
02:47 entre votre première participation à cette compétition
02:51 et ce qu'elle est devenue en 2024 ?
02:54 Il n'y a pas meilleur interlocuteur que vous
02:56 pour répondre à cette question.
02:58 -Oui, alors, tout d'abord, j'ai vécu 20 Dakars quasiment en Afrique,
03:05 10 en Amérique du Sud et maintenant 5 en Arabie saoudite,
03:09 donc, effectivement, j'ai "tout vu".
03:12 La sécurité a beaucoup évolué,
03:14 la sécurité au niveau des trackings,
03:16 au niveau des hélicoptères médicaux,
03:18 au niveau du staff médical.
03:20 Ca, c'est vraiment un gros step en avant.
03:22 Après, le matériel a évolué aussi au niveau de la sécurité.
03:26 Malgré tout, ça reste un sport mécanique,
03:29 un sport extrême, donc le risque zéro n'existe pas,
03:32 mais pour moi, c'est les systèmes de sécurité
03:34 dû aux nouvelles technologies qui nous ont beaucoup aidés.
03:38 Ensuite, le Dakar est quand même plus court.
03:40 J'ai commencé en Afrique, c'était 3 semaines,
03:43 maintenant, on est entre 12 et 14 jours,
03:45 donc le Dakar est devenu un peu plus court,
03:48 mais un peu plus "sprint",
03:49 c'est-à-dire qu'on calcule un peu moins et on fonce.
03:52 C'est une approche différente.
03:54 -Bien, quand ça fonce. Pierre Bouby.
03:56 -Bonjour, Stéphane Joulet.
03:58 J'avais une question par rapport à la préparation d'un Dakar.
04:01 Comment est-ce qu'on se prépare physiquement,
04:04 mentalement, même toi, avec ton expérience depuis longtemps,
04:07 mais est-ce qu'il y a une préparation typique,
04:10 étant donné la chaleur, étant donné la voiture qui est un peu...
04:13 C'est difficile d'avoir une climatisation.
04:16 Au niveau de la mécanique,
04:17 est-ce qu'il y a une préparation typique pour faire un Dakar ?
04:21 -Oui, forcément.
04:22 Tout d'abord, il faut se préparer mentalement
04:25 à savoir qu'on va en baver.
04:26 Le Dakar, que ce soit en moto ou en voiture,
04:29 si on veut aller au bout, c'est déjà un gros effort physique.
04:32 Après, plus on sera préparé
04:35 au niveau des essais de la mécanique,
04:38 valider la fiabilité d'une moto ou d'une voiture,
04:41 mieux on sera aptes à finir.
04:44 Après, il y a le côté physique, qui peut le plus, peut le moins.
04:47 La personne qui sera le plus en forme physiquement
04:50 passera mieux dans les longues étapes
04:52 au niveau de la concentration, de la chaleur.
04:55 Bien sûr, on peut s'entraîner à faire des saunas
04:58 ou dans des pays chauds,
04:59 mais ce qu'il faut, surtout,
05:01 c'est avoir une bonne condition physique générale,
05:04 une bonne endurance.
05:05 Plutôt que de faire un footing de 45 minutes,
05:08 il faut mieux sortir 4 ou 5 heures en vélo,
05:10 ce qui nous prépare à des efforts relativement longs.
05:13 Pour ma part, j'ai toujours basé l'entraînement
05:17 sur des longues sorties vélo et plutôt en VTT
05:20 pour être dans un élément
05:22 où le pilotage rentre en ligne de compte.
05:24 -On voit des images somptueuses.
05:26 -C'est un travail qui prend toute une année ?
05:29 -Entre le développement...
05:34 Bien sûr, le travail d'un pilote du Dakar,
05:37 c'est de gagner des courses,
05:39 mais ensuite, il doit développer une voiture de course.
05:42 Il travaille pour un constructeur,
05:44 la promotion de la marque,
05:45 des opérations marketing, des salons de la voiture
05:48 à Shanghai ou n'importe où.
05:50 Après, il y a le côté préparation physique.
05:52 Tout ça est entrecoupé de courses
05:54 qui font partie du championnat du monde,
05:57 le rallye d'Abu Dhabi, du Maroc,
05:59 du Mexique, d'Argentine.
06:00 Donc, on est quand même bien occupés,
06:03 tout ça pour préparer l'événement majeur
06:05 qui est pour nous le Dakar.
06:07 Le Dakar, en gros, c'est un peu comme le Tour de France
06:10 en cyclisme.
06:11 Il y a plein d'autres courses,
06:13 mais aucune à la hauteur du Dakar.
06:15 Donc, on mise toute la préparation pour ce Dakar.
06:18 -Dernière question. Bertrand Latour.
06:20 -Vous l'avez dit, vous faites du sport extrême
06:23 et on entend souvent les jeunes athlètes,
06:25 que ce soit en cyclisme ou en F1,
06:27 dire que leur relation à la peur évolue parfois
06:30 en vieillissant ou quand ils deviennent pères.
06:33 Vous avez beaucoup d'expérience, maintenant.
06:35 Vous avez avancé dans l'âge, comme nous tous.
06:38 Comment est-ce que vous vivez
06:40 avec cette peur-là ?
06:42 Si vous l'avez, est-ce que vous prenez plus de risques
06:45 que vous preniez avant ?
06:46 Quel regard vous portez là-dessus ?
06:48 -Alors, tout d'abord,
06:53 le risque en moto sur un Dakar
06:55 est beaucoup plus élevé que le risque en voiture.
06:58 Mais en ce qui me concerne, j'ai gagné mon premier Dakar
07:01 après avoir été père.
07:02 Les premiers Dakars que j'ai faits,
07:04 mon fils n'était pas encore né, j'étais un peu chien fou
07:08 et je voulais aller trop vite et je faisais beaucoup d'erreurs.
07:10 Les années ont passé, je me suis un peu calmé.
07:13 Je ne pense pas que ça soit lié directement à la paternité,
07:16 c'est plus lié aux années qui ont passé.
07:18 Mais la peur, en fait, elle est nécessaire.
07:21 Elle est nécessaire pour éviter les erreurs et les accidents.
07:24 Quand je suis passé en voiture,
07:26 j'ai eu l'impression d'être pas invulnérable,
07:28 mais de prendre beaucoup moins de risques.
07:31 Donc, j'ai pas la peur au ventre quand je roule en voiture,
07:34 quand je suis au départ d'une course,
07:36 alors que j'avais la peur au ventre à chaque départ en moto.
07:40 -Stéphane Pétarenzel, on pouvait pas rêver mieux.
07:42 Rendez-vous le 5 janvier pour le départ.
07:44 D'ici là, c'est quoi, le programme ? On se repose ?
07:47 -Alors, non, non, on s'entraîne, on s'entraîne.
07:50 Beaucoup de sport et puis encore quelques petits essais
07:53 avec la voiture pour valider tout ça avant de partir.
07:56 -Au départ, en direct sur la chaîne d'équipe pour vivre ça.
07:59 Merci infiniment. On l'applaudit ou pas ?
08:01 -Il est top. -Légende !