• l’année dernière
Alors que près de 1 enfant sur 5 a déjà été victime de harcèlement scolaire, soit 19 % selon un dernier sondage Ifop, c'est à partir d'aujourd'hui que les élèves du CE2 à la Terminale vont suivre les 2 heures de sensibilisation et remplir notamment un questionnaire pour repérer les potentielles victimes plus facilement et sensibiliser aussi l'effet de masse. On en parle ave Nora Fraisse, fondatrice de l'association "Marion la main tendue", auteure du livre "Marion, 13 ans pour toujours" chez Calamnn-Levy et de la BD "Camélia face à la meute" chez Bamboo éditions.
Regardez L'invité de RTL Midi du 09 novembre 2023 avec Agnès Bonfillon et Eric Brunet.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL midi. Agnès Bonfillon, Éric Brunet.
00:07 Une nouvelle campagne contre le harcèlement scolaire avec des mesures concrètes.
00:11 Nous parlions il y a quelques instants du questionnaire anonyme distribué à tous les élèves à partir du CE2.
00:17 Et il y en a besoin plus que jamais de cette lutte. Bonjour Nora Fraisse.
00:21 Bonjour Madame Bonfillon, je suis heureuse de vous entendre.
00:25 Moi aussi, fondatrice de l'association La Main Tendue.
00:29 Association qui a demandé à IFOP d'effectuer un sondage.
00:33 Les résultats sont à chaque fois extrêmement choquants.
00:36 Un élève sur cinq dit avoir été déjà harcelé.
00:42 Plus que jamais, effectivement, il faut prendre les choses à bras le corps, Nora Fraisse.
00:46 Oui absolument, cette enquête, on l'a imaginée en juillet.
00:51 On n'imaginait pas que ce serait aussi grave à la rentrée.
00:54 Pour avoir enfin des chiffres, parce que jusqu'à présent on était sur un élève sur dix.
00:58 Mais c'était une extrépolation à partir d'études de l'éducation nationale.
01:03 Et on voulait que ça corresponde à la réalité qu'on vivait.
01:05 Et en effet, un enfant sur cinq, c'est énorme.
01:08 C'est-à-dire qu'on a cinq élèves par classe de 25 qui sont victimes de harcèlement mieux scolaire et extrascolaire.
01:14 Donc c'est effrayant. C'est effrayant.
01:18 Alors plusieurs annonces, notamment de la part du ministre de l'éducation, Gabriel Attal, qui était sur notre antenne ce matin.
01:24 Avant de vous redonner la parole, Nora Fraisse, Nerissa Emani, notre spécialiste éducation, est avec nous.
01:30 Nerissa, est-ce que vous pouvez nous dire un petit peu quelles sont les annonces de Gabriel Attal ce matin, les nouvelles annonces ?
01:36 Oui, d'abord, le ministère veut renforcer les équipes dédiées à la lutte contre le harcèlement dans les rectorats.
01:42 150 personnes seront recrutées à temps plein.
01:45 Des travailleurs sociaux qui devront recueillir les témoignages des élèves harcelés et de leur famille.
01:50 Mais aussi les signalements du personnel de direction.
01:53 Et depuis la rentrée, ils sont de plus en plus nombreux.
01:56 Autre annonce à destination des plus petits.
01:59 Cette fois, des cours d'empathie vont être expérimentés dès le mois de janvier dans une centaine d'écoles maternelles et primaires.
02:05 Des ateliers philosophiques et des séances pour apprendre la tolérance, la bienveillance, le consentement, mettre des mots sur ses émotions.
02:12 Comme ça se fait déjà au Danemark.
02:14 Ces cours seront ensuite généralisés dans toutes les écoles de France à la rentrée prochaine.
02:19 Enfin, une mesure pour les parents. Le CNED, le centre de formation à distance, va mettre en ligne une plateforme de sensibilisation début d'année prochaine.
02:27 Le but, aider à détecter des situations de harcèlement, les fameux signaux faibles.
02:32 Savoir si son enfant est harcelé ou harceleur.
02:35 Comment réagir, comment gérer les réseaux sociaux. Voilà à quoi les parents pourront se former.
02:39 Des mesures concrètes donc, Nora Fraisse, c'est suffisant ? Ça va enfin dans le bon sens en tout cas ?
02:45 Je ne sais pas si c'est des mesures concrètes ou des annonces, parce que c'est souvent des annonces.
02:49 Après, à titre personnel, pour la plateforme CNED, il ne faut pas oublier qu'on a quand même 17 millions de Français qui font face à l'électronisme et qui réclament des moyens humains.
02:58 Je ne crois pas qu'un parent ait envie d'aller sur une plateforme pour s'auto-former. Il a besoin qu'on le prenne en charge.
03:03 Et dans le cadre du programme de prévention du harcèlement scolaire, le programme phare, il est prévu normalement depuis deux ans,
03:09 un accompagnement des familles au sein de l'établissement, des rencontres parents dès la rentrée.
03:13 Donc c'est peut-être le programme phare qu'il faut mettre en place et renforcer,
03:16 notamment que dans notre étude, quand on a interrogé les enseignants, seulement 5% des enseignants dites être formés au programme phare.
03:24 Pour ce qui est des cours d'empathie et de la philosophie, évidemment, on ne peut être que pour, mais il faut aussi que nous adultes, on soit exemplaires et qu'on soit bienveillants.
03:32 Donc aujourd'hui, beaucoup d'annonces. Après, dans le concret, comment on passe de un élève sur cinq à un élève sur 50, un élève sur 1000 ?
03:40 C'est ça notre vrai sujet aujourd'hui. Et quant aux situations, pour notre part, on a 221 situations sur lesquelles on n'arrive pas à trouver des solutions,
03:47 ni avec les rectorats, ni avec personne. Des enfants dès le plus jeune âge, des 6 ans, qui sont aujourd'hui victimes de harcèlement.
03:54 Et on n'a pas de réponse de l'institution. Donc moi, je suis dans le concret, vous me connaissez.
03:58 Donc des annonces, si vous voulez. Je ne vois pas un parent allé se connecter dans le...
04:03 Imaginons qu'il découvre que son enfant est harcelé ou harceleur. Quelle est la réponse dans les 48 heures de l'institution ?
04:08 Comment on le prend en charge ? Comment l'enfant gère sa souffrance ?
04:11 Ce que vous dites, c'est qu'il faut aller vite, Nora Fraisse, très très vite.
04:13 Bah écoutez, pardon, je vais me rappeler, mais dans Marion, 13 ans pour toujours, dans mon ouvrage en 2014...
04:18 Parce que vous avez perdu une Marion, votre fille, qui s'est suicidée à cause du harcèlement scolaire, évidemment.
04:23 Bah oui, et pardon, j'écrivais, il faut agir plus vite et plus fort. Un problème de santé publique, de sécurité publique, c'était il y a 10 ans,
04:28 et je n'étais pas experte comme aujourd'hui. Donc des annonces, c'est bien. Mais aujourd'hui, concrètement, là, aujourd'hui, je suis dans un collège,
04:34 Valmy, à Paris 10, avec des élèves de CM2, de 6ème, de 5ème, on est dans l'humain, on crée beaucoup de choses.
04:40 Il faut relever aussi que dans les établissements, ils se battent, il manque de moyens. Donc des annonces, des mesures,
04:45 mais concrètement, quel va être le taux d'impact ? Quel est l'objectif à terme ? Pourquoi la justice pénale ne passe pas ?
04:51 Pourquoi, pourquoi, pourquoi toute cette violence et des mesures et des annonces ? Quel est le budget dédié ?
04:57 Moi, je vais vous parler, c'est très très compliqué aujourd'hui d'intervenir en milieu scolaire, faute de moyens humains, faute de personnel.
05:03 Recrutons des gens, et pareil, les cours d'empathie, à un moment, moi, je veux bien, je trouve ça très très bien, on le fait depuis des années,
05:09 la gestion des émotions. Mais qui va réaliser ces formations ? On manque de personnel. Je suis très pragmatique, je suis,
05:17 et je parle au nom des familles et des enfants. Quand vous avez un enfant sur cinq, moi, je vais retourner, là, dans l'école, dans le collège,
05:24 je vais leur dire, vous inquiétez pas, dites à vos parents, ça va bien se passer, ils vont, mais, enfin, je pense qu'il faut revenir sur le terrain,
05:31 écouter les professionnels, les enseignants, on a quand même 65% des enseignants qui disent qu'ils sont désarmés face à ce phénomène,
05:36 et seulement 19% ont eu des formations. Lisez cette enquête, prenez du temps, on a demandé aux familles, on a demandé aux élèves,
05:44 on a demandé aux enseignants, et tous sont unanimes. 94% demandent des sanctions.
05:50 - Je vous écoutais, ça me passionne, j'étais en train de me dire, mais je vais en parler tout à l'heure sur RTL, dont les auditeurs ont la parole,
05:56 avec Brunet, je me demandais si vous pouviez être avec nous quelques instants au téléphone, parce que...
06:01 - A quelle heure ? - Vers 13h30, tout à l'heure ? Non, à partir de 13h, on commence à 13h.
06:07 - Oui, 13h, je pourrais répondre au téléphone. - C'est formidable, on vous appellera.
06:10 - Vous restiez avec les auditeurs, et faites vos questions. - Et j'aimerais bien qu'on puisse avoir, je sais pas si, qu'on puisse avoir des parents de harceleurs, aussi,
06:15 parce que la parole s'est libérée du côté des harcelés, des parents qui parlent, mais les parents d'harceleurs sont plus discrets,
06:21 ça serait intéressant d'avoir un ou deux témoignages de cette nature, bref, c'est adorable de pouvoir nous rejoindre dans les auditeurs, on la parle tout à l'heure à 13h.
06:30 Voilà, dans un instant, c'est RTL midi, votre vie, on va vous parler du panier RTL, car il a deux ans, deux ans que nous suivons l'évolution de produits importants du quotidien.
06:40 Votre avis compte. Venez l'exprimer sur RTL au 3210.
06:45 [SILENCE]

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