La journaliste de France Télévisions anime ce soir un grand débat sur l’immigration en présence d’invités politiques. Et comme pour toute émission politique, le plateau est difficile à monter…
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00:00 - Votre invitée média Céline Baydarcourt est l'incarnation des émissions politiques de France 2.
00:04 Elle présente ce soir un nouveau numéro de l'événement consacré à l'immigration.
00:08 - Bonjour Caroline Roux. - Bonjour.
00:09 - C'est le premier numéro de la saison et visiblement le plateau est difficile à monter.
00:14 Gérald Darmanin et Jordan Bardella auraient annulé leur présence selon Eric Ciotti
00:18 qui lui aussi du coup ne viendra pas, on n'y comprend plus rien.
00:21 Qui sera là ce soir finalement ?
00:22 - Ne vous inquiétez pas, ils seront là. Gérald Darmanin sera là, il est en direct du Sénat
00:27 puisque c'est en ce moment au Sénat que ça se passe.
00:29 Il y aura Jordan Bardella qui sera en duplex, il y aura en plateau Marion Maréchal,
00:35 il y aura François Ruffin, il y aura des maires qui vont aussi nous raconter comment se passe l'immigration sur le terrain
00:40 parce que c'est intéressant de le décrypter.
00:43 Le maire de Briançon, il y aura aussi Nicolas Maillart-Rossignol, maire socialiste de Rouen.
00:49 Ils seront là, il y aura des invités.
00:50 Vous savez le psychodrame quand on organise une émission politique, ça fait partie des fondamentaux.
00:56 C'est toujours comme ça que ça se passe. J'ai des souvenirs en discutant dans les couloirs de France Info.
01:00 Nathalie Saint-Cricq me racontait comment Vincent Péillon avait annulé par dépêche AFP
01:06 alors même que l'émission était commencée parce qu'il n'aimait pas la configuration du plateau.
01:10 - C'est vrai qu'Éric Ciotti ne veut pas venir parce qu'il y a Marion Maréchal dans l'émission ?
01:14 - En fait chacun pose un peu ses conditions. Parfois on essaie d'accommoder.
01:19 Ce qu'il faut c'est arriver à un moment donné à faire un plateau.
01:22 Moi je suis à la place d'Éric Ciotti, quand je vais regarder ma télé ce soir je regrette de ne pas être venue.
01:26 C'était sa place en tant que leader DLR, surtout dans le contexte d'un débat au Sénat où la droite a joué son rôle,
01:32 d'être présent sur le plateau.
01:34 La phrase que j'ai beaucoup entendu avec mes équipes ces derniers jours c'est "ça n'est pas mon niveau".
01:40 - Pourquoi ça n'est pas mon niveau ?
01:43 - C'est parce qu'ils ont parfois une idée de...
01:45 - Ah les débatteurs ne sont pas de leur niveau ?
01:47 - Vous savez quoi, je pense que ça n'intéresse pas du tout les gens ce qu'on est en train de se raconter.
01:50 Ce qui les intéresse c'est le sujet de l'immigration, ce qu'on va en dire, cette problématique et l'idée que le service public aille en prime time
01:57 avec des invités, des experts. Je précise juste quelque chose qui est très important à mes yeux,
02:01 c'est qu'on a la rédaction avec nous, la rédaction de France Télé, on a des correspondants qui seront au Canada,
02:07 on aura des reportages au Danemark, en Allemagne, on sera à Bruxelles...
02:11 - Mais donc ce ne sera pas l'éternel débat antropolitique sur la question migratoire dont on connaît les positions des uns et des autres déjà ?
02:17 - On va faire rentrer la réalité sur ce plateau, on va faire rentrer l'étranger au sens des expériences liées à l'immigration qui se produisent à l'étranger.
02:25 Regardez le Canada qui a fait une exposition de fermier à point, des modèles différents qui va aussi contraindre notre classe politique à se positionner.
02:32 Et puis aussi on va avoir des témoins, et j'insiste là-dessus parce que ça, ça va être un beau moment de l'émission.
02:36 Il y a Mohamed Bouhafsi qui collabore avec nous pour l'événement et qui va mettre en valeur des convictions, des colères,
02:44 avec des profils de gens qui vont venir sur le plateau porter un propos et des convictions.
02:50 - Alors l'événement a été installé il y a un an avec Emmanuel Macron en premier invité, c'était un très joli coup.
02:55 - Deux fois ! - Deux fois exactement !
02:57 Il y a aussi l'événement, l'interview qui a vocation à revenir une fois par mois, même s'il y a eu deux numéros au mois d'octobre.
03:03 Alors vous avez reçu Bruno Le Maire, Volodymyr Zelensky puis Gabriel Attal.
03:07 Le parti pris, c'est de ne recevoir que des membres du gouvernement ou de grandes figures internationales ?
03:12 - Pas des députés ou des présidents de partis ?
03:14 - Non, non, on ne va pas faire que des membres du gouvernement, sinon ce ne serait pas acceptable.
03:18 Ce n'est pas du tout l'idée, c'est l'agenda, c'est le calendrier de la rentrée qui était assez dense,
03:22 qui a conduit à cette programmation-là.
03:24 Non, bien sûr qu'il y aura des grandes figures de l'opposition, bien sûr qu'il y aura des représentants de la classe politique
03:29 qui seront en situation à un moment donné.
03:31 L'idée c'est de coller soit à l'événement qui est en train de se produire, ce qu'on fait avec le débat sur l'immigration,
03:36 ou alors de décrocher une grosse interview qui fait l'événement, comme avec Volodymyr Zelensky.
03:40 - J'imagine que vous êtes sur la piste de Benjamin Netanyahou par exemple ?
03:43 - Comme vous, non ?
03:44 - Comme tout le monde !
03:45 - C'est ça, comme France Info !
03:47 - Y a-t-il encore un intérêt, Caroline Roux, à programmer de longues émissions politiques, de longues interviews ?
03:54 Les vôtres durent 40 minutes je crois pour l'événement, l'interview.
03:58 - Non, c'est un peu plus court, c'est 30 minutes.
03:59 - C'est un peu plus court, mais c'est quand même assez long.
04:01 Est-ce qu'il y a un intérêt en dehors de cette période électorale ?
04:04 - C'est ce qu'on fait tous les mois sur France Info, enfin !
04:06 - Oui, c'est ça !
04:07 - Mais en prime time, est-ce que vraiment les Français, à votre avis, en dehors des périodes électorales, ont encore envie de ce format-là ?
04:13 - Heureusement que j'y crois, sinon je change de métier, franchement.
04:16 Mais évidemment, évidemment, et puis c'est notre rôle, on est quand même le service public, France Télévisions, France 2.
04:22 Si on dit "on va faire que les sujets qui marchent" ou "que des séries policières parce que ça fait du score",
04:28 on passera à côté de la mission d'information du service public.
04:31 - C'est-à-dire que l'audience vous en fichez ?
04:32 - On s'en fiche pas, ce serait une erreur de vous dire ça.
04:35 Évidemment qu'on fait de la télé pour être regardé.
04:37 Moi, j'ai envie de porter des débats politiques pour qu'ils soient regardés,
04:40 parce que je crois encore au collectif, je crois encore à la politique, je crois encore à l'engagement,
04:45 j'ai encore des convictions et j'aime ceux qui les portent, j'ai encore du respect pour eux.
04:48 Après, on a fait de très belles audiences.
04:50 Quand vous avez une rencontre entre des invités et une situation de tension, ça marche.
04:56 Et quand vous regardez le score d'Emmanuel Macron, quand vous regardez le score de Volodymyr Zelensky,
05:00 on pourrait se dire "oui, bon, il n'était plus en situation, la guerre en Ukraine".
05:03 Regardez le score qu'il a fait !
05:04 - C'est plus de 3 millions de téléspectateurs, il me semble.
05:06 - Exactement, c'est énorme !
05:07 Et Gabriel Attal, au soir de l'hommage à Dominique Bernard, a fait également un énorme score.
05:15 Donc, je n'ai pas renoncé, je vous assure !
05:17 - Et à coller derrière le JT, forcément, ça donne un bon score aussi.
05:20 - Bien sûr !
05:21 - C'est ce que fait aussi TF1.
05:23 Vous êtes également Caroline Roux, la présentatrice de C'est dans l'air sur France 5 depuis 2016.
05:27 Votre public plébiscite les sujets internationaux, c'est ce qui marche le mieux, vous nous l'avez dit lors de précédentes interviews.
05:33 Mais quand l'actualité est dominée, comme c'est le cas aujourd'hui,
05:37 il y a eu l'Ukraine, maintenant le Proche-Orient, justement, par l'étranger,
05:42 et que toutes les chaînes en parlent, y compris nous, évidemment, ici à France Info,
05:46 comment vous vous démarquez ?
05:48 - On est C'est dans l'air !
05:50 Ça veut dire que je pense que ça incarne aujourd'hui une marque de crédibilité, de sérieux.
05:54 C'est une tonalité, on a été, c'est vrai, beaucoup copiés.
05:57 Mais quand vous regardez les scores qu'on a pu faire ces derniers jours,
06:01 on est toujours largement au-dessus du million,
06:03 on a toujours des experts qui se battent pour venir nous voir.
06:06 - Qui se battent, c'est-à-dire qu'on vous appelle pour vous dire "j'aimerais venir sur le plateau de C'est dans l'air" ?
06:10 - Ah bah oui, bien sûr, on nous envoie des mails, je ne comprends pas, je ne suis pas invitée.
06:14 Donc non, c'est une recette qui continue de marcher.
06:17 Et alors c'est très intéressant ce qui est en train de se passer,
06:20 c'est qu'on découvre de nouveaux usages.
06:22 Alors pardon, on se met en concurrence avec la radio,
06:24 mais le podcast de C'est dans l'air est devenu un vrai phénomène,
06:27 puisqu'il y en a plus de 2 millions de téléchargements.
06:29 - On peut écouter l'émission.
06:31 - Voilà, exactement, c'est une façon de consommer C'est dans l'air,
06:34 parce que C'est dans l'air est une émission posée où on s'écoute et qui s'écoute aussi.
06:37 - Quand vous dites "on a été copiés", vous pensez un petit peu à LCI et à David Dujadas
06:42 qui cartonnent avec des sujets sur le transit ?
06:45 - Je pense à tout le monde, c'est l'idée de se faire d'abord le choix de l'expertise,
06:48 du calme, de l'écoute, plutôt que le format du débat et du face-à-face.
06:53 C'est l'idée d'aller sur des sujets qui n'étaient pas traités jusqu'à présent,
06:56 qui sont les sujets diplos.
06:59 On nous copie parce qu'on essaie de nous décrocher nos experts,
07:03 mais on se bat, c'est une bataille pour qu'il reste fidèle à C'est dans l'air.
07:06 - J'ai deux dernières questions, Caroline Roux.
07:08 La future matinale de TF1, ça vous aurait tenté ?
07:10 - Les matinales, c'est fini.
07:12 - Vous avez fait ça pendant combien de temps, les cas de vérité ?
07:14 - On sent la souffrance.
07:16 - Ça a duré combien de temps ?
07:17 - Je l'ai fait pendant plus de 10 ans, c'est bon, ça c'est fait.
07:19 - Et la présentation de C'est à vous, peut-être pour casser votre image un petit peu sérieuse ?
07:23 - Je suis sérieuse ?
07:25 - Non mais franchement...
07:26 - Pas dans la rue, mais à l'antenne ?
07:28 - Non mais là je suis très bien, dans ce que je fais, vous vous rendez compte,
07:30 les défis que j'ai là pour cette saison qui vient,
07:33 on a des enjeux internationaux dans lesquels je peux vraiment m'épanouir sur C'est dans l'air.
07:38 J'ai une interview exposée après le 20h dans l'événement L'Invité.
07:44 J'ai des grands barnum comme je vais faire ce soir,
07:46 qui permettent de croire encore en la politique,
07:48 en tout cas de le défendre sur le service public, franchement là je suis bien.
07:51 - Bon, C'est à vous, c'est pas pour la saison qui vient, visiblement elle n'a pas envie.
07:54 - Merci d'être venue.
07:56 - Ce serait très obligeant pour Anne-Elisabeth Lemoyne,
08:00 et j'adore cette émission, j'adore cette équipe, vous savez on est voisins,
08:03 on collabore avec eux puisqu'on partage les mêmes locaux,
08:06 et c'est une émission que je regarde quand j'ai fini C'est dans l'air.
08:08 - Merci beaucoup d'être venue Caroline Roux.
08:10 - L'événement donc c'est sur le thème de l'immigration,
08:12 c'est ce soir à 20h40 sur France 2, merci à toutes les deux.