• l’année dernière
Un petit bébé blond qui fait des bêtises inspiré de Madonna ?
Aujourd'hui, Grégory Cohen, le créateur de Bébé Lilly, vous raconte la naissance de la révolution des clips 3D pour enfants !
-------------------------------------------------

Retrouvez toutes les news cinéma et séries sur nos différentes plateformes, pages et réseaux sociaux PureBreak :

Abonnez-vous : https://tinyurl.com/PureBreak
Le site : https://www.purebreak.com/
Facebook : https://www.facebook.com/purebreak
Twitter : https://twitter.com/pure_break
Instagram : https://www.instagram.com/purebreak/
TikTok : https://www.tiktok.com/@purebreak
Snapchat : purebreakoff

© PureBreak - Tous Droits Réservés

#interview #gregorycohen #bebelilly

Category

😹
Amusant
Transcription
00:00 Je viens de réaliser que jamais je pourrais monter un deal avec Versace
00:03 après avoir dit un truc aussi horrible que ça.
00:05 Mais...
00:05 Je m'appelle Grégory Cohen, j'ai 1001 vies.
00:10 Et parmi ces vies, j'ai été à l'origine et à la création d'un petit personnage,
00:14 une petite blonde hyper mignonne avec des grands yeux bleus,
00:17 qui dansait et qui chantait, qui s'appelait Bébé Lily.
00:19 Alors tout commence en fait, je reviens des États-Unis
00:21 et puis je suis contacté par EMI, par un monsieur à grand ponte de la musique
00:25 qui s'appelle Frédéric Juarez.
00:26 Et Frédéric Juarez me dit,
00:27 "Est-ce que ça te brancherait de monter une boîte de prod
00:30 et de produire des clips et puis des petits programmes courts de pub
00:35 autour de mon label chez EMI ?"
00:37 Je lui dis "Ouais, avec plaisir, on essaye".
00:39 Moi, j'étais prêt à faire n'importe quelle aventure.
00:40 Et on crée une boîte de prod qui s'appelle Interactive Factory.
00:44 Et on fait un premier clip qui est hyper traditionnel
00:47 avec un chanteur qui s'appelait Murayed.
00:49 Le clip tourne, ça fonctionne super bien.
00:51 Et puis parallèlement à ça, on commence à essayer de voir
00:54 comment est-ce qu'on peut faire vivre cette boîte de prod.
00:56 Et on va travailler avec Coyote Productions, avec Christophe De Chavannes
00:59 pour l'habillage d'une émission qui s'appelle Moshi Moshi, c'est un pilote.
01:02 Et on lui crée un petit avatar genre Kung Fu de lui en animé.
01:07 Et on commence à travailler sur un côté hyper manga.
01:10 Le pilote ne se tourne pas, mais De Chavannes trouve ça super chouette
01:14 et nous fait travailler sur d'autres choses.
01:16 Moi, je suis super fier de ce pilote, je le montre un peu à tout le monde.
01:19 Et là, j'ai Frédéric Juarez qui vient et qui me dit,
01:21 "Est-ce que tu pourrais tourner un clip en 3D ?"
01:23 Bon, évidemment, on ne connaît rien à la 3D, mais l'idée, elle est chouette.
01:27 Donc, on se dit, "Ouais, on va faire un clip en 3D."
01:30 Donc, on appelle tous nos contacts, les gars de chez Penningen,
01:34 les gars qui sont en 3D, on essaie de monter le truc.
01:37 Mon assoc, Yannick, se met à feuilleter toutes les notices de fonctionnement
01:43 des logiciels de 3D à l'époque, qui étaient hyper compliquées.
01:46 Et moi, je commence à proposer un storyboard et à dessiner le concept
01:51 de ce que pourrait être le premier clip de Pinocchio,
01:54 qui s'appelle "T'es cap, t'es pas cap".
01:56 Et puis, on fait un espèce de clip assez cool, je trouve,
01:59 enfin, qui a bien fonctionné en tout cas,
02:01 et puis qui nous a permis d'en faire plein d'autres avec EMI sur Pinocchio.
02:04 Et à ce moment-là, on était à Saint-Ouen et on a en dessous de chez nous
02:07 un label de musique qui s'appelle Eben Music, avec les frères Benhamou qui sont dedans.
02:11 Et ils me disent, "On a vu ce que tu as fait avec Pinocchio,
02:13 on aimerait bien, nous aussi, créer quelque chose en 3D."
02:17 C'est l'époque d'Ilona, c'est l'époque de Crazy Frog, c'est l'époque de Pinocchio.
02:21 Donc, c'est le moment où tous les businessmen de la planète se disent,
02:25 "Waouh, il faut qu'on soit dans de la 3D, c'est le futur."
02:27 Ce qui doit vous faire marrer aujourd'hui,
02:28 parce que le futur, il est déjà dépassé, mais à l'époque, c'était notre futur.
02:32 Je dis, "OK."
02:33 Ils me font écouter une chanson qui s'appelle "Allô Papy"
02:36 et ils me disent, "Mais on n'a pas d'argent, ça va être compliqué,
02:38 on ne sait pas comment faire."
02:39 Donc, c'est toujours le truc où tu as la boîte de prod qui arrive
02:42 et qui te dit, "Il faut nous faire un super truc, mais on n'a pas d'argent."
02:45 Et toi, en tant que créat, tu dois te débrouiller à essayer de faire un super truc sans argent.
02:48 Du coup, moi, je réfléchis, j'entends "Allô Papy",
02:52 je me dis, "Il faut que je fasse des super références."
02:54 Et en fait, c'est un peu toujours ce que j'essaie de faire,
02:56 c'est d'essayer de choper des références pour que ce que tu vois,
03:00 tu aies l'impression de l'avoir déjà vu,
03:01 en tout cas que ça fasse partie de ton univers à ce moment-là.
03:05 Mais ma fille, elle jouait avec une poupée, c'était les bébés Corolles.
03:09 C'est une espèce de bébé qui avait des yeux immenses, qui s'illuminait,
03:13 enfin qui était grand, qui ne s'illuminait pas vraiment, mais qui était grand, qui s'ouvrait.
03:16 Et ça donnait une expression à ces poupées.
03:18 Et puis, au même moment, il y a Madonna, une vieille chanteuse,
03:22 qui fait un clip où c'est de l'aérobic,
03:25 et elle a une espèce de coiffure avec la mèche, avec la vague blonde comme ça.
03:30 Et en fait, je prends et je fais un mash-up du bébé Corolles et de Madonna
03:35 avec une tête de manga très ronde.
03:37 Ça devient "Bébé Lily", puisque dans la chanson, elle dit "C'est Lily, Lily qui ?"
03:42 Donc, on avait déjà le prénom et on a créé ce concept de bébé Lily,
03:46 d'une petite fille super espiègle, super mignonne.
03:49 Il lui fallait une bande.
03:50 On a créé un hippopotame violet qu'on a appelé "Gros Poteau".
03:54 Bunny Boon, parce qu'il y avait à l'époque les débuts d'un acteur qui était drôle,
03:58 qui s'appelait Danny Boon.
03:59 Bunny Boon et Gros Poteau, c'est les deux.
04:01 Et puis après, on avait le petit robot Intello.
04:05 On avait les Barbies et il y avait trois Barbies et c'était Donatella,
04:08 parce qu'à l'époque, il y avait Donatella Versace,
04:10 qui était absolument horrible, tellement elle se mettait de maquillage.
04:14 Et là, je viens de réaliser que jamais je pourrais monter un deal avec Versace
04:19 après avoir dit un truc aussi horrible que ça.
04:20 Mais honnêtement, regardez les photos.
04:22 La nana était maquillée, donc on a fait une espèce de poupée maquillée, genre foirée.
04:28 Ça, c'était Donatella.
04:29 Puis, on a créé ses sœurs avec elle.
04:31 Et puis, il fallait financer ce clip.
04:32 Du coup, on est allé voir un monsieur qui s'appelle Patrice Beguet.
04:35 Lui, il était chez Wanadu.
04:37 Wanadu, c'est l'ancien France Télécom.
04:39 Ça remonte.
04:40 Et on lui a dit, en fait, ça serait bien de faire du placement de produits.
04:43 Lily, elle appelle, elle téléphone avec un téléphone qui ressemble à un téléphone Wanadu,
04:48 mais qui n'est pas vraiment un téléphone Wanadu,
04:50 parce qu'en France, on n'a pas le droit réellement, complètement de faire du placement de produits.
04:54 Mais vu que ça fait 20 ans, il y a prescription et personne ne nous a chopé.
04:56 Mais en vrai, on a tout fait financer grâce à ça.
04:59 Je crois même qu'on a foutu un Minitel quelque part.
05:02 Bref, et c'était du coup, génial.
05:05 On a vendu ça en disant, c'est super transgénérationnel.
05:08 C'est une petite fille qui appelle son grand-père.
05:10 Là, Wanadu, France Télécom, c'est exactement ce qu'on veut.
05:14 Le lien familial entre la petite fille qui appelle le grand-père, génial.
05:18 Combien ? Tant.
05:19 Et du coup, ils nous ont financé notre projet, Bébé Lily, comme ça.
05:22 C'est en fait un peu comme un alignement de planètes, c'est-à-dire que ça arrive,
05:25 tu fais Pinocchio, puis d'un seul coup, ils le voient et ils te disent, tiens, tu ne veux pas nous faire un truc ?
05:28 On dit oui.
05:29 On prend, on mixe, tout fonctionne.
05:32 On monte l'équipe, on s'éclate.
05:33 Et derrière tout ça, il y a un génie qui continue à être dans le monde de la musique,
05:37 qui s'appelle Antoine Gouifian et qui monte un deal avec Warner.
05:42 Et c'est le début de YouTube.
05:43 Et lui place Bébé Lily sur YouTube, place Bébé Lily en contenu gratuit,
05:49 parce que les chaînes de télévision ont besoin d'avoir de l'image et du contenu,
05:52 donc il le met en contenu gratuit dans tout le groupe Lagardère, TeeJee, Gulli.
05:57 Et puis, ça prend.
05:58 Puis après, on fait des partenariats avec TF1.
06:01 Ça prend et le truc monte, monte, monte.
06:03 Là, j'ai regardé, on est à 540 millions de vues.
06:08 Le chiffre est juste complètement dingue.
06:10 540 millions de vues.
06:11 Un produit 100% français fait en France par nous, par une bande de potes.
06:17 Derrière ça, il y a forcément un type super bon qui s'appelle Akkad, qui fait les musiques.
06:21 Un autre qui s'appelle FB Cool.
06:23 Un autre qui s'appelle Lilo, Hervé Benhamou.
06:25 Enfin bref, toute une bande qui sont monstrueuses sur tout ce qui est contenu.
06:30 Et puis de notre côté, moi, je fais la réale, les storyboards, les dessins.
06:34 Et puis avec Yannick, on crée un espèce de studio
06:37 et on devient un peu les champions de ceux qui réussissent à faire des clips qui fonctionnent
06:42 en 3D, dans un temps record et avec des références qui marchent plutôt bien.
06:47 Donc, on a enquillé plein de clips.
06:50 Il y a même des trucs un peu drôles dans la jungle des animaux.
06:53 Il y a l'arche de Noé.
06:55 Et en fait, à ce moment-là, j'ai une fille qui s'appelle Zoé.
06:57 Et donc, tu as un éléphant qui va taper et puis le N de Noé va tomber.
07:01 Ça va faire l'arche de Zoé.
07:02 Dans la jungle des animaux, pareil.
07:04 Je dis à ma fille, comment est-ce que tu verrais un éléphant ?
07:07 Et donc, elle me dessine un éléphant compact comme ça,
07:11 ou une girafe avec un cou genre complètement démesuré, un tout petit corps.
07:15 Et en fait, je me suis inspiré de ses dessins pour les intégrer dans la jungle des animaux.
07:20 On a fait Dans l'espace.
07:21 Alors là, c'était aussi un film qu'on avait vu.
07:24 Je ne me rappelle plus trop du nom, mais c'était un petit robot à roulettes.
07:28 Et on a refait en fait la même esprit dans l'espace
07:32 avec une fusée qui était juste sublissime.
07:34 Et on a vraiment réussi à travailler avec un métier qu'on avait,
07:38 qui était l'habillage d'émissions de télé et avec la 3D.
07:41 Ce qui fait qu'on a réussi avec nos moyens,
07:44 qui n'étaient pas des supercalculateurs, qui n'étaient pas des thunes de ouf.
07:48 On a réussi avec nos moyens à faire un truc qui était,
07:51 je pense, plutôt pas mal et qui a plutôt bien marché.
07:54 Le ciel est la limite.
07:55 [Rires]
07:58 [Générique]

Recommandations