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La bande de 22H Max réagit à l'action en justice d'un couple de retraités pour faire annuler la vente d'un masque africain à 150 euros, revendu par son acquéreur plus de quatre millions d'euros.

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Transcription
00:00 C'est une affaire de masques africains.
00:02 - De masques gabonais.
00:03 - De masques gabonais qui vous interpellent.
00:05 Je plante le décor.
00:06 Masque vendu par un couple d'octogénaires
00:08 qui avait retrouvé ça dans un grenier.
00:10 Vendu à un brocanteur.
00:12 150 euros, c'était en 2021.
00:14 Le souci, c'est que ce masque-là du peuple fong
00:16 a ensuite été revendu.
00:17 4,2 millions d'euros aux enchères.
00:20 Et les octogénaires attaquent en justice
00:22 le procheur Ali en ce moment pour récupérer cet argent.
00:24 - Et, ta la la, il y a quand même un troisième acteur.
00:26 - L'État gabonais.
00:27 - L'État gabonais qui veut récupérer le masque.
00:30 Et moi, c'est presque ce qui m'intéresse le plus.
00:32 Parce que vous avez dit, effectivement,
00:34 que c'était des octogénaires qui ont trouvé ça dans leur grenier.
00:36 Mais, à la base, le masque avait été volé,
00:39 avait été spolié au début du XXe siècle
00:42 par des colons français.
00:45 Et il avait été ramené.
00:47 Et après, il s'était retrouvé, je ne sais pas comment,
00:49 dans l'attique de ces deux octogénaires.
00:53 - Parce que dans la famille, il y avait un gouverneur.
00:55 - Exactement. Et un gouverneur colonial au Gabon.
00:59 Et là, ce qui est intéressant, c'est que le Gabon
01:01 veut récupérer le bien.
01:03 Et moi, ça me pose des questions parce qu'on parle souvent
01:05 de la restitution des œuvres qui sont dans les musées français.
01:09 Mais là, on ne parle pas de musées.
01:11 On parle des œuvres qui sont sur le marché de l'art.
01:13 Et c'est ça qui est intéressant,
01:15 c'est que c'est tout aussi compliqué pour les États africains
01:19 qui ne sont pas assez riches, en fait,
01:22 pour acquérir, pour réacquérir, en fait, leurs œuvres.
01:25 Ils se retrouvent bloqués parce que, comment vous voulez
01:28 que s'ils doivent racheter tous les masques 4,2 millions d'euros,
01:30 ils ne vont pas aller très loin.
01:32 Or, cette œuvre, c'est important de le rappeler,
01:34 elle a été spoliée.
01:36 Il faut rappeler qu'il y a uniquement 0,8 %
01:40 des œuvres africaines qui sont aujourd'hui en Afrique.
01:44 La plupart, elles sont dans nos musées,
01:46 principalement européens, occidentaux et américains.
01:50 C'est d'autant plus fou, cette affaire,
01:52 que celui qui a acquis ce masque est mort.
01:56 Donc, ce serait une double spoliation.
02:00 Pourquoi il faudrait le repayer à des héritiers ?
02:02 C'est sidérant.
02:04 Il y a quelque chose qui ne colle pas dans cette histoire.
02:06 Christophe.
02:07 La France a engagé une politique de restitution,
02:09 en effet appuyée surtout sur les musées,
02:11 avec un protocole assez intelligent
02:13 parce que confié aux spécialistes, aux ethnologues, aux muséographes,
02:16 qui vérifient que dans les pays où on va les rendre,
02:18 les œuvres ne seront pas menacées
02:20 parce qu'il y a parfois des pays instables, avec des guerres.
02:22 Il y a aussi des trafics, des gens qui peuvent les voler
02:24 pour les faire repartir.
02:26 Toutes les civilisations ont connu cela.
02:28 L'Inde a été pillée, elle a fini par mettre le holà.
02:30 André Malraux n'était pas blanc bleu
02:32 dans l'exportation d'œuvres de ces spécialistes.
02:34 Le piège allait souvent vers l'Europe,
02:36 si je puis me permettre.
02:38 Après, ne tournons pas dans la repentance à cette occasion-là.
02:42 Il y a une manière intelligente de partager des mémoires.
02:45 Par exemple, nous avons des antiquités égyptiennes en Europe.
02:49 Je pense que c'est bien aussi que les petits Européens
02:52 puissent voir la merveille de la civilisation égyptienne
02:55 directement chez eux, ne pas tout rendre.
02:58 Les petits Égyptiens ont aussi le droit de le voir.
03:01 Ils en ont beaucoup.
03:03 Il faut les aider.
03:05 On en a quand même volé pas mal.
03:07 Entre nous et les british museums, on en a quand même volé pas mal.
03:09 Le musée du Caire, c'est phénoménal.
03:11 Après, il y a les frises du Parthénon.
03:13 Et là, ça se joue entre Européens.
03:15 Ici, les britanniques ne sont plus dans l'Union Européenne.
03:18 Pas de repentance, vous dit Christophe Bardot.
03:21 Pas de repentance.
03:23 Il ne faut pas culpabiliser.
03:25 Il faut réparer, mais il ne faut pas culpabiliser.
03:27 On culpabilise pas, mais il faut y aller.
03:29 Il faut aller à New York pour voir le cloître de la bille de Cluny
03:31 ou la dame à la licorne.
03:33 Ce que tu as dit, Christophe, était tout à fait juste.
03:35 C'est permettre aux petits Européens de voir les merveilles égyptiennes.
03:39 Dans la phrase, en soi, c'est d'un colonialisme
03:42 et d'un problématique, mais toujours dans la nuance.
03:45 C'est une histoire partagée et connue.
03:49 Une histoire partagée et connue uniquement par nous.
03:52 Qui peut aller aujourd'hui en Louvre, si ce n'est les petits...
03:55 Qui a traduit les hiéroglyphes ?
03:57 C'est Jean-Paul Lyon, c'est un Français.
03:58 Il nous a offert le B-list, d'ailleurs, pour ça.
04:00 Et la pierre de Rosette a permis ça.
04:02 Et on a fait le Louvre à nous d'admettre.
04:04 Il faut qu'on y aille.

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