La rédactrice en chef Radio Judaica, Lise Benkemoun sur l'aéroport pris d'assaut Daguestan : «On a peur pour nos familles et pour les gens qui voudraient venir nous voir».
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00:00 La guerre sera difficile, elle sera longue.
00:02 Dans le même temps, le sort des otages inquiète.
00:04 Bien sûr, ils sont 239.
00:07 C'est le dernier bilan officiel de l'armée israélienne.
00:10 On va revenir sur la situation sur place avec Lisbeth Kemoun,
00:14 rédactrice en chef à Radio Judaïka.
00:17 Bonjour, Lisbeth Kemoun.
00:18 Merci d'être avec nous ce matin.
00:20 Je le disais, on va revenir sur la conférence de presse de Benjamin Netanyahou.
00:24 La façon dont elle a été perçue en Israël.
00:26 Mais avant, l'actualité, on l'a vu, on en a parlé,
00:29 marqué ces dernières heures par cette prise d'assaut à l'aéroport d'Aguestan,
00:33 cette province de Russie à majorité musulmane.
00:36 Alors, des images absolument angoissantes, une véritable chasse aux Juifs.
00:40 Ce matin, quelles sont les réactions en Israël des autorités, des médias et de la population ?
00:47 Bonjour, Olivier. Bonjour à tous.
00:50 Alors, écoutez, on est assez inquiet, mais je le disais déjà sur cette antenne la semaine dernière,
00:55 on savait très bien qu'il y aurait une importation du conflit, des attentats en Europe.
01:01 On n'avait peut-être pas prévu cette violence populaire.
01:04 On a vu ces images, ces gens qui hurlent à la Wachbar, qui sont avec des drapeaux palestiniens,
01:09 qui cherchent à tuer des Juifs et des Israéliens, qui ne font qu'une seule chose,
01:13 en fait, c'est d'être passagers d'un avion entre la Russie et Israël.
01:17 Il faut que vous sachiez qu'on a quand même un million de citoyens d'origine russe en Israël.
01:22 Donc, il est évident que des avions entre la Russie et Israël, il y en a tous les jours.
01:27 Et c'est normal, c'est des touristes, j'ai envie de vous dire, ou des gens qui viennent voir leur famille.
01:31 Donc, ils n'ont absolument rien à voir là-dedans.
01:34 Écoutez, il y a un communiqué qui a été publié hier soir par le gouvernement israélien,
01:39 qui dit que le Conseil de sécurité, le gouvernement, tout le monde prend très au sérieux cette importation du conflit.
01:48 Et les Israéliens ont peur, bien sûr, ont peur, comme nous, par exemple, qui sommes d'origine française.
01:53 On a peur pour nos familles, pour les gens qui voudraient venir nous voir.
01:56 Vous savez déjà qu'il n'y a que El Al qui fait la liaison entre Paris et Tel Aviv, par exemple.
02:03 Mais si les avions aussi et les aéroports ne sont plus sécurisés, alors effectivement, on se sent extrêmement isolés.
02:10 Et les États-Unis qui ont condamné des manifestations antisémites.
02:14 Benyamin, je le disais à Benyamin Netanyahou, a donc donné une conférence de presse.
02:17 Ça a été samedi et fait assez rare, puisque cela faisait très longtemps qu'il n'avait pas donné de conférence de presse.
02:23 Il a notamment annoncé, il a prévenu que la guerre serait longue, serait difficile.
02:28 Il a annoncé cette deuxième étape dans les combats.
02:30 Comment sa prise de parole a-t-elle été reçue dans le pays ?
02:35 Alors d'abord, Olivier, il faut rappeler que dans cette conférence de presse de samedi soir, il n'était pas tout seul.
02:39 Il a pris la parole en premier.
02:41 Juste après, il y a eu le ministre de la Défense israélien Yoav Galant.
02:45 Et ensuite, il y a eu Benny Gantz, qui vous le savez, est un des chefs de l'opposition,
02:48 qui vient de rentrer dans le gouvernement d'urgence,
02:51 qui est aussi un ancien chef d'état-major de Tsaïl et un ancien ministre de la Défense.
02:55 Donc c'était très symbolique qu'ils aient parlé tous les trois au même moment.
03:00 Et c'était effectivement la première fois que depuis le début de la guerre,
03:03 Benyamin Netanyahou a répondu aux questions des journalistes.
03:06 Alors effectivement, c'est très angoissant pour la population israélienne
03:10 d'entendre de la part de ces trois personnes que la guerre va être longue et difficile.
03:15 Mais d'un autre côté, je vais vous dire que les Israéliens ne se faisaient pas d'illusion
03:20 sur ni la longueur de la guerre, ni sa difficulté.
03:23 On sait très bien que ça ne peut pas être facile d'aller déloger le ramas de ces tunnels souterrains.
03:28 Et on sait aussi que personne en Israël, et certainement pas les mamans des soldats,
03:34 ou leur tante, ou leur soeur, ou leur voisine,
03:37 n'ont envie de mettre excessivement en danger la vie de nos jeunes.
03:41 On sait que ce week-end, justement, il y a eu un officier qui est mort, 31 ans,
03:46 un autre qui a été blessé, pour tout vous dire, c'est un fils d'ami à moi que je connais,
03:50 qui est un jeune homme de 26 ans, qui est aussi originaire de France.
03:53 Donc on sait très bien qu'on s'avance vers une guérilla,
03:57 et qu'on va tenter de prendre les positions du ramas,
04:00 j'ai envie de dire, quartier par quartier, maison par maison.
04:03 Et donc oui, forcément, ça va être long, et plus on va s'avancer à l'intérieur de la bande de Gaza,
04:08 et plus ça va être lent et difficile.
04:11 Peut-être cette dernière question, il nous reste très peu de temps,
04:13 mais question importante, il y a cette angoisse, cette inquiétude autour des otages,
04:17 avec leurs familles, ces familles des otages, qui sont démunies, mais aussi en colère.
04:21 On les a vues descendre dans la rue ce week-end,
04:24 et les autorités ont réitéré que la libération des otages était un but prioritaire.
04:31 Oui, c'est la vérité, et tous les Israéliens ont ça en tête.
04:34 Et bien sûr, on comprend l'inquiétude des familles.
04:37 Je pense que là, elles étaient plus inquiètes qu'en colère.
04:39 Elles ont besoin d'avoir des informations, elles ont besoin qu'on les rassure,
04:43 qu'on leur dise qu'on ne va pas oublier le sort de leurs proches.
04:46 Et malheureusement, c'est vrai que la guerre étant tellement compliquée,
04:50 et tellement importante pour l'État d'Israël et pour tous les Juifs dans le monde,
04:53 et aussi pour l'Occident, face au terrorisme,
04:57 que malheureusement, cette question des otages,
04:59 de temps en temps, elle peut leur paraître à eux qui sont les familles des otages,
05:03 un peu au second plan, mais ça n'est pas vrai.
05:05 Toute Israël a en tête ces 239 otages et ce bilan qui ne cesse d'augmenter.
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