Thierry Gouvenou responsable sportif du Tour de France au micro de Cyclism'Actu. Voilà, le tracé du Tour de France 2024 a été présenté fin octobre au Palais des Congrès à Paris par le patron de la Grande Boucle, Christian Prudhomme. Derrière cette 111e édition, se trouve l'homme qui confectionne les parcours depuis de nombreuses années, Thierry Gouvenou. A l'occasion de cette présentation, le responsable sportif du Tour de France est revenu sur plusieurs points clé de ce tracé au micro de Cyclism'Actu.
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00:00 Oui, alors ça c'est un pari à...
00:03 On n'est pas sûr que ce soit gagnant.
00:04 Je pense que ce qui a été vécu en 89 par nos prédécesseurs,
00:08 c'était quelque part inimaginable,
00:11 d'avoir un scénario comme ça.
00:13 Est-ce qu'on aura la même chose ? Je n'en sais pas.
00:16 On n'est pas à l'abri d'avoir la même chose.
00:17 Il y a quelques temps qu'on est arrivé à la planche des belles filles
00:21 avec Pogacar et Roglic, on pensait que c'était plié.
00:25 Donc un Côte-la-Montre, ça a quand même ce pouvoir
00:28 de mettre du doute jusqu'au dernier moment.
00:30 Après, c'est sûr que si on arrive au dernier chrono
00:33 et que l'écart est de 5 minutes, bon là, ce sera plié.
00:35 Mais si l'écart reste entre 1,30 et 2 minutes,
00:39 tout peut être renversé sur un Côte-la-Montre,
00:42 qui est difficile.
00:43 On quitte Monaco, il faut monter à la Turbie.
00:46 Ça fait quand même 8 kilomètres de montée à 6%.
00:49 Après, pour atteindre le Col d'Est,
00:50 pareil, il y a un vrai mur à franchir.
00:53 Un cohort qui commence à faiblir, qui est en défaillance,
00:57 qui peut perdre beaucoup de temps sur ce genre de route.
01:00 Est-ce que la mode des punchers est passée sur le tour de France ?
01:04 Ou est-ce que vous, vous avez considéré qu'après quelques déceptions
01:07 quand même cette année...
01:08 - De punchers ? - Oui, il n'y a pas eu de gros punchers.
01:12 Les Bernard, les Alaphilippe, on ne les a pas vus cette année.
01:15 - Ah oui, oui, oui. - Sur un parcours qui était taillé pour eux.
01:17 Mais d'autres en ont profité.
01:20 Non mais après, je veux dire, Bologne, Saint-Lucas,
01:24 si Alaphilippe retrouve les jambes qu'il avait en 2019,
01:28 dans Saint-Lucas, il attaque, on ne le revoit plus.
01:31 Après, ceux qui aiment les classiques,
01:35 quand ils vont être sur les chemins blancs,
01:36 que le dernier chemin blanc est à 6 kilomètres de l'arrivée,
01:39 la sortie du dernier chemin blanc,
01:41 s'ils ont des envies de punch et d'attaque décisives,
01:46 il y a moyen d'aller chercher des étapes.
01:48 - Vous l'avez moins dessiné pour eux cette fois ?
01:52 - Oui, c'est peut-être aussi le terrain qui est un petit peu différent.
01:55 - Si tu parlais des chemins blancs,
01:56 c'est quoi les principales difficultés d'une étape avec autant de chemins blancs ?
02:00 - Alors, déjà, c'est de tracer le parcours.
02:03 C'est vrai que c'est une envie qu'on a depuis 2016.
02:06 Depuis 2016, on s'est dit, on va mettre ça en place.
02:09 On avait commencé à Paris-Nice.
02:11 Après, on avait vraiment l'intention en 2019
02:13 de le mettre sur l'étape qu'on a arrivée à éperner.
02:16 Et puis, on n'avait pas trouvé les chemins qui nous convenaient.
02:20 C'était trop dangereux dans les descentes.
02:23 Il y avait trop de gravier.
02:25 Et donc, on avait fini par annuler cette idée de chemin blanc à éperner.
02:30 Et puis, on avait transformé ça par des côtes dont on avait profité à La Philippe.
02:35 Mais on était toujours en recherche.
02:37 Et puis, Yannick Talabardon, qui passe régulièrement sur l'autoroute,
02:39 là dans l'Est pour aller en famille, voyait des chemins blancs à proximité.
02:43 Et il s'est décidé d'aller sur le terrain.
02:45 Et puis, il a dit, il y en a plusieurs.
02:47 Et on a commencé avec le Tour de France Femmes avec Zwift il y a deux ans
02:51 à mettre ces chemins blancs.
02:53 Et puis, dans le tracé de 2024,
02:56 il y a une longue période où on est en plaine, quelque part.
03:00 Dès qu'on va quitter les Alpes jusqu'à Saint-Amand-Moron,
03:03 on est dans la plaine et on a voulu couper ça avec ces chemins blancs.
03:07 Et donc, on a été sur le terrain de nombreuses fois.
03:10 On a revu nos plans.
03:11 Au début, ce n'était pas 3 à 3 qui était prévu.
03:14 Mais ça s'est transformé en 3 à 3
03:15 parce que c'est mieux pour trouver les meilleurs chemins.
03:18 Et on a été très attentifs à la qualité des chemins.