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Samuel Paty a été tué le 16 octobre 2020 par un terroriste tchétchène à la suite de la diffusion de caricatures du prophète Mahomet lors de l'un de ses cours. Retour dans Ligne Rouge ce vendredi sur un assassinat qui a marqué l'opinion publique, et "qui aurait dû être évité."

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Transcription
00:00 Ce samedi matin, Samuel Paty est seul chez lui.
00:05 Il vient de vivre une semaine éprouvante et se réjouit de passer du temps avec son fils de 5 ans qu'il doit retrouver dans la soirée.
00:14 Depuis son divorce, il s'en occupe le mercredi et le dimanche.
00:19 A 10h35, puis 12h06, deux e-mails arrivent sur sa messagerie professionnelle.
00:28 Ils sont aussi envoyés à tous les enseignants et à la principale.
00:31 J'écris ce message aujourd'hui car j'éprouve le besoin de dire que je ne soutiens pas notre collègue.
00:38 Je refuse de me rendre complice d'une situation dans laquelle je me trouve plongée malgré moi.
00:43 Non seulement notre collègue a desservi la cause de la liberté d'expression, il a donné des arguments à des islamistes et a travaillé contre la laïcité en lui donnant l'aspect de l'intolérance.
00:57 Mais il a aussi commis un acte de discrimination.
00:59 Mon éthique m'interdit de me rendre complice de ce genre de choses.
01:02 Moi, ce principe de lynchage public, je ne trouve pas ça acceptable.
01:09 Je me dis si j'avais subi la même chose, mais je ne sais pas dans quel état j'aurais été.
01:12 Et je ne sais pas comment Samuel a pu refaire une semaine de cours avec cette pression de 2-3 collègues qui n'étaient pas d'accord avec lui.
01:20 Quand un collègue est en danger, il n'y a pas de débat d'idées à faire sur le bien fondé de son cours, de sa manière de faire.
01:28 C'est complètement hors sujet.
01:30 C'est indécent.
01:32 Nous avons contacté l'un des enseignants qui a envoyé ce mail de désapprobation à Samuel Paty.
01:40 Lui aussi aborde tous les ans le thème de la liberté d'expression, mais dit être en désaccord avec la pédagogie de son collègue.
01:50 Voici les propos qu'il nous a tenus.
01:51 Je suis d'accord pour montrer les caricatures.
01:56 C'est juste que mettre des enfants dehors parce qu'ils sont comme ci ou comme ça, enfin les mettre plutôt leur proposer, mais c'est des enfants en fait.
02:02 Donc leur proposer gentiment, leur donner le choix, c'est déjà une erreur pour moi.
02:06 Et donc, moi, j'estime qu'il a commis une maladresse, mais rien de plus.
02:10 Il a commis une maladresse de bonne foi.
02:11 Ce n'était pas un provocateur ou je ne sais quoi.
02:14 C'était un type de bonne foi qui a juste fait une boulette à un moment.
02:17 Et d'ailleurs, il y a la moitié des preuves qui était du même côté que moi à l'époque.
02:20 Mais c'est à dire qu'est ce qu'il pensait?
02:22 Il pensait qu'il avait fait une boulette.
02:24 Et vous ne regrettez pas d'avoir envoyé ce mail?
02:26 Ah bah non, non, non, pas du tout.
02:28 Mais est ce que c'était vraiment le moment d'envoyer ce mail alors qu'il y avait beaucoup de tensions à ce moment là?
02:32 Non, mais ça, personne ne le savait.
02:34 En fait, pour tout vous dire, je n'ai pas compris avant même le crime, parce que comprendre que Samuel est menace, c'est une chose, mais comprendre à quel point c'en est une autre.
02:42 Et vous, vous avez pu lui parler?
02:44 Ah non, il était vraiment fâché contre moi.
02:47 C'était pas possible de lui parler.
02:48 Pour moi, c'est juste le symptôme de collègues qui ont peur et qui cherchent à se protéger, à se dédouaner, à se désolidariser.
02:59 En fait, ils disent nous, on ne fait pas comme cette personne.
03:02 On n'a rien à voir dans cette histoire.
03:04 Donc, si jamais quelqu'un attend devant le collège, surtout ne nous visez pas.

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