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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Thomas Isle reçoit chaque jour un invité.
Retrouvez "Le portrait sonore de l’invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-culture
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News
Transcription
00:00 - Europe 1 Culture Média - 9h - 11h
00:03 - Thomas Hill
00:04 - Merci beaucoup d'être avec nous pour la deuxième heure de Culture Média, les médias
00:08 c'est une affaire réglée, on va maintenant parler culture et plus particulièrement musique
00:13 ce matin.
00:14 Anissa, dites-moi, dites-moi, quelle est l'invité à côté de moi, je ne me souviens pas,
00:22 dites-moi ça, dites-moi ça.
00:24 - C'est Michel Jonas.
00:25 - Bien sûr, par cœur, je connais par cœur.
00:27 - C'est un festival.
00:30 - Depuis hier je suis en feu.
00:33 Bonjour Michel Jonas, merci d'être avec nous, c'est un honneur de vous recevoir ce matin
00:37 sur Europe 1 pour parler notamment de votre nouvel album « Chantez le blues », il y
00:41 aura pour vous un invité inattendu, ce sera vers 10h30 et puis on retrouvera nos deux
00:45 indispensables à commencer par la merveilleuse Isabelle Vittari qui nous emmène au théâtre
00:50 ce matin.
00:51 - Oui absolument, je vais aller voir les faits miroirs.
00:53 - Très bien et là non moins merveilleuse, Héloïse Gouin avec qui on parle série.
00:58 - Je vous parle d'une excellentissime, je n'ai pas assez d'adjectifs, série française
01:03 sur l'arnaque à la taxe carbone d'argent et de son de Xavier Janoli.
01:06 - Ah oui, il paraît que c'est complètement fou ça.
01:07 - C'est génial, formidable.
01:08 - Et enfin on jouera bien évidemment tout à l'heure au 3 ou rien, on teste vos connaissances
01:12 sur la culture et les médias.
01:13 - Et on vous offre un très beau cadeau, si vous aimez découvrir des spectacles comme
01:16 Isabelle Vittari qui sort beaucoup, et bien si vous voulez voir des artistes qui sortent
01:21 des sentiers battus, découvrir de nouveaux talents, nous vous offrons la box découverte
01:24 culturelle de Culture in the City.
01:26 C'est une jeune entreprise française numéro 1, découvrez cadeau culturel et dans cette
01:30 box il y a 450 spectacles, 300 salles à travers la France que vous pouvez découvrir dès
01:34 maintenant sur cultureinthecity.com.
01:36 - Mais pour gagner tout ça, il y a trois extraits à reconnaître, un duo de chanteurs
01:40 aujourd'hui, un titre de film et un générique télé.
01:44 Ecoutez bien les sons du jour.
01:45 - Je t'aime maman.
01:54 - Moi aussi.
01:55 - Et je t'aime papa.
01:56 - Oui oui moi aussi.
01:57 - Promis ?
01:58 - Promis.
01:59 - C'est facile, trois classiques, trois générations, vous voulez tenter votre chance, vous pensez
02:10 avoir reconnu le duo de chanteurs, le film et l'émission de télé que nous recherchons,
02:15 vous envoyez medias aux 739 21 2 x 75 centimes + coût du SMS et même si vous n'avez pas
02:21 les bonnes réponses, vous passerez à l'antenne avec Michel Jonas et rien que pour ça, on
02:25 envoie le SMS.
02:27 - 9h, 11h.
02:28 - Europain Culture Media.
02:29 - Chantez le blues, c'est le titre de votre dernier album, dernier opus d'une trilogie
02:50 consacrée à vos sources d'inspiration, Michel Jonas, après la chanson française et la
02:54 musique d'Igane, avec Chantez le blues, vous rendez hommage aux blues et au rock and roll,
03:00 c'était un souhait que vous aviez depuis longtemps ?
03:01 - Oui, mais si vous le permettez, je ne peux pas faire comme si de rien n'était.
03:07 Vous voyez, j'ai entendu des gens dire, les artistes ne se prononcent pas, ne disent rien
03:14 sur le conflit qu'il y a actuellement, moi je ne peux pas faire comme si de rien n'était
03:19 et j'ai besoin d'en parler, j'ai besoin d'exprimer ça.
03:21 - Je vous en prie.
03:22 - Je ne peux pas être très long, je ne suis pas quelqu'un qui peut frapper à la porte
03:25 des télévisions et des radios pour dire "oh, j'ai quelque chose à dire", mais là, vous
03:28 m'invitez, j'ai un micro devant moi, donc je ne peux pas ne pas exprimer ce que je ressens
03:33 par rapport à ce qui s'est passé.
03:35 - Dites-nous.
03:36 - Moi, je suis petit-fils de déporté, je suis neveu de déporté.
03:42 La seule satisfaction, source de satisfaction que j'ai aujourd'hui, c'est que ma mère
03:48 ne soit plus là pour voir ça.
03:50 J'avais déjà prononcé cette phrase-là d'ailleurs, je me rappelle maintenant, il y a eu quelques
03:56 mois où il y avait eu une vague d'antisémitisme en France, je ne sais pas si vous vous souvenez,
04:00 on avait trouvé des croix gammées sur les portraits de Simone Weil, une croix gammée
04:03 dans un magasin de bagels dans l'île Saint-Louis, des croix gammées dans un cimetière, sur
04:10 des tombes dans un cimetière juif.
04:12 Et là, ce qui s'est passé, c'est tellement une horreur, vous voyez, la création d'Israël,
04:18 je ne vais pas être long, mais la création d'Israël, 48, quelques mois après ma naissance,
04:24 qu'est-ce que c'était ça ? Quel est le mot qui peut symboliser ce que représentait
04:31 cette création de l'État d'Israël pour moi, pour avoir parlé avec des anciens déportés
04:36 survivants et des fils et filles de déportés ? C'est le mot "enfin".
04:41 Enfin, on a une terre, enfin, on va pouvoir vivre en paix, enfin, on va plus avoir peur,
04:48 on va plus avoir besoin de fuir, on va plus avoir besoin d'être...
04:51 Oui, de craindre et de fuir la mort, on va plus vouloir...
04:57 On va vivre en paix sur tout ça, on va plus vouloir nous tuer, on va être protégés.
05:02 Qu'est-ce qu'il est devenu, ce mot "enfin", bien sûr, depuis l'État d'Israël ?
05:06 C'est dommage qu'au départ, ça aurait été bien, la partition, comme l'avait décidée
05:10 l'ONU, voilà, un État palestinien, un État israélien, on vit en paix, en bons voisins.
05:14 Et depuis, évidemment, l'État d'Israël a toujours été en guerre.
05:18 Mais là, ce qui s'est passé, ça dépasse, c'est plus un conflit, c'est un pogrom, c'est-à-dire
05:25 ce qu'ils ont fait se ramasse, que certaines personnes en France n'osent même pas prononcer
05:30 le mot "terroriste" pour les désigner, et même, alors là tout le monde en a parlé,
05:34 mais quelle honte, une personne qui a osé dire que c'était un mouvement de résistance,
05:38 mais vraiment, stop, il y a des gens qui devraient arrêter de parler, franchement, parce que
05:42 c'est un manque de respect pour les victimes, c'est terrible, vous voyez, moi ça me déchire
05:49 cette chose-là, ça me déchire parce que, comment vous dire, moi je souffre, mais dans
05:54 mon corps, dans mon âme, dans mon cœur, dans mon esprit, de la douleur de l'innocence.
06:00 Je pleure autant pour un enfant palestinien qu'on tue, que pour un enfant israélien qu'on
06:06 tue, que pour un enfant de migrant qui se noie en Méditerranée.
06:10 Mais là, voyez, les palestiniens sont eux-mêmes des victimes de ce ramas, donc c'est terrible,
06:18 parce que quand est-ce que ça va finir ? Moi vous savez ce qui m'embête là-dedans, c'est
06:21 qu'il y a une victoire.
06:22 Qui gagne là-dedans dans cette histoire ? La haine.
06:26 La haine, elle est victorieuse.
06:29 Vous vous rendez compte avec quoi ils vont grandir, les mômes, les mômes palestiniens,
06:32 les mômes israéliens, avec quoi ils vont grandir dans leur corps, dans leur âme ? C'est
06:36 pas possible, il faut s'en sortir.
06:38 Moi je rêve, depuis ce 7 octobre, je prie pour qu'enfin puisse s'incarner sur cette
06:43 planète qui est si belle, la vraie, la vraie fraternité.
06:47 Parce que sinon, on ne va pas s'en sortir.
06:49 - Eh bien merci d'en avoir parlé ce matin sur Europe 1, Michel Jonas, c'est bien, et
06:54 on va quand même parler un peu de musique.
06:55 Dans un instant, on se retrouve dans deux minutes sur Europe 1, tout de suite.