• l’année dernière
Alors qu'Israël est encore meurtri par l'attaque du Hamas samedi dernier et continue de frapper sans relâche la bande de Gaza, le président de la République s'est adressé aux Français. Une allocution "convaincante sur le ton, un peu moins sur le fond", selon notre éditorialiste Matthieu Croissandeau.

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Transcription
00:00 dans ce contexte que le président de la République a donc pris la parole.
00:02 Hier, il avait rencontré les chefs de parti à la mi-journée.
00:05 Il y a eu une discussion d'une dizaine de minutes, notamment sur BFM TV.
00:09 Vous l'avez trouvé comment, Mathieu Poissandreau ?
00:11 - Il s'est démontré convaincant sur le ton, un peu moins sur le fond.
00:14 Convaincant sur le ton parce que sa parole était attendue
00:16 et qu'il a su trouver les mots justes
00:18 pour témoigner de notre solidarité au peuple israélien,
00:20 pour condamner l'attaque du Hamas, sa barbarie, sa cruauté,
00:26 et pour dénoncer le terrorisme pour lequel il ne peut jamais y avoir,
00:29 selon lui, de oui mais.
00:30 Ce message de dignité, de gravité solennel, à mon avis, a été entendu.
00:35 Il a trouvé les mots justes de soutien aux familles aussi,
00:36 des 13 Français assassinés et des 17 Français enlevés,
00:39 pour lesquels la France mettra tout en œuvre, a dit le président.
00:42 Il avait confié quelques heures plus tôt aux chefs de parti qu'il recevait à l'Élysée.
00:46 Message fort aussi à tous les Français qui s'inquiètent des répercussions,
00:50 à ces deux Français sur trois, selon le sondage Elabe dont on parlait hier,
00:53 qui estiment que le conflit représente un risque de tension en France.
00:57 « Ni suspicion, ni division entre nous ne doivent exister au sein de la nation »,
01:00 a dit le chef de l'État dans son message d'unité,
01:02 et qui ne veut laisser prospérer aucune parole, aucun acte antisémite, aucune stigmatisation.
01:06 La République sera impitoyable, a-t-il précisé,
01:08 à la destination de la communauté juive, bien sûr,
01:10 mais il refuse aussi tout amalgame avec nos compatriotes musulmans.
01:14 - Moi, sur le fond, alors ?
01:15 - La partie la moins convaincante, à mes yeux, concernait la situation là-bas,
01:18 j'ai envie de dire, les enjeux politiques,
01:20 car Emmanuel Macron est sur une ligne de crête.
01:23 Écoutez.
01:25 Nous avons assuré Israël et son peuple de notre solidarité sans faille,
01:30 et de notre soutien dans sa réponse légitime aux actes terroristes.
01:34 Israël a le droit de se défendre,
01:36 en éliminant les groupes terroristes, dont le Hamas, par des actions ciblées,
01:41 mais en préservant les populations civiles,
01:44 car c'est là le devoir des démocraties.
01:46 Nous savons que la seule réponse au terrorisme,
01:49 la seule possible, est toujours une réponse forte et juste,
01:54 forte parce que juste.
01:56 - Alors, réponse légitime aux attaques, droit de se défendre,
02:00 mais par des actions ciblées, en préservant les populations civiles,
02:03 c'est un message de bon sens,
02:05 mais c'est un en même temps, j'ai envie de dire,
02:07 dont le président de la République ne maîtrise pas les tenants et aboutissants.
02:09 D'abord, parce que c'est évidemment très compliqué
02:11 d'intervenir militairement de façon ciblée,
02:13 dans une zone aussi dense que Gaza, Patrick en parlait tout à l'heure.
02:16 Ensuite, parce que les faits, les images auxquelles on assiste depuis une semaine,
02:19 donnent tort au président de la République,
02:21 quand on voit les frappes israéliennes,
02:22 qui ont déjà fait plus d'un millier de victimes,
02:23 qui n'ont pas épargné les habitations,
02:25 qui ont engendré un mouvement massif de déplacement de population.
02:28 Et puis parce que par le passé,
02:30 Israël n'a pas toujours fait grand cas des simples mises en garde.
02:32 Enfin, parce que le président qui s'en est tenu
02:34 a rappelé la position diplomatique française,
02:36 deux États n'a pas trouvé les mots pour évoquer l'enjeu humanitaire.
02:39 Pas un mot de condamnation du siège complet de Gaza,
02:41 pourtant contraire aux droits internationales, comme l'a rappelé l'ONU.
02:44 Pas un mot du corridor réclamé par la même ONU,
02:46 par l'OMS, par l'Union Européenne et même par les ONG.
02:49 Alors, on sait que l'Égypte ne veut pas entendre parler,
02:51 mais tout de même, la France qui s'est longtemps prévalue
02:53 de porter une voix forte sur la scène internationale,
02:54 qui fut le premier pays au monde à avoir un secrétariat d'État à l'action humanitaire,
02:59 qui fut le fer de lance du droit d'ingérence,
03:01 elle ne peut pas comme ça passer sous silence le sort des 2,3 millions de Gazaouis.
03:05 Merci Mathieu. Que le tuerez-vous Lorraine ?

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