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Michel BOREL

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00:00 Il est 8h moins 10, comment mieux intégrer les personnes en situation de handicap ? C'est
00:07 la question que nous posons ce matin sur France Bleu Orléans Camille. On vous invite à réagir
00:11 de l'autre côté de la télé et de la radio. Vous êtes nos témoins de l'actu au 02 38
00:15 53 25 25. Et pour parler de ce sujet important Camille, on reçoit le président de l'Adapey
00:20 45. Bonjour Michel Borrel. Bonjour Camille. L'Adapey 45, association on le rappelle qui
00:26 gère des structures d'accompagnement pour les personnes en situation de handicap. Vous
00:29 venez cette semaine comme chaque année en octobre d'ailleurs l'opération brioche.
00:34 Est-ce que vous pouvez nous rappeler en quoi ça consiste ? C'est la huitième édition
00:38 pour nous puisqu'on a commencé, ça fait neuf ans, mais il y a eu une année blanche
00:43 avec la crise sanitaire. L'objectif de la vente des brioches, en fait on recherche deux
00:48 objectifs. Le premier de parler de la déficience intellectuelle des personnes qui ont des troubles
00:56 du neurodéveloppement. C'est un handicap qui n'est pas forcément visuel et c'est important
01:01 en fait d'en échanger avec le public. Et le deuxième objectif bien sûr c'est de récolter
01:09 de l'argent pour améliorer le quotidien des personnes dans les différents sites où on
01:14 les accompagne. Concernant ce deuxième objectif, à quoi peut servir cet argent par exemple,
01:19 quel projet peut-il financer ? Si je prends les derniers projets, on avait acheté des
01:24 tricycles pour des personnes polyhandicapées, pour des enfants dans les IME. Là cette année
01:32 on doit rénover une pergola, on a acheté des home cinéma, voilà on a différentes
01:39 choses comme ça. En fait on sollicite directement les personnes dans les établissements pour
01:45 savoir qu'est-ce qu'ils auraient besoin. Je me souviens on avait acheté des tablettes
01:50 parce qu'ils avaient demandé des tablettes, une télévision.
01:52 C'est pour agrémenter toutes ces structures développées.
01:55 C'est pour agrémenter, c'est ça.
01:57 Vous disiez aussi que votre premier objectif c'était de parler des handicaps avec tout
02:02 le monde, les particuliers qui vous achètent ces brioches mais pas seulement.
02:05 Non, non, il faut aujourd'hui si on veut réussir en fait une transition inclusive,
02:11 il y a plusieurs leviers. Et un levier principal c'est de faire évoluer la société qui est
02:16 très en retard par rapport à la prise de conscience du handicap. Surtout les handicaps
02:23 je dirais qui ne se voient pas, de type troubles du speck autistique, déficience intellectuelle.
02:29 C'est sûr que les personnes handicap moteur on le voit, on en a beaucoup parlé avec l'accessibilité
02:34 mais le handicap invisible, même le handicap de la santé mentale c'est un handicap qu'on
02:40 ne voit pas. Et les personnes ont besoin de, il faut communiquer vis-à-vis du public pour
02:45 savoir comment appréhender ces personnes. Sur différents publics aussi par exemple,
02:49 aller en entreprise, c'est important d'en parler dans les milieux professionnels. On
02:53 fait des sensibilisations dans des entreprises où on vend des brioches, ils nous disent
02:57 « oh Bakin on aimerait bien que vous veniez sensibiliser ». On le fait dans des écoles,
03:01 on le fait pour du personnel périscolaire parce qu'ils se retrouvent le midi avec des
03:06 personnes en situation de handicap mais ils n'ont jamais eu de formation pour savoir
03:11 comment les appréhender, comment les accompagner. Comment mieux intégrer les personnes en situation
03:16 de handicap à l'occasion du lancement de l'opération des brioches ? On vous pose
03:20 la question, vous êtes nos témoins de l'actu, venez réagir dès maintenant, nous vous attendons
03:23 en direct à l'antenne 0238 53 25 25 pour nous rejoindre tout de suite.
03:28 Michel Borel, quel est le regard en France en 2023 sur le handicap ? Vous parliez de
03:34 retard tout à l'heure. Oui, il y a du retard, il y a eu énormément de choses de faites
03:40 depuis les lois 2015 mais il y a du retard. Si je prends la scolarisation par exemple,
03:46 on voit qu'il y a des avancées puisque dans le Loiret en 2006 il y avait 1200 enfants
03:51 handicapés, aujourd'hui il y en a 3800. Mais il y a des manques énormément, il y a énormément
03:55 d'enfants. Je crois dans un dernier analyse qu'on avait fait avec l'Uni-API, on a 28%
04:03 des enfants qui ont moins de 6 heures de scolarisation. Parce que la scolarité n'est pas adaptée.
04:08 Ils rentrent dans des compteurs, on dit les enfants handicapés sont scolarisés mais
04:12 ils ont 6 heures dans la semaine. Il y en a 23% qui ont 0 heure. Donc ça veut dire que
04:17 les familles, c'est le parcours du combattant, un des deux est obligé d'arrêter pour s'occuper
04:23 de son enfant parce qu'il ne trouve pas de place non plus dans les structures médico-sociales
04:28 où il y a des listes d'attente qui peuvent attendre 3-4 ans.
04:30 Et ça c'est un manque de moyens ? C'est des manques de moyens qui sont développés
04:34 et le manque de création, de solutions et tout. En fait on se retrouve dans des situations
04:43 comme si votre enfant vous allez à l'école et on vous dit "ah bah non il ne pourra pas
04:47 rentrer en CM2, vous allez attendre 3 ans". Je pense que ça bougerait beaucoup plus dans
04:52 les parents d'élèves mais dans le handicap en fait il y a une grosse souffrance au niveau
04:58 des parents, des aidants. C'est très compliqué et c'est un réel parcours du combattant.
05:02 Qu'est-ce qui manque en priorité des structures ou du personnel ou les deux ?
05:06 Il y a les deux. Alors il y a une pénurie de personnel, ça c'est lié à la crise actuelle
05:13 sur tout le personnel médico-social dans le sens où c'est pas du tout attractif puisqu'il
05:21 y a eu des revalorisations qui ont été faites suite au Ségur de la Sentier en 2021 au niveau
05:28 du secteur sanitaire mais le secteur médico-social avait été oublié. Un rattrapage a été
05:35 fait un an et demi après pour une certaine catégorie de personnes mais il nous reste
05:39 les oubliés du Ségur. La cerise sur le gâteau c'est la 3 semaines où il y a eu une revalorisation
05:46 des surveillants de nuit dans le sanitaire. Donc qu'est-ce qu'on constate si je prends
05:51 chez nous à l'ADAPI, il y a deux surveillants de nuit qui sont partis parce qu'ils vont
05:54 aller dans le sanitaire et ils vont gagner 400 euros de plus. Donc le circuit est très
06:02 ouvert puisqu'il y a tout le monde recherche dans le médico-social, une personne qui quitte
06:06 une association est tout de suite embauchée par une autre.
06:09 De nombreux secteurs souffrent actuellement de cette situation. En France l'an prochain
06:14 a eu un événement qui est planétaire, les Jeux Olympiques et Paralympiques, est-ce que
06:18 c'est un rendez-vous à ne pas manquer justement pour parler du handicap ?
06:22 C'est un moment énorme pour parler du handicap, on va s'en emparer au niveau national et tout.
06:30 On a déjà même au niveau des collectivités beaucoup de personnes en situation de handicap
06:38 qui font du sport. On essaye de plus en plus non pas de faire le sport dans nos unités
06:43 et tout ça mais d'aller faire le sport avec les autres. Et c'est comme ça qu'on fera
06:47 évoluer la société, c'est-à-dire qu'on ne va pas aller faire de la pétanque ou du
06:52 foot rien qu'avec des personnes handicapées, il faut ouvrir et aller avec les autres dans
06:56 les autres secteurs. Pourquoi quand on va à la piscine on réserve une piscine pour
07:00 les handicapés ? Ça n'a pas de sens.
07:02 Mais vous avez quand même un regret je crois sur ces Jeux Olympiques et Paralympiques.
07:07 Le gros regret en fait c'est qu'ils distribuent je crois que c'est 15 000 billets pour les
07:12 associations mais on remarque qu'il y a 14 000 billets qui vont aller que pour les Jeux
07:20 Paralympiques alors qu'on veut une société solidaire inclusive, la moindre des choses
07:23 ce serait de distribuer des billets aussi pour les Jeux Olympiques. Et ça c'est vraiment
07:28 regrettable et je pense qu'il y a vraiment à louper là.
07:31 Vous avez peut-être entendu ce matin nos reportages sur le Connectobus, ce nouveau
07:36 bus itinérant qui va dans toutes les communes du Loiret pour apporter des outils numériques
07:40 adaptés. Ça fait partie des solutions à développer ?
07:43 C'est nécessaire puisque j'ai entendu le reportage ce matin, je trouve que c'est une
07:49 très très bonne initiative parce que face aujourd'hui toutes les démarches se font
07:55 sur internet et les personnes déficientes intellectuelles ne maîtrisent pas toujours
08:00 forcément les différents portails que ce soit à la caisse d'assurance familiale,
08:08 que ce soit à la MDP, à la maison départementale, ou France Connect pour les impôts. Ça devient
08:16 maintenant qu'il faut passer par ça mais il y a besoin d'accompagner ces personnes.
08:21 Donc nous on les accompagne lorsque l'on peut mais je trouve que c'est une très très
08:25 belle initiative et je pense que ça me donne plein d'idées.
08:29 Merci beaucoup Michel Borrel pour votre intervention ce matin, la vente de ces brioches il y en
08:33 a par exemple. Ce matin au marché de Pithiviers me semble-t-il a celui de Gien également.
08:39 Bref, il y a plein de rendez-vous comme ça que vous pouvez retrouver sur le site internet.
08:42 On les achète pour la bonne cause. Merci beaucoup à vous deux.
08:46 On en a amené une. En plus ?
08:48 En plus, d'accord. On va vous donner, quand même on va participer.
08:50 Oui, quand même.
08:51 Ce n'est pas le but de nous les offrir mais c'est adorable.
08:53 C'est très gentil, merci beaucoup.
08:55 Je les connais bien les brioches comme ma maman a travaillé dans un atelier d'aide au travail
08:59 pour l'ADAPEI chez moi dans l'Oise. Donc ça m'a rappelé des souvenirs de vous recevoir
09:03 ce matin. Merci beaucoup. Bon début de journée avec vous.

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