Mardi 10 octobre 2023, SMART PATRIMOINE reçoit Patrick Chotard (Président, Lynceus Partners) , Maxime Lartigou (Cofondateur, Novalia Patrimoine) , Bastien Baron (Conseil en gestion de patrimoine et Fondateur, Justae Gestion Privée) et Benjamin Magny (Associé et directeur du développement, La Financière d’Orion)
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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine.
00:10 Smart Patrimoine, l'émission qui vous accompagne dans la gestion de vos finances personnelles
00:14 mais l'émission qui décrypte également avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine.
00:19 Une émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur Bsmart, sur bsmart.fr, sur les réseaux sociaux de Bsmart
00:24 et bien sûr vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes les plateformes de podcast.
00:28 Et au sommaire de cette édition, nous commencerons tout d'abord avec l'écho des cryptos,
00:32 le rendez-vous dédié aux cryptomonnaies, aux cryptoactifs de Smart Patrimoine.
00:35 Et en l'occurrence, nous nous poserons la question ensemble de savoir quel portefeuille crypto créer pour un investisseur,
00:42 un nouvel investisseur qui déciderait de s'intéresser aux cryptomonnaies, aux cryptoactifs aujourd'hui.
00:47 Une question que nous poserons à Maxime Lartigu, directeur associé de Novalia Patrimoine.
00:51 Ce sera la première partie de l'émission.
00:53 Nous enchaînerons ensuite avec un enjeu patrimoine où nous regarderons la stratégie à mettre en place
01:00 lorsqu'il s'agit d'investir sur les marchés financiers au travers de produits structurés.
01:05 Quelle stratégie vis-à-vis des produits structurés d'ici la fin de l'année ?
01:08 C'est la question que nous poserons à Patrick Chotard, fondateur et CEO de l'Inceus Partner,
01:12 mais aussi à Benjamin Mani, associé et directeur du développement de la financière d'Orion.
01:16 Et puis enfin, nous finirons cette émission avec l'œil du CGP, bien sûr, où nous recevrons Bastien Baron,
01:20 conseiller en gestion de patrimoine et fondateur de Justaé, gestion privée.
01:24 Nous reviendrons avec lui sur l'essor du private equity, donc dans un cas d'investissement ou de placement de son épargne,
01:31 mais surtout sur les risques à éviter. Ce sera la troisième partie de l'émission.
01:34 On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:36 Et c'est parti pour l'Éco des cryptos, le rendez-vous dédié aux cryptomonnaies, aux cryptoactifs de Smart Patrimoine.
01:45 Et en l'occurrence, aujourd'hui, nous allons tenter de comprendre ensemble quelles démarches aborder lorsqu'on est un nouvel investisseur
01:52 en matière de cryptomonnaies ou cryptoactifs. Quelles sont les questions que l'on doit se poser ?
01:57 Sont-elles les mêmes que celles que l'on se serait posées il y a un an ?
02:01 C'est autant de questions que nous allons traiter aujourd'hui avec Maxime Lartigu. Bonjour, Maxime Lartigu.
02:05 Bonjour, Nicolas.
02:06 Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine. Vous êtes directeur associé chez Novalia Patrimoine.
02:10 Alors c'est vrai qu'on en parlait un peu avant l'émission, avant la démarche de tout nouvel investisseur,
02:15 qui n'était peut-être pas forcément la démarche conseillée par les conseils en investissement financier,
02:19 mais c'était globalement d'essayer de trouver la prochaine pépite qui allait peut-être permettre de faire fortune
02:26 ou en tout cas de justifier un investissement très risqué en cryptomonnaies.
02:30 On a vu un certain nombre de scandales ou en tout cas de chutes de cours de bitcoin, mais d'autres cryptomonnaies également.
02:37 Aujourd'hui, on imagine que la démarche quand on veut aller vers les cryptomonnaies a un petit peu changé en matière,
02:44 en tant qu'épargnant et puis peut-être aussi en tant que conseil en investissement financier,
02:48 qui déjà à l'époque appelait à la prudence tout en regardant la classe d'actifs de manière à,
02:52 en disant, en gardant la tête froide. Qu'est-ce qui a changé aujourd'hui et comment on construit un portefeuille aujourd'hui, Maxime Lartigu ?
02:57 Déjà, la première des choses, comme vous l'avez dit, c'est l'éducation. C'est extrêmement important.
03:00 On n'investit pas dans une classe d'actifs qu'on ne comprend pas. On n'investit pas dans une classe d'actifs qu'on ne connaît pas,
03:05 qu'on ne maîtrise pas. Donc, il faut se familiariser évidemment avec les cryptomonnaies, mais également avec le sous-jacent technologique,
03:11 qui est la blockchain. Donc, pour se faire, il y a différentes choses pour se familiariser. Il y a des livres, des conférences.
03:17 Il y a de très bonnes conférences qui existent également. Il y a aussi Internet.
03:20 Bien sûr. Alors, on trouve de tout sur Internet.
03:23 Il y a du très bon et du très mauvais, mais également, on peut appeler à votre conseil, votre conseil financier,
03:28 votre conseil en gestion de patrimoine aussi. On est là pour ça. On est là pour vous accompagner dans cette démarche
03:33 de construction de portes à feuilles, justement. Bien sûr. Mais alors, justement, est-ce que vous constatez avant d'avoir, entre guillemets,
03:39 votre avis ou votre conseil à vous, est-ce que vous constatez un changement de démarche, par exemple, sur des investisseurs ou des épargnants
03:45 qui s'intéresseraient aujourd'hui aux cryptomonnaies et qui auraient une manière d'aborder le sujet différente que ceux que vous aviez pu croiser
03:52 il y a un ou deux ans ? C'est sûr. C'est clair que là, on est moins dans une démarche de trading. Et d'ailleurs, c'est tant mieux.
03:56 Oui. Dans mon sens, on est plus dans une démarche d'investissement à long terme. C'est ce qu'est les cryptomonnaies.
04:01 C'est l'investissement à long terme. Après, pour la construction d'un portefeuille, également, il y a plusieurs volets, à mon sens.
04:08 D'abord, sur quelles cryptomonnaies on investit. Bien sûr. C'est une question essentielle. Et le deuxième volet, c'est qu'elle va être la stratégie
04:13 de cet investissement-là. Donc pour le premier volet, il existe des milliers de cryptomonnaies. Il y en a à peu près 9000, je crois,
04:20 référencées sur les différentes plateformes. Donc c'est énorme. Il y en a deux qui se démarquent particulièrement. La première, c'est évidemment le Bitcoin.
04:27 Tout le monde connaît. C'est la première des cryptomonnaies. C'est la première blockchain également. Et la deuxième, c'est l'Ethereum.
04:33 L'Ethereum, c'est quand même une technologie, la blockchain, qui est basée sur pratiquement 20% des cryptomonnaies. Donc c'est énorme.
04:40 Et petit rappel peut-être en chiffres également, le Bitcoin, c'est 550 milliards d'euros de capitalisation. D'accord.
04:48 C'est à peu près, pour se rendre compte, un tiers de la capitalisation d'Alphabet, de Google. Donc c'est gros, mais à la fois, c'est aussi petit.
04:55 Et ça représente, le Bitcoin lui seul, 50% de la capitalisation totale des cryptomonnaies.
05:01 Et donc quand on se pose la question de savoir sur quelles cryptomonnaies ou cryptoactifs aller, on se rend compte que finalement, malgré le fait qu'il y ait
05:08 environ 9000 cryptomonnaies ou cryptoactifs qui existent, il n'y en a quand même que deux qui sortent du lot. Le reste, c'est quoi ? C'est vraiment la conviction
05:15 d'experts technologiques sur un sujet ou au contraire de la spéculation ? Comment est-ce qu'on regarde le bagné au global ?
05:23 Alors il y a un peu de tout. Effectivement, Bitcoin, Ethereum, ça représente 70% du marché. Le reste, c'est 30%. Il y a des petits projets, il y a des blockchains
05:31 des fois un peu plus conséquentes. Mais si on s'adresse à des néophytes, à des novices, en tout cas au sein du cabinet, on conseille d'investir majoritairement
05:38 sur du Bitcoin et sur de l'Ethereum. C'est les deux réputés les plus sûrs. C'est déjà une classe d'actifs qui est extrêmement volatile. Effectivement, il y a des
05:46 crypto-monnaies aussi qui disparaissent. Ça arrive tous les jours. On l'a vu récemment, mais sur les 9000, vous doutez bien que dans un an, je ne sais pas combien vont rester,
05:54 mais à mon avis, il va y avoir de la perte dessus. Est-ce qu'on a des questionnements, en tout cas c'est un questionnement qu'on peut avoir d'ailleurs dans l'émission,
06:01 sur le timing ? C'est-à-dire qu'on a vu beaucoup de convaincus des crypto-monnaies avoir ce discours effectivement de conviction, le Bitcoin va continuer à monter
06:12 puisque la technologie va se répandre ou autre. Puis on avait vu des scandales, alors des scandales effectivement qui sont des affaires de fraude, qui ont eu un impact
06:19 sur le cours du Bitcoin. Peut-être un peu plus de prudence aujourd'hui. Est-ce qu'il faut rester prudent dans un contexte où même maintenant le cadre réglementaire
06:28 est encore en train d'évoluer et plutôt dans le mauvais sens pour un certain nombre d'acteurs en crypto ou au contraire, est-ce qu'il faut se dire que c'est source
06:35 d'opportunité à un moment de marché comme celui-là ? Alors déjà, évidemment les performances passées ne préjugent pas des performances en réalité. Bien sûr, c'est évident.
06:43 Mais ça n'empêche pas quand même de regarder ce que s'est passé depuis 2012 à peu près, vraiment l'essor des crypto-monnaies jusqu'à maintenant pour essayer de prédire
06:54 un futur. Bien sûr, qui reste hypothétique, mais en tout cas une conviction plutôt. Exactement, dans un cadre réglementaire maintenant beaucoup plus conséquent.
07:01 Mais ce qu'on remarque c'est qu'il y a des périodes d'accélération haussière du Bitcoin. Ça a toujours existé. Ce qu'on appelle les fameux "bullruns" en anglais
07:09 et des phases de respiration, des phases de baisse parfois violentes aussi qu'on appelle les "beer markets" en référence à l'ours en anglais ou les "hivers crypto".
07:17 On est en ce moment dans un hiver crypto. Évidemment dans une stratégie long terme, on est toujours sur le long terme, sur une stratégie long terme, il faudrait, vous avez un capital,
07:27 vous le fractionnez. Vous rentrez en plusieurs fois sur les marchés, on peut même pousser à faire du DCA, la fameuse méthode que vous connaissez sur d'autres classes d'actifs.
07:35 La même somme à intervalles réguliers, quel que soit le cours finalement ou l'évolution du cours, comme ça on est sûr de profiter de lisser effectivement son investissement.
07:45 Exactement, et ça, ça peut être intéressant pour une optique toujours long terme. Après, il faut mêler ça aussi avec une allocation globale. Évidemment, on ne met pas tous ses oeufs dans le même panier.
07:55 Surtout quand on parle de crypto-monnaie qui est un actif extrêmement risqué, extrêmement volatile. On le répète, quand on a notre pyramide du patrimoine, vous la connaissez je pense maintenant,
08:05 c'est un actif qu'on met tout en haut de la pyramide. Après le reste du coup. Après le reste, mais pas forcément. Alors on n'est plus forcément dans un placement exotique.
08:12 Mais on le met vraiment tout en haut dans la catégorie d'actif volatile et risqué. Mais quand même, c'est intéressant parce que souvent, cette classe d'actifs est décorrélée des autres classes traditionnelles
08:22 comme les immobiliers, les actions, les obligations par exemple. Et ça peut apporter un surplus de performance.
08:27 Cette décorrélation, on la constate réellement ? Parce qu'effectivement, on voyait certains analystes nous dire "regardez le cours du Nasdaq, regardez le cours du Bitcoin".
08:33 Quand même, de temps en temps, on constate que ça réagit au même phénomène. On constate la décorrélation réellement ?
08:38 Alors, historiquement, oui. Depuis 3-4 ans, il y a une petite corrélation avec le Nasdaq. Et c'est très intéressant ce que vous dites justement, parce qu'il faut faire attention à la pondération dans l'allocation globale.
08:49 Il ne faut pas surpondérer le Nasdaq comme certains ont l'habitude de le faire aussi parce que c'est une classe d'actifs qui marche très bien sur une longue période mais extrêmement volatile, avec de la crypto-monnaie.
08:58 Au sein du cabinet Novaya Patrimoine, on estime qu'il faut mettre entre 1 et 5% à peu près de son allocation globale, en tout cas sur des crypto-monnaies.
09:07 Vous l'avez compris, majoritairement Bitcoin et Ethereum. Mais on peut monter à 10% si vraiment vous avez une appétence particulière sur le sujet et surtout des connaissances et une éducation sur le sujet.
09:17 Un mot rapide des NFT qui ont défrayé la chronique pendant une année entière, je pense, en lien notamment aussi avec l'émergence d'un metaverse dont on parle beaucoup moins aujourd'hui.
09:27 Est-ce que ça, c'est des questionnements qui existent toujours chez des nouveaux investisseurs qui voudraient s'exposer aux crypto-monnaies, aux crypto-actifs ?
09:34 Alors, chez des nouveaux investisseurs, oui. Chez des clients aussi, forcément. Quand des actifs ont tendance à monter de façon très spectaculaire, on a envie de mettre une petite pièce dedans. C'est évident.
09:42 Les NFT, pour le rappel, ce sont des jetons non-fongibles, donc des actifs uniques, extrêmement volatiles. C'est sûr que pour un néophyte, il ne faut pas du tout regarder cette liste d'actifs.
09:53 D'accord, c'est très risqué.
09:55 Et il faut reconnaître qu'il y a beaucoup d'arnaques aussi. On a eu beaucoup par le passé.
10:00 Merci beaucoup, Maxime Lartigu d'être venu décrypter sur le plateau de Smart Patrimoine la manière dont on peut se constituer un portefeuille crypto, donc on rappelle, entre 1 et 5% de son patrimoine global.
10:10 En tout cas, c'est la façon dont vous fonctionnez chez Novalia Patrimoine. Merci beaucoup. Je rappelle que vous êtes directeur associé de Novalia Patrimoine. Merci.
10:18 Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans Enjeu Patrimoine.
10:20 Et nous enchaînons à présent avec Enjeu Patrimoine. Nous allons tenter de comprendre ensemble quelle approche avoir sur les produits structurés d'ici la fin de l'année.
10:33 La question est large puisqu'il existe évidemment de nombreux produits structurés, mais on voit la classe d'actifs revenir régulièrement dans les discours des conseillers en gestion de patrimoine,
10:43 notamment en lien avec le fait que certains produits structurés proposent un capital garanti. Tous ne le proposent pas. Mais en tout cas, cela remet les produits structurés sur le devant de la scène.
10:53 Quelle approche donc avoir vis-à-vis de cette classe d'actifs ? Une question que nous allons poser à nos deux invités. Benjamin Mani, tout d'abord. Bonjour, Benjamin Mani.
10:59 Bonjour. Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine. Vous êtes associé et directeur du développement de la financière d'Orion. Nous avons le plaisir d'accueillir également Patrick Chotard.
11:06 Bonjour, Patrick Chotard. Bonjour. Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine. Vous êtes fondateur et CEO de l'Inceus Partner. Alors, je rappelle un petit peu vos rôles, effectivement,
11:14 pour ceux pour qui ce ne serait pas tout à fait clair, ce marché des produits structurés. Patrick Chotard, vous créez des produits structurés. Vous allez donc partager avec nous
11:22 votre expertise marché qui vous conduit à créer des produits structurés, tandis que Benjamin Mani, vous les achetez et puis ensuite, vous les mettez à disposition
11:31 de conseils en investissement financier ou de conseils en gestion de patrimoine. Donc, vous allez plutôt nous faire part de vos convictions, finalement, en matière de produits structurés,
11:38 convictions de marché. On va commencer avec vous, Patrick Chotard. Nous sommes en octobre 2023. On a vécu, on espère en tout cas, un certain nombre d'investisseurs, experts,
11:50 la majorité des hausses de taux que pouvait réaliser l'ABCE ou la Fed. On est dans un environnement de taux élevés, notamment de rendement obligataire plus élevé,
12:01 de questionnements sur les marchés actions qui continuent parfois quand même de progresser avec des phases plus ou moins importantes de progression. On l'a vu avant l'été.
12:11 Qu'est-ce que ce contexte nous dit en matière d'investissement en produits structurés, Patrick Chotard ? Donc, effectivement, vous l'avez rappelé, la hausse de taux, c'est ces
12:21 derniers mois l'élément structurant des marchés financiers. Les hausses de taux, on en a connu par le passé. Mais là, en fait, c'est la rapidité auquel les taux ont progressé
12:31 qui a surpris un peu tout le monde. Donc, effectivement, on est dans l'attente des prochaines décisions des banques centrales, une pause, une continuation. Néanmoins, ce qu'a amené cette hausse de taux,
12:41 c'est des possibilités en termes d'investissement qui n'existaient plus ces dernières années, notamment sur la classe d'actifs des produits structurés, des produits à capital garanti.
12:50 Bien sûr. Et effectivement, le fait de ne pas pouvoir perdre de l'argent, évidemment, sauf défaut de l'émetteur. Rappelons qu'il y a quand même ce risque-là, effectivement.
12:58 Effectivement, il faut toujours rappeler bien les risques que comprennent ces produits, car ils ont aussi de nombreux avantages. Donc, il faut faire une
13:03 présentation équilibrée. Donc, dès lors, on retrouve un engouement sur des produits qui vont avoir le capital qui est protégé, mais aussi un rendement qui peut être
13:13 garanti, donc qui apporte une tranquillité à l'investisseur sur par rapport aux aléas qu'il pourrait avoir sur d'autres classes d'actifs.
13:22 Et c'est cette possibilité d'avoir aujourd'hui un capital garanti sur certains produits structurés qui les remet sur le devant de la scène. C'est en tout cas le fruit de ce contexte
13:31 de taux hauts qu'on a actuellement ? En tout cas, de hausse des taux, parce que de taux hauts, ça dépend un petit peu après les convictions de chacun, mais de hausse des taux.
13:37 On va dire qu'on est passé la classe active des produits structurés. Il faut savoir qu'elle est protéifante. On a des produits à capital protégés, des produits à capital garanti.
13:45 Pendant 10 ans, on a quasiment plus vu de capitaux garantis. On voyait des produits sur action avec un risque de perte en capital. Et aujourd'hui, on voit moins ce type de produit
13:55 et de plus en plus des produits à capitaux garantis, rendement garanti, qui assurent à l'investisseur un rendement connu à l'avance.
14:03 Justement, Benjamin Many, je parle d'un point de vue journalistique, effectivement. On les voit beaucoup revenir sur le devant de la scène, ces produits structurés,
14:10 en lien avec le fait qu'on a des produits à capital garanti qui n'existaient pas avant, qui étaient plus difficiles d'avoir, qui aujourd'hui existent et qui intéressent
14:19 de plus en plus de monde, rappelant qu'il y a un risque émetteur. Est-ce que quand on fait une sélection de produits structurés, quand on propose des produits structurés
14:27 à des conseils en investissement financier, on ne va chercher plus que ça ou au contraire, on accepte qu'il existe autre chose dans le monde des produits structurés ?
14:35 Alors non, pas du tout, on ne va pas chercher que ça. L'intérêt de la classe d'actifs produits structurés, c'est que c'est juste un terme générique qui associe
14:44 de l'obligataire, des obligations et des options. Et à partir de là, on crée une formule avec une adéquation risque-rendement totalement sur mesure.
14:55 La beauté de la hausse des taux d'intérêt pour les produits structurés, c'est que ça permet de revenir sur des SRI 1, 2, 3 qu'on n'avait plus
15:03 parce qu'on ne pouvait plus garantir le capital compte tenu des taux. Donc, on ne pouvait plus s'adosser à une obligation zéro coupon qui était suffisante
15:09 pour garantir le capital matériel. Et que là, aujourd'hui, on arrive à balayer l'ensemble du coût-rendement risque de 1 à 7. Donc, en fait, on peut aller chercher
15:19 des clients qui étaient très risque adverse, qui voulaient absolument avoir un capital garanti, très protégé. Et ça, en fait, c'est des gens qu'on peut aller chercher
15:28 maintenant avec cette solution. Ce n'était plus possible depuis. – Donc, ça a permis de l'ouvrir encore plus, finalement, d'élargir le champ des personnes
15:35 qui pourraient être intéressées par des produits comme celui-là, avec évidemment une nécessité de pédagogie puisque le produit structuré laisse entendre
15:41 que c'est un petit peu plus compliqué qu'un achat d'action directe. – Oui, c'est plus compliqué, en fait, parce que c'est un scénario, mais c'est aussi
15:48 quelque chose qui est très efficient à la fois pour le client et pour le distributeur. Parce qu'à partir du moment où c'est un contrat, on sait ce qui se passe
15:56 du début à la fin en fonction de scénarios connus, anticipés. – Bien sûr. – En fait, il n'y a pas de surprise sur les réactions et l'évolution
16:04 du produit structuré. Ce qui permet, en fait, à la fin du scénario d'avoir une évidence d'acte de gestion pour le CGP, de cristallisation des gains
16:13 pour le client final, alors que quand vous investissez en direct sur le marché action ou sur le marché obligataire, quel est le bon moment pour y créer
16:21 des plus-values ? Est-ce que je rajoute ? Est-ce que j'enlève un peu ? Est-ce que je prends ? Non. Le produit structuré, vous rentrez dans un scénario,
16:26 le scénario est réalisé, vous récupérez votre plus-value et vous faites autre chose et vous restez actif dans le train de l'économie.
16:32 – Patrick Chotard, je reprends les mots de Benjamin Many. Quand on rentre dans un produit structuré, on rentre dans un scénario. Quels sont les scénarios
16:39 que vous regardez à l'heure actuelle sur ce mois d'octobre, peut-être jusqu'à la fin de l'année ? Je ne sais pas sur combien de temps s'étendent
16:47 vos scénarios, mais quand on crée des produits structurés aujourd'hui, quels sont les signaux forts et les signaux faibles qu'on regarde ?
16:52 – Donc en fait, effectivement, comme le disait Benjamin, quand on rentre dans un produit structuré, en fait, on passe un contrat avec un émetteur de produit
17:01 en disant, voilà, moi j'investis mon argent et en contrepartie, vous me dites clairement à quel moment je vais gagner, à quel moment je vais rien gagner
17:09 et à quel moment je vais perdre. Donc au moins, ça, ça permet d'apporter de la clarté et c'est pour ça que les produits structurés, parfois,
17:15 on peut dire, s'ouvrent un peu de leur nom, structurés, alors qu'en fait, c'est beaucoup plus simple à lire que le marché action.
17:22 Le marché action, on ne sait pas où ça va aller, quels que soient les marchés d'ailleurs.
17:26 – Et quand on dit à quel moment, on parle bien de paliers qui sont en lien avec la variation du sous-jacent des produits structurés.
17:31 – C'est ça, tout à fait, c'est en fonction de l'évolution du sous-jacent qu'on va déterminer les différents scénarios possibles.
17:38 Donc aujourd'hui, pour répondre à votre question, ce qu'on fait, c'est simple, c'est qu'on se dit, les taux sont montés, donc on va en profiter.
17:45 Donc on va aller sur des produits à capitaux garantis qui peuvent rapporter aujourd'hui, voilà, entre 4 et 7%,
17:51 globalement, au fond du niveau de risque qu'on est prêt à prendre, c'est quelque chose qu'on peut avoir sur des sous-jacents, on va dire, obligataires.
17:58 – Donc ça veut dire que quand on parle de 4%, on a des produits à capitaux garantis ou presque ?
18:02 – Capitaux garantis qui rapportent 4% et qui peuvent aller jusqu'à 7% si on prolonge la maturité.
18:08 Imaginons quelqu'un qui se dit aujourd'hui, je pense que les taux sont alors apogés, j'ai envie de cristalliser ces taux-là,
18:17 pourquoi ne pas s'engager sur les 12 prochaines années en disant, j'aimerais avoir un taux qui est haut, si je pense, comme certains le disent,
18:24 que les taux vont descendre.
18:26 Après, il y en a d'autres qui pensent exactement le contraire et qui pourraient avoir des vues différentes,
18:29 mais effectivement, la flexibilité apportée par la classe d'actifs, c'est ce qu'elle permet de faire aujourd'hui.
18:34 Ça, c'est sur le marché obligataire.
18:36 Sur les marchés actions, on voit une certaine fébrilité, c'est-à-dire qu'après l'euphorie qu'on a eue ces derniers mois,
18:41 là on voit un peu plus de fébrilité, donc un retour de volatilité dans les derniers jours,
18:46 un contexte macro-économique qui est quand même plein d'incertitudes.
18:52 – Bien sûr, si on sort du simple champ de l'économie et de la finance complètement, oui bien sûr.
18:57 – C'est ça, donc aujourd'hui les investisseurs vont vouloir se dire,
19:00 voilà, je ne vais pas réfléchir si le marché va monter, est-ce que le marché va descendre,
19:04 ils vont plutôt réfléchir par quel est le scénario que je ne vois pas arriver.
19:08 Avec un degré de certitude, si je pense que le marché actions va baisser de 80%,
19:13 peut-être que l'investisseur ou le CGP se dit, c'est un scénario que je n'envisage pas.
19:19 Et on va essayer après d'optimiser le couple rendement/risque avec ce scénario qui n'arrivera pas.
19:24 Et donc là on peut sortir des produits sur action ou sur indices
19:28 qui vont rapporter un rendement peut-être entre 5 et 10%.
19:32 – Benjamin Manier, alors Patrick Chotard a en partie répondu à la question,
19:35 mais comment on utilise un produit comme celui-là dans le contexte actuel
19:38 en lien avec les questionnements des épargnants
19:40 quand ils se trouvent dans le bureau d'un conseiller en gestion de patrimoine ?
19:43 – Oui, alors les capitaux garantis ce n'est pas du tout la majorité de nos allocations,
19:47 nous on fait 325 millions de structurés par an,
19:50 ce n'est pas du tout une grande majorité de capitaux garantis.
19:53 – Pourquoi d'ailleurs ? Parce que c'est peut-être des épargnants
19:57 qui ont moins besoin de pédagogie parce qu'ils s'y connaissent un peu plus ?
20:00 – Alors déjà on accompagne énormément les conseillers dans la pédagogie vis-à-vis des produits.
20:06 Et nous les produits structurés c'est à peu près 30% d'une alloc sur un client final.
20:12 Et après c'est vraiment une palette qui permet d'être investi
20:17 et d'être dans le train de l'économie pour ne pas se faire attraper par l'inflation.
20:20 Et c'est vraiment ça qu'on essaie de 30 mètres, c'est-à-dire que c'est très difficile de timer le marché,
20:24 c'est le moment des actions, c'est le moment des obligations, là il y a un bon coup à faire etc.
20:28 Effectivement on va tirer profit, l'étau monte, on a des capitaux garantis,
20:31 la vol monte, on peut faire des barrières plus basses etc.
20:34 Donc ça c'est un peu le moteur interne mais il ne faut pas oublier l'état d'esprit général
20:40 dans la gestion de patrimoine qui est que pour ne pas se faire ronger par l'inflation,
20:44 dans une optique de préservation de son patrimoine,
20:46 de transmission de son patrimoine à ses descendants, il faut être investi,
20:50 il faut être dans le train de l'économie et qu'il ne faut pas timer le marché
20:53 parce que ça c'est le meilleur moyen de perdre, parce que c'est une chance sur deux, une pièce en l'air.
20:56 Donc on change l'approche vis-à-vis du marché et le fait de passer par des produits structurés change l'approche ?
21:01 Non, en fait on doit être investi et investir un peu tout le temps pour éviter les gros sauts de volatilité.
21:09 Et après on doit être investi, la beauté des produits structurés c'est qu'on peut être investi
21:12 avec un couple rendement risque sur mesure qui satisfasse tout le monde.
21:17 Alors si je reprends votre exemple de 30% par exemple et objectif cible dans un patrimoine global,
21:24 c'est quoi ? C'est un produit structuré, cinq produits structurés, une diversification de produits structurés,
21:29 avec plusieurs scénarios du coup ?
21:31 Bien sûr parce que vous allez avoir des produits capitaux garantis,
21:33 donc des gens qui n'ont pas beaucoup de temps devant eux,
21:35 qui ont absolument besoin de sortir à une échéance fixe et de garder ce capital.
21:38 Vous n'allez pas proposer le même produit structuré à quelqu'un d'âgé, retraité,
21:42 qui a besoin de son capital pour vivre, qu'un jeune actif d'une trentaine d'années
21:46 qui a la vie devant lui et qui lui a besoin vraiment de se consolider son patrimoine au fur et à mesure
21:52 et d'être systématiquement investi parce qu'on sait que l'inflation, l'érosion de la monnaie
21:57 depuis qu'on frappe monnaie c'est colossal.
21:59 Mais le contrat du produit structuré, le scénario, il est pris à un instant T,
22:03 ça veut dire qu'après ce jeune ou cette jeune trentenaire va reprendre d'autres produits structurés,
22:08 faire évoluer son produit structuré ?
22:10 Oui, en moyenne les produits structurés.
22:11 Alors pour les capitaux garantis, vous avez des échéances fixes qui sont autour de 5 à 7 ans,
22:18 nous ce qu'on fait en ce moment, et vous avez des rappels possibles mais qui sont au gré de l'émetteur,
22:22 donc ce n'est pas forcément adéquat.
22:24 En revanche sur les produits actions, la statistique c'est que ça dure 18-24 mois.
22:30 Donc c'est des produits qui sont très rapides en fait.
22:32 Donc ça nécessite une gestion assez régulière avec un conseil en gestion de patrimoine
22:37 ou autre de cette poche produits structurés quand on veut gérer son patrimoine correctement.
22:42 C'est clairement une valeur ajoutée, c'est très difficile pour le commun des mortels d'y aller tout seul
22:46 et c'est vraiment l'essence même de l'intérêt d'avoir un médecin du patrimoine qui est le CGP
22:53 et qui permet d'être aux côtés d'une famille, de toutes les générations,
22:58 quel que soit le cas de figure et l'endroit où est la famille dans son évolution.
23:04 Merci beaucoup messieurs d'être venus sur le plateau de Smart Patrimoine.
23:06 Merci Benjamin Manier, associé directeur du développement de la financière d'Orion.
23:09 Merci Patrick Chotard, fondateur et CEO de l'Insilus Partner.
23:12 Merci à vous de nous avoir suivis.
23:13 On se retrouve tout de suite dans l'œil du CGP.
23:15 Et nous enchaînons avec la dernière partie de l'émission, l'œil du CGP.
23:23 Nous avons le plaisir de retrouver en plateau Bastien Baron, conseiller en gestion de patrimoine
23:26 et fondateur de Juste-A, gestion privée. Bonjour Bastien Baron.
23:29 Bonjour Nicolas.
23:30 Bienvenue sur le plateau. Dans votre viseur, dans l'œil du CGP cette semaine,
23:34 le Private Equity, une classe d'actifs en plein essor, conseillé à beaucoup d'épargnants,
23:39 recommandé par beaucoup de professionnels de l'investissement,
23:43 en lien notamment avec les performances affichées par la classe d'actifs sur les dernières années.
23:48 Mais on va revenir avec vous aujourd'hui sur les risques,
23:51 puisque qui dit rendement dit risque et à un moment il faut peut-être s'en rappeler aussi.
23:54 Exactement. C'est vrai que c'est une classe d'actifs en plein essor.
23:57 On voulait faire un petit pendant avec la partie cotée.
24:00 C'est vrai que chez Juste-A, ce que l'on fait, c'est qu'on crée des allocations aussi sur la partie non cotée.
24:05 Dans la partie cotée, on a un petit peu l'habitude, souvent c'est sur un contrat d'assurance-vie,
24:08 vous allez retrouver une partie de fonds en euros, monétaires, obligataires,
24:13 potentiellement aussi des produits structurés, fonds alternatifs, une partie d'action.
24:17 Bien sûr.
24:18 Avec souvent des sous-segments en fonction de la zone géographique, sectorielle, etc.
24:21 Sur la partie non cotée, on peut faire à peu près la même chose,
24:24 c'est-à-dire qu'on va retrouver aussi des investissements sur tout ce qui va être infrastructure non cotée, immobilier.
24:29 On va retrouver aussi la partie dette privée et enfin la partie private equity,
24:33 dont on va pouvoir parler un peu plus longuement.
24:35 Et même chose avec différents sous-segments qui vont être en fonction de la zone géographique,
24:39 du secteur, dans la santé, la tech, etc.
24:42 En fonction de quand est-ce qu'on rentre dans le capital de l'entreprise,
24:45 c'est-à-dire peut-être en venture, c'est-à-dire au tout début, peut-être en growth un peu plus tard, etc.
24:50 Et là, on pourrait se dire finalement que le job est le même, c'est la sélection de fonds.
24:55 Complètement, bien sûr.
24:56 Et donc, il y a des choses qui se ressemblent, c'est-à-dire entre le côté et le non coté.
25:01 C'est-à-dire est-ce que l'équipe de gestion est là depuis un certain temps ?
25:04 Quelle confiance on a dans la personne qui va sélectionner les entreprises, par exemple ?
25:07 Par exemple, en grande partie, c'est ça.
25:09 Donc, c'est la stabilité de l'équipe.
25:11 Est-ce qu'il y a une dispersion dans les performances passées ? On en parle.
25:14 Est-ce qu'il n'y a pas une société qui a fait 90% de la perf et finalement,
25:17 l'équipe de gestion s'est un petit peu plantée sur tout le reste ?
25:20 Donc, ça, on regarde. C'est pareil sur la partie coté.
25:22 Et ça, on peut le voir en tant que conseil en gestion de patrimoine ?
25:24 Oui, tout à fait.
25:25 On a accès à ces informations quand on voit l'historique du fonds, complètement.
25:28 Exactement. Après, on peut demander à rentrer dans une data room aussi sur les nouveaux fonds qui se créent.
25:32 D'accord.
25:33 Et donc, voilà. En fait, on signe un NDA pour pouvoir accéder à tout ça.
25:36 Et on n'a pas le droit, évidemment, après de…
25:38 Avec une différence quand même avec les marchés cotés,
25:41 c'est que les marchés cotés affichent une valorisation en continu des actifs,
25:44 ce qui n'est pas forcément le cas quand on investit dans des entreprises non cotées, justement.
25:48 Donc, comment est-ce qu'on détermine l'évolution de valorisation de l'actif dans lequel le fonds a investi ?
25:53 Très bonne question. En fait, il y a deux choses.
25:55 On va schématiser, mais il y a deux choses qui vont valoriser l'actif.
25:58 Il y a d'une part, souvent, on parle de l'EBITDA.
26:01 Donc, l'EBITDA, en fait, c'est quoi ?
26:02 C'est le bénéfice d'une société avant de retrancher, en fait, les intérêts, l'impôt sur les sociétés
26:08 et toutes les écritures comptables comme les provisions, les dotations aux amortissements, etc.
26:13 D'accord.
26:14 Ça, on peut le regarder année après année, effectivement.
26:17 Et ensuite, il y a un multiple.
26:18 C'est-à-dire que sur un secteur donné, normalement, une société va se revendre ou se valoriser,
26:23 par exemple, on va dire, 7 ou 8 fois l'EBITDA.
26:26 D'accord.
26:27 Et ça, chaque secteur a son multiple.
26:28 Et donc, ça, c'est d'ailleurs un argument de ceux qui sont convaincus par la classe d'actifs,
26:33 donc Capital Investissement, c'est-à-dire au moins, il n'y a que ça qui fait bouger la valeur de l'entreprise
26:37 et pas d'éventuelles convictions d'investisseurs.
26:40 Est-ce que ça en fait une classe d'actifs plus fiable pour un nouvel investisseur aujourd'hui, en 2023 ?
26:44 En fait, pas forcément.
26:45 Il faut regarder un petit peu ce qui s'est passé sur les 10, 15 dernières années,
26:48 où c'est vrai qu'on voit qu'il y a eu des performances remarquables qui ont été réalisées.
26:51 Donc, il y a un ranking qui existe pour classer un petit peu les fonds.
26:54 Souvent, on parle du premier quartile, donc les 25 %, les meilleurs, on va dire, de la catégorie.
26:58 Mais ce qui se passe, c'est que comment a été réalisée la valorisation ?
27:02 Je schématise.
27:03 Si l'équipe de gestion est rentrée quand il y avait un EBITDA de 100
27:07 et quand elle ressort quelques années après sur un EBITDA qui vaut 200,
27:10 c'est-à-dire la croissance organique, qu'elle a aidé l'entreprise à se développer,
27:14 finalement, elle a fait x2 sur la valorisation.
27:17 Si par contre, de l'autre côté, il y a une même équipe de gestion
27:20 qui a acheté une société avec un EBITDA de 100,
27:22 le multiple à l'époque était de 8 par exemple,
27:24 mais que quelques années après, parce que l'argent coûte moins cher,
27:27 parce qu'il y a une consolidation du marché, le multiple passe à 16,
27:31 finalement, elle aura fait x2 aussi.
27:33 Mais sur la même valorisation.
27:35 Alors, finalement, l'EBITDA n'aura pas bougé,
27:38 donc il n'y aura pas eu de croissance organique.
27:40 Après, c'est un choix à faire.
27:41 Est-ce que vous préférez investir sur une société qui a bénéficié,
27:44 qui a développé l'entreprise en l'accompagnant,
27:47 en développant son chiffre d'affaires, ses bénéfices, etc.
27:49 ou une société qui a pu bénéficier d'un événement de marché,
27:52 notamment, on l'a vu, la baisse des taux, etc.
27:54 On s'est dit finalement, je suis prêt à payer plus cher une entreprise
27:58 parce que ça me coûte moins cher de l'acheter en dette.
28:01 Tout ça, en fait, c'est intéressant.
28:04 A garder en tête, notamment, l'exemple que vous venez de donner
28:06 dans un contexte de hausse des taux, pour le coup,
28:08 et non plus de baisse des taux,
28:09 à voir effectivement si les prochaines années se comporteront
28:12 exactement de la même manière, avec peut-être autant de facilité,
28:16 sur la classe d'actifs.
28:18 Toujours est-il que, pour conclure cette interview,
28:20 Bastien Maron, on peut se dire que vous n'investissez que dans ce que vous comprenez,
28:23 mine de rien.
28:24 C'est ce qu'il faut comprendre, finalement.
28:25 Je pense qu'il faut être surtout bien accompagné
28:27 pour comprendre dans quoi on investit
28:29 et aussi anticiper ce qui pourrait se passer dans le futur.
28:32 C'est ça qui est important.
28:33 Merci beaucoup, Bastien Maron, conseiller en gestion de patrimoine
28:35 et fondateur de Juste Ae.
28:36 Gestion privée, merci.
28:37 Et, quant à nous, on se retrouve tout de suite sur Bismarck.
28:40 [Musique]