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La société blagnacaise Universal Hydrogen développe des capsules d'hydrogène capables de remplacer le carburant traditionnel des avions. Son directeur général Europe ambitionne de premiers vols commerciaux en 2026.
Transcription
00:00 C'est le 6/9 France-Bleu Occitanie.
00:02 - Soyez les bienvenus, nous sommes le mardi 10 octobre, France-Bleu et France 3 Occitanie.
00:06 Dans l'écho d'ici ce matin, on parle d'une entreprise qui veut rendre les avions plus verts.
00:10 Vous êtes Clémence avec le directeur général Europe d'Universal Hydrogen, basé à Blagnac.
00:14 - Oui, bonjour Pierre Farjounel. - Bonjour.
00:16 - Merci d'être avec nous ce matin. Vous êtes en train de mettre au point un kit de conversion
00:21 pour que l'avion ne fonctionne plus au kérosène mais à l'hydrogène. Comment ça fonctionne ?
00:24 - En fait c'était un peu le principe de la capsule Nespresso que vous connaissez bien,
00:29 sauf qu'à la place de mettre du café, vous mettez de l'hydrogène et que la taille de la capsule
00:32 évidemment est différente. En gros vous avez une capsule qui fait à peu près 1m50 sur 1m50
00:36 et qui se met à l'arrière de l'avion et qui permet à l'avion de voler donc à l'hydrogène.
00:40 - Et que vous enlevez et vous en mettez une nouvelle comme dans les machines Nespresso ?
00:44 - C'est exactement ça le principe. Donc en fait à l'aéroport il va y avoir un moment de décharge
00:48 de la capsule précédente qui est vide et on va la remplacer par une capsule qui est pleine.
00:52 - De suite moi ça me fait penser à qu'est-ce qu'on fait ensuite de ces capsules
00:55 que parfois on a du mal à recycler ?
00:57 - Alors celles-ci elles seront plus pérennes donc on ne va pas les jeter après chaque usage.
01:00 - On va les réutiliser.
01:01 - On les réutilise. Et l'avion est également modifié pour voler complètement à l'hydrogène
01:06 donc c'est-à-dire qu'il n'émettra absolument aucun CO2, aucune émission carbone.
01:10 - Alors où l'on parle, c'est un projet ou ça a déjà marché ?
01:13 - Alors ça vole. Donc on a volé en début d'année, en mars dernier.
01:17 On a fait plusieurs vols déjà, on a fait 30 minutes de vol, on a fait différentes altitudes
01:22 donc l'enveloppe de vol a été étendue.
01:24 - Le maximum de durée de vol pour l'instant ? 30 minutes ?
01:26 - Pour l'instant c'est 30 minutes mais c'est limité par la quantité d'hydrogène qu'on met.
01:29 Donc en théorie vous pourrez très bien utiliser cet avion-là pour faire un Toulouse-Paris,
01:33 un Madrid-Toulouse ou ce genre de route.
01:35 - Au maximum, pas plus ?
01:36 - 500 nautiques au maximum, 1000 km à peu près.
01:38 - Donc on parle de combien de passagers transportés au maximum aussi ?
01:43 - C'est ça la beauté de la solution. Alors effectivement il y a un petit impact sur l'avion qu'on modifie
01:47 puisque la TR72 fait 70 places du maire général.
01:50 Là on passe de 70 à 56 à peu près.
01:53 Donc ça reste quand même cohérent et les compagnies aériennes sont assez friandes de ce type de solution.
01:57 - Par exemple, qui vous a commandé ce projet-là, ce kit de conversion ?
02:02 - On a plus de 250 avions qui ont été commandés.
02:05 Ça représente une vingtaine de compagnies aériennes.
02:07 Une compagnie aérienne de lancement aux Etats-Unis qui s'appelle Connect et en France qui s'appelle Amélia.
02:12 Après on a d'autres clients qui ont sauté le pas.
02:15 - L'objectif c'est de faire voler ces avions quand exactement ?
02:18 Airbus a espéré une commercialisation d'un avion vert en 2035.
02:22 Vous, c'est à cette horizon-là ?
02:23 - On vise un peu plus tôt, on vise 2026.
02:26 La grosse différence c'est qu'on ne fait pas un nouvel avion, on prend un avion qui existe.
02:30 Donc le processus de certification est plus simple.
02:32 Et on n'a pas à refaire la totalité du processus de certification qui prend une dizaine d'années et qui coûte des milliards de euros.
02:38 - Mais ça ne peut pas se faire sur tous les avions, si je comprends bien ?
02:40 - Ça peut se faire théoriquement sur tous les avions.
02:42 Après il faut voir le rapport passager, nombre de passagers qu'on peut mettre, distance.
02:47 Donc on est sur un type de marché qui correspond assez bien au régional.
02:51 Donc le régional est typiquement le cœur du marché de l'avion hydrogène.
02:54 - Je ne connais pas le prix d'une capsule Nespresso, mais quel est le prix de votre capsule de conversion hydrogène ?
02:59 - On communique beaucoup sur le prix du kit de conversion qui va coûter autour de 5 millions d'euros.
03:04 Et après ce sera plus un fuel service, donc un accord avec la compagnie aérienne.
03:08 C'est un peu le principe de la cartouche d'encre dans votre imprimante.
03:11 Vous allez acheter une imprimante et ensuite vous allez acheter du consommable.
03:14 Et la jeune finalement va être ce consommable pour la compagnie aérienne.
03:17 - Justement, nous on a une chronique environnement sur France Bleu qui s'appelle "Planète Bleu Occitanie"
03:21 où on parlait avant-hier sur notre antenne de la question de l'avion vert.
03:25 On notait que 60% de l'hydrogène était produit à partir du charbon et du gaz
03:29 et qu'on avait un problème de stockage, il faut du volume.
03:32 Donc comment est-ce que vous vous pensez faire sur cette question-là du stock d'hydrogène ?
03:36 - Alors vous l'avez dit, je pense même que vos chiffres sont assez conservatifs
03:40 parce qu'à mon avis il y a encore moins d'hydrogène vert que ce que vous décrivez là.
03:43 L'hydrogène c'est une molécule qui est extrêmement volatile,
03:46 c'est un composé chimique qu'on a du mal à stocker comme vous dites.
03:49 Et donc pour le stocker on est obligé de le comprimer, soit on le comprime très fort,
03:53 soit on le liquéfie, c'est-à-dire qu'on le met à une température qui est extrêmement froide,
03:56 on parle de -253°C, donc je vous laisse imaginer.
04:00 Et dans cet état-là on arrive à le stocker plus facilement.
04:02 - Mais est-ce qu'on n'est pas très en retard quand même sur ces questions-là ?
04:06 Est-ce qu'on aura la place et est-ce que vous allez finalement pouvoir répondre à la demande
04:11 en termes de stock notamment chez nous à Toulouse ?
04:14 - Il y a beaucoup de questions dans votre question !
04:16 - J'ai pas bu assez de café !
04:18 - On est un petit peu en retard par rapport à d'autres continents,
04:20 on voit qu'aux Etats-Unis la production d'hydrogène est extrêmement développée,
04:23 l'hydrogène liquide on le trouve assez facilement partout,
04:26 en Europe c'est pas encore le cas donc effectivement on est un petit peu en retard
04:29 sur la production de cette molécule-là.
04:31 Après il y a toujours la question de l'électricité verte,
04:35 qui est finalement la condition sine qua non, on arrivera à produire de l'hydrogène vert,
04:39 et là il faut qu'on développe effectivement le parc d'énergie renouvelable,
04:42 il faut qu'on arrive à produire plus d'électrons verts en France ou en Europe au sens large.
04:47 - Merci beaucoup Pierre Farjounel, directeur général Europe de l'entreprise américaine
04:51 Universal Hydrogen, vous êtes basé à Blagnac,
04:53 vous avez 45 salariés, je crois peut-être plus prochainement ?
04:56 - On espère, oui oui tout à fait c'est prévu !

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