• il y a 2 ans
Des Français sont bloqués dans l'angoisse et dans l'attente en Israël. Pour en parler, Jérémie Talafré, français habitant à Ashkelon avec ses deux enfants et sa femme, qui doit accoucher prochainement. Il a eu très peur et est parti se réfugier chez ses beaux-parents.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin du 09 octobre 2023 avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Soyez les bienvenus si vous nous rejoignez à l'instant dans les petits matins. Le bilan s'est encore
00:07 alourdi cette nuit après l'offensive de samedi. Les affrontements les plus meurtriers
00:11 depuis la création d'Israël en 1948. 700 morts et 2150 blessés. Côté israélien,
00:17 le ramasse lui fait état de 413 morts et 2300 blessés.
00:22 Après le témoignage que vous avez pu entendre tout à l'heure à 6h moins 4, on va retrouver un autre français
00:28 installé en Israël, cette fois tout près de la bande de Gaza à Ashkelon, la ville qui s'est retrouvée samedi sous le déluge de feu du
00:34 ramasse. Bonjour Jérémy.
00:36 Bonjour.
00:37 Bonjour. Vous avez 38 ans. D'abord comment allez-vous ce matin et quelle est la situation à l'heure où l'on parle ?
00:42 Moi je suis très secoué
00:45 parce que là je crois qu'on accuse un peu le coup.
00:48 On a passé
00:50 maintenant 48 heures sous les bombardements.
00:54 Ça a commencé samedi matin à 6h30. On a été réveillé par des sirènes anti roquettes.
00:59 Ce qui fait que lorsqu'on habite à Ashkelon, c'est partie malheureusement d'une éventualité qui peut arriver à n'importe quel moment.
01:06 Et après on a appris le drame, c'est-à-dire que
01:10 des commandos terroristes du ramasse se sont infiltrés à l'intérieur du pays et on fait ce qu'ils savent faire de mieux, c'est-à-dire
01:17 terroriser, tuer, kidnapper et semer la panique.
01:21 Et maintenant on dénombre les morts, on entend les bombardements parce que
01:25 ça n'arrête pas. Toute la nuit c'est incessant.
01:28 Les murs tremblent, les vitres tremblent et la population réagit
01:34 comme d'habitude, c'est-à-dire que les militaires
01:37 réservistes sont mobilisés.
01:40 On n'a pas le droit de sortir dans la rue parce qu'on ne sait pas combien sont rentrés dans le pays. Et encore hier,
01:46 sur la route qui
01:49 fait
01:51 H-Kellogne à H-Donne, c'est une petite route, c'est comme une départementale,
01:55 il y a un groupe de terroristes qui ont volé des voitures à H-Kellogne, qui ont bloqué la circulation et qui ont tiré
02:03 alarmes lourdes sur toutes les voitures de civils avec des femmes, des enfants dans les voitures
02:09 et qui ont tiré sur tout le monde jusqu'à ce que l'armée vienne et arrive à les neutraliser.
02:14 Pour cela, ils ont été neutralisés.
02:16 Vous avez dû vous déplacer parce que vous êtes en ce moment à l'hôpital où votre femme est en train d'accoucher, c'est ça ?
02:21 Presque. En fait, on a dû se déplacer déjà parce que moralement c'était invivable pour mon épouse
02:26 qui est arrivée à son terme hier matin,
02:30 des débuts de contraction, on attend une petite-fille et là on est chez mes beaux-parents qui habitent à H-Donne, mais
02:36 il y a un quart d'heure de route entre H-Kellogne et H-Donne,
02:39 alors ça peut faire toute la différence, ça nous permet de gagner dix secondes de plus pour se mettre à l'abri en cas de roquettes.
02:45 Donc c'est quand même pas négligeable, mais malgré tout on voit les roquettes qui sont tirées, on entend les bombardements,
02:51 mais on s'est déplacé sur H-Donne parce qu'effectivement l'hôpital d'H-Kellogne a été pris
02:55 pour cible par les roquettes.
02:58 Et voilà.
03:01 Donc là vous ne vous sentez pas plus à l'abri finalement chez vos beaux-parents ?
03:04 Alors si, si, je me sens à l'abri parce que
03:06 ici on est
03:09 on est entre guillemets "formatés" pour réagir rapidement, c'est-à-dire que dans toutes les maisons il y a des abris anti-missiles.
03:15 Et pour être honnête, savez-vous, je me sens plus à l'abri que mes compatriotes
03:20 français et juifs de la communauté
03:23 française qui eux voient des milités, voient le conflit s'exporter. Et moi je suis réveillé depuis deux heures du matin et je vois les commentaires
03:31 sur les médias en ligne genre Brut, Combini et ça me fait très peur aussi, j'ai peur pour ma famille, mes amis.
03:38 En France aussi, donc à l'abri, oui je me sens à l'abri par contre.
03:41 Vous avez peur Jérémy, en même temps vous vivez quelque part un heureux événement, c'est la naissance de votre enfant.
03:47 Dans ce chaos total c'est quand même très particulier ?
03:51 Non pas du tout parce que c'est toute la différence entre...
03:54 Quand on parle du Hamas qui est un groupe terroriste, la charte du Hamas elle commence par une phrase qui est
04:00 lourde de sens, elle dit "nous on aime la mort autant que nos amis aiment la vie".
04:04 Vous comprenez ? Donc
04:07 nous on célèbre la vie, c'est d'ailleurs ce qui nous a pris par surprise samedi matin, c'est que
04:13 samedi matin c'était jour de fête, c'est un jour de célébration qui célèbre
04:17 qui célèbre dans la joie. Les gens sont pas tous religieux, Israël est un pays
04:24 qui est une société
04:27 c'est une démocratie et les gens font la fête, il y a des gens qui sont religieux d'autres moins et samedi matin par exemple les gens
04:34 qui faisaient la fête dans le désert ont été pris pour cible comme au Bataclan.
04:37 En fait vraiment Israël, il y a une phrase choc qui tourne en ce moment dans les médias et qui est juste
04:46 c'est qu'on vit un 11 septembre ici, on a vécu un 11 septembre ici.
04:50 On a compris le choc effectivement, merci beaucoup Jérémy d'avoir été avec nous ce matin sur RTL, bon courage et puis on embrasse votre épouse d'accord ?
04:58 Allez à bientôt.
05:01 A bientôt, au revoir.
05:03 Retrouvez cette interview sur RTL.fr
05:05 qu'elle pourrait faire.
05:07 [SILENCE]

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