Yves Nicolin est venu détailler le programme de "Roanne Table Ouverte", évoquer les questions de politique come l'affaire Perdriau ou le résultat des sénatoriales. Il a également été question d'énergies.
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00:00 - Ça marche. Yves-Nicolas, des millions d'euros de dégâts au CFA en début d'été après les émeutes.
00:05 Il y avait un CNR hier, un Conseil National de la Refondation à Matignon.
00:09 À la fin du mois, Elisabeth Borne va convier 500 élus parmi les plus touchés par ces émeutes
00:15 pour tirer les conclusions de ces émeutes et se projeter vers l'avenir.
00:19 Est-ce que vous espérez être convié à ce CNR à la fin du mois ?
00:23 - Moi, j'espère pas être convié.
00:27 J'espère simplement que l'État va nous aider à payer les dégâts.
00:30 Certes, il y a eu le CFA qui a presque 8 millions d'euros de dégâts
00:36 et qui seront pris en charge partiellement par les assurances.
00:39 J'espère qu'ils seront eux aussi aidés et accompagnés.
00:41 Nous avons nous aussi un centre social qui a presque un million d'euros de dégâts.
00:45 Il y a donc un magasin Centre Accor, il y a une carrosserie,
00:49 il y a un autre magasin, un magasin Fésia qui a subi effectivement des dégâts.
00:53 Et puis sans compter les dégâts urbains, les caméras dégradées, les incendies...
00:58 - Donc il faut que l'État prenne une part de la facture ?
01:01 - Bien évidemment. Et ça, il a ouvert la porte
01:06 puisqu'il nous a demandé de chiffrer tous ces dégâts.
01:09 Donc nous lui avons transpis, au représentant de l'État, au préfet,
01:12 ses premiers éléments et j'espère que le gouvernement va prendre les choses en main.
01:16 Après, moi ce qui m'intéresse au-delà de ça, c'est bien de réparer les dégâts
01:20 mais il faut qu'on fasse en sorte que ça ne se reproduise pas.
01:23 - Parce qu'il y a le volet judiciaire aussi ?
01:25 - Il y a le volet judiciaire qui nous est en cours et qui va porter ses fruits.
01:27 - Il y a eu des interpellations ?
01:29 - Il y a déjà eu des interpellations, il y en aura d'autres,
01:31 les identifications ont été faites et d'autres sont en cours.
01:34 Donc de ce point de vue-là, je salue et le travail de la police et le travail de la justice
01:39 parce qu'effectivement les choses avancent bien
01:42 et les premières condamnations vont tomber, ça c'est certain.
01:44 - Est-ce qu'il faut ce qu'on appelle toujours des sanctions exemplaires ?
01:48 - Évidemment qu'il faut des sanctions exemplaires
01:50 quand vous avez des personnes dont le plus jeune avait 13 ans au moment des faits
01:54 qui vont saccager, brûler, caillasser, terroriser des populations.
02:00 Bref, c'est une vingtaine de personnes sur 3 ou 4 000 habitants qui viennent pourrir la vie
02:06 donc de 99,9% de gens qui veulent vivre simplement, tranquillement
02:11 et tout ça pour non pas venger le pauvre Naël
02:16 mais simplement pour casser et protéger quelque part des trafics
02:21 qu'ils soient de drogue ou de matériel.
02:23 - Vous nous l'aviez dit sur l'antenne de France Bleue Saint-Etienne-Noir,
02:25 vous demandez l'expulsion des logements sociaux pour les familles des incendiaires.
02:29 Pourquoi, Yves-Nicolas, vous êtes le seul à le demander ?
02:33 - Rassurez-vous, je ne serai pas le seul parce que d'abord je suis peut-être le premier à m'être exprimé.
02:37 - Mais peut-être, mais Rives-de-Gillet et l'Arica-Marie ont aussi eu des gros dégâts,
02:41 les maires ne demandent pas une double peine.
02:43 - Ah non mais moi je ne demande rien de plus que ce que la loi permet.
02:47 Nous avons une circulaire très récente du ministre de l'Intérieur
02:49 qui permet effectivement, une fois que les personnes sont reconnues coupables par la justice,
02:53 de demander à la justice.
02:55 C'est pas moi qui vais les expulser, c'est la justice.
02:57 Simplement nous ferons la demande, mais je pense qu'il faut qu'on se sépare
03:00 et qu'on se débarrasse de malfaisants qui effectivement viennent pourrir la vie
03:05 de 99% des gens qui habitent.
03:08 - Yves-Nicolas, est-ce que ça vous manque parfois d'être député ?
03:11 Vous l'avez été pendant 24 ans.
03:13 - Oui justement, je pense que non, ça ne me manque pas du tout.
03:15 Et d'autant plus que, honnêtement, j'ai encore conservé beaucoup d'amis au Parlement
03:20 et la façon dont tourne le Parlement, la perte de repères de respect,
03:26 le broie permanent, les invectives des uns et des autres,
03:30 les manœuvres qui sont mises en place par les partis politiques,
03:35 aujourd'hui ont pris une telle dimension que vraiment ça ne me manque pas du tout.
03:39 Par contre, ce n'est pas un appel à dire "il ne faut pas voter aux élections parlementaires".
03:43 Il faut simplement qu'on retrouve un niveau de parlementaires
03:46 qui soit au niveau des ambitions de notre pays.
03:49 Le niveau des élus s'est considérablement dégradé.
03:52 - Vous êtes vous maire de Rouen au total depuis 16 ans.
03:56 Vous me voyez venir, vous allez continuer longtemps.
04:00 Vous êtes du genre à assurer votre succession déjà ou pas ?
04:03 - Alors d'abord, j'ai toujours fait en sorte de...
04:07 Vous savez, on peut tous se retrouver dans une difficulté
04:12 qui nous amène à ne pas pouvoir poursuivre la mission qui est la nôtre.
04:15 Mais c'est valable pour vous en tant que journaliste,
04:17 c'est valable pour moi en tant qu'élu, c'est valable pour un chef d'entreprise.
04:20 Et moi je fais partie de cette école où il faut préparer l'avenir.
04:23 Et donc je me suis toujours entouré de gens qui étaient susceptibles
04:26 de prendre ma succession et en bonne intelligence les uns avec les autres.
04:30 Il ne s'agit pas de faire un hold-up et que quelqu'un dise
04:33 "je veux devenir calife à la place du calife",
04:35 mais simplement, effectivement, j'ai des élus sur qui me reposer
04:38 et si par malheur il m'arrivait quelque chose ou si je décidais de passer la main,
04:43 je sais qu'il y a une relève qui est tout à fait compétente et disponible.
04:47 Maintenant, est-ce que le moment de la relève volontaire est pris ?
04:50 J'en sais rien encore.
04:52 - Quand on dit "on en sait rien", c'est que non.
04:54 C'est que vous allez avoir envie de continuer encore longtemps.
04:56 - Est-ce que vous êtes capable, vous, de vous projeter ?
04:58 Qu'est-ce que vous ferez l'an prochain ?
04:59 - Je ne sais même pas ce que je ferai demain.
05:01 - Et bien, vous avez la réponse.
05:03 Vous êtes aujourd'hui à France Bleu, qui vous dit que demain
05:05 vous ne serez pas appelé par le CSA ou je ne sais quoi, dans trois ans.
05:09 On ne sait pas ce qu'on fera les années à venir.
05:11 - Effectivement. Dans le Rouennet, il y a une femme qui est reconnue pour son talent,
05:14 qui travaille très bien, qui connaît ses dossiers, c'est Clotilde Robin.
05:17 Elle n'a pas eu beaucoup de réussite dans les élections.
05:19 C'est quelqu'un qui pourrait vous succéder à Rouennet ?
05:23 - Elle est déjà ma première adjointe avec une délégation générale,
05:26 donc forcément, oui, bien évidemment.
05:28 Mais Clotilde est également vice-présidente de la déméoration,
05:31 elle est vice-présidente du département.
05:33 C'est quelqu'un qui est vraiment apprécié d'abord, je pense.
05:37 Et puis après, effectivement, elle a perdu cette élection de sénateur à neuf voix près.
05:42 Vous savez...
05:44 - Est-ce que ça vous a agacé un petit peu ?
05:46 - Ah non, ça ne m'a pas agacé, ça m'a révolté.
05:48 - Ce qui s'est passé en coulisses ?
05:50 - Les élections sénatoriales, c'est la seule élection
05:52 où les électeurs sont plus menteurs que les candidats.
05:54 Elle aurait dû être élue, mais très largement.
05:58 Sauf qu'on a un microcosme politique qui a joué un billet à trois bandes
06:02 pour essayer d'affaiblir un petit peu la liste d'Hervé Reynaud
06:06 pour pas qu'elle ait un trop gros succès.
06:08 Et à force d'éviter qu'elle ait un trop gros succès,
06:10 on a fait élire des gens de mon camp de droite,
06:13 ont voté à gauche, ont voté pour des listes dissidentes.
06:17 - Vous visez qui précisément ? Est-ce que vous visez Gaël Perdriou en coulisses ?
06:20 - Je ne vise personne.
06:21 Simplement, j'espère que ces gens-là se regardent le matin dans la glace
06:24 et qu'ils se disent "putain, on a été cons quand même".
06:26 On est la droite la plus bête du monde.
06:28 - Vous êtes encore, vous, encarté LR.
06:30 - Oui.
06:31 - Mais aujourd'hui, vous dites que...
06:32 - Je n'ai plus de responsabilité. J'ai 60 ans.
06:35 Je pense qu'il faut aussi que les jeunes prennent toute leur place.
06:40 Moi, je n'ai plus d'ambition nationale.
06:42 Et depuis que je suis maire et président de l'AGLO,
06:44 j'ai dit très clairement que je n'avais plus aucune ambition nationale.
06:48 Et par conséquent, je suis là pour effectivement rendre service à mon pays,
06:51 à mon parti politique et à ma famille politique.
06:53 Je ne suis plus là pour prendre des responsabilités.
06:55 - Les Républicains qui ont exclu Gaël Pedrillo.
06:57 Je terminerai cette séquence avec ce thème.
07:00 Yves-Nicolas, nouvel épisode dans l'affaire Pedrillo.
07:04 Panomément impliqué par cette tentative de chantage à la prostitution
07:10 concernant l'ancien maire Michel Thiaulière.
07:13 Est-ce que, très simplement, Yves-Nicolas,
07:15 Gaël Pedrillo, aujourd'hui, doit s'en aller de la mairie de Saint-Etienne ?
07:19 C'est étonnable encore ou pas ?
07:21 - Si vous voulez, d'abord, en tant que roi-neige,
07:24 je ne veux pas me mêler des affaires stéphanoises.
07:26 - Vous avez forcément un avis.
07:27 - D'autant mieux.
07:28 - Vous êtes maire de Grandeville.
07:29 - Laissez-moi terminer.
07:30 Je ne veux pas me mêler des affaires stéphanoises
07:31 et j'espère bien que le stéphanoise ne se mêlera pas de nos affaires.
07:33 Moi, c'est un territoire que je connais moins bien, forcément, que le mien.
07:38 Après, vous n'avez pas une affaire Gaël Pedrillo,
07:41 vous avez trois affaires Gaël Pedrillo.
07:43 Il y a l'affaire Artygue, il y a l'affaire Wauquiez
07:45 et désormais, il y a l'affaire Thiaulière.
07:47 Dans au moins une affaire, il a reconnu sa culpabilité.
07:50 - Il est mis en examen dans l'affaire Artygue ?
07:52 - Mis en examen, c'est présumer innocent.
07:54 Mais dans une affaire, contrairement à toutes les autres,
07:56 il a reconnu sa culpabilité.
07:57 À partir du moment où on reconnaît sa culpabilité
07:59 et qu'on est coupable d'un délit devant la loi,
08:02 je pense que la moindre des choses, c'est de démissionner.
08:04 - L'affaire Wauquiez, il l'a reconnu, il avait eu des propos...
08:06 - Absolument.
08:07 Rien que ça devrait pousser cet élu à dire
08:11 "Ok, je ne veux pas mettre en péril le reste de mon équipe,
08:14 ma ville, ma région, et par conséquent,
08:17 non seulement je me mets en train, mais je démissionne."
08:19 - Yves Nicollin, vous vous êtes bien là,
08:20 pour quelques années encore, au moins jusqu'à la fin du mandat.
08:22 - J'espère, si je suis toujours vivant.
08:24 - Voilà, exactement.
08:25 Et vous êtes avec nous jusqu'à 8h30 ce matin.