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Le vétéran du journalisme politique et ancien président d'Europe 1 Jean-Pierre Elkabbach s'est éteint mardi 3 octobre 2023 à 86 ans. Invité au micro de "Culture Médias" ce matin, Julien Dray a fondu en larmes en plein direct en évoquant la disparition de celui qui fut un de ses grands amis. 

Retrouvez "Culture Médias" sur : http://www.europe1.fr/emissions/culture-medias

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Transcription
00:00 grand frère Doran comme il dit. Bonjour Julien.
00:02 Bonjour.
00:04 Merci beaucoup d'être avec nous ce matin. Je sais que ça n'était pas évident pour vous de prendre la parole ce matin, mais
00:10 vous vouliez nous témoigner votre amitié parce que vous perdez avant tout un ami ce matin, un frère.
00:16 Je le fais pour vous parce que c'est Europe.
00:20 Oui.
00:21 On vous en remercie vraiment.
00:23 Europe pour Jean-Pierre.
00:26 C'était le but.
00:30 C'était sa vie.
00:32 Il n'était jamais aussi heureux que le matin dans son studio,
00:36 quand on allait le voir, excusez-moi,
00:39 on arrivait pour l'interview, vous étiez là avec son écharpe, son éternel écharpe, le stabilo, sa fébrilité,
00:46 et puis on partait.
00:49 Et puis après l'interview,
00:52 on revenait et on parlait. Vous m'aurez mon plaisir parce que c'était quelqu'un que je connaissais depuis 30 ans, qui m'avait accompagné
00:59 c'est un grand frère. Le plaisir après c'était de regarder tous les livres qu'il recevait dans son bureau
01:04 et puis mon cartable était plein à chaque fois quand je repartais.
01:08 Mais Jean-Pierre c'était
01:11 c'était comment vous dire, une énorme humanité, une énorme humanité.
01:15 Quand il aimait, il aimait totalement.
01:18 Il était là, il ne comptait pas cette affection qu'il portait pour ceux qu'il aimait.
01:22 Et c'est vrai que Europe c'était sa deuxième maison. C'est là où il a été je pense le plus heureux.
01:28 Est-ce qu'il vous donnait des conseils, Julien Dray, pour votre carrière politique ?
01:33 Quand on était en studio, c'était sans concession et il était d'une exigence totale.
01:41 Alors souvent il m'appelait la nuit avant parce qu'il voulait que ce soit parfait.
01:46 Et quand j'avais pas assez bossé, je me disais on va gueuler. Quand j'avais une formule qui n'était pas prête, pas ciselée,
01:51 il me disait t'as pas assez travaillé.
01:53 Vous répétiez ensemble les interviews ?
01:57 Non, on répétait pas parce que Jean-Pierre il vérifiait toujours d'abord que vous seriez là le lendemain matin.
02:02 Il savait que des fois je pouvais avoir une panne.
02:04 Et il vérifiait que j'avais travaillé l'interview, que j'arrivais pas à la fleur au fusil et que ça allait pas être un interview.
02:10 Mais il n'y avait pas de répétition parce que quand le gong sonnait, je peux vous dire que c'était pas du copinage.
02:17 Vous ne saviez pas le roi la faute.

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