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Leyla Abdullayeva, l'ambassadrice d’Azerbaïdjan en France, était lundi 2 octobre l'invitée de la matinale de franceinfo. Elle répondait aux questions de Jérôme Chapuis.

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Transcription
00:00 Plus de 100 000 Arméniens ont fui le Haut-Karabakh.
00:03 L'Azerbaïdjan, qui contrôle totalement l'enclave depuis la guerre éclair du 19 septembre,
00:07 est accusé de se livrer à un nettoyage ethnique, notamment par l'ambassadrice arménienne en France,
00:11 qui était ici même dans ce studio jeudi dernier.
00:14 La parole ce matin à Leïla Abdoulayeva.
00:17 Bonjour.
00:18 Bonjour.
00:19 Ambassadrice d'Azerbaïdjan à Paris et invitée d'actu de France Info ce matin.
00:22 Ses accusations, elles sont documentées par de nombreux témoignages de réfugiés.
00:27 Que répondez-vous ?
00:28 Tout d'abord, merci pour l'invitation.
00:31 Je vais commencer par dire qu'il n'y avait pas de guerre de la part de l'Azerbaïdjan.
00:35 Vous avez mentionné qu'une guerre a commencé, lancée il y a quelques jours.
00:39 Pas de guerre, il y a un recours à l'armée.
00:41 On avait deux guerres.
00:42 Première guerre de Karabakh, à la résultat de laquelle 20% de territoire azerbaïdjana
00:47 a été occupé militairement par l'Arménie.
00:49 Et deuxième guerre, à 2020, Azerbaïdjan a libéré ce territoire.
00:53 Alors revenons à ce qui se passe en ce moment, madame l'ambassadrice.
00:56 Je ne sais pas quels sont vos points de référence quand vous parlez des témoignages.
01:02 Ce sont les témoignages, ce sont un certain nombre de vidéos.
01:04 Je vous donne deux points de référence fiables.
01:07 Première, c'est le premier ministre arménien Pashinyan qui a fait la déclaration le 21
01:13 septembre de cette année.
01:14 Il a dit "il n'y a pas de menace pour des civils".
01:17 C'est la première.
01:18 Depuis, c'était le 21 septembre, mais depuis il s'est passé beaucoup de choses.
01:21 Vous avez vu comme nous les convois sur cette route du corridor de la Chine.
01:24 Je vous donne un deuxième point de référence, encore une fois fiable, je veux bien souligner.
01:30 Et c'est le haut commissariat pour les réfugiés de l'ONU qui a dit il y a deux jours "on
01:36 n'a pas reçu aucune information sur le maltraitement envers des Arméniens qui ont volontairement
01:44 quitté la région de Karabakh".
01:45 Alors l'ONU n'est sur place que depuis hier.
01:48 Les déclarations dont vous faites part datent d'avant-hier.
01:50 L'ONU est sur place parce qu'il y a une représentation de l'ONU en Azerbaïdjan.
01:54 Il y a une représentation de l'ONU en Arménie.
01:56 Bien sûr que l'ONU est sur place.
01:58 Et après, c'était l'Azerbaïdjan qui a invité la mission et c'est 30 ans après
02:02 l'ONU première fois a visité la région de Karabakh.
02:05 Alors parlons de ce qu'on voit, nous, de ce que nous voyons de là où nous sommes.
02:08 Il y a un certain nombre d'images, des personnes, des convois absolument interminables dans
02:12 ce fameux corridor de la Chine qui fuient, qui fuient, c'est un fait, le haut Karabakh.
02:17 Ça, ce sont des faits, vous êtes d'accord ?
02:19 Bien sûr que ce sont des faits.
02:21 Je ne dis pas que je ne suis pas d'accord.
02:22 Ce sont des gens qui ont décidé volontairement de ne pas continuer à habiter dans la région
02:28 de Karabakh.
02:29 Est-ce qu'ils avaient le choix, vraiment ? Est-ce qu'ils avaient le choix ? Ces gens
02:32 qui sont en train de fuir.
02:33 Ils avaient le choix parce que le gouvernement de l'Azerbaïdjan leur a proposé de ne pas
02:37 quitter leur lieu de résidence.
02:40 Le gouvernement de l'Azerbaïdjan a dit qu'ils vont garantir tous les droits, liberté et
02:45 sécurité de toutes les populations de l'Azerbaïdjan, y compris les minorités arméniennes qui
02:51 habitent en région de Karabakh.
02:52 Mais ça, c'est en contradiction avec des images qu'on voit de soldats azerbaïdjanais
02:57 qui tirent en l'air à côté des maisons sans même parler d'un certain nombre d'exactions.
03:02 Les soldats azerbaïdjanais protègent le sol souverain de l'Azerbaïdjan.
03:07 Karabakh, c'est un territoire souverain de l'Azerbaïdjan.
03:10 Qui est discuté depuis une centaine d'années entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
03:14 Tout le monde le comprend, y compris, tout le monde l'accepte, y compris l'Arménie,
03:19 y compris la France, y compris toute la communauté internationale.
03:23 Alors sur la question de l'Arménie, justement, votre président Ilham Aliev a déclaré il
03:31 y a quelques années que les territoires situés en Arménie étaient azerbaïdjanais.
03:36 Il parlait notamment d'Erevan.
03:38 Erevan, nous devons, nous Azerbaïdjanais, retourner vers ces terres historiques.
03:41 Est-ce qu'après le Haut-Karabakh, il y aura d'autres actions militaires éventuellement
03:46 en territoire arménien ?
03:47 Vous savez, dernièrement, j'entends beaucoup de choses comme ça, que l'Azerbaïdjan veut
03:53 bien vraiment envahir les territoires arméniens.
03:57 Mais ça ce sont des déclarations de votre président qui datent de 2018.
04:00 Non, pas du tout, c'est pas la déclaration de président.
04:02 Je vais vous expliquer.
04:03 Tout d'abord, il faut vraiment sortir du peur.
04:06 Il faut sortir du fantasme.
04:08 L'Azerbaïdjan respecte bien l'intégrité territoriale de tous les pays.
04:12 Et on a une déclaration réciproque de la part de dirigeants de deux pays que l'intégrité
04:18 territoriale de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie se sont respectées.
04:21 Et maintenant, ce que veut l'Azerbaïdjan, c'est plutôt vivre en paix avec ses voisins,
04:28 avec l'Arménie.
04:29 Et voilà pourquoi l'Azerbaïdjan a initié le procès de normalisation.
04:32 Concernant les mots de président, le président a dit que historiquement, les Azerbaïdjanais
04:41 habitaient en Arménie, un territoire moderne de l'Arménie.
04:44 Mais malheureusement, juste à la veille de la chute de l'URSS, 250 000 Azerbaïdjanais
04:50 ont été chassés de leur territoire historique.
04:52 C'est ça qu'on dit aujourd'hui.
04:54 Mais c'est pas dire qu'on veut bien envahir l'Arménie.
04:57 Ce sont des faits qu'on dit.
04:58 J'ai dit déjà et je répète, mon président, il a dit aussi qu'on va revenir à Yerevan.
05:04 Comment on va revenir à Yerevan, les Azerbaïdjanais ?
05:07 On va revenir par l'avion, parce qu'on veut bien normaliser nos relations.
05:13 On veut bien vivre en paix avec l'Arménie.
05:16 Et la meilleure garantie pour l'intérêt territorial de l'Arménie, c'est signer
05:21 un traité de paix.
05:22 L'Azerbaïdjan a déjà proposé un projet pour un traité de paix.
05:25 On espère qu'on va signer plutôt ce traité de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
05:30 Et la meilleure garantie pour la communauté internationale de savoir exactement ce qui
05:35 se passe, ce ne serait pas de faire venir des journalistes, des humanitaires.
05:39 Pour l'instant, c'est le trou noir pour là où nous sommes.
05:41 Je ne sais pas pourquoi vous disiez comme ça, parce qu'il y a des journalistes sur
05:45 place pour le moment.
05:46 Je peux vous dire, BBC World est là, Al Jazeera est là, Reuters est là, Agence France-Presse
05:52 est là, Télé-Té-World est là.
05:54 Et ils documentent un certain nombre d'exactions.
05:57 Bien sûr, ils sont sur place.
06:00 Il y a la présence d'un média international en Azerbaïdjan.
06:04 J'ai une dernière question.
06:05 Demain, la ministre des Affaires étrangères française, Catherine Colonna, sera en Arménie
06:09 à Erevan pour réaffirmer le soutien de la France sur l'intégrité territoriale de
06:15 l'Arménie.
06:16 Elle étudiera, c'est le communiqué du Guideur C, les modalités concrètes du renforcement
06:19 de la coopération dans tous les domaines.
06:20 Ça peut vouloir dire dans tous les domaines, y compris militaires.
06:23 Est-ce que c'est une ligne rouge pour vous ?
06:24 Coopération dans les sphères différentes, y compris militaires.
06:29 Ce sont des États souverains et décidés.
06:31 L'Azerbaïdjan a aussi une coopération dans différents divers avec plusieurs des États
06:37 souverains.
06:38 Bien sûr, c'est à la France, c'est aux autres États à décider dans quel domaine
06:42 de continuer la coopération.

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