• il y a 2 ans
Le dérèglement climatique percute déjà nos vies et notre société. La guerre en Ukraine vient nous rappeler combien notre addiction aux énergies fossiles, en plus d’être climaticide, peut contribuer à l’oppression et parfois à la persécution de peuples entiers.

C’est dans ce contexte qu’en France, comme en Europe, une grande partie de nos infrastructures énergétiques comme les centrales nucléaires et fossiles arrivent en fin de vie. Des centaines de milliards d’euros vont devoir être investis pour fournir une énergie sûre, disponible, et accessible à toutes et tous, y compris les plus précaires.

Après le premier choc pétrolier de 1973, la réaction politique et industrielle a été puissante : « En France on n’a pas de pétrole, mais on a des idées! ». En fait UNE idée : développer un parc nucléaire massif sur l’ensemble du territoire. Jusqu’à produire 80% de notre électricité, mais moins de 20% de notre énergie.

Ce programme a mobilisé toutes les politiques, les forces vives, et tous les débats, et s’est transformé en obsession. Sans jamais que les Français y soient pleinement associés.

Malgré les « qui aurait pu prévoir? » des partisans de l’atome, notre dépendance nucléaire nous a rendu terriblement vulnérables, avec plus de la moitié du parc nucléaire à l’arrêt l’hiver dernier, des factures d’électricité qui explosent, des pays fournisseurs d’uranium sous emprise russe, des déchets et des risques d’accident non résolus…
Et des retards dramatiques dans les économies d’énergie -notamment le logement et les transports- et le développement des énergies renouvelables.

Nos choix énergétiques d’aujourd’hui engagent notre avenir pour les 100 prochaines années, soit bien au-delà du temps qui reste pour contenir le dérèglement climatique dans des limites supportables.

Puisqu’il va nous falloir investir massivement dans la production d’électricité décarbonée pour réduire nos émissions de CO2, nous défendons que la première des priorités doit être la sobriété -l’énergie la moins cher et la moins polluante est celle qu’on ne consomme et donc qu’on ne produit pas! Et que le choix de notre mix énergétique doit répondre aux critères suivants : l’urgence climatique, la rationalité économique, l’accessibilité sociale, l’emploi, la stabilité géopolitique, le risque, le choix démocratique.

Nous vivrons encore longtemps avec des réacteurs nucléaires en France. Mais le choix de relancer un programme nucléaire ne répond à aucun de ces critères. Le nouveau nucléaire c’est trop tard, trop cher, trop risqué !
Alors, ayons un débat sérieux, dépassionné, éclairé ! Mettons enfin la démocratie au cœur de nos choix énergétiques. Nous savons qu’ils déterminent la société dans laquelle nous voulons, nous pourrons vivre.


Cette collection de 9 films, courts, veut modestement y contribuer. Il y a urgence !

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Transcription
00:00 Pour assurer ses besoins, chaque pays utilise diverses sources d'énergie.
00:12 C'est le mix énergétique.
00:13 Comme les choix énergétiques influent nos modes de vie dans leur globalité, ce mix
00:19 structure la vision économique, écologique et sociale de chaque pays.
00:23 Mobilité, justice sociale, indépendance nationale, transition écologique, la vie
00:29 quotidienne pour plusieurs générations est dépendante des politiques énergétiques.
00:33 L'Allemagne a souhaité déléguer le pouvoir de décision et d'action à sa population,
00:39 laquelle a opté dans sa grande majorité depuis plus de 20 ans pour le déploiement
00:43 massif des énergies renouvelables et le développement des coopératives citoyennes d'énergie afin
00:48 de sortir du nucléaire et des énergies fossiles.
00:50 Ces débats ont donné naissance à une loi pionnière et courageuse qui a permis à l'Allemagne
00:56 dès 2000 de déployer une politique inédite de progression de ses énergies renouvelables
01:01 et passer de 24% d'énergie renouvelable pour produire son électricité à 46% en
01:07 10 ans.
01:08 Les résultats du choix démocratique allemand sont là.
01:12 Quand on le veut, on peut changer de modèle énergétique et développer sa puissance
01:16 industrielle.
01:17 Cette transition allemande rend jaloux des voisins qui ont préféré ne pas agir.
01:21 C'est ainsi qu'il développe des contre-vérités à propos de la transition énergétique
01:25 allemande.
01:26 Non, l'Allemagne n'a pas réouvert ses centrales à charbon pour compenser l'arrêt du nucléaire.
01:31 Elle continue le démantèlement de sa filière charbon conformément à sa feuille de route
01:36 qui prévoit la fin du charbon en 2030.
01:38 La France, en revanche, achète régulièrement de l'électricité issue du charbon à l'Allemagne
01:43 pour pallier la mise à l'arrêt répétée de ses centrales nucléaires.
01:47 La transition énergétique de l'Allemagne n'est pas achevée.
01:49 L'Allemagne est toujours dépendante de ses énergies fossiles, gaz, pétrole, charbon,
01:54 mais leur usage a déjà baissé de 20% en 10 ans.
01:57 L'Allemagne est en avance sur la France.
02:01 Le choix de l'Allemagne s'est fait de manière démocratique alors que les orientations énergétiques
02:05 de la France se font dans la plus parfaite opacité.
02:07 Débattre de la transition énergétique, c'est débattre du modèle de société que
02:12 l'on veut, un modèle de société qui engage les transformations profondes de nos modes
02:15 de vie.
02:16 Cela pose la question de nos valeurs et de leur mise en application.
02:19 Cela implique la construction d'une action publique globale en matière de justice sociale,
02:25 de rénovation des logements, de développement des transports collectifs, de changements
02:29 alimentaires, d'emplois, de traitement des déchets, d'agriculture, et cela implique
02:34 plus que jamais la délibération du peuple.
02:37 Accompagner, organiser la mise en place de ce modèle est possible et nécessaire.
02:42 C'est la condition pour sortir des débats stériles et avoir une nation toute entière
02:47 mobilisée.
02:48 Merci.
02:51 Merci à tous !