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Court métrageTranscription
00:00 Sauf si vous vivez dans une niche, le grand retour de Luc Besson ne vous aura pas échappé.
00:04 Il revient avec Dog Man, son nouveau film qui était présenté en compétition,
00:08 on aura tout vu, au Festival de Venise.
00:10 *Musique*
00:33 *Coup de feu*
00:34 *Cri de la femme*
00:34 *Coup de feu*
00:35 *Coup de feu*
00:35 *Coup de feu*
00:41 Dog Man, 4 ans après l'échec d'Anna, 6 après celui de Valérian,
00:46 c'est donc le nouveau film ultra-Bessonien du réalisateur du Grand Bleu.
00:50 Vous remplacez les dauphins par des chiens, vous remplacez Jean-Marc Barr par Caleb Landry Jones
00:56 et vous avez un de ces personnages infantiles qu'il affectionne,
01:01 mi-homme, mi-animal, complètement paumé,
01:04 et choisissant de vivre avec les bêtes parce qu'elles sont plus gentilles.
01:08 Le film s'ouvre sur une citation de Lamartine,
01:10 "Tout un homme est malheureux, Dieu envoie un chien", en gros,
01:13 et ce n'est pas innocent cette citation, non pas parce qu'elle parle des chiens,
01:16 mais parce qu'elle parle de Dieu.
01:17 Et dans cette espèce de fourre-tout insensé, mi-thriller, mi-pathos-porn,
01:24 Luc Besson convoque à la fois l'histoire d'un enfant martyr,
01:30 la violence des pères, la violence masculine,
01:34 le drag show avec un personnage qui, non seulement communique avec les chiens,
01:38 mais à ses heures perdues, quand il n'est pas cambrioleur,
01:42 fait des spectacles travestis.
01:44 Marie a utilisé le bon terme, c'est qu'effectivement ce film est un fourre-tout.
01:47 Et c'est un peu dommage parce qu'il y avait quand même deux, trois choses intéressantes
01:52 dans l'idée de départ du scénario de Luc Besson.
01:54 Et en fait, il couvre plusieurs lièvres ou plusieurs chiens à la fois,
01:58 et le problème, c'est qu'il n'en attrape vraiment aucun dans l'histoire.
02:01 Donc, un des plus embarrassants de ces lièvres ou de ces chiens,
02:06 c'est autour de la religion.
02:07 Et là encore, on se rend compte que Luc Besson, il n'est pas très doué dans les scénarios
02:10 parce que c'est très, très, très confus.
02:12 C'est à la fois une dénonciation de la religiosité très prégnante aux États-Unis
02:18 avec toutes ses dérives.
02:20 Et en même temps, le personnage est quand même dans une posture ultra-christique.
02:23 Donc voilà, tout est confus, comme souvent avec Besson.
02:27 Mais au moins, il y avait souvent quand même de la mise en scène dans ces films,
02:30 parfois très tape à l'œil, certes, mais quand même des choses intéressantes.
02:33 Et là, on est quand même vraiment sur sa fin.
02:36 Il n'y a pas grand chose dans la gamelle pour le cinéphile là-dedans.
02:39 Il y a une raison d'aller voir Dogman, c'est qu'elle est Blandy Jones.
03:06 C'est un acteur qu'on avait découvert il y a deux ou trois ans au Festival de Cannes
03:11 pour le film "Nitram", un film australien pour lequel il a eu le prix d'interprétation
03:16 masculine.
03:17 Là, encore une fois, il y a une performance absolument ahurissante.
03:19 Il a quand même un rôle très, très compliqué à jouer.
03:21 Il y va à fond et c'est comme ça, c'est ce qu'il fallait faire.
03:23 Mais en tout cas, il ne fallait-il pas être ridicule et il parvient à ne pas l'être.
03:26 Il y a quand même dans tout ce fourbi, ce kouglof insensé, un moment assez sidérant.
03:31 C'est quand Caleb Landry Jones, qui est travesti en Edith Piaf, se tient chancelant du fait
03:37 de son handicap sur la scène où il donne ses spectacles de drague et se met à faire
03:45 une sorte de playback en français très troublant, très étonnant sur "Emporté par la foule",
03:52 sur la foule d'Edith Piaf.
03:54 Il fait un playback en français qui peut filer un peu la chair de poule, en tout cas avec
04:00 cet acteur supplicié, écrasé de lumière blanche, on a l'impression de vivre un moment
04:05 un peu étonnant.
04:06 Dogman, à la niche, c'est bof.
04:08 Dogman, allez, pour l'acteur, c'est bof.
04:10 C'est ça, c'est ça.