En décembre 1944, Hitler choisit les Ardennes comme dernier espoir pour renverser le cours de la guerre. L'assaut allemand conduit à la bataille la plus sanglante menée contre les troupes américaines au cours de la Seconde Guerre mondiale. Les survivants, les anciens habitants et les anciens combattants racontent le terrible siège de Bastogne.
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00:00 1944, la seconde guerre mondiale déchire la planète.
00:07 Les bombes volaient de tous côtés.
00:11 Les alliés se livrent à une guerre sans merci pour libérer l'Europe, occupée par les nazis.
00:17 C'est une guerre au cours de laquelle les deux camps vont jouer une véritable partie d'échec.
00:22 Depuis les plages de Normandie...
00:24 L'eau de la mer était couleur rouge sang.
00:27 Aux forêts allemandes...
00:30 Des milliers de cadavres gisaient devant moi.
00:34 Chaque camp déploiera des armements de plus en plus puissants et sophistiqués.
00:39 Ces tanks donneront un avantage de taille aux américains. C'est une arme très efficace.
00:45 Voici l'histoire de l'ultime campagne des alliés, comptée par les hommes qui l'ont directement vécue.
00:52 On tirait, et ensuite on manœuvrait.
00:58 Il était comme un frère pour moi.
01:01 Le 16 décembre 1944, Hitler va jouer sa dernière carte à l'Ouest,
01:15 sous forme d'une contre-attaque surprise dans la dense forêt ardennaise.
01:21 Il espère par ce biais changer le cours de la guerre et contraindre les alliés à négocier.
01:27 Les ordres d'Hitler dans les Ardennes n'étaient pas de gagner du terrain, mais de détruire l'ennemi.
01:34 Nous allons vous conter la bataille au cours de laquelle les troupes américaines paieront leur plus lourde tribu.
01:42 La bataille des Ardennes.
01:46 Le début de la bataille
01:50 Début décembre 1944, les soldats allemands luttent désespérément afin de freiner l'avancée soviétique sur le front Est.
02:00 En vain, les Russes approchent inexorablement de l'Allemagne.
02:05 A l'Ouest, les derniers succès allemands, notamment la mise en échec de l'opération aéroportée Market Garden,
02:11 offrent un peu d'espoir au Reich, qui assemble rapidement une puissante force de frappe
02:17 afin de mettre en œuvre le dernier plan du Führer, une contre-attaque de grande envergure dans les forêts de Belgique et du Luxembourg.
02:25 Avec pour objectif la prise de contrôle du port d'Anvers tenu par les alliés.
02:30 Ce plan est élaboré par Hitler lui-même, afin de reprendre le port d'Anvers, qui est un port d'une grande importance stratégique.
02:40 Par ce biais, il souhaite couper l'approvisionnement des troupes alliées positionnées à proximité de la frontière allemande.
02:50 Cette attaque a également un objectif politique.
02:54 En lançant cette offensive, Hitler veut prouver aux alliés que son armée a encore des ressources
03:00 et qu'il serait judicieux de proposer la paix afin de former une nouvelle alliance destinée à lutter contre la menace d'invasion soviétique.
03:10 L'armée allemande va attaquer une région qui a subi les foudres de son fameux Blitzkrieg en 1940.
03:19 Les Ardennes.
03:21 Une région parsemée de forêts et de collines couvrant les territoires français, belges et luxembourgeois.
03:29 Les Ardennes, c'est une région chargée d'histoire. On se croirait revenus au 15e et 16e siècle.
03:35 Il y avait de nombreux châteaux très anciens avec des ponts-levis et ce genre de vestiges.
03:40 C'est une région magnifique.
03:43 Les forces alliées sont peu nombreuses dans cette région assez calme,
03:48 après s'être ardemment battues durant des semaines le long de la ligne Siegfried.
03:53 Quelques unités y profitent d'un repos bien mérité.
03:58 Mon unité y a été envoyée pour prendre la relève de la 4e division d'infanterie qui avait servi dans la forêt d'Urtgen.
04:07 Ils avaient perdu 6000 gars.
04:11 Et la 2e division d'infanterie en avait perdu 2000.
04:15 Tous avaient été envoyés là-bas pour récupérer et reprendre des forces.
04:20 Mais ce secteur, à l'apparence calme, est sur le point de subir la colère nazie.
04:26 Les alliés l'ignorent, mais 200 000 hommes, 1400 blindés, 1000 avions et 2600 canons et lance-missiles sont réunis pour attaquer la région.
04:39 Adolf Hitler lui-même va sélectionner les officiers et les troupes qui mèneront offensive.
04:50 La 6e armée blindée SS, commandée par Sepp Dietrich, est alors composée des deux plus puissantes formations allemandes, la 1ère et la 2e SS Panzer Corps.
05:01 La 5e armée blindée du général von Mannteufel est également composée de plusieurs formations expérimentées.
05:10 Elles seront soutenues par la 7e armée du général Brandenberger et la 15e du général von Sangen.
05:19 A la tête de l'assaut se trouvera la 6e armée blindée qui suivra le chemin le plus court vers l'objectif, le port d'Anvers.
05:27 Provisions et équipements leur seront livrés en priorité.
05:30 La 5e armée blindée se voit confier le secteur central avec pour objectif la prise de Bruxelles.
05:40 A la pointe sud, la 7e armée aura pour mission de protéger le flanc sud et la 15e, positionnée au nord du champ de bataille ardennais, fixera les forces américaines en front.
05:51 Avec la possibilité de lancer sa propre attaque en cas de circonstances favorables.
05:56 Mais les maréchaux de camp Walter Model et Gerd von Rundstedt en charge des opérations émettent des réserves quant à ce plan.
06:09 Hitler fera la sourde oreille à leurs remarques.
06:12 Ils vont relever plusieurs défauts à l'offensive des Ardennes.
06:17 Ils considèrent tout d'abord que les troupes allemandes ne sont simplement pas assez fortes.
06:22 Le Reich a rassemblé ses dernières unités de réserve pour cette offensive et les alliés sont toujours en supériorité numérique.
06:29 Ensuite, au niveau logistique, l'attaque va s'avérer problématique.
06:38 Les Allemands vont devoir prendre les dépôts pétroliers alliés sur leur route afin d'alimenter leurs chars et avancer.
06:45 Le pétrole sera la source de nombre de problèmes pour les Allemands vers la fin de la seconde guerre mondiale.
06:52 Les Russes ayant mis la main sur les réserves de pétrole roumaines, l'Allemagne dispose à peine de quoi faire rouler ses tanks et voler ses avions.
07:02 Le haut commandement allemand compte sur l'effet de surprise pour remporter la victoire et espère que l'hiver les aidera en empêchant tout soutien aérien allié.
07:11 La priorité est d'atteindre l'objectif rapidement, avant que l'ennemi n'ait le temps d'organiser une riposte et fasse parvenir des renforts pour stopper l'avancée.
07:28 La responsabilité des opérations est confiée à l'un des hommes de confiance d'Hitler, Sepp Dietrich.
07:34 Josef, dit Sepp Dietrich, est un fervent partisan du nazisme qui aura passé une grande partie de sa carrière militaire au sein des SS.
07:47 Vétéran décoré de la première guerre, il a été chauffeur et garde du corps d'Hitler avant de participer à la purge lancée par les nazis en 1934, lors de la nuit des longs couteaux.
07:58 Le Führer a une totale confiance en lui.
08:02 Pour le récompenser de ses exploits en Normandie, Hitler le décore de la croix de chevalier de la croix de fer, la plus haute distinction nazie.
08:11 Mais son manque d'études militaires est mal vu au sein du haut commandement, où il se dit qu'il est incapable de lire une simple carte.
08:18 Le moral des troupes allemandes est obofix.
08:22 Les récents succès face aux alliés ont été surnommés les miracles de l'ouest.
08:27 Certains pensent même que le cours de la guerre est sur le point de changer.
08:31 On sentait vraiment qu'on était capable de le faire.
08:34 On avançait.
08:36 On avait des chances de gagner la guerre.
08:40 La planification et la préparation des opérations seront méticuleuses et effectuées dans le plus grand des secrets.
08:47 Les allemands vont réduire au strict minimum les communications téléphoniques et interdire les transmissions susceptibles d'être interceptées par les ennemis.
08:56 Des machines à fumer vont être utilisées afin d'empêcher les alliés d'effectuer des vols de reconnaissance aériens qui ignorent ainsi tout de ce qui se prépare du côté allemand.
09:09 Le sol gelé facilite le mouvement des lourds tanks allemands.
09:13 Tout est prêt.
09:14 L'attaque peut être lancée.
09:16 Le 16 décembre 1944, à 5h30 du matin, 1600 canons allemands ouvrent le feu.
09:27 C'était un bruit incessant.
09:32 Ça n'arrêtait pas.
09:34 Un véritable concert de mitrailleuses et de lances roquettes.
09:38 Un mur de fumée s'était levé dans les champs et à travers la fumée, les détonations mettaient de la couleur.
09:45 C'était l'enfer sur terre.
09:48 90 minutes plus tard, les allemands attaquent les positions américaines sur un front de 60 kilomètres.
09:56 Je n'avais jamais rien vu de tel auparavant.
10:02 On avait tout ce qu'il fallait.
10:04 Des tanks neufs et de belles pièces d'artillerie.
10:07 Les américains ont été surpris.
10:10 Certains au point de laisser leur café et leur bacon grillé sur les tables.
10:14 Ils ont fui car ils ne s'attendaient pas à l'attaque.
10:17 Les 2ème et 99ème divisions d'infanterie se trouvent alors sur le chemin du Kampfgruppe Peiper.
10:25 Cette unité porte le nom d'un officier incarnant la quintessence des SS.
10:30 Il est un homme de la guerre.
10:32 Il est un homme de la guerre.
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11:26 L'unité de Piper est célèbre pour le massacre de populations et l'incendie de nombreux villages soviétiques.
11:33 Les jours qui suivront consolideront sa sauvage réputation.
11:39 L'unité de Piper est composée de 600 véhicules et 5000 hommes, dont un détachement entier de chars Tigre 2.
11:54 Malgré la nature impressionnante du Tigre 1, les Allemands vont cesser sa fabrication en 1944
12:00 et se concentrer sur une machine encore plus puissante, le Tigre 2, appelé le Roi-Tigre en allemand.
12:07 Ils seront construits parce qu'Hitler souhaite que le tout récent canon 88 mm, encore plus puissant que l'ancien modèle, soit installé sur un châssis de tank.
12:16 Au cours de la bataille des Ardennes, les Allemands vont se voir confronter à de nombreux problèmes logistiques
12:22 car faire rouler de telles machines nécessite beaucoup de ressources.
12:26 Les Allemands disposent de stocks de carburant, mais Albert Speer, le ministre de l'armement,
12:32 sait qu'il y a de fortes chances pour que ces réserves n'arrivent pas à temps sur le front,
12:37 car elles ne sont pas encore parties au moment du lancement de l'offensive.
12:41 Afin de protéger ces véhicules de grande valeur au cours des premières vagues d'assaut, l'infanterie leur ouvre la voie.
12:49 La résistance ennemie est attendue dans le petit village belge de Lanzerath, en lisière de la forêt ardennaise.
13:00 Viper retient ses chars pendant que l'infanterie sécurise la zone.
13:13 Bien qu'en infériorité numérique, la petite garnison américaine basée à Lanzerath tente de défendre ses positions.
13:20 Les troupes allemandes vont reculer, prendre position et la garder pendant plusieurs heures.
13:34 Douze heures plus tard, Piper et son détachement arrivent sur place.
13:40 À ce moment précis, Piper entre dans une colère noire et envoie ses hommes débusquer les américains qui se sont déjà retirés depuis plusieurs heures.
13:59 Ils ont pour ordre de traquer toute présence alliée dans les bois et de l'éliminer.
14:04 L'avancée allemande connaît donc un premier contre-temps suite à cet épisode.
14:10 Suite au retard pris à Lanzerath, la colonne blindée de Piper reprend sa route.
14:16 Et quelques kilomètres plus loin, atteint la caserne de la 99ème division d'infanterie.
14:22 Tous les soldats présents seront faits prisonniers.
14:27 Puis il entreprend un détour au nord, vers Bulange.
14:37 À Bulange, les hommes de Piper vont mettre la main sur un dépôt d'essence alliée.
14:43 Ce qui va permettre à son unité en particulier, et à celles qui la suivent, de continuer leur avancée.
14:51 La colonne de Piper va également trouver une utilité originale aux prisonniers américains.
14:57 Des avions de chasse alliés volent au-dessus de leur tête.
15:04 Le plus logique serait de lancer une offensive.
15:07 Mais les allemands vont préférer se servir de leurs prisonniers comme de boucliers humains,
15:13 en les plaçant sur les chars, afin d'empêcher toute attaque aérienne.
15:18 Et c'est exactement ce qui va se dérouler.
15:21 Les avions américains vont tourner en rond au-dessus des formations allemandes sans faire quoi que ce soit.
15:28 Et Piper continue tranquillement son chemin.
15:33 Piper continue son avancée vers l'ouest.
15:36 Sans savoir que s'il s'était dirigé vers le nord,
15:39 il aurait pu piéger l'intégralité des 2ème et 99ème divisions d'infanterie américaine.
15:45 Plus tard dans la journée, ces hommes vont se voir confronter à une unité d'artillerie américaine à Bogné.
15:58 Composée de 26 véhicules, la colonne américaine est impuissante et n'a d'autre choix que de se rendre.
16:05 Les soldats sont amenés dans un champ et rejoignent les autres prisonniers capturés depuis le début de la campagne.
16:15 Mes gars et moi étions alignés dans le champ.
16:18 Des soldats allemands sont arrivés à bord de leurs véhicules,
16:22 et derrière eux, à pied, les divisions d'infanterie.
16:28 Les soldats allemands vont pointer leur mitrailleuse sur les prisonniers,
16:33 puis ouvrir le feu.
16:36 J'ai été touché aux deux jambes.
16:44 Après avoir tiré, ils sont venus parmi nous,
16:47 et le premier qui hurlait ou gémissa était exécuté.
16:51 Je priais intérieurement pour qu'il passe à côté sans ma chevelle.
16:55 Et c'est ce qui s'est passé.
16:57 Albert Valenzi a eu de la chance.
17:02 Ce jour-là, 84 prisonniers furent achevés d'une balle à bout portant ou d'un coup de crosse dans la tête.
17:08 Le massacre de Malmedy sera la pire horreur commise par les hommes de Piper au cours de la campagne des Ardennes.
17:19 Mais elle ne sera pas la dernière.
17:23 Après des années de réflexion sur le sujet, je pense qu'ils avaient un délai à respecter.
17:29 Je ne vois pas d'autre explication à de telles exactions.
17:32 Ils n'avaient pas de temps à perdre avec des prisonniers ou quoi que ce soit d'autre.
17:36 C'est la seule explication pour un tel massacre.
17:39 Le crime de guerre fait partie intégrante de la stratégie des Waffen-SS,
17:47 et la bataille des Ardennes le confirmera.
17:52 Les ordres du haut commandement sont clairs.
17:55 Aucun prisonnier ne doit retarder l'avancée des troupes.
17:59 Certaines unités allemandes vont prendre le temps de désarmer les prisonniers
18:04 et les faire marcher vers des camps de travail à l'est.
18:07 Les Waffen-SS, eux, seront plus expéditifs.
18:10 Ne souhaitant pas perdre de temps, le plus simple est l'exécution automatique des prisonniers.
18:19 Les rumeurs de massacre commencent à se répandre parmi les forces alliées.
18:24 Certaines troupes américaines vont en faire une affaire personnelle
18:30 et se venger sur les prisonniers SS.
18:33 Désormais, il est plus sûr de se battre jusqu'au bout que d'être fait prisonnier.
18:42 Le lendemain, la colonne de Piper commet une nouvelle atrocité,
18:46 cette fois contre les habitants désarmés du petit village de Stavelot.
18:51 A l'aube du 18 décembre, la colonne blindée de Piper attaque une unité anti-tank américaine
19:00 et l'expulse de Stavelot.
19:03 Le camp de la colonne est dégagé.
19:06 La colonne blindée de Piper attaque une unité anti-tank américaine et l'expulse de Stavelot.
19:12 Les Allemands pénètrent un village sans défense, où ne restent que les habitants.
19:19 Toute la colonne de Piper est passée devant ma maison.
19:24 Il y avait des gros chars, des half-tracks, comme on dit en anglais,
19:30 et les Panzergrenadiers suivaient, mais on n'osait pas se montrer.
19:35 On avait réellement peur.
19:38 La colonne de Piper ouvre le feu sur les villageois.
19:41 Maman crie en allemand, elle dit "écoutez, nous sommes des civils,
19:46 mais malgré tout, ils ont tiré, donc ils sont revenus une deuxième fois,
19:52 ils ont encore retiré parce que ça bougeait encore un peu,
19:55 donc maman a été tuée, mes deux soeurs."
19:59 Quelques jours plus tard, les forces américaines arrivent dans le village et découvrent l'horreur.
20:05 Je suis entré à l'intérieur d'une maison, et j'ai vu un couple de personnes âgées,
20:12 très probablement inoffensives.
20:15 Ils étaient tous deux étendus au sol, baignant dans une mare de sang,
20:19 mais une mare de sang gelée par le froid.
20:22 Je n'avais jamais vu ça.
20:25 J'ai jeté un oeil de plus près, et j'ai remarqué qu'on leur avait tiré une balle dans la tête,
20:30 et tranché la gorge. C'était ignoble.
20:33 J'étais vraiment choqué d'une telle monstruosité.
20:36 Dans une autre maison, j'ai découvert une femme nue, à qui on avait arraché un bras,
20:40 et son bébé à côté d'elle, qui était mort lui aussi.
20:44 Dans chaque maison où je suis entré, c'était le même spectacle de mort.
20:52 Les SS de Peiper vont commettre leurs exactions à Stavelot et ses alentours.
20:56 Plus de 100 civils belges vont trouver la mort.
21:00 Lorsque les alliés comprennent que les colonnes blindées nazies dépendent du carburant
21:06 trouvé en chemin pour faire avancer leur véhicule,
21:09 tous les dépôts situés sur le chemin de l'avancée allemande sont détruits.
21:13 En se déplaçant à l'ouest de Stavelot,
21:19 Peiper ne va pas voir l'énorme réserve intacte de carburant située au nord du village.
21:24 Son avancée dépend maintenant de ce qui va se passer au nord, près d'Elsenborn.
21:32 Pour Peiper, la clé est de continuer d'avancer,
21:40 tout en s'assurant de protéger et de renforcer sa ligne d'approvisionnement.
21:47 Mais le problème est que cette ligne est surplombée par la crête d'Elsenborn,
21:51 qui est alors tenue par des unités américaines.
21:54 La 12e SS Panzer Division se verra confier la mission de prendre la crête.
22:01 Si ces soldats finissent par y parvenir,
22:05 alors cela permettra à Peiper de pénétrer plus en profondeur dans la zone.
22:10 En revanche, s'ils échouent, son arrivée marquera un long temps d'arrêt.
22:16 La 12e SS Panzer Division, soutenue par le 506e bataillon de blindés,
22:22 va rapidement rencontrer des difficultés,
22:25 et se retrouver bloquée au niveau de Kringkalt-Roscherath.
22:29 Les affrontements coûteront du temps, des chars, mais surtout des vies humaines.
22:34 De l'aube au crépuscule, la bataille fait rage.
22:39 A l'est, les tanks et les canons SS frappent le village,
22:43 soutenus par des barrages de Nebelwerfer, des lances-roquettes multiples.
22:48 A l'ouest, les tirs d'artillerie américains pylônent également la zone,
22:52 mais de manière particulière.
22:54 Ce qui a fait la différence par rapport aux Allemands,
22:59 et marqué notre supériorité technique,
23:02 ce sont nos fusées de proximité.
23:05 Grâce à elles, si je souhaitais déclencher la détonation de mon explosif
23:11 à 30 ou 60 mètres au-dessus du sol,
23:14 il n'y avait qu'à programmer le canon,
23:16 et l'explosion avait lieu sans contact avec le sol.
23:20 Les Allemands n'avaient rien de tel.
23:23 L'artillerie américaine repousse les assauts de l'infanterie allemande,
23:28 pendant que les unités anti-chars se chargent des Panzers.
23:38 Les forces américaines se positionnent sur la crête d'Elsenborn,
23:42 et y installent une nouvelle ligne de défense.
23:45 Bien décidée à ne pas céder le moindre pouce de terrain aux Allemands.
23:50 Mais le sol est enjolé, impossible de creuser
23:55 avec le matériel dont disposent les soldats.
23:58 Une nouvelle approche drastique est alors envisagée.
24:01 Nos ingénieurs nous ont donné de la TNT.
24:05 Ils avaient des blocs de cette taille avec eux.
24:07 On a rapidement compris qu'il serait impossible de creuser le sol à la main.
24:11 Donc ils nous ont confié la dynamite.
24:13 On l'a posée au sol, et progressivement on a fait des trous.
24:17 C'était le seul moyen de construire nos positions de défense.
24:21 L'avancée de Peiper se voit confronter à une résistance féroce,
24:26 pendant que les ingénieurs américains font exploser,
24:29 un à un, les ponts situés devant et derrière sa colonne.
24:34 Menacés d'isolement, les troupes allemandes savent pertinemment
24:37 qu'une fois le ciel dégagé, elles serviront de cible aux avions alliés.
24:41 Plus tard, un avion de repérage américain parviendra à passer
24:45 sous un épais manteau de nuages, et à localiser la colonne,
24:49 afin d'orienter une attaque aérienne.
24:52 L'unité de Peiper ne peut plus avancer, elle doit se défendre.
24:56 Trois jours après le début de l'offensive,
25:00 la résistance des unités américaines met à mal les plans et les espoirs d'Hitler.
25:05 On a déploré beaucoup de pertes, mais ça nous a encore plus motivés à nous battre.
25:16 Il était hors de question qu'on abandonne nos positions sans livrer bataille.
25:20 Peiper est piégé.
25:23 Désormais, tous les espoirs de percées allemandes reposent
25:26 sur une autre imposante force de frappe hitlérienne.
25:29 La 5e armée blindée.
25:31 Attaquant simultanément avec la 6e armée blindée de Dietrich au nord,
25:41 cette offensive pourrait se terminer sur un succès allemand.
25:45 Les objectifs sont alors les villages de Saint-Vite et Bastogne,
25:54 pour ensuite rouler sur la capitale belge, Bruxelles.
25:59 Le soir de l'attaque, les allemands pointent leurs projecteurs dans le ciel
26:03 afin de créer un clair de lune artificiel et faciliter ainsi leur avancée.
26:08 Un bref barrage d'artillerie prévient les alliés qu'une attaque est sur le point d'être lancée.
26:14 Aux commandes, un des plus brillants généraux allemands.
26:24 Surnommé "le petit" à cause de sa taille,
26:27 le général Asso von Mannteufel est un officier de renom,
26:31 probablement le meilleur officier impliqué dans l'offensive ardennaise.
26:35 Fervent défenseur de la guerre blindée, il sait comment parvenir à une percée.
26:43 Contrairement à Dietrich, qui préconise une attaque sur un front étroit,
26:47 von Mannteufel propose que sa 5e armée blindée attaque sur front large.
26:54 Voici son argument.
26:56 Frappé à 10 portes, vous en ouvrirez toujours une ou deux.
27:00 Sur le chemin de la 5e armée blindée se trouvent deux divisions d'infanterie américaines,
27:10 la 28e et la 106e.
27:12 Cette dernière est très peu expérimentée.
27:15 Pour le commandement américain, que ce soit Bradley ou Eisenhower,
27:22 il s'agit d'une contre-attaque mineure,
27:25 un simple resserrement des lignes et une stratégie locale sans grande envergure de la part des allemands.
27:31 Ils ne pensent pas que les allemands soient capables d'une offensive dans les Ardennes.
27:35 C'est pourquoi ils vont placer des troupes secondaires dans le secteur,
27:39 pour la plupart exténuées et inexpérimentées.
27:42 Au sein de la 28e division se trouvent des vétérans de la bataille de la forêt de Hürtgen,
27:48 qui y ont perdu nombre de leurs compagnons.
27:51 La division est envoyée dans les Ardennes afin de se reposer et reprendre des forces,
27:56 mais le répit sera de courte durée.
27:59 Un front de 16 km sera tenu par deux bataillons de 2000 hommes,
28:04 face à 31 000 allemands positionnés le long de la route principale,
28:08 menant au village stratégique de Bastogne.
28:11 Le régiment se retrouve submergé par l'avancée des forces allemandes.
28:17 Et afin de semer la confusion parmi les troupes américaines,
28:21 les allemands lancent une opération clandestine.
28:24 Nom de code, Greif.
28:27 Elle est menée par le légendaire Otto Skocerny,
28:30 ici à l'image, filmé lors de son interrogatoire par les américains après la guerre.
28:35 Au cours de l'opération Greif, des allemands anglophones,
28:40 vêtus d'uniformes américains et voyageant à bord de véhicules alliés,
28:44 vont s'infiltrer derrière les lignes ennemies,
28:47 pour une opération de sabotage.
28:49 Couper des câbles, modifier la signalisation,
28:52 retirer les panneaux avertissant de la présence de mines,
28:55 tout en récoltant de précieuses informations.
28:58 Ils étaient assis dans une Jeep, chewing-gum à la bouche.
29:06 Ils fumaient des cigarettes américaines,
29:08 et l'un d'eux avait même poussé le vis à lire un journal américain.
29:12 Ils nous regardaient de haut, semblaient méprisants.
29:14 On aurait dit de vrais soldats américains.
29:17 Vu du grand nombre de missions d'infiltration en cours,
29:20 des rumeurs circulaient de plus en plus parmi les troupes.
29:24 Les conséquences seront qu'on est devenu assez méfiant avec nos propres gars,
29:29 et de plus en plus nerveux.
29:32 Peu de ces infiltrés pouvaient prétendre passer un véritable contrôle,
29:37 car les américains posaient des questions
29:40 dont seul un américain pouvait connaître la réponse.
29:44 Des questions sur le Hollywood de l'époque, ou la ligue de baseball.
29:48 Certains connaissaient Lou Gehrig, les Yankees et les Giants,
29:53 car ils avaient vécu aux Etats-Unis,
29:55 et ils étaient donc au fait de ce qui s'y passait.
29:58 Et les soldats assis derrière eux dans la voiture passaient par la même occasion,
30:02 alors qu'il y avait de fortes chances pour qu'ils ne parlent pas un mot d'anglais.
30:06 Ils étaient facilement repérables, car ils se déplaçaient à quatre dans une Jeep.
30:11 Les américains en avaient tellement que pour quatre hommes,
30:14 il fallait deux Jeeps et parfois trois.
30:17 Ces infiltrations ont eu pour effet de semer la peur et la méfiance chez les alliés.
30:22 Au point que le général Eisenhower sera sommé par ses propres équipes
30:27 de rester à l'abri dans son quartier général par crainte d'une tentative d'assassinat.
30:32 Eisenhower en aura très vite assez,
30:34 et va déclarer que si quelqu'un veut le tuer, il peut le faire n'importe quand.
30:38 En tout cas, ce ne sont pas ses infiltrés qui allaient l'empêcher de se rendre sur le terrain.
30:43 La paranoïa causée par les hommes de Scotts Herney
30:51 se traduira dans les attitudes à l'encontre de certains prisonniers allemands.
30:55 On voulait démasquer ces satanés allemands en uniforme américain,
30:59 c'était une question de vie ou de mort pour nous.
31:03 On disait aux prisonniers qu'on leur donnait cinq secondes pour tout nous dire.
31:07 S'ils refusaient de parler au bout de cinq secondes, on leur faisait sauter la cervelle.
31:11 Et croyez-moi, on obtenait toutes les réponses qu'on voulait.
31:14 Mais seulement après avoir fait sauter quelques cervelles pour montrer qu'on ne plaisantait pas.
31:20 La plupart des infiltrés allemands sont démasqués.
31:28 La sentence est alors impitoyable.
31:32 Ces hommes étaient en mission suicide.
31:35 De notre côté, je ne pense pas que nous aurions agi différemment
31:41 si on avait attrapé des Américains portant des uniformes allemands.
31:45 Il me fallait des informations pour sauver les gars de mon peloton et de mon bataillon.
31:53 J'ai jamais hésité.
31:56 J'ai pensé à ce qu'ils nous faisaient,
32:00 à ce qu'ils faisaient à nos gars en Normandie.
32:02 Je n'ai prouvé aucune pitié.
32:05 Le cours des événements évolue assez vite pour les Allemands, mais pas toujours suffisamment.
32:12 Saint-Vite se trouve maintenant coincé entre la 6e armée blindée SS de Dietrich
32:18 et la 5e armée blindée de Mannteufel.
32:21 Les Allemands prévoient de prendre le village en une journée.
32:25 Il tiendra cinq jours.
32:28 Les longs convois sont composés de blindés,
32:30 de canons tirés par des chevaux et de troupes à pied.
32:33 Des embouteillages commencent à ralentir la cadence
32:36 et empêchent les précieuses provisions d'atteindre les unités situées à l'avant.
32:41 En vue de décongestionner les routes,
32:47 les Allemands doivent prendre le contrôle de Bastogne.
32:50 C'est l'objectif de von Mannteufel.
32:54 Le commandement allié se donne pour priorité de ralentir au maximum l'avancée allemande sur Bastogne.
32:59 Les unités de réserve sont envoyées sur place,
33:03 dont les 82e et 101e divisions aéroportées,
33:06 ayant déjà servi au cours du débarquement et de l'opération Market Garden.
33:11 Un gardien de la division alliée,
33:22 un gars est venu me voir dans le barraquement où je me trouvais,
33:26 et il m'a dit "le colonel veut te voir de suite".
33:29 Il n'a pas eu à me dire quel colonel,
33:32 parce que je savais qui c'était, c'était le colonel de mon bataillon.
33:36 Donc en chemin, je me dis que le sujet doit être sérieux.
33:40 Puis je me trouve face au colonel qui me dit
33:44 "dès que les camions que vous voyez devant nous seront chargés,
33:48 nous partirons pour Bastogne".
33:52 Nous devons y arriver avant les allemands,
33:55 pour bloquer la voie ferrée et les routes.
33:59 Certains parachutistes sont alors en chemin vers Paris pour se reposer,
34:05 après 72 jours sur le front.
34:08 La police militaire nous a récupérés à une quinzaine de kilomètres de Reims
34:14 alors qu'on se dirigeait vers Paris.
34:18 On est montés dans les camions sans savoir où on nous emmenait.
34:21 Personne ne savait où on allait.
34:24 On monte dans les camions,
34:27 on roule pendant deux ou trois jours,
34:30 et on descend au sud du village de Bastogne.
34:34 Personne n'est au fait de la situation sur le moment.
34:40 On a juste continué de marcher une vingtaine de kilomètres
34:45 pour arriver à Bastogne, et là, on nous est dit de prendre nos positions.
34:49 Ce déploiement rapide aura un impact crucial sur la bataille qui va suivre.
34:55 Une fois que le haut commandement allié soupçonne une attaque allemande,
35:02 Eisenhower se réunit entre autres avec Montgomery, Bradley et Patton
35:08 afin d'élaborer une stratégie de riposte.
35:14 L'armée américaine du général Courtney Hodge est chargée de contenir l'offensive allemande.
35:19 Au nord se trouvera la 21e armée britannique, commandée par le général Montgomery,
35:26 et au sud, la 3e armée, commandée par le général Patton.
35:30 Montgomery allait diriger ses forces vers le sud
35:37 pour attaquer le nord du saillant de l'attaque allemande.
35:42 Patton, lui, prend la direction du nord vers le bord du saillant sud.
35:46 Il a pour but de stopper la poussée créée par les allemands
35:50 et donc de couper net leur avancée.
35:53 Eisenhower demande à Montgomery quel est le temps nécessaire
36:00 pour mettre ses forces en mouvement et les diriger vers le sud.
36:04 Montgomery, qui est d'un naturel très prudent, va répondre deux semaines.
36:10 Eisenhower pose la même question à Patton
36:13 et Patton lui répond 48 heures.
36:17 Montgomery va lui dire "George, vous ne pouvez pas dire ça, vous savez que c'est impossible."
36:23 Patton répète 48 heures.
36:26 Eisenhower dira "Je ne vous crois pas, mais d'accord."
36:29 Patton confiera ensuite à Bradley qu'il avait ordonné un mouvement de la 3e armée vers le nord
36:35 avant même la réunion avec Eisenhower.
36:39 Et ce, parce qu'il savait qu'on allait le lui demander.
36:42 Et c'est exactement ce genre de comportement agressif et confiant
36:48 qui contribuera à écrire la légende de Patton.
36:51 Une semaine avant Noël 1944,
36:57 la 101e Division Aéroportée Américaine arrive à Bastogne pour prendre position.
37:02 La tempête est sur le point d'éclater.
37:07 Des réfugiés entraient dans Bastogne en même temps que nos troupes.
37:11 Ça signifiait que les Allemands n'étaient pas bien loin derrière.
37:16 La 101e arrive à Bastogne
37:20 et la rumeur circule parmi les troupes qu'ils sont isolés,
37:24 car les Allemands encerclent déjà la ville.
37:27 On était complètement encerclés et isolés.
37:31 Notre camp était en plein milieu de la ville.
37:35 Notre unité médicale se trouvait au bout du convoi
37:38 et les gars ont été capturés, avec le commandement.
37:41 Et on est tombés de caribe en ci-là.
37:47 En arrivant à Bastogne, il faisait beau.
37:50 Et soudain, il a commencé à neiger.
37:52 Ça n'a pas arrêté.
37:54 La neige nous arrivait aux genoux.
37:56 La 101e Division Aéroportée va devoir tenir ses positions
38:01 et gagner un maximum de temps dans des conditions hivernales
38:05 et sans provisions.
38:07 Les parachutistes ont été envoyés à Bastogne dans une telle hâte
38:17 que personne n'a pensé à leur fournir de vêtements chauds
38:20 pour affronter l'hiver qui s'abat sur la région.
38:22 Il faisait -17.
38:27 On n'avait pas d'abri si ces naines aux positions de défense
38:30 creusaient dans le sol.
38:32 On n'avait rien, strictement rien.
38:34 Pas de manteau, pas de bottes, pas de gants.
38:40 Voilà comment on est allés se battre à Bastogne.
38:43 Au cours de l'hiver 44-45,
38:46 les Américains vont devoir se battre dans les Ardennes
38:49 sans être préparés aux conditions météorologiques critiques de la région.
38:53 La plupart des hommes portent leurs blousons de combat,
38:56 idéaux pour l'été, mais beaucoup moins en hiver.
39:00 Ils disposent aussi de ces manteaux,
39:02 mais après s'être abrités dans les positions de défense
39:05 et avoir dormi avec, ils ont encore plus froid.
39:07 Ces vêtements ne sont clairement pas adéquats.
39:10 Ils ont bien quelques écharpes, des gants et des bonnets,
39:14 mais tout cela n'est pas suffisant pour résister au cruel hiver ardennais.
39:18 Pour couronner le tout, le matériel qui leur a été confié est inutile.
39:24 Les pioches et pelles ne servent à rien
39:26 car le sol est aussi dur que du béton à cette période de l'année.
39:29 Dès qu'ils le pourront,
39:31 les Américains vont récupérer les vêtements des morts
39:34 et des prisonniers de guerre allemands.
39:36 Ces gars qui s'étaient battus sur le front russe les années précédentes
39:39 étaient très bien équipés contre les conditions hivernales.
39:43 Confrontés à un froid glacial,
39:50 les défenseurs de Bastogne savent qu'ils ne seront ni réapprovisionnés
39:53 ni soutenus depuis les airs.
39:56 Ils sont donc livrés à eux-mêmes.
39:58 Un combat à cinq contre un les attend,
40:02 sans vêtements adéquats, sans nourriture
40:05 et sans équipement médical.
40:07 Ils disposent d'armes en abondance mais de très peu de munitions.
40:12 Parmi ces troupes se trouve le 333ème régiment d'artillerie
40:20 constitué en majorité de soldats afro-américains.
40:24 11 d'entre eux seront isolés au cours de la retraite vers Bastogne,
40:28 capturés, torturés, puis tués par les SS.
40:32 Le commandant de la 47ème Panzer Korps, Heinrich von Ludwitz,
40:42 ordonne à son infanterie d'attaquer Bastogne
40:44 avec la moitié des chars de la division Panzer Lehr
40:47 pendant que le reste continuera son avancée vers l'ouest
40:50 en contournant le village.
40:53 Ludwitz est tellement confiant que le 22 décembre,
40:57 il fait parvenir un message au général américain
40:59 Anthony McAuliffe en charge à Bastogne.
41:02 Il lui propose tout simplement de capituler.
41:05 Voici ce message.
41:10 "Il n'existe qu'une seule possibilité d'épargner à vos troupes encerclées
41:14 une mort certaine.
41:16 La capitulation sans condition.
41:20 Vous disposez de deux heures pour y réfléchir.
41:23 Si cette proposition se voyait rejetée,
41:28 un corps d'artillerie et six bataillons
41:32 élimineront toute présence américaine dans Bastogne et ses environs.
41:37 L'ordre d'attaquer sera donné dans deux heures
41:42 après réception de ce courrier.
41:47 Selon la légende, McAuliffe répondra un simple mais efficace
41:51 "idiot".
41:54 Les unités aéroportées installées dans le périmètre
41:59 sont sujettes aux répétitives attaques d'infanterie et de blindés allemands.
42:04 Malgré le froid, le manque de provisions et de munitions,
42:09 les défenseurs de Bastogne vont tenir leur position.
42:13 Il arrivera même que le froid glacial sauve des vies.
42:16 D'un coup, dans le ciel bleu, on a vu surgir un obus de mortier
42:25 qui a fait exploser l'arbre sous lequel on se trouvait.
42:29 Quelques secondes plus tard, Stein me dit "t'es touché ?"
42:35 Je lui réponds "non, je suis touché".
42:40 Je lui réponds "t'es touché ?"
42:42 Je lui réponds "je ne crois pas".
42:45 Je lui retourne la question et il me dit qu'il n'en a pas l'impression
42:49 mais qu'il sent quelque chose de bizarre.
42:52 Il prend ma main, la pose sur sa jambe et j'ai senti son sang.
42:57 Il saignait parce qu'un morceau de shrapnel lui avait ouvert la jambe.
43:04 Mais il faisait si froid que le sang coulait très lentement.
43:09 Ce froid de canard a sauvé la vie de ce bon vieux Stein.
43:13 Frank Craig sera également blessé.
43:17 Je me trouvais à une fenêtre avec mes jumelles
43:21 et j'essayais de découvrir d'où venaient les tirs.
43:25 Et à un moment, un obus explose à quelques mètres de la fenêtre.
43:32 L'explosion est si puissante que je vole de l'autre côté de la pièce.
43:39 Mon oeil droit est en piteux état.
43:42 Les médecins font un bandage aussi vite que possible
43:46 et ils sont persuadés que je vais perdre mon oeil.
43:49 En un tenu bon, les Allemands ont attaqué encore et encore, mais pas sur ma position.
43:55 Si ces ahuris avaient attaqué deux positions en même temps, ils nous auraient marché dessus.
44:00 Mais ils se sont entêtés à attaquer une position à la fois
44:03 et on réussissait à les repousser chaque fois.
44:07 Ensuite, on déplaçait nos troupes selon la configuration de leurs attaques.
44:11 Durant la première semaine d'offensive allemande,
44:16 d'épais nuages vont empêcher les Alliés d'utiliser l'un de leurs meilleurs atouts, le soutien aérien.
44:22 Mais le 23 décembre, le ciel de Bastogne se dégage.
44:26 Les forces alliées peuvent enfin larguer munitions, produits médicaux et nourriture aux soldats assiégés.
44:35 Le 24 décembre, le ciel de Bastogne se dégage.
44:38 Il y a eu des éclaircies.
44:41 Et des C-47 nous ont envoyé des caisses qui étaient pleines de munitions.
44:47 Et elles ont immédiatement été distribuées parmi les troupes.
44:52 Il y avait aussi un peu de nourriture, et cinq officiers d'appui médical ont été parachutés aussi.
44:59 Ils ont directement été envoyés à la structure médicale.
45:03 Pour se mettre au boulot et soigner les blessés.
45:06 Et Dieu sait qu'ils ont eu du boulot.
45:09 Et heureusement qu'ils sont venus d'ailleurs.
45:12 Parce que deux jours plus tard, l'un d'eux m'a sauvé la vie.
45:17 Le 23 décembre, alors que les Allemands contrôlent les routes de Saint-Vite,
45:25 des unités prennent la direction de la Meuse.
45:27 Mais le cours de la bataille semble commencer à changer.
45:32 Les unités allemandes avancent vers la Meuse.
45:35 Mais lorsqu'elles l'atteignent,
45:38 elles se rendent compte de la force impressionnante de ce fleuve et commencent à douter.
45:42 À cours d'hommes, de provisions ou de carburants,
45:46 il est impossible pour ces soldats de traverser le cours d'eau.
45:49 Lors de la prise de Saint-Vite, les Américains vont reculer pour se placer sur une crête
45:53 située derrière le village qui la surplombe.
45:55 Pour les américains, c'est un peu comme un peu de la guerre.
45:59 Mais derrière le village qui la surplombe.
46:01 Pour le coup, le contrôle du village en soi est devenu tout à fait inutile.
46:05 Pendant ce temps, la colonne de Peiper est isolée depuis quatre jours
46:11 et ses hommes se voient contraints d'abandonner les tanks.
46:14 Les survivants tentent comme ils le peuvent de rejoindre les lignes allemandes à travers la forêt.
46:26 La troisième armée de Patton avance en direction de Bastogne depuis le sud,
46:31 en se frayant un chemin à travers le Saillans construit par l'avancée des troupes allemandes.
46:35 Dans l'espoir de réduire ainsi à néant la poussée vers l'ouest.
46:40 Habituellement, la manière de contrer un Saillans n'est pas de le repousser.
46:47 La stratégie américaine est tout autre.
46:52 En effet, leur objectif est de détruire le gonflement qui s'étend,
46:56 en coupant la poussée des troupes allemandes,
46:58 en isolant celles ayant le plus avancé vers l'ouest et en les forçant à se rendre.
47:03 Le 26 décembre 1944, les hommes de Patton arrivent dans les environs de Bastogne.
47:11 Le lendemain, un couloir routier est ouvert, transportant provisions et renforts dans la ville
47:19 et évacuant les blessés.
47:21 Le siège de Bastogne est terminé.
47:23 Je faisais partie de la 101e et j'étais heureux de voir arriver les renforts.
47:32 J'en étais à ma dernière boîte de munitions.
47:36 On n'avait rien à manger, on était blessés, mais on est restés unis.
47:40 Dès lors qu'on a reçu de nouvelles munitions, de la nourriture et des armes,
47:47 on s'est mis en mouvement pour résister et couper le saillant allemand.
47:53 Et on l'a fait.
47:55 On a stoppé leur poussée en les isolant et de bien belle manière.
48:00 Ils ne pouvaient plus rien faire.
48:04 La défaite est évidente.
48:07 Pourtant, Hitler ordonne à ses soldats de continuer l'attaque.
48:11 De nouvelles offensives sont lancées.
48:14 Toutes se solderont par des déroutes.
48:17 Le 1er janvier 1945, dans une tentative désespérée de reprendre la main,
48:26 la Luftwaffe lance une attaque surprise sur les bases aériennes alliées situées en Belgique et en Hollande.
48:32 Les alliés, surpris, vont perdre 276 appareils.
48:41 Mais 304 appareils allemands seront détruits.
48:44 En ce jour du 1er janvier 1945, la Luftwaffe n'est plus.
48:50 Quelques jours plus tard, Hitler ordonne le retrait des forces allemandes des Ardennes,
48:58 parmi lesquelles se trouvent les rares Panzer-Divisions restantes.
49:02 Mais les combats dureront encore trois semaines.
49:08 Au cours du mois de janvier, les contre-attaques alliées menées au nord et au sud vont repousser les Allemands,
49:14 et permettront ainsi la reconquête des axes routiers vitaux.
49:18 Le 25 janvier 1945, la bataille des Ardennes est terminée.
49:24 La victoire alliée aura eu un coût.
49:32 75 000 soldats américains seront blessés, et 29 000 perdront la vie.
49:38 Ce sont les plus lourdes pertes enregistrées du côté américain au cours de la Seconde Guerre mondiale.
49:44 Beaucoup de nos gars ont été blessés à cause du froid, ils sont décédés avant même d'avoir été soignés.
49:57 Et les pauvres gars sont morts de froid.
50:00 Dans les deux camps, des soldats seront amputés à cause du froid.
50:04 Les hôpitaux étaient remplis de G.I. au pied gelé.
50:14 Beaucoup de nos gars ont dû être amputés.
50:18 Les chiffres varient selon les sources, mais on estime qu'en France,
50:25 environ 67 000 soldats allemands ont été blessés, tués ou portés disparus.
50:30 600 à 800 blindés ont été détruits, et la Luftwaffe a pratiquement disparu.
50:37 Le Führer a perdu la guerre.
50:41 Suite à la défaite de la bataille des Ardennes, les négociations de paix sont inconcevables.
50:52 Conscient de l'issue, le gouvernement allemand commence à considérer la capitulation comme la meilleure option possible.
50:59 À partir de là, Hitler va se mûrer dans le déni et refuser d'accepter la défaite.
51:06 Il s'enferme dans son délire et refuse de voir la vérité en face.
51:11 La dernière tentative d'Hitler de changer le cours de la guerre s'est soldée par un échec.
51:19 Les Russes approchent du cœur de l'Allemagne.
51:22 Les nazis se préparent à livrer leur dernière bataille.
51:28 Leur dernier défi, c'est de défendre la France.
51:32 Leur dernier défi, c'est de défendre la France.
51:36 Leur dernier défi, c'est de défendre la France.
51:40 Leur dernier défi, c'est de défendre la France.
51:44 Leur dernier défi, c'est de défendre la France.
51:48 Leur dernier défi, c'est de défendre la France.
51:53 Leur dernier défi, c'est de défendre la France.
51:57 Leur dernier défi, c'est de défendre la France.
52:00 Leur dernier défi, c'est de défendre la France.
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