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DB - 24-09-2023

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Transcription
00:00 [Musique]
00:03 Où sont amours, amours du temps jadis ?
00:10 Poudrait dormir encore sur son sein ?
00:17 Jamais nuages, jamais amants vivront
00:25 Que dans ce longuis jadis mon peau est morte à temps
00:34 Jadis mon peau est morte à temps
00:45 [Musique]
00:56 Antonello di Terracina, jeune peintre napolitain, s'est rendu à Bruges où son maître Battestini a été assassiné sur les ordres de Tommaso Cavalieri.
01:05 Cavalieri, banquier toscan, tire grand profit du trafic de tableaux qu'il a organisé entre les Flandres et l'Italie,
01:12 mais il craint de voir le secret de cette peinture se répandre dans son pays.
01:17 Il poursuit Antonello de sa haine car ce dernier est amoureux de sa fille Maria,
01:22 et de plus, il a appris à Bruges la manière de peindre des Flamands.
01:27 Toute l'Italie s'acharne à faire avouer son secret à Antonello, mais ni les promesses, ni l'argent, ni les menaces n'y parviennent,
01:35 car il s'est engagé auprès du peintre brugeois Peter Christus à se taire jusqu'à la mort de ce dernier.
01:42 Il a résisté tout pareillement aux avances de Simonetta Venturi, protégée de Giuliano de Médicis,
01:48 mais qui accorde ses faveurs au peintre Sandro Botticelli.
01:52 Afin que celui-ci puisse connaître le secret des Flamands, Simonetta fait enlever Antonello et le séquestre,
01:58 mais c'est elle qui finit par tomber amoureuse du jeune homme et relâche son prisonnier.
02:03 L'homme à la main de fer, le mystérieux assassin qui lui aussi poursuit Antonello, a assisté à son enlèvement.
02:10 Il va prévenir Cavalieri et lui conseille d'exacerber la jalousie de Giuliano de Médicis, très amoureux de Simonetta.
02:17 Cavalieri accepte et en profite pour laisser croire à sa fille Maria qu'Antonello lui est infidèle.
02:24 Maria ne laisse rien paraître de ce qu'elle éprouve et s'en va.
02:28 Est-ce tout, mon père ?
02:32 Le jour où Giuliano et Cavalieri décident de tuer Antonello.
02:37 Un bel assassinat, mon seigneur.
02:39 Nous nous serons, sommes toutes, à peu près innocents.
02:45 [Bruit de pas]
02:55 [Bruit de pas]
03:07 [Musique]
03:36 C'est l'imagination.
03:47 [Bruit de pas]
03:56 [Bruit de pas]
04:15 Monseigneur Giuliano peut arriver d'un moment à l'autre.
04:18 Je vous jure, Maria.
04:24 Simonetta allait vous mentir.
04:28 Par gentillesse, pour vous et pour moi.
04:31 Mais elle allait mentir.
04:34 Antonello.
04:35 Je vous en prie, Simonetta.
04:38 Quant à vous fuyez.
04:40 Mais je...
04:42 Ne perdez pas de temps, mon mercier.
04:44 Monseigneur Giuliano ne vient pas seul, mon père l'accompagne.
04:47 [Bruit de pas]
05:12 Antonello.
05:14 [Bruit de pas]
05:17 Mais n'est-ce pas votre père m'avait vous dit qu'il me faut...
05:19 Qu'il se soit.
05:20 Vous perdez votre temps.
05:23 [Bruit de pas]
05:29 [Musique]
05:42 C'est moi qu'il faut croire, Maria.
05:44 Il me dessinait.
05:47 Il ne m'a pas touchée.
05:49 On ne sait pas ce qui lui a pris.
05:52 Moi je sais.
05:54 Il me disait adieu.
05:56 Mais comment faites-vous, Simonetta ?
05:59 Pour que tout vous réussisse toujours.
06:02 Pour que vous soyez si facilement heureuse.
06:05 Pour être ce que vous êtes.
06:08 [Rire]
06:12 Je veux être comme vous, Simonetta.
06:14 Comme vous.
06:16 [Bruit de pas]
06:45 [Cri]
06:47 [Bruits de pas]
07:10 [Cri]
07:13 [Bruits de pas]
07:22 Monsieur le comte d'Authière.
07:24 Le petit Antonello.
07:27 Le petit Antonello ?
07:29 Monsieur le comte d'Authière vous dit qu'il n'a pas changé d'avis.
07:32 Et que quels que soient les moyens employés,
07:35 il ne vous livrera pas le secret des Flamands.
07:38 Tout d'abord, monsieur, vous devriez me remercier.
07:41 Et de quoi, s'il vous plaît ?
07:43 Oh, je crois bien vous avoir sauvé un peu la vie.
07:47 Oh, pas la mienne, monsieur.
07:49 Celle de cet assassin, de ce lâche.
07:51 Si vous ne l'aviez fait fuir, je me serais débarrassé de lui définitivement.
07:54 Vraiment ?
07:56 J'y étais résolu, monsieur.
07:57 En tenant votre épée de cette façon-là ?
08:00 Votre premier combat, sans doute.
08:04 Vous avez raison, monsieur le comte d'Authière.
08:07 Je crois bien que vous m'avez sauvé la vie.
08:10 Dois-je me considérer comme votre prisonnier ?
08:13 Où alliez-vous ?
08:15 Au hasard.
08:17 Ce sera donc à Venise, avec moi.
08:20 Très bien. Nous irons à pied.
08:22 À pied ?
08:23 Mon cheval a disparu.
08:25 Que cela ne tienne, Roberto !
08:27 Oui ?
08:28 Descends de cheval et sèche ta monture à monsieur d'Itteratine.
08:32 Et moi, alors ?
08:34 Je vais chercher l'équipage du Doige. Il passera nécessairement par ici.
08:38 Et il ne partira de Florence que demain matin, je crois bien.
08:42 Oui, mais très tôt. Cela ne te fera pas tellement attendre.
08:45 Malgré ma grande gueule, monsieur d'Itteratine...
08:49 et mon goût prononcé pour l'odeur du crotin...
08:52 je suis sûrement plus réaliste que tous ces petits princes énervés...
08:55 qui se piquent de raffinement en me prenant pour un balou.
08:59 Je ne vous demanderai pas votre secret.
09:03 Vraiment.
09:05 À Venise, vous aurez le gîte, le couvert et ma protection.
09:12 En échange, nous y voilà.
09:15 En échange, je vous demanderai seulement de me peindre.
09:20 De vous peindre ?
09:22 En tout et pour tout.
09:24 Mais... vous peindre à cheval ?
09:27 Ou seulement en portrait, monsieur le condottier ?
09:31 Je préférerais à cheval.
09:33 Les chevaux me vont bien et je me flatte de leur aller bien.
09:37 Bien sûr, nous pouvons commencer par un simple portrait.
09:41 Dans ces conditions, monsieur le condottier, je crois que je suis votre homme.
09:46 Luigi Casaforte.
09:49 Par Antonello d'Itteratine...
09:52 à la manière des Flamands.
09:55 Si l'Italie après cela n'est pas affueillissant...
09:58 en avant !
10:00 [ Bruits de pas ]
10:03 [ Bruits de pas ]
10:32 - À Venise ? - À Venise ?
10:34 Et pourquoi tu me poses cette question ?
10:36 Pour savoir où je vais moi-même.
10:39 Qu'est-ce que c'est que ce chrétien-là ?
10:43 [ Bruits de pas ]
10:47 [ Bruits de pas ]
10:50 [ Bruits de pas ]
10:54 [ Bruits de pas ]
10:58 [ Bruits de pas ]
11:02 [ Bruits de pas ]
11:05 [ Bruits de pas ]
11:08 [ Bruits de pas ]
11:11 [ Bruits de pas ]
11:14 [ Bruits de pas ]
11:17 [ Bruits de pas ]
11:20 [ Bruits de pas ]
11:23 Et celui-là, signor condottier ?
11:26 Au palais du Doge.
11:29 Il n'a pas l'air très bien gardé.
11:32 Pas un seul homme d'armes en faction.
11:34 Le Doge a la prétention de croire que les choses à Venise s'égardent d'elles-mêmes...
11:38 sous prétexte que nous sommes en République.
11:41 Oui, mais... sans doute qu'il se fie à vous et qu'il a confiance en votre armée.
11:48 Oh, ne croyez pas cela, mon garçon.
11:51 Les Républiques n'estiment les gens comme moi...
11:54 qu'à raison des dangers qu'elles courent.
11:57 Ceci écarté...
12:00 elles auraient plutôt tendance à nous trouver en combat.
12:04 Allons, allons. Je suis sûr que le Doge se félicite, surtout en son absence...
12:09 de savoir que la ville est placée sous votre protection.
12:12 D'après lui, elles seraient plutôt sous ma menace.
12:16 Et d'après vous ?
12:20 Hé hé...
12:22 Les Républiques offrent des tentations.
12:25 Retenez-vous, signor Coudotière, retenez-vous.
12:28 Du moins, jusqu'à ce que je vous épeine.
12:31 De toute façon, le Doge est attendu ici pour demain.
12:35 Cela ne me laisse hier le temps.
12:38 Et celui-là, comment s'appelle-t-il ?
12:41 Le Cador.
12:43 Et le petit à côté ?
12:46 Vous le trouvez petit ?
12:48 Bien... enfin, par rapport au Cador, oui.
12:52 Ah, si vous le trouvez petit...
12:55 Pourquoi ? Il y a quelque chose qui vous ennuie ?
12:58 C'est là que je comptais vous loger, mais...
13:01 Si vous le trouvez petit...
13:03 Non, moi je le trouve immense. Au contraire, vous me logez là-dedans, moi ?
13:07 Oui.
13:08 C'est merveilleux.
13:10 J'allais bien remarquer qu'il me lorgnait du coin de l'œil, le pauvre.
13:15 Qu'est-ce qu'il y a ?
13:16 Vous avez prévenu quelqu'un que je devais habiter ici ?
13:18 On vient juste d'arriver, voyons.
13:19 Accostez, vite ! Cet homme, là !
13:21 Faut pas croire.
13:22 Qu'est-ce qu'il parle ?
13:23 Accepteriez-vous de souper toutes les deux avec moi ?
13:25 Certainement, on sera ravis.
13:27 Nous allons bavarder en marchant, allez.
13:30 Mais lâchez-moi, qu'est-ce que j'ai fait ?
13:33 J'ai rien fait du tout, moi, j'ai rien fait du tout !
13:35 Alors, c'est bien votre robe ?
13:36 C'est lui ou c'est pas lui, voyons ?
13:38 Enfin, c'est vrai, quoi.
13:40 Qu'il montre ses mains !
13:42 Ce n'est pas lui.
13:47 Vous saviez bien que c'était pas moi.
13:49 Je vous excuse, seigneur capitaine,
13:51 mais vous m'aviez promis votre protection.
13:53 Ne vous excusez pas, voyons, ces braves gens sont là pour ça.
13:56 Vous en aurez toujours autant à votre service.
13:59 Quant à vous, messieurs, la consigne sera simple.
14:04 Arrêtez et présentez-moi quiconque aura une main de fer en guise de main droite.
14:08 Quant aux autres, et particulièrement les jolies femmes un peu trop entreprenantes,
14:12 j'en fais mon affaire.
14:14 Hein ?
14:16 Une femme, par exemple,
14:41 qu'on réussirait, très discrètement, bien sûr,
14:44 à lui jeter dans les bras.
14:46 Je ne vous le conseille pas, votre excellence.
14:49 Mais très jolie.
14:51 C'est de celle-là qu'il se méfie le plus.
14:53 Je suis jeune, pourtant.
14:55 Je bouge trop, n'est-ce pas, Bellini ?
14:58 Je crois que... je crois que vous avez tous les droits, votre excellence.
15:02 Et même quand on fait votre portrait, vous êtes le doge.
15:05 Vraiment, Bellini, vous êtes un sot.
15:08 Je vous donne des tours à ce que je vous demande.
15:10 Est-ce que je ne bouge pas trop ?
15:12 Un peintre trouve toujours que son modèle bouge beaucoup trop.
15:14 Eh bien, dites-le.
15:16 Et ne dites que cela.
15:18 Vous aussi, Casaforte, vous êtes un sot.
15:21 S'il vous plaît, Sirenissime.
15:23 Avez-vous pensé à tout ce que nécessitait la présence d'Antonel ?
15:27 Un palais, une garde-princière, sa vie largement assurée.
15:30 Il va vous revenir cher, votre portrait.
15:33 Je suis riche, Sirenissime.
15:36 De toute façon, il n'aurait pas non plus succombé à l'argent.
15:39 Vous lui en avez proposé, je crois, à Florence.
15:43 A Florence ? Il m'était difficile de lui en offrir davantage que les Médicis.
15:48 C'est pourtant ce que vous avez fait, et sans le moindre succès.
15:52 Il doit tout de même bien y avoir un moyen de le circonvenir, ce garçon.
15:57 Un beau chantage, quelques menaces discrètes.
16:03 Ce n'est pas dans les habitudes de Venise.
16:06 Certainement, certainement.
16:09 Mais dans ce cas particulier, pourtant...
16:14 Vous m'agacez, Signor Capitano.
16:29 Dites-moi donc une bonne fois de quel parti vous êtes.
16:32 Je ne suis pas venu pour personne.
16:34 Je regrette moi-même qu'Antonello dit Terracina sans tête.
16:38 Mais j'ai promis de ne rien tenter pour lui extorquer son secret.
16:42 Et cela vous engage ?
16:43 J'ai donné ma parole.
16:46 On ne donne pas sa parole, Signor,
16:54 quand on se croit obligé à ce point de la tenir.
16:58 Tout mes regrets, Bellini.
17:01 Je ne peux pas continuer mon portrait à la détrempe.
17:04 Je fais tout ce que j'ai pu, mais...
17:06 le Signor Capitano a donné sa parole.
17:09 Je respecte votre excellence.
17:14 Ce que je ne peux pas faire, Bellini, vous pourriez l'entreprendre.
17:19 Mais surtout, n'oubliez pas qu'il est obstiné, qu'il refuse l'argent,
17:22 et qu'il se méfie des femmes.
17:25 Motorisez-vous, Serenissime, à ne pas travailler davantage aujourd'hui.
17:29 Je vais prendre en effet quelques dispositions urgentes,
17:32 dont je viens brusquement de me souvenir.
17:35 Allez, mon ami. Allez.
17:39 "Les Femmes"
17:44 "Les Femmes"
17:49 "Les Femmes"
17:53 Du gingembre, des clous de girofle,
18:16 de l'huile de ricin et de la brie de pilé.
18:19 De quoi faire de la peinture, ça ?
18:23 Dis donc, mon garçon.
18:26 Ce serait de moi que vous vous méfieriez ?
18:29 Je me méfie de tout le monde, Signor Capitane.
18:32 Sauf de vous, justement.
18:35 La précaution, en tout cas, me paraît judicieuse.
18:39 Je m'en suis déjà rendu compte.
18:42 Attendez un instant.
18:46 Non, non.
18:49 Signor Capitane,
18:53 reconnaissez-vous ce gaillard pour un de vos gens ?
18:56 Il Signor Baldovinetti.
19:04 Il Signor Baldovinetti,
19:07 autrement dit, la perfection.
19:13 En effet, Signor. Malgré ce déguisement d'emprunt,
19:16 je ne fais pas partie des gens ni de la maison du Signor Capitano.
19:19 Je suis peintre, oui.
19:21 Et je considère fort malvenu votre entêtement à ne pas nous révéler ce secret.
19:25 Cela nous enlève la possibilité d'atteindre la perfection dans notre art.
19:29 La perfection.
19:32 La perfection.
19:35 Des gens aussi qualifiés que vous, mes Seigneurs,
19:38 me reconnaissent beaucoup de talent.
19:41 J'ai déjà peint 217 descentes de croix.
19:45 Je peins depuis l'enfance, messieurs.
19:48 Je peins sans cesse et sans repos.
19:50 Je l'ai surpris fouillant dans mes coffres.
19:53 Et que comptiez-vous y trouver, monsieur ?
19:56 Eh bien, votre secret.
19:59 Pour l'offrir à toute l'Italie.
20:02 Il est là, monsieur. En vrac.
20:08 Là ?
20:11 Bon, alors, qu'est-ce que j'en fais, Antonello ?
20:15 Qu'il s'en aille.
20:18 Il pourra faire état que mon secret ne se vole pas.
20:21 Déshabille-toi.
20:26 Que je me déshabille ?
20:28 À qui donc appartient ce déguisement, comme tu dis, sinon à moi ?
20:31 Allez !
20:33 Non.
20:34 Voulait-il ?
20:36 Il prendra l'habit plus tard.
20:39 Il avait l'air désespéré, n'est-ce pas ?
20:47 Je l'ai plutôt trouvé ridicule.
20:51 Enfin, peut-être que vous avez raison.
20:54 Si cela ne tenait qu'à moi.
20:57 Vous êtes un brave garçon, Antonello.
21:00 En tout cas, de celui-là, vous n'aviez pas grand-chose à redouter.
21:04 C'est une sorte de demeuré qui se prend pour un peintre.
21:08 Il y en aura d'autres.
21:10 Je m'en doute.
21:12 Le vrai danger viendra des plus grands.
21:15 Ceux pour qui c'est le plus injuste, évidemment.
21:32 Je ne devrais peut-être pas vous dire cela, mais...
21:36 Enfin...
21:39 Je vous aime bien, voilà.
21:42 Alors, prenez garde aux Bellini.
21:44 - Les Bellini ? - Oui.
21:46 Toute la famille.
21:47 Le père, les gendres, les fils, et tous d'excellents peintres. Attention.
21:51 Hier, justement, j'en ai rencontré un chez le Doge.
21:55 Il était vert d'envie.
21:59 Moi aussi.
22:01 Je vous aime bien, signor Capitane.
22:04 Et ce portrait, c'est pour quand ?
22:10 Demain, si vous voulez.
22:13 Le temps que je prépare les mélanges.
22:16 Alors, à demain.
22:19 C'est à toi la gondole ?
22:21 Oui, pour vous servir.
22:22 Fais voir tes mains.
22:23 - Mes mains ? - Oui.
22:25 Toutes les deux.
22:28 - Je ne peux pas. - Non, tu ne peux pas.
22:30 Tu es un peu trop léger.
22:32 Je ne peux pas.
22:34 Tu es un peu trop léger.
22:36 Tu es un peu trop léger.
22:39 Tu es un peu trop léger.
22:42 Tu es un peu trop léger.
22:44 Tu es un peu trop léger.
22:47 Toutes les deux.
22:50 Allez.
22:52 Mes mains.
22:54 - Allons vite. - Où allons-nous ?
22:57 - A Torcello. - Très bien, signor.
23:01 Je veux aller dans l'eau.
23:04 Je veux aller dans l'eau.
23:11 Je veux aller dans l'eau.
23:26 Je veux aller dans l'eau.
23:29 Je veux aller dans l'eau.
23:32 Le courage qu'il m'a fallu, mon fils,
23:40 pour vous présenter mon humble requête,
23:42 j'en suis encore tout bouleversé.
23:45 Il n'y a vraiment pas de quoi, mon père.
23:47 Vous auriez bien tort de me prendre pour un personnage si important.
23:50 Peut-être est-ce vraiment ridicule
23:52 pour un pauvre prêtre de vouloir un tableau pour son hôtel,
23:56 mais je ne pourrais pas le payer.
23:59 Le condottier ne me paiera pas son tableau.
24:01 - Vraiment ? - Oui.
24:03 J'ai refusé. Il me loge, il me nourrit, il assure ma vie.
24:07 C'est le seul genre d'accord qui pouvait me convenir.
24:10 Cela n'empêche que vous lui devez en échanger tout votre temps, mon fils.
24:16 Je ne sais s'il approuverait.
24:19 Nous nous passerons de son avis et de sa permission.
24:23 L'Église n'a jamais refusé que je sache son soutien au pouvoir temporel.
24:28 Il est tout à fait naturel, quand l'occasion s'en présente,
24:31 qu'elle ne refuse pas l'intérêt de sa longue patience.
24:34 Vous savez, l'hôtel est vide.
24:37 Adieu, mon père.
24:39 Alors, que souhaiteriez-vous ?
24:46 Eh bien, une annonciation à la Vierge, par exemple,
24:50 en signe de promesse et d'espoir.
24:52 Dehors, sortez tous !
24:55 Débauchez-vous !
24:58 Allons, sortez !
25:00 [Musique]
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26:17 [Musique]
26:24 [Musique]
26:27 Arle, où vas-tu, jeune homme ?
26:36 On ne passe pas. Que cherches-tu ?
26:38 Je voudrais voir Antonello.
26:40 Qu'est-ce que tu lui veux, Antonello ?
26:42 Devenir son élève.
26:43 Fais voir tes deux mains.
26:45 Bien.
26:51 [Musique]
26:54 Laissez-nous.
27:16 [Musique]
27:19 Moi, prendre un élève, à mon âge ?
27:29 Et que croyez-vous que je puisse vous enseigner ?
27:31 Tout ce que vous savez.
27:33 Ce que je sais.
27:36 Vous êtes de Venise, sans doute.
27:39 C'est-à-dire ?
27:41 Oui, je suis de Venise.
27:44 Comment vous appelez-vous ?
27:47 Lucio.
27:49 Lucio.
27:50 Lucio Montegna.
27:53 Montegna.
27:55 N'y a-t-il pas un peintre à Venise, ou dans les environs,
27:57 qui s'appelle comme cela, justement ?
28:00 J'ignore. Dans ces conditions, nous porterions le même nom.
28:05 Quel âge avez-vous ?
28:08 17 ans.
28:12 [Musique]
28:15 Cela ne me fait pas de beaucoup retraîner, et pourtant.
28:18 Je veux dire qu'à votre âge,
28:20 j'avais déjà commencé à peindre depuis longtemps.
28:23 On m'en a continuellement empêché,
28:25 en me disant que c'était contraire à ma nature.
28:28 En me direz-vous ça aussi ?
28:30 Et qu'est-ce que vous voulez que j'en sache ?
28:34 D'abord, qui vous a adressé à moi ?
28:36 On parle beaucoup de vous, à Venise.
28:39 Je vous ai demandé de me dire où je l'âche.
28:41 Comment se fait-il que vous ne soyez pas présentée chez moi ?
28:44 Je n'ai pas osé.
28:47 Vous n'avez pas l'air timide.
28:50 Mais je le suis. Croyez-moi.
28:54 Peut-être.
28:56 Cela ne m'explique toujours pas comment vous m'avez trouvé ici.
29:00 N'arrivant pas à vous rejoindre, j'allais chez vous.
29:03 Mais je vous ai vu sortir, alors je vous ai suivie.
29:06 Une gondole ? Je n'ai rien remarqué.
29:09 J'ai vu, moi, par contre, qu'une autre gondole avait l'air de vous suivre.
29:14 Une autre gondole ?
29:17 Savez-vous que vous ne pouviez pas mieux tomber ?
29:26 Je ne comprends pas.
29:28 C'est dans une église à Gant que j'ai moi-même rencontré mon second et meilleur maître.
29:34 Vous voulez dire que vous êtes d'accord ?
29:37 Non.
29:39 Non ?
29:42 Non.
29:44 J'ai déjà beaucoup trop de mal à tenir la promesse que j'ai faite de ne pas livrer le secret.
29:49 À l'idée d'avoir un jeune homme près de moi, à qui je ferais confiance, que j'apprécierais.
29:55 Non.
29:57 Je souffrirais trop d'avoir à refuser ce qu'on m'a donné si généreusement.
30:02 Non, vraiment.
30:05 J'ai fait tout ce que j'ai pu.
30:11 Adieu, signore.
30:13 Excusez-moi.
30:15 Ne bougez pas. Continuez à me parler.
30:17 Que se passe-t-il ?
30:19 Lui !
30:23 Lui !
30:25 Par où est-il parti ?
30:46 Je ne sais pas si je l'ai vu.
30:48 Pour vous, il n'est ni entré ni sorti.
30:51 Je ne lui raconterai pas ma parole.
30:54 A moins que ce ne soit lui qui ne me rate pas la prochaine fois.
30:58 Je crois bien que vous m'avez sauvé la vie.
31:01 C'est sans doute à cause de moi que ça s'est produit.
31:03 Cet homme a dû entrer dans l'église au moment où votre garde venait vous trouver avec moi.
31:08 Par conséquent, inutile de me remercier.
31:10 Sans doute.
31:12 Adieu, signore.
31:14 Lucio.
31:18 Quoi ?
31:19 Venez chez moi demain.
31:21 Sinon, comme élève, je vous prendrai comme compagnon.
31:25 Ah bon ? D'accord.
31:27 A demain alors.
31:48 Oui, Hubert ?
31:50 Que cherchons-nous exactement à Venise, Pete ?
31:53 Eh bien...
31:55 A boire, Hubert ? A boire ?
31:57 Non, Pete.
31:59 Nous y cherchons le signor Antonello di Terracina.
32:03 Ah.
32:04 Tu veux dire par là que nous ne boirons pas tant que nous ne l'aurons pas trouvé ?
32:08 C'est en tout cas ce que je devrais te dire, Pete.
32:12 Et pourquoi le signor Antonello se trouverait-il spécialement à Venise ?
32:16 C'est grand, l'Italie !
32:17 Et puis, reviens-toi à ce qu'a dit Peter Christus, hein ?
32:20 Il y a Florence, Naples, Messines...
32:22 Il a dit aussi Venise, Pete.
32:25 Mais il n'y a aucune raison de commencer par Venise.
32:27 Aussi, Pete, il y a une raison.
32:29 Oh.
32:30 Une raison bien simple.
32:33 Une raison excellente, Pete.
32:35 Laquelle, Hubert ?
32:37 Je voudrais que tu me dises laquelle.
32:40 C'est que nous y sommes, Pete.
32:41 Ah ben...
32:42 Nous venons d'y débarquer.
32:44 Nous allons fouiller Venise de front en comble.
32:47 Et quand nous en aurons fini avec Venise, nous irons à Florence,
32:49 que nous fouillerons de front en comble.
32:51 Et quand nous en aurons fini avec Florence, nous attaquerons Rome, Naples,
32:55 toute la botte, puis les îles, la Sardaigne, la Sicile.
32:58 Nous montrons à l'Etna, nous montrons aussi sur le Vésuve, Pete,
33:02 mais nous le retrouverons.
33:04 Fais de la peine, Hubert.
33:05 Je ne ferai pas tout ça tant que je n'aurai pas bu.
33:08 Eh bien, moi aussi, Pete.
33:18 Mais attention.
33:20 Si nous buvons, nous buvons modérément.
33:25 Je pourrais peut-être commencer par boire modérément, puis après, hein,
33:28 on verrait, hein ?
33:31 Pete, regarde.
33:34 Est-ce que tu vois ce que je vois ?
33:36 Oui, Hubert.
33:37 Je ne sais pas, Pete.
33:44 Est-ce que tu peux m'expliquer, Hubert ?
33:47 Maintenant, Pete, je suis sûr que le signeur Antonello est à Venise.
33:51 Pourquoi celui que tu viens de voir ?
33:53 Non.
33:54 La rose ne comprend plus du tout, Hubert.
33:56 Écoute-moi bien, Pete.
33:59 Si lui est à Venise...
34:01 Qui, lui ?
34:05 Si tu me suis, je te suis.
34:10 Suivons-le.
34:24 Tu m'écoutes, Lucio ?
34:27 Je vous regarde.
34:28 Vous êtes beau.
34:31 En voilà une affaire.
34:34 Je ne comprends pas.
34:37 Je te parle de la ressemblance.
34:40 Et de la nécessité de la dépasser, oui.
34:43 Oui.
34:45 Il faut réfléchir, Lucio.
34:49 Réfléchir longtemps.
34:50 Hésiter.
34:52 Vous voyez bien que vous pouvez enseigner,
34:54 qu'importe votre âge.
34:56 Je ne fais que répéter une leçon reçue.
35:00 Le pètre Christus me l'a reçacée plusieurs fois.
35:05 Mais comment être sûr de l'avoir bien comprise ?
35:09 Le condottier a l'air vraiment très ressemblant.
35:14 Cette bouche généreuse, cet oeil candide,
35:17 sont ceux de l'homme qui m'a donné son amitié.
35:20 Mais l'oeil et la bouche du condottier au combat,
35:23 du condottier en trente à la tête de ses troupes
35:26 dans une ville conquise.
35:29 Qu'est-ce que je sais de lui, après tout ?
35:34 Qu'est-ce qu'on sait des autres ?
35:40 Je ne sais rien de toi.
35:43 Tu es là depuis bientôt une semaine.
35:47 Tu passes tes journées entières assis devant moi et...
35:51 Et bien ?
35:53 Je ne te connais pas.
35:54 Quelque chose de toi m'échappe.
35:56 Tu n'oseras même pas me risquer à te peindre.
36:02 Il est tard.
36:03 Si ça ne vous dérange pas,
36:05 je m'en irai après avoir lavé les pinceaux.
36:17 Lucio.
36:20 Oui ?
36:23 Je suis désolé, Lucio.
36:27 Vous avez honte ?
36:30 Oui.
36:31 J'ai honte de me méfier de toi.
36:35 Depuis que tu es arrivé ici, je n'ai pas cessé de me méfier de toi.
36:39 Vous avez raison de douter de tous et...
36:41 et aussi de moi.
36:43 Je comprends cela fort bien.
36:46 Je me méfie de toi misérablement, petitement.
36:50 Je te surveille, je te...
36:52 Je te cherche pour préparer le mélange.
36:54 Je te soupçonne d'en emporter quand tu t'en vas.
36:59 Et si un jour je le faisais ?
37:02 Je n'ai pas d'obligation envers vous.
37:05 Je ne vous ai jamais promis de ne pas chercher à découvrir votre secret.
37:09 Je le sais bien.
37:12 Ou voulez-vous que je ne revienne plus ?
37:15 Tu es fou, il ne s'agit pas de cela.
37:18 Peut-être en viendrai-je là moi-même.
37:21 J'y l'ai déjà pensé.
37:24 Mais non.
37:31 Je t'ai blessé.
37:33 Je t'ai fait de la peine.
37:35 Excuse-moi et oublions cela, veux-tu ?
37:39 Je ne veux pas que tu me quittes, Lucio.
37:41 Je suis tout seul.
37:43 J'ai besoin de toi.
37:45 J'aime te sentir près de moi, j'aime te parler, j'aime...
37:49 Je t'aime.
37:52 Marco, il y avait une bêlée.
38:10 Je l'ai eue.
38:13 Je dois partir.
38:15 Je dois y aller.
38:18 Tu es sûr ?
38:20 Oui, sans doute.
38:23 Promets-moi.
38:25 Promets-moi de revenir demain.
38:27 Je reviendrai.
38:29 Je reviendrai, mais malheureusement nous le regretterons tous les deux.
38:33 Cette fois, je ne l'ai pas laissé s'enfuir.
38:41 Il essayait de se profiler par une fenêtre.
38:45 Un jeune homme.
38:50 Un jeune homme de mon âge.
38:54 Ce n'est pas vrai, ce n'est pas toi.
38:57 Où est-ce qu'il faut que je l'emmène ?
39:00 Je voulais te tuer.
39:02 Pour venger mon bon maître.
39:04 Et maintenant que je t'ai vu...
39:08 Emmenez-le.
39:10 Cela concerne la justice.
39:12 Un instant.
39:15 Et ça, que tu oublies.
39:19 Avec ça, je n'ai plus ton âge.
39:23 Avec ça, j'ai au moins le double de ton âge.
39:28 Avec ça, je n'ai plus d'âge du tout.
39:33 C'est tu qui m'as fait ce joli cadeau ?
39:37 Un peintre.
39:42 Un peintre qui m'avait pris comme élève.
39:46 Un peintre qui a découvert mon talent.
39:49 Et qui en est devenu jaloux.
39:53 Il m'a faussement accusé de vol.
39:57 Il m'a fait condamner à avoir la main tranchée.
40:02 Je hais la peinture.
40:07 Je hais la peinture.
40:12 Je hais les peintres.
40:15 Tous les peintres.
40:18 Et toi justement, parce que tu as l'âge que tu devrais avoir.
40:21 Je te hais encore plus que tous les autres.
40:26 Vous avez dit de m'emmener.
40:33 Je vous demande pardon.
40:37 Je vous demande pardon, Antonello.
41:01 Je vous ai trompé.
41:05 Je m'appelle Lucia.
41:15 Lucia Mantegna.
41:17 Je suis la belle-fille de Bellini.
41:20 Et mon mari est le peintre Andrea Mantegna dont vous m'avez parlé l'autre jour.
41:26 C'est pour lui que je voulais voler votre secret.
41:30 Je vous demande pardon.
41:33 Il est à Padoue et il ignore tout de ce que j'ai fait pour lui.
41:38 C'est mon frère qui m'a mis ça dans la tête.
41:42 Je ne pouvais pas imaginer.
41:47 Je ne viendrai pas demain.
41:49 Je ne viendrai plus jamais.
41:58 Je suis malheureuse que vous, Antonello.
42:02 Et maintenant, qu'allez-vous faire?
42:25 Je vais aller à Padoue et y retrouver mon mari.
42:29 Andrea est vraiment très...
42:32 très gentil, un homme sensible et généreux.
42:36 Il m'aime beaucoup.
42:38 Et je l'aime beaucoup moi aussi.
42:40 Et puis...
42:42 Et puis?
42:44 Et puis...
42:47 Je ne sais pas.
42:49 Je ne voulais pas m'en aller sans savoir dire adieu.
42:52 Je voulais pouvoir rentrer à Padoue et dire à mon mari que je vous ai fait mes adieux.
42:57 Comme ça, je crois qu'il me comprendra mieux.
43:02 Et pourra m'aider.
43:06 C'est bien, n'est-ce pas, d'avoir choisi de nous retrouver ici pour nous faire nos adieux?
43:13 C'est l'endroit où nous nous sommes connus.
43:18 C'est à vous que nous entrions.
43:22 Et vous?
43:25 Et moi?
43:27 Oui. Qu'allez-vous faire?
43:31 J'ai promis un tableau aux jeunes curés d'ici.
43:35 Je dois terminer le portrait de Casaforte.
43:40 Et après, je crois que je ferai aussi bien d'abandonner la peinture...
43:45 et de ne plus en laisser de trace.
43:49 Il doit bien exister quelque part dans le monde un endroit...
43:53 où l'on ne me retrouvera pas et où je pourrais vivre en paix.
43:57 Est-ce que dans cet endroit vous pourrez trouver la paix?
44:12 Trouver votre paix?
44:16 Si au moins j'en étais sûr.
44:21 Merci mon garçon. Tiens, voilà pour ta peine.
44:24 A votre service, mon bonfou.
44:27 C'est lui, puisque tu le dis.
44:29 Tu le reconnais pas?
44:31 Je le reconnais, puisque tu dis que c'est lui.
44:33 Signor Antonello!
44:34 Hubert, Hubert, est-ce que je crie aussi?
44:36 Mais bien sûr que tu cries, Pete.
44:39 Signor Antonello!
44:42 Signor Antonello!
44:49 Pete, Hubert, signor Antonello.
44:51 Hubert et Pete, signor Antonello.
44:54 Bruges, le vieux pont, la rivière, plouf, plouf.
44:58 - Mais Dieu Christus! - Voilà.
45:01 C'est lui qui nous envoie.
45:03 - Il nous envoie? - Mais puisqu'on vous le dit, signor Antonello.
45:05 Dites au signor Antonello qui l'a dit à Peter.
45:07 Dites au signor Antonello que je suis un vieil égoïste.
45:10 C'est bien ce qu'il a dit, un vieil égoïste.
45:12 - C'est ce qu'il a dit? Il l'a dit? - Et que j'ai honte de l'avoir obligé à souhaiter ma mort.
45:16 Exactement ce qu'il a dit, exactement.
45:18 Et qu'il dispose donc du secret sans plus attendre.
45:21 Voilà. Et alors, quant à vous dire,
45:23 quant à vous dire quel est ce secret, alors là.
45:26 - Et puis? - Et puis, et puis c'est tout, voilà.
45:30 Non, non, non, non, non, non, non.
45:32 Il a dit aussi qu'il embrassait le signor Antonello.
45:34 Mais bien sûr, mais oui.
45:36 Et il a dit également qu'il vous embrassait, signor Antonello.
45:39 - Affectueusement, Hubert, affectueusement. - Mais où avais-je la tête?
45:43 Mais bien sûr, il a, affectueusement, il vous embrasse affectueusement, signor Antonello.
45:47 Et voilà. Alors il y a une chose qui va vous surprendre.
45:50 Oui.
45:51 C'est que, tenez-vous bien, signor Antonello,
45:53 pour une fois dans une affaire,
45:55 Pete et moi, tenez-vous bien,
45:57 payez largement.
45:59 Largement, largement.
46:02 Pour une fois.
46:03 Oui. Au revoir, signor Antonello.
46:05 Au revoir.
46:06 Au revoir et merci.
46:07 Au revoir.
46:08 Au plaisir, signor Antonello.
46:10 Au plaisir.
46:11 [Musique]
46:40 De toute façon, voici les formules.
46:42 Je vous les laisse.
46:44 Enfin, sachez que la manière de les utiliser,
46:47 c'est ce qui restera le vrai secret des Flamands.
46:50 Voilà.
46:52 [Rires]
47:01 Naturellement, il ne faut rien oublier.
47:04 L'huile de lin, l'huile de noix, la résine, le mastic.
47:08 Mais surtout, respectez les doses.
47:12 Sans cela, vous n'obtiendriez qu'une sauce vulgaire.
47:16 Tiens, je veux que tu sois le premier à utiliser le secret.
47:22 [Rires]
47:25 Alors, tu ne m'en veux pas?
47:27 De quoi?
47:29 Simonetta, la villa de Pied-de-Zolle.
47:32 Et toi?
47:34 Moi?
47:35 Tu ne m'en veux pas?
47:36 De quoi?
47:38 La villa de Pied-de-Zolle, Simonetta.
47:41 [Rires]
47:44 [Brouhaha]
47:53 Regardez ce mur, regardez le mur.
47:56 Dorénavant, nous allons peindre tous nos tableaux de la manière des Flamands.
48:00 [Brouhaha]
48:04 Vous avez fait des heureux, Antonello.
48:08 On attendait beaucoup de vous.
48:11 Ils n'en attendent plus grand chose.
48:14 J'ai tout donné.
48:16 Oui.
48:18 Ils vous ont envie d'oublier.
48:21 Comme vous.
48:23 Je n'oublie jamais personne.
48:26 Je passe souvent à d'autres, mais je n'oublie jamais personne.
48:30 Adieu, Simonetta.
48:32 Ambrassez-moi.
48:34 Ici?
48:35 Qui d'en s'occupe de nous?
48:39 Ne m'embrassez pas.
48:42 Monsieur Antonello di Terracina, dont je vous ai parlé, mon amour.
48:46 Monsieur Eusebio Domenico, que je vais prochainement épouser.
48:51 Ah.
48:53 Votre père doit être très heureux.
48:56 Très, en effet.
48:58 A vous aussi, monsieur, je vous souhaite beaucoup de bonheur.
49:00 Nous vous remercions, monsieur.
49:01 Nous venions aux nouvelles.
49:03 Il paraît que vous allez enfin livrer le secret des Flamands.
49:06 C'est fait.
49:08 Peter Christous m'a libéré de sa promesse.
49:11 Toute l'Italie va enfin pouvoir utiliser la nouvelle technique.
49:15 Que comptez-vous faire maintenant?
49:17 Je rentre à Venise aujourd'hui même.
49:20 J'y termine ce que j'ai entrepris, le portrait du comte d'Otière,
49:24 et un tableau pour le jeune curé de Torcello.
49:27 Ensuite, je rentre à Naples.
49:30 Définitivement.
49:33 Ne peut-on rien faire pour vous retenir ici?
49:36 Rien, je le crains.
49:38 Insistez, Eusebio.
49:40 Commandez donc à Antonello di Terracina un portrait de votre future femme.
49:45 Mais certainement, mon amie.
49:48 Dans un mois, nous serons mariés, monsieur,
49:50 et un portrait de Maria Domenico nous serait très agréable.
49:55 Je vais être réfugiée au palais Domenico.
49:58 Je poserai autant que vous le voudriez.
50:01 Je suis désolé.
50:04 C'est bien.
50:06 Nous commanderons ce portrait à Sandro Botticelli.
50:09 Adieu.
50:10 Sandro a beaucoup de talent.
50:12 Il vous donnera entière satisfaction.
50:15 Adieu.
50:19 C'est une blague?
50:22 La petite idiote, la petite sotte.
50:33 Et vous, c'est tout ce que vous trouvez à faire.
50:35 Qu'est-ce que vous voulez que je fasse?
50:38 Quand repartez-vous pour Venise?
50:40 - Tout de suite. - Comment?
50:43 - Comment cela, comment? - A pied.
50:46 Où est-il, ce cheval?
50:49 - Devant la porte du palais. - Bien.
50:51 Retournez près de votre cheval et attendez sans bouger d'un pouce.
50:55 - Attendre quoi? - Dieu qui les bête.
50:58 Vous verrez bien. Faites-moi confiance.
51:01 Allez, je vous dis.
51:04 Un instant.
51:08 Allez, maintenant.
51:15 Allez, maintenant.
51:18 Allez, maintenant.
51:21 Allez, maintenant.
51:24 Allez, maintenant.
51:27 Allez, maintenant.
51:30 Allez, maintenant.
51:33 Allez, maintenant.
51:37 Allez, maintenant.
51:40 Allez, maintenant.
51:43 - Ah! - D'accord.
52:06 Allez, maintenant.
52:09 Pauvre Dominique.
52:27 Chère Simonetta.
52:34 - Rome, Naples, Venise? - Partout où vous voulez.
52:38 Mais surtout pas par là. Nous risquerions d'y rencontrer mon père.
52:42 - Je suis là. - Je suis là.
52:45 Je suis là.
52:48 Je suis là.
52:51 Je suis là.
52:54 Je suis là.
52:58 Je suis là.
53:01 Je suis là.
53:05 Nous sommes amours
53:08 Amours du temps jadis
53:12 Voudrez-nous vivre
53:16 Encore s'ils sont sains
53:20 Jamais nuages
53:24 Jamais amants vivront
53:28 Que nous sommes
53:30 Jamais amants vivront
53:34 Que sa langue qui chagrinement porte
53:39 Est mort maintenant
53:43 Chagrinement porte
53:47 Est mort maintenant
53:52 Voudrez-que moi
53:58 Pour que je n'y oublie
54:02 Voudrez-que moi
54:06 Amener sur mon coeur
54:09 En espérant
54:13 Le jour du jugement
54:17 Que sa langue qui chagrinement porte
54:22 Est mort maintenant
54:26 Chagrinement porte
54:30 Est mort maintenant
54:35 Sache les amis
54:41 Gentils seigneurs mes frères
54:45 Qu'hélas les roses
54:49 Au ciel se sont panées
54:53 Le ciel est cuit
54:57 Et en paradis s'est envolé
55:01 Que sa langue qui chagrinement porte
55:06 Est mort maintenant
55:10 Chagrinement porte
55:14 Est mort maintenant
55:20 [Musique]

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