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Musique
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00:00 Ça faisait 15 ans que je rêvais de ça.
00:01 Et c'est vrai que du jour au lendemain, ça t'arrive,
00:03 tu passes en radio de partout, tu fais des télés,
00:06 c'est hyper infance.
00:07 La comédie musicale, ça a été juste magique.
00:15 Alors c'est vrai que j'étais très loin de l'univers des comédies musicales
00:18 puisque je jouais du Bob, du Ben Harper dans les piano bars.
00:22 Mais ça faisait 12 ans que je faisais ça.
00:24 Et c'est vrai que j'étais à l'aube de la trentaine.
00:26 Je me faisais pas mal de mourons.
00:27 Et là, il y a Dovatia qui a su me séduire,
00:29 qui vient me voir dans un piano bar,
00:30 qui me parle de cette comédie musicale.
00:32 Il me dit "ouais, tu vas incarner le frère du roi,
00:34 c'est un gay excentrique, tu feras ce que tu voudras".
00:36 Et écoute, j'y suis allé un peu comme ça,
00:38 en traînant des pieds.
00:39 Et puis finalement, ça a été juste extraordinaire.
00:42 Déjà, ça a été un succès phénoménal.
00:44 On a tourné pendant 4 ans, on a vu des millions de personnes.
00:47 Et puis c'était une cour de récréation,
00:49 50 personnes sur scène, sur la route.
00:51 Enfin voilà, je me suis régalé,
00:53 je me suis éclaté à incarner le frère du roi.
00:55 Pendant la comédie musicale,
00:57 en fait j'avais déjà écrit, composé,
01:00 "C'est ma terre", "On s'attache", "Ça fait mal",
01:02 "Belle demoiselle".
01:03 J'avais une grosse partie, le cœur de l'album était là.
01:06 À la fin de la comédie musicale,
01:07 on a sorti cet album-là, "Mon paradis".
01:09 Ça a été juste magique, c'est parti très vite.
01:13 Et ça a pu me donner un peu le tournis même.
01:14 Pendant la création de cet album-là,
01:16 j'étais inspiré par les Fugees,
01:18 Tracy Chambman, Ben Harper.
01:20 J'avais quand même un pied dans ce côté très organique,
01:22 et ça, ça me tenait à cœur.
01:23 Donc j'étais rentré en studio,
01:24 et je m'étais entouré des musiciens,
01:27 comme Johan Dahlgaard, qui est toujours mon pianiste aujourd'hui,
01:29 qui a réalisé mon dernier album.
01:31 Il faut savoir une chose, c'est que je suis un fan de musiciens.
01:33 J'ai toujours regardé derrière les pochettes à l'époque,
01:35 je savais qui jouait derrière Nougaro,
01:36 derrière Maxime Le Forestier, derrière Cabrel.
01:38 Et donc quand je suis arrivé à Paris,
01:40 j'ai dit "Ouais, j'aimerais enregistrer, mais avec tel musicien".
01:42 J'avais une volonté d'avoir ce son très organique,
01:45 très chaud, très solaire.
01:46 Cette chanson, elle en est à Guimauqué.
01:48 Je suis dans un appartement où je travaille avec un garçon
01:51 qui s'appelle Bruno Dandrimont,
01:52 qui a été mon acolyte, mais qui l'est toujours.
01:54 Qui croyait en moi même plus que moi, je pense.
01:56 En moins des guerriers, quoi, qui m'ont jamais lâché.
01:58 On faisait 6-8 heures par jour sans savoir où on allait.
02:01 Et donc, un jour on est chez lui,
02:02 et puis il fait cette grille et je commence à faire...
02:06 À composer la mélodie, à trouver la mélodie dont on s'attache.
02:10 Très spontanément, on enregistre ça en yaourt.
02:12 On s'attache aîné, quoi.
02:13 Enfin, aîné, et pas né tout de suite,
02:15 parce que moi j'ai écrit, je crois, 4 textes dessus,
02:17 mais il n'y en avait pas un qui marchait.
02:18 Je n'étais pas satisfait du texte.
02:20 Ça m'a rendu fou parce que je n'arrivais pas à poser des mots,
02:22 je n'arrivais pas à retrouver les sonorités que j'avais sur mon yaourt.
02:25 Et là, je fais appel à Lionel Florence,
02:26 que j'avais croisé auparavant sur la comédie musicale.
02:29 Une semaine, 15 jours passent,
02:31 et il me renvoie où on s'attache.
02:32 J'ai posé le texte en studio,
02:34 et puis la magie a opéré immédiatement, quoi.
02:37 C'était magique.
02:37 Je sentais qu'elle avait énormément de potentiel.
02:40 C'est ma terre me parler.
02:41 Il y avait un côté viscéral comme ça,
02:42 où j'entendais ses chœurs africains dans le refrain.
02:44 Je voulais que ça soit le premier single.
02:47 Mais à un moment donné, il faut savoir se mettre un peu en retrait.
02:50 J'avais peut-être plus trop le recul.
02:52 La maison de disques, à l'époque, c'était un monsieur qui s'appelle Thierry Chassagne.
02:55 Il me dit "On s'attache, c'est le premier single".
02:57 Et puis heureusement que je l'ai laissé choisir.
02:58 Ça faisait 15 ans que je rêvais de ça.
03:00 Et c'est vrai que du jour au lendemain, ça t'arrive.
03:02 Tu passes en radio de partout, tu fais des télés.
03:05 C'est incroyable.
03:06 C'est hyper intense.
03:07 Et en même temps, ça a provoqué une sorte de vide.
03:09 Tu rêves d'un truc et puis d'un coup, ça t'arrive.
03:12 Et après, de quoi tu rêves après ça ?
03:13 Mais pour moi, j'avais déjà réussi quand j'étais dans les piano bars.
03:15 La réussite, c'est ça.
03:16 Pour moi, ça a été ça en tous les cas.
03:18 Je l'ai vécu de cette manière-là.
03:19 J'avais 17 ans, je faisais la manche à Saint-Tropez.
03:22 Je passais entre les tables, les mecs, ils mangeaient des pizzas.
03:24 Mais j'arrivais à les interpeller et j'existais dans leur regard.
03:27 Pour moi, j'avais déjà réussi.
03:28 Ce qui est magnifique, c'est que c'est un morceau que j'assume pleinement encore aujourd'hui
03:32 et qui m'éclate, qui me fait danser.
03:35 Et encore aujourd'hui, le fait de le revisiter avec les musiciens
03:38 qui viennent colorer encore ma musique.
03:41 Je prends énormément de plaisir à le défendre encore sur scène.
03:44 Forcément qu'il a fallu le revisiter, mais sans trop le changer non plus.
03:48 Parce que tu ne peux pas dénaturer une chanson.
03:49 Quand elle commence, 3, 4, tu la reconnais, c'est immédiat.
03:52 Donc le riff, c'est toujours le même.
03:54 Les paroles aussi.
03:55 Si je ne la joue pas, je peux me faire insulter en concert.
03:59 [Musique]

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