Au début d'un match de rugby, ou encore à chaque essai marqué, un jingle retentit. Derrière ces quelques notes, c'est tout un travail de design sonore que Michaël Boumendil et son équipe accomplit.
De la coupe du monde de rugby 2023, à Roland-Garros, en passant par la SNCF, ce designer sonore a conçu les identités sonores de nombreuses marques. Il nous explique les dessous de ces jingles que nous connaissons tous.
#rugby #jingle #sonore #sncf #musique
De la coupe du monde de rugby 2023, à Roland-Garros, en passant par la SNCF, ce designer sonore a conçu les identités sonores de nombreuses marques. Il nous explique les dessous de ces jingles que nous connaissons tous.
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00:00 Si vous suivez la Coupe du monde de rugby 2023, vous avez entendu ça.
00:04 Ces extraits sonores ont été composés par Michael Boumendil.
00:13 Designer sonore, il crée des identités sonores pour des marques, ça c'est lui.
00:17 Ou des événements, comme la Coupe du monde de rugby.
00:23 Il y a une ferveur qui est formidable.
00:25 Et pour moi, avoir une petite place dans cet événement qui est exceptionnel, on se sent très chanceux.
00:33 On a créé l'identité sonore de cette Coupe du monde de rugby,
00:39 qui est à la fois un morceau de musique qui incarne la marque, l'événement,
00:43 et qui est décliné pour mettre en scène musicalement les différents moments
00:48 avant le match, pendant le match, après le match.
00:51 Il y a un accompagnement musical qui est par exemple prévu quand il y a un essai,
00:55 quand il y a une transformation réussie.
00:57 C'est une identité sonore qui est assez hybride.
01:04 Elle a une dimension classique, une forme de romantisme un peu à la française.
01:08 Il y a aussi une dimension assez épique.
01:09 Mais ce qui la ramène le plus à ce qu'est le rugby, c'est cette dimension collective
01:14 et cette dimension de poussée collective pour aller de l'avant.
01:17 Donc vous avez un moment par exemple, une poussée des cuivres qui est assez bizarre
01:22 puisque on pousse la note à proprement parler.
01:26 Finalement, un peu comme les joueurs, dans le déroulé du jeu, vont pousser dans la mêlée.
01:33 Pour créer cette identité spécifique, il a travaillé de longues heures avec ses équipes
01:37 en regardant des matchs sans son.
01:39 Il y a un exercice que j'aime bien quand je travaille pour une marque de façon générale,
01:44 mais encore plus quand je travaille dans le sport,
01:46 c'est à un moment donné de couper le son des images qui nous sont données
01:50 pour voir ce que l'absence de son révèle
01:53 et ce qu'on pourrait aider à amplifier à travers notre travail musical.
01:58 Oui, c'est des beaux bébés, mais il y a quand même une dimension d'agilité.
02:03 On n'est pas sur quelque chose de pesant.
02:05 Ce n'est pas la première fois qu'il travaille sur une identité sonore sportive.
02:09 En football, son agence a créé celle de la Liga, le championnat de foot espagnol,
02:13 ou celle du Barça.
02:14 Et en tennis, celle de Roland-Garros.
02:16 Écrire pour le tennis, et notamment créer la musique qui est devenue assez iconique de Roland-Garros,
02:22 c'est un exercice très différent.
02:23 Le tennis, ça raconte une autre histoire.
02:25 D'abord, c'est un sport individuel.
02:26 Et puis, si vous regardez le tennis, notamment à Roland-Garros, sur la terre battue,
02:29 les joueurs, d'une certaine façon, ils dansent.
02:31 Il y a une dimension avec toutes ces glissades qui est assez esthétique, d'ailleurs.
02:35 On l'a pensé à la fois comme un ballet,
02:37 presque comme un exercice de tango entre les deux acteurs qui sont là.
02:41 Ici, en France, les gens connaissent mes travaux pour l'identité sonore de la SNCF,
02:47 ce qui se passe à l'aéroport de Paris, ce qui se passe dans le métro,
02:50 mais aussi pour pas mal de grandes entreprises françaises.
02:55 Mon travail, c'est d'amplifier le succès des marques.
02:57 J'essaie de faire en sorte que les musiques créent un intérêt, une attention particulière pour les marques,
03:01 qu'elles laissent une empreinte positive.
03:04 Quand je m'occupe d'une marque comme la SNCF, les gens ne le savent pas,
03:07 mais le bruit des portes qui se ferment, c'est nous qui l'avons créé.
03:11 Il est dans la même tonneur que le reste.
03:13 La façon dont le jingle, qu'on appelle le jingle abridé, on appelle ça le sonal embarqué,
03:17 c'est-à-dire celui qui est à l'intérieur des trains, n'est pas que celui qui est en gare.
03:21 Il est dans la même tonalité.
03:22 Ce charlée d'intro, il m'a pris, honnêtement, il m'a pris deux mois.
03:29 Ça fait 0,87 millième de seconde.
03:34 Ici, un département de recherche qui permet de dire, voilà, cette musique,
03:40 elle permet de gagner de l'attention, de gagner de l'émergence,
03:43 de laisser une empreinte de 15% plus forte.
03:46 C'est une science qu'on a développée ici.
03:48 Et je revendique parfaitement le fait de ne pas être un artiste.
03:51 Moi, je suis un artisan.
03:52 [Musique]