• l’année dernière

Vincent Maillard, président d’Octopus Energy France et fournisseur d’électricité renouvelable, répond aux questions d'Alexandre Le Mer. Une nouvelle hausse de l'électricité de minimum 10% est attendue pour le mois de février.

Retrouvez "L'invité éco" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-eco

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Europe 1, il est 6h42, nouvelle flambée annoncée sur les tarifs de l'électricité.
00:05 On vous en parle beaucoup ce matin dans nos journaux et sur l'antenne d'Europe 1,
00:09 jusqu'à +10% au début de l'année prochaine.
00:12 Et pas plus, promet Bruno Le Maire grâce au bouclier tarifaire.
00:15 Votre invité Alexandre, c'est Vincent Maillard, président d'Octopus Énergie France,
00:19 fournisseur d'électricité renouvelable.
00:21 - Bonjour Vincent Maillard. - Bonjour.
00:23 - Une hausse de +15% en février, une autre de 10% le 1er août dernier.
00:27 Alors les tarifs de l'électricité, nous apprend la commission de régulation de l'énergie,
00:31 pourraient fortement augmenter de 10 à 20% au tout début de l'année prochaine.
00:35 Bruno Le Maire dit non, +10% maximum grâce au bouclier tarifaire.
00:39 De toute façon, c'est une donnée que les Français vont devoir tenir compte dans leur budget,
00:46 là, au tout début des mois de 2024.
00:48 - Ah bah, il faut faire attention à ces factures d'énergie en termes de prévision, ça c'est sûr.
00:55 Maintenant, est-ce qu'il y aura une hausse l'année prochaine ?
00:59 La hausse, elle est une résilience de deux choses, c'est de combien l'État va continuer à aider
01:04 les prix d'électricité, parce qu'aujourd'hui, il faut comprendre que les prix d'électricité
01:08 paraissent élevés pour les Français, mais que c'est subventionné pour une très grande partie
01:14 par l'État. S'il n'y avait pas eu l'intervention de l'État, les hausses de prix l'année dernière...
01:18 - Mais ce serait bien pire. - Oui, plutôt de 50 à 100%,
01:22 plutôt que les 15% et 10% que vous avez vus, qui sont évidemment considérables.
01:27 Mais pour l'instant, c'est l'État qui a compensé la différence.
01:30 Et la question, c'est de combien l'État continuera à compenser l'année prochaine.
01:35 Donc, si l'État ne compense plus, bah oui, les prix devront monter,
01:39 parce que les fondamentaux, ils sont là.
01:42 Et les prix et les fondamentaux sont moins graves que ce qu'il y avait l'année dernière,
01:45 mais ils restent élevés. Et donc, sans aide de l'État, on devrait encore avoir une hausse.
01:50 Maintenant, s'il y a une aide de l'État, on peut avoir une hausse très modérée,
01:54 voire pas de hausse du tout. Ça, c'est un peu à la main de l'État, quand même, d'en décider.
01:58 - Vincent Maillard, qu'est-ce qui justifie, qu'est-ce qui explique une telle augmentation ?
02:04 Est-ce que c'est, par exemple, l'État du parc nucléaire français ?
02:08 - Alors, beaucoup de choses ont contribué, mais dans l'affixation techniquement des tarifs,
02:12 la disponibilité du nucléaire n'était pas prise en tant que telle.
02:16 Maintenant, c'est un élément de contexte global pour la capacité de l'État
02:21 et d'aider directement en tant que telle ou indirectement via EDF.
02:26 Mais en revanche, ça n'a pas aidé les choses.
02:31 Parce que moins l'État, ou globalement la nation, a une capacité financière,
02:35 moins elle peut aider les clients et les Français à traverser cette crise.
02:39 Le fondamental, c'était pas ça. C'était un élément de contexte qui a aggravé.
02:44 Le fondamental, c'est l'augmentation des prix de marché de gros en Europe,
02:48 globalement, du fait de la crise ukrainienne.
02:52 - Alors, Vincent Maillard, en France...
02:54 - Je reviens, parce que c'est toujours compliqué, mais la crise a évidemment été aggravée
02:59 par le fait qu'on n'avait pas de disponibilité nucléaire en France,
03:02 donc les prix de gros ont encore pu monter du fait de la perte du parc nucléaire.
03:06 Donc, il y a eu indirectement un effet du parc nucléaire sur les prix.
03:10 C'est compensé par l'État à l'infini, ce qui fait que les Français n'ont pas vu
03:14 l'ampleur exacte de la crise en 2023.
03:17 - Bien. Le prix du kilowattheure payé par les particuliers était de l'ordre de 27 centimes
03:22 au mois d'août dernier. Est-ce que ça, ça se situe dans la moyenne des pays européens, par exemple ?
03:27 Est-ce que, malgré ces hausses, est-ce qu'on est mieux protégé que nos voisins européens ?
03:31 - Oui, on reste mieux protégé que les voisins européens, heureusement.
03:35 En fait, c'est l'héritage d'un parc nucléaire qui est très compétitif
03:41 par rapport à ce qu'on peut faire par ailleurs et aussi très compétitif
03:44 par rapport au nouveau nucléaire qui est beaucoup plus cher que l'ancien
03:48 qu'on avait pu construire et qui avait été payé historiquement par les clients
03:51 depuis les années 70-80. Donc, on reste, même s'il y a eu un très important problème
03:59 de disponibilité, ce qui reste a permis quand même de continuer
04:04 à maintenir des prix qui restent plus modérés que la moyenne des autres pays européens,
04:10 que les Allemands, etc. Donc, il faut garder. Quand on se compare, on se rassure,
04:15 comme dit la phrase, c'est moins grave que si on n'avait pas ça.
04:19 Il faut continuer à cultiver ces atouts-là. Et d'ailleurs, on a aussi eu un avantage
04:24 en France de l'énergie renouvelable. Il n'y a pas que le nucléaire,
04:27 mais l'énergie renouvelable. - Alors, justement, voilà.
04:29 - Oui, parce que toute l'énergie renouvelable qu'on a développée depuis 10 ans,
04:32 qu'on a réussi à développer rapidement quand même, parce que ça se construit
04:35 beaucoup plus vite que nos entrains nucléaires, toutes ces énergies-là
04:38 ont été extrêmement rentables par rapport au prix de gros.
04:42 Donc, elles ont été revendues sur les marchés de gros avec une marge considérable
04:46 qui est venue dans les mains de l'État. - François Bayard, pour être bien concret,
04:50 pardonnez-moi, vous êtes un acteur de l'électricité verte en France.
04:53 Elle provient d'où, votre énergie verte, justement ?
04:57 - Nous, on vend de l'électricité qui provient pour l'essentiel d'énergie éolienne,
05:01 ou d'énergie solaire, qui vient de France.
05:04 On achète à des producteurs français. - Et quel type d'énergie, justement ?
05:08 - De l'éolien, du solaire essentiellement.
05:12 - Oui. Les solutions aujourd'hui, quelles sont les solutions vraiment efficaces
05:16 pour réduire sa facture d'énergie ? Est-ce que vous avez des conseils à donner
05:19 en quelques mots aux auditeurs pour éviter de faire flamber la facture, justement ?
05:22 On fait jouer la concurrence, désormais ?
05:24 - Alors, on peut faire jouer la concurrence, mais il faut faire attention
05:27 parce qu'il y a eu beaucoup, pendant la crise, de concurrents qui étaient
05:30 un peu aux avois, qui ont augmenté les prix à leurs clients sans les prévenir.
05:34 Il faut faire très attention.
05:36 Évidemment pas si vous êtes chez Octopus, mais là, il faut regarder un peu
05:42 le site du médiateur, etc., pour voir... mais se méfier des promesses
05:46 très alléchantes des gens, qui vous disent "c'est ceci ou cela".
05:50 Donc ça, il faut faire attention. - Bien.
05:53 - Et ensuite, il faut voir ce qui dépend de soi-même.
05:55 La première chose qu'on peut essayer de faire, c'est réduire sa consommation,
05:58 il faut faire attention. Ce n'est pas forcément serrer la ceinture,
06:01 ce n'est pas forcément décroître, c'est juste prendre conscience,
06:03 faire attention à sa consommation. Ça, personne ne pourra vous empêcher
06:06 les économies que vous faites en France. - Merci.
06:08 La vigilance sur les tarifs qui, de toute façon, vont augmenter,
06:11 c'est ce que vous nous dites pour votre part également ce matin sur Europe 1.
06:14 Merci. Vincent Maillard, président d'Octopus Énergie France,
06:17 fournisseur d'électricité renouvelable.

Recommandations