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Ce mercredi, sur Europe 1, Nicolas Bouzou revient sur le manque de professeurs dans les écoles. En cette rentrée, il manquerait en moyen un enseignant dans 48% des établissements scolaires.
Retrouvez "L'édito éco" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-economique
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Ce mercredi, sur Europe 1, Nicolas Bouzou revient sur le manque de professeurs dans les écoles. En cette rentrée, il manquerait en moyen un enseignant dans 48% des établissements scolaires.
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NewsTranscription
00:00 7h19 sur Europe 1. Bonjour Nicolas Bouzou.
00:04 Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour tout le monde.
00:06 Alors on va parler d'éducation, mais vous allez comprendre, c'est vraiment de l'économie.
00:10 Il y a une rentrée marquée Nicolas par un nombre important d'enseignants qui manquent à l'appel.
00:15 Il y avait ce sondage NesFSU qui révélait que presque un établissement sur deux manque au moins d'un prof aujourd'hui en France.
00:20 Je vais vous donner quelques chiffres. À l'issue des concours qui ont eu lieu cette année,
00:25 plus de 3100 postes n'ont pas été pourvus.
00:28 Pour être tout à fait précis, 1315 postes ne sont pas pourvus dans les écoles maternelles et élémentaires,
00:34 1848 dans les collèges et les lycées.
00:36 La situation est particulièrement problématique pour l'enseignement en mathématiques.
00:40 Dans l'Académie de Créteil, tenez-vous bien, il manque quasiment 1000 enseignants.
00:45 On manque d'un quart des enseignants en lycée professionnel.
00:48 Tout ceci est absolument catastrophique.
00:50 Du coup, l'Éducation nationale recrute des contractuels à la va-vite pour ne pas laisser de postes vacants.
00:55 Mais enfin bon, vu l'enjeu, l'avenir du pays et l'avenir de nos enfants,
00:59 on conviendra que tout ça n'est pas très sérieux.
01:00 Quel est le problème de fond, Nicolas ? Est-ce que c'est une question de salaire ?
01:04 Pas que. C'est vrai que les salaires statutaires des enseignants français,
01:08 c'est-à-dire ceux qui ont passé un concours, sont inférieurs à ceux de la moyenne des pays riches.
01:12 De l'OCDE, l'écart est de l'ordre de 10%.
01:15 Il atteint même d'ailleurs près de 20% pour les enseignants du primaire après 10 ou 15 ans d'expérience.
01:21 Mais je voudrais quand même nuancer ça de deux façons.
01:24 La première chose, c'est que l'écart se réduit assez nettement si on intègre les primes et les congés qui sont importants en France.
01:30 Mais surtout, cet écart entre les salaires des enseignants en France et chez nos voisins n'est pas propre aux professeurs.
01:36 On le retrouve malheureusement pour l'ensemble de l'économie.
01:39 Les salaires des profs français sont très inférieurs aux salaires des profs luxembourgeois, par exemple.
01:44 Mais les salaires des employés du privé français sont aussi très inférieurs à ceux des employés du privé luxembourgeois.
01:50 En fait, c'est un problème de performance économique globale et non pas une volonté de ne pas payer nos enseignants.
01:55 Bon, une fois qu'on a dit tout ça, Nicolas, qu'est-ce qu'on fait ?
01:58 Écoutez, j'ai trouvé un excellent témoignage et des solutions dans le livre de l'économiste Sylvain Bersinger.
02:02 Le livre s'appelle "Et ça vous étonne qu'on ne trouve plus de profs ?"
02:05 On est vraiment au cœur du sujet.
02:07 Et c'est intéressant parce qu'il est lui-même un ancien enseignant qui est passé dans le privé.
02:12 Il explique que les concours pour devenir enseignant sous statut sont inadaptés quand ils ne sont pas complètement absurdes.
02:17 Il explique que les grilles de salaire ne valorisent pas les compétences,
02:20 que le statut est un piège qui empêche les gens qui veulent se réorienter de faire évoluer leur carrière.
02:25 C'est donc en fait le recrutement et la gestion des carrières qu'il faut changer pour rendre la profession attractive.
02:31 Alors, je vais vous dire, Gabriel Attal a été très courageux en interdisant la baïa dans les établissements.
02:36 Formidable. Il doit maintenant être encore plus courageux en changeant le recrutement des profs.
02:40 C'est vraiment l'avenir du pays qui est en jeu.
02:42 Signature européen, Nicolas Bouzou. Merci beaucoup, Nicolas. Bonne journée. À demain.