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00:00 cette histoire avec le livre, avec le film, c'est de montrer que si on harcèle un moment,
00:04 ça ne veut pas dire qu'on aurait une vie qui sera toujours teintée de négativité.
00:07 Moi, le harcèlement, ça a commencé, je pense, en primaire, parce que dès cette période-là,
00:22 j'ai commencé à m'entourer de personnes qui étaient forcément bonnes pour moi, mais
00:28 que j'ai mis très longtemps avant de m'en rendre compte.
00:30 Du coup, je me subissais un peu tout le temps des moqueries de la part de personnes que
00:33 je considérais comme étant des proches, des amis.
00:35 C'était des moqueries basées, dès la primaire, sur le physique.
00:38 Le fait que je n'étais pas dans l'air du temps, d'après les personnes que je fréquentais,
00:43 la période où vraiment j'étais harcelée, c'était vraiment le collège.
00:45 Parce que comme en primaire, j'ai pris la même façon de fonctionner, je me suis lé
00:49 d'amitié avec des personnes qui n'étaient pas du tout bonnes pour moi, et j'avais gardé
00:55 les liens négatifs aussi que j'avais de la primaire qui m'avaient suivi au collège.
00:58 Je n'ai jamais su me détacher de ces personnes-là.
01:00 Je savais qu'il y avait une emprise bizarre.
01:02 Je sentais qu'il y avait un lien des personnes qui se sentaient supérieures à moi, et moi,
01:06 j'avais ce rôle inférieur, mais je pensais que c'était normal.
01:08 Y arriver au lycée, au début, ça se passe bien, parce que c'est un nouvel établissement,
01:12 donc il n'y a pas les mêmes gens, ce n'est pas le même endroit.
01:14 Et malheureusement, très vite, tout commence à me retomber dessus et en beaucoup plus fort.
01:18 Et justement, c'est là où je considère ne plus réussir à avoir le contrôle sur
01:22 mon esprit et sur ma tête, parce que les symptômes me dépassent et j'en suis consciente.
01:27 Et je n'arrive pas à remettre la main dessus.
01:29 Et c'est vraiment la seconde où c'était l'apogée de ma phobie scolaire qui a mené
01:33 finalement à ma déscolarisation en fin d'année.
01:35 Vers mes 15-16 ans, j'ai vraiment eu ce coup de cœur passionnel avec la musique,
01:52 où moi-même, j'ai découvert qu'il y avait un lien très thérapeutique pour moi,
01:55 où le simple fait d'écouter certains artistes, ça m'aidait à aller mieux et ça m'aidait
01:59 à me créer mon propre monde.
02:02 Et j'ai vite après commencé à faire mes propres chansons et me rendre compte que ça
02:06 aussi, ça m'aidait.
02:07 Je pense que mes 15-16 ans, le moment où j'ai vu mon premier concert, où vraiment
02:10 tout s'est déclenché dans ma tête, je me suis dit « ça, ça m'aide et c'est
02:14 fait pour moi aussi derrière et je vais tout tenter pour essayer de m'intégrer là-dedans.
02:19 » C'est devenu un peu comme une thérapie
02:20 d'exposition pour moi.
02:21 Je me mets face à ce qui me fait peur.
02:23 Etant phobique sociale, le fait de travailler là-dedans, ça n'a aucun sens.
02:28 Ça crée vraiment un parallèle énorme.
02:30 Ça fait que je n'ai jamais le droit, et je ne me laisse jamais le droit de me reposer
02:36 sur mes acquis et de me laisser retomber dans ma phobie sociale.
02:38 J'apprends à me battre contre tout ça et je pense que c'est pour ça que ça m'aide
02:41 parce que ça me fait travailler en continu sur ma personne et sur ce qui pourrait me
02:45 porter préjudice dans la vie de tous les jours.
02:46 « Toi, tu as toutes tes chances.
02:48 Respire avec moi.
02:49 Respire.
02:50 »
02:51 Je pense que le harcèlement est un peu plus difficile par rapport au harcèlement.
02:52 J'espère qu'il pourrait être entendu comme quoi déjà on voit que ça touche beaucoup
02:56 beaucoup d'enfants et qu'il y a ce besoin que ce soit pris en charge avant que ça soit
03:02 à la limite et qu'on ne puisse plus faire le chemin arrière.
03:05 Et montrer que le harcèlement, ce n'est pas toujours quelque chose de très visible.
03:11 Ça peut vachement se jouer sur les mots.
03:13 Et ce n'est pas pour autant que c'est moins important.
03:15 Et que c'est juste l'enfant harcelé qui cherche à se faire harceler ou qui lui-même
03:20 interprète les choses mal.
03:21 Souvent, moi je sais que j'ai beaucoup entendu des adultes dire « mais non, c'est toi qui
03:25 es trop fragile en fait.
03:26 La personne rigole juste.
03:27 Il faut juste rigoler de soi-même des fois.
03:30 » Sauf qu'on a tous une fragilité différente, une sensibilité différente.
03:33 Et je pense que ça, c'est vachement prendre en considération.
03:36 Aussi le fait que par rapport à l'école, un élève est aussi un humain en fait, un
03:41 adulte en création.
03:42 Et qu'il ne faut pas oublier ça.
03:43 Ça, c'est plus un message, je pense, qui s'adresse aux professeurs, aux adultes, etc.
03:48 Le fait de, malheureusement, quand on est mis face à un enfant qui peut montrer des
03:50 différences, on va les ranger directement comme étant un défaut, comme étant une
03:54 anomalie.
03:55 Et l'enfant, on va un peu le mettre de côté.
03:56 Du moins, c'est comment j'ai vécu mon expérience.
03:59 Alors que justement, il faudrait, je pense, je ne sais pas, l'aider à s'adapter, ou
04:04 du moins pas se sentir comme étant quelque chose en trop dans la société.
04:07 Parce que c'est déjà compliqué pour lui.
04:09 Et sinon, le message général par rapport à la santé mentale, c'est quelque chose
04:12 qui nous touche tous.
04:13 Et que c'est le pilier de tout.
04:14 Et donc, ce n'est pas du tout un truc à prendre à la légère.
04:16 Il y a des médecins qu'on peut aller voir, il y a des numéros d'écoute pour les enfants
04:19 harcelés.
04:20 Tout ce qui est harcèlement, un enfant ne cherche jamais à être harcelé.
04:23 Ce n'est pas lui qui est en tort dans l'histoire.
04:25 Et qu'il y a une fin à tout ça.
04:27 C'est le but de montrer qu'il y a un petit espoir quelque part.
04:29 Et qu'il faut s'accrocher à ça en espérant s'en sortir.
04:33 *clic*

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