A deux jours du deuxième match de phase de Poules des Bleus, face à l'Uruguay, Fabien Galthié, le sélectionneur du quinze de France, faisait face à la presse.
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00:00 Déjà, l'enjeu pour nous c'était de constituer la meilleure équipe de France du moment.
00:05 Et je vous ai annoncé la meilleure équipe de France du moment, qui réunit de la fraîcheur,
00:09 qui réunit la préparation, qui rassemble des chemins différents, mais qui depuis nos
00:17 quatre années vécues ensemble, aujourd'hui constitue la meilleure équipe de France du
00:21 moment pour ce match.
00:22 Il faut digérer le match d'il y a quelques jours, qui était affiché depuis trois ans,
00:32 qui clignotait, et basculer très très vite sur le match qui passait derrière, et qui
00:38 passe derrière, six jours après.
00:39 Et l'enjeu il est là pour nous, c'est-à-dire que basculer et enchaîner derrière cet hémaphore
00:47 qui était là depuis trois ans et que l'on voyait au loin, et se projeter maintenant
00:52 en peu de temps sur cet adversaire avec l'Uruguay.
00:57 Nous avons constitué une équipe qui s'est préparée, en tout cas qui nous semble la
01:03 meilleure possible pour affronter cet adversaire, et la plus complémentaire à tous les niveaux,
01:09 en termes de fraîcheur, en termes de motivation et en termes d'association.
01:13 Là aussi c'est une histoire de choix, de décision et d'analyse.
01:19 Il nous semble qu'aujourd'hui, Yoram Mouefana est prêt à jouer ce match, à enchaîner,
01:26 une deuxième fois au centre.
01:27 Jonathan Thie était candidat, bien sûr, il était postulé pour ce match.
01:32 Nous avons décidé de positionner Yoram en 12, parce que nous ne sommes que sur la dynamique
01:41 que nous voulons entraîner, et sur aussi, nous avons une vision des temps de jeu, des
01:49 associations depuis maintenant le 6ème match.
01:54 Jonathan Thie a déjà joué trois matchs à filet consécutivement, dans l'équilibre,
02:03 et a la volonté aussi d'homogénéité, et en vue du parcours et du chemin qu'il nous
02:10 semble devoir prendre sur le mois de septembre et octobre, la décision de Yoram nous semble
02:18 plus cohérente pour jouer le rugby.
02:20 Ce que je retiens de cette expérience-là, c'est un moment difficile, la tournée en
02:26 Australie, on est enfermé pendant 17 jours dans un hôtel, on ne voit personne, la nuit
02:31 on sort pour s'entraîner, et on nous libère 10 jours pour faire trois tests matchs avec
02:36 une équipe qui est une équipe de développement, puisque les demi-finalistes étaient restés
02:41 en France.
02:42 Et en fait, ce moment-là ressemble aussi à nos quatre années, c'est-à-dire qu'on
02:50 a eu des moments difficiles dans ces quatre années, notamment cette tournée-là qui
02:56 avait été très particulièrement éprouvante, puisqu'on avait joué ensuite trois tests
03:00 matchs en 10 jours, et chaque fois il nous a semblé qu'on passait au révélateur.
03:06 Ce que je dis au révélateur, c'est-à-dire que le révélateur des hommes et des âmes
03:12 dans ces moments difficiles.
03:13 Et Anthony était le capitaine, était notre capitaine.
03:17 Et chaque fois qu'on a eu ces moments difficiles, notre équipe, notre groupe a fait union autour
03:24 des hommes et des âmes.
03:26 C'est un moment de construction, comme beaucoup d'autres, dans notre vie de groupe depuis
03:33 quatre ans.
03:34 A l'image de nos quatre années, c'est-à-dire qu'on se souvient de ce soirée d'Ecosse
03:39 face à l'Ecosse à Paris, qui était une soirée de victoire, mais qui était une soirée
03:42 difficile pour le groupe, puisqu'on savait qu'Anthony s'était blessé.
03:46 Anthony représente le groupe parfaitement.
03:52 C'est-à-dire que durant ces quatre années, on a été parfois durement impactés, on
03:56 a eu des moments difficiles qu'on n'a pas vu venir parfois, sur le plan du jeu, sur
04:01 le plan de l'adversité, sur le plan de l'environnement.
04:03 Mais une fois de plus, le groupe a toujours fait corps et les hommes ont été forts.
04:10 Je l'ai répété, c'est les hommes et les âmes, et ce qui constitue notre groupe,
04:16 la force de notre groupe, elle se situe là, la détermination, la confiance, la solidarité.
04:22 Et on avance comme ça, avec ce capitaine aujourd'hui qui est Anthony.
04:30 Autour d'Anthony, c'est-à-dire il en a parlé, Anthony, c'est la partie médicale
04:35 bien sûr, qui a tout donné pour lui, que ce soit autour de l'équipe de France, mais
04:40 aussi à Toulouse, à Cap Breton.
04:42 En fait, nous, on est l'équipe de France, on est l'équipe de tous les Français qui
04:48 veulent bien nous accompagner.
04:49 Et Anthony, il a été accompagné par les compétences médicales de Cap Breton, de
04:54 Toulouse, de l'équipe de France, puis après par les préparateurs physiques de Cap Breton,
04:58 puis de l'équipe de France, et puis après les joueurs qui sont autour de lui.
05:03 Et on se nourrit de ça, on se nourrit du regard des autres et de la bienveillance,
05:08 de la force du groupe.
05:09 Je ne voudrais pas que cette conférence de presse devienne une sorte d'hôpital de
05:14 campagne, de bilan médical, mais c'est vrai que le risque zéro n'existe pas dans le
05:21 rugby, ça fait partie de ce jeu, on vit avec.
05:24 Aujourd'hui, on a Julien qui est à Vénus, qui se soigne et qui va revenir.
05:32 On a Syah El-Bayh qui est à Vénus, qui se soigne et qui va revenir.
05:37 On pense à Romain, on pense à Paul Villemsé.
05:41 Vous avez parlé d'Arthur, mais il n'est pas le seul dans cette équipe.
05:47 Gabin Villers, Jean-Baptiste Gros, et je n'en oublie pas, parce que je vais faire un jour,
05:54 si je me penche sur le carnet de santé de chacun d'entre eux, il est bien rempli.
05:59 Il est bien rempli parce que la première qualité de ce groupe et de ces joueurs, c'est
06:07 qu'ils portent leur corps sur la ligne.
06:10 Ils défendent la ligne avec leur corps, leur cœur et leur âme.
06:16 Ces coups, il est rentré dans le groupe lors de l'automne cup, dans la première année.
06:23 C'est un joueur qui avait déjà connu quelques caps auparavant.
06:28 C'est un joueur qui a un potentiel extraordinaire à part.
06:33 Il a des points forts uniques, c'est-à-dire la vitesse.
06:36 Il va à 37 km/h, le sens du timing, le sens du placement.
06:42 Il a eu l'occasion de participer à de belles batailles jouées par cette équipe de France,
06:51 par ce 15 de France.
06:54 Je ne parlerai pas de perte de sa place.
06:56 Ce n'est pas comme ça qu'on parle.
06:59 C'est qu'il y a une sorte d'émulation collective autour de ce maillot.
07:04 C'est vrai que Paul Boudéan était déjà venu avec nous depuis quelque temps, mais
07:10 il n'a pas pu enchaîner parce qu'il était blessé.
07:13 Paul Boudéan a su, comme je le dis souvent, rentrer dans ce vestiaire et prendre le maillot.
07:21 Nous sommes un groupe de 33 aujourd'hui et nous comptons énormément sur ses coups,
07:28 sur ses qualités, dans notre collectif bien sûr.
07:31 Je pense qu'il n'y a pas de compte à rendre de la part de chacun d'entre eux.
07:40 Ils n'ont pas de mission impossible, ils ont juste le devoir de jouer avec leur qualité,
07:48 avec plaisir.
07:49 Ce n'est qu'un jeu et nous avons envie de jouer avec plaisir, avec joie dans cet événement
07:57 qui est extraordinaire.
07:59 On ne peut pas parler dans cet événement qui est notre fête, qui est la fête de notre
08:03 sport, de perdre quelque chose lorsqu'on est dans le groupe France et lorsqu'on est
08:08 aligné titulaire pour jouer face à l'Uruguay.
08:10 Je pense que c'est plutôt envie de vivre et de jouer des instants de passion.
08:21 C'est notre passion avant tout et c'est notre jeu.
08:25 Je crois que c'est facile à dire maintenant mais très vite on a senti que nous avons
08:34 senti qu'il serait de retour avec nous.
08:38 Je me souviens quand il était à Montpellier qu'il faisait ses séquences de travail avec
08:43 Bruno ici présent.
08:44 Voilà, c'est des petits signes comme ça.
08:48 Pourtant il courait pareil, il avait l'intention de courir mais bon.
08:51 Il faisait des semaines à 80 km à peu près c'est ça ? J'exagère.
08:57 70 km dans la semaine, ça faisait un mois, un mois et demi que tu avais été opéré,
09:03 deux mois.
09:04 Le genou ne gonflait pas, il était au milieu de la nature, il nageait, il courait doucement.
09:11 Il avait des béquilles, il avait des canards.
09:14 Donc il y avait quand même des signaux forts qui montraient que potentiellement il était
09:21 là et qu'il serait là.
09:23 Mais c'est facile à dire après.
09:26 Mais le travail, la conviction, ça forge et ça aide.
09:34 Nous c'est vrai qu'avec le staff on a une petite dette avec le Nord parce qu'on a beaucoup
09:38 passé du temps dans le Sud, Est, Ouest, au Centre pour entraîner des équipes, pour
09:44 faire nos séminaires, pour aller tester des modules d'entraînement.
09:48 Et souvent je recevais des messages "mais quand est-ce que vous venez en Bretagne, quand
09:52 est-ce que vous venez à l'Est, quand est-ce que vous venez dans le Nord ?" Et donc on a
09:55 un sentiment d'avoir une petite dette avec cette région.
10:00 Et comme notre volonté depuis quatre ans c'est de rassembler, fédérer et partager,
10:04 ce match-là nous permet de passer du temps avec tous ces amoureux du rugby dans cette
10:11 région.
10:12 Donc nous sommes très heureux et on rembourse un peu notre dette.
10:15 Mais on va faire mieux avec le temps.
10:19 On reviendra ici s'occuper des jeunes et des écoles de rugby et des clubs pour se préparer
10:24 et pour travailler avec eux.
10:26 Je crois qu'Anthony en a parlé, si on prend la compétition du rugby au Japon, à nouveau
10:33 qualifié cette année, ils avaient battu les Fidji.
10:38 A la mi-temps ils menaient face au pays de Galles, ils étaient menés d'un point je crois,
10:43 ou deux points.
10:44 Contre l'Australie c'était un score très très honorable.
10:48 Une équipe d'Amérique du Sud avec des valeurs de combat, des vertus de combat essentielles,
11:02 un cœur gros comme les équipes d'Amérique du Sud.
11:06 Mais l'Uruguay est un pays à part.
11:10 Et donc avec ses valeurs fondamentales qui sont notamment au niveau du combat et de l'orgueil
11:19 qui sont très élevées.
11:20 On s'attend à une équipe en face qui va avoir beaucoup d'énergie et beaucoup d'agressivité.