Jean-Louis Borloo sort du silence
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00:00 Bonjour Jean-Louis Borloo.
00:06 Bonjour.
00:07 La première question que j'ai envie de vous poser c'est comment allez-vous ?
00:09 Écoutez, ça va comme vous voyez, ça va mieux.
00:16 Au bout de quatre mois, les choses s'améliorent doucement.
00:22 Ce n'est pas trop dur à vivre ?
00:24 Non, non, non, pas du tout.
00:25 Il y a des cas bien plus graves.
00:27 Et vous sentez que vous reprenez des forces ?
00:29 Oui, tout doucement.
00:31 Mais il faut que je continue à me ménager un peu.
00:38 Alors vous avez abandonné tous vos mandats politiques.
00:41 Je suppose que ça a été une décision qui a été très dure à prendre ?
00:43 Oui et non.
00:47 Parce que d'abord je suis très très heureux de voir l'UDI telle qu'elle est aujourd'hui.
00:55 Le rapprochement avec nos amis du MoDem, notamment sur les européennes.
01:02 J'ai le sentiment d'un travail accompli et je dois dire que ce qui se passe, que je
01:11 vois de loin un peu en ce moment, me remplit de joie et de satisfaction.
01:17 Et je leur dis c'est inéluctable.
01:20 Notre pays a besoin de vous et on le voit notamment sur cette échéance.
01:24 Et pour vous, à titre personnel, c'est une page que vous tournez ?
01:27 Oui bien sûr.
01:28 C'est une page que je tourne.
01:30 Mais j'ai décidé, alors que je me tais et que je compte continuer à le faire, de
01:41 dire un mot aujourd'hui à mes amis réunis.
01:46 Pour leur dire que si je m'exprime là c'est parce que jamais dans une élection européenne,
01:58 la situation n'a été aussi radicale.
02:01 Au fond, cette extraordinaire aventure européenne, cette idée fantastique de mettre ensemble
02:13 les pays d'Europe, l'union, vous savez l'union c'est plus beau que la désunion, la construction
02:19 c'est plus beau que la destruction, cette idée formidable elle est d'actualité, plus
02:25 que jamais dans un monde complètement ouvert et mondialisé.
02:29 Il n'y aura pas de lutte contre les paradis fiscaux, une relative maîtrise des enjeux
02:36 financiers, les grands projets de demain que sont l'Afrique, la mer et les océans sans
02:44 une union européenne.
02:45 Et jamais, c'est la première fois qu'il y a des élections européennes où clairement
02:50 le choix c'est le démantèlement ou le progrès européen.
02:55 Alors évidemment, comme toute organisation, comme toute union, même dans une famille,
03:00 c'est pas parfait.
03:02 Évidemment c'est facile de critiquer, évidemment il y a des progrès considérables, évidemment
03:08 que c'est une mutation permanente et c'est notre responsabilité de continuer à œuvrer
03:14 dans ce sens-là.
03:15 Et alors au niveau des électeurs français, leur est le recepticisme, à ceux qui se méfient
03:21 ou à ceux qui n'aiment pas ou à ceux qui se disent carrément "notre ennemi c'est
03:27 l'Europe", qu'est-ce que vous pourriez leur dire pour les convaincre d'une part
03:29 d'aller voter et éventuellement d'aller voter pour l'Europe ?
03:33 Il y a deux raisons fondamentales.
03:36 Les grands sujets qui sont devant nous sont de dimension européenne.
03:42 Certains grands sujets.
03:43 Le 21e siècle, ça sera le siècle de l'Afrique.
03:49 Croissance de 5-6% aujourd'hui alors qu'il y a 25% d'accès à l'énergie.
03:54 Il faut un programme Europe-Afrique d'accès à l'énergie en 10 ans.
03:59 100% d'accès à l'énergie.
04:00 Vous vous souvenez de l'île de Perfide quand la Chine s'éveillera ? L'Afrique
04:05 s'est éveillée.
04:06 Et que ce soit pour des raisons à la fois humaines, humanitaires ou pour des raisons
04:12 de notre propre développement.
04:14 Ce lac qu'est la Méditerranée entre l'Europe et l'Afrique n'est qu'un lac et seul
04:21 un projet européen, notamment porté par la France, pays du Sud, permettra d'avoir
04:29 une véritable stratégie.
04:31 Les Chinois, non.
04:32 L'Europe ne l'a pas encore.
04:33 Et puis l'autre grand sujet, c'est la mer et les océans.
04:36 C'est la planète mer en réalité.
04:38 Plus de 72 ou 15% de notre planète à préserver.
04:42 Mais toutes les richesses de demain, du 21e et du 22e siècle, sont dans nos océans.
04:47 Et là encore, la France, deuxième puissance économique maritime du monde, a sa place
04:52 d'entraînement en Europe.
04:53 L'Europe a besoin d'un projet.
04:55 Kennedy serait là.
04:57 Au lieu de lancer la conquête de la Lune, il lancerait la conquête respectueuse de
05:02 la mer et des océans.
05:03 Et ça, ce sont des projets.
05:05 C'est pas que défensif l'Europe.
05:07 C'est aussi un projet extrêmement enthousiasmant.
05:10 Puis la deuxième raison, il faut dire aux Français, n'envoyez pas dans cette Union
05:16 européenne, dans ce Parlement, des gens qui n'aiment pas l'Europe.
05:20 N'envoyez pas là-bas des gens qui veulent détruire l'Europe.
05:25 Ça n'a aucun sens.
05:26 Si vous voulez, dans ce compromis européen, que la France pèse, il faut que ce soit des
05:32 amoureux de l'Europe, des gens qui soient heureux de prendre le TGV pour aller à Strasbourg
05:39 ou à Bruxelles.
05:41 Des gens qui soient là du lundi matin au samedi, qui soient des passionnés, qui prennent
05:46 des responsabilités.
05:48 C'est ça, l'obligation des Français, c'est d'envoyer au Parlement européen des gens
05:55 qui, sans béatitude inutile, en étant très exigeants sur l'évolution, aiment les autres
06:03 députés européens et aiment cette Europe.
06:06 Et vous êtes optimiste ? Vous avez confiance ?
06:08 La France est en ce moment dans un processus que je qualifierais d'un peu dépressif ou
06:22 d'énigrement.
06:23 Et donc face à ça, un grand projet, effectivement peut-être un peu lointain parfois, et difficile
06:29 à soutenir.
06:31 Mais de grâce, c'est un des grands, beaux projets.
06:36 Et ces listes UDI Modem, ces listes des Européens radicalement, profondément amoureux de cette
06:46 grande aventure, ces listes-là doivent faire un score et elles vont faire un score.
06:51 Et quand je vois l'enthousiasme des candidats sur ces listes, dans un environnement un peu
07:00 défaitiste, je leur dis "Ah, bravo !" Je suis plein d'admiration.
07:05 Et c'est eux qui portent fort les couleurs de la France en Europe.
07:10 Merci Jean-Louis Borloo.
07:11 Merci.