Chaque jour, Roselyne Dubois répond à vos questions sur BFMTV.
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00:00 Mauvaise surprise à la pompe.
00:02 Oui parce que les prix sont nettement repartis à la hausse.
00:04 Pourquoi ont-ils autant augmenté pendant l'été ?
00:06 Demande Caroline qui est très frappée par l'écart entre le début de ses vacances
00:10 et là sur la route des retours.
00:12 Dans beaucoup de stations effectivement, on dépasse de nouveau les 2 euros pour le sanflon.
00:16 On a même vu du 2,80 euros dans certaines stations.
00:20 La courbe est parlante, plus 12 centimes en deux mois pour le sanflon, plus 17 pour le gazole.
00:26 Bonjour Francis Pouce, merci d'être avec nous.
00:28 Vous représentez les stations des réseaux traditionnels.
00:30 On a régulièrement l'habitude de vous avoir à l'antenne parce que ce carburant qui joue au yo-yo,
00:34 on aimerait bien comprendre qu'est-ce qui s'est passé cet été pour que ça monte comme ça ?
00:40 Alors ce qui s'est passé cet été, c'est essentiellement, j'allais dire à cause des pays producteurs
00:45 puisque à peu près vers la mi-juillet, les pays du Golfe ont annoncé, enfin l'Arabie Saoudite a annoncé
00:51 le maintien pour septembre d'une baisse de production de l'ordre de 1 million de baril par jour.
00:56 Et de même, la Russie a fait de même.
00:59 Ce qui fait que, automatiquement, ça a commencé à faire monter les cours.
01:03 On est parti de 72, 73 à aujourd'hui 85 ou 86 dollars.
01:10 Le but de ces pays, c'est qu'ils imaginent que la demande internationale va descendre
01:18 puisque par exemple en Chine, on a des informations un peu contradictoires
01:22 mais on sait que l'immobilier va très mal en Chine.
01:24 Donc si l'économie chinoise, j'allais dire, s'écroule, la demande de pétrole sera moindre.
01:29 Donc à partir du moment où on offre moins de pétrole sur leur marché,
01:33 le prix augmente puisque c'est des rentes pour ces pays-là.
01:37 Ça, c'est la cause essentielle.
01:39 Et puis aussi malheureusement, on a un euro qui n'est pas très fort
01:41 puisqu'on achète notre baril en dollars.
01:45 Et plus l'euro est fort, moins ça nous coûte cher.
01:48 Mais notre euro a du mal à s'apprécier.
01:50 Donc ça fait deux causes qui s'additionnent malheureusement.
01:54 Mais du coup, ça va continuer comme ça ?
01:56 Est-ce que dans les prochaines semaines, il faut s'attendre à quoi ?
01:58 Ça va aller mieux ? On a atteint une forme de pic ?
02:01 Ou ça va empirer ?
02:03 Alors comme vous me posez la question à chaque fois
02:05 et souvent je vous réponds, je n'ai pas de boule de cristal,
02:07 ou en tout cas je m'y refuse.
02:09 Non mais la tendance, la tendance c'est comment ?
02:12 Je dirais que la tendance dans les jours à venir sera plutôt stable.
02:16 Certes malheureusement élevée.
02:17 Et nous les premiers, les pompistes, ça nous déplaît
02:20 puisque notre rémunération n'augmente pas quand le prix de l'essence augmente.
02:26 Je dirais que ça va stagner.
02:28 Après, il ne faut pas un événement international majeur
02:30 qui fasse augmenter les prix d'une manière inconsidérée.
02:33 Oui bien sûr. Francis, on a beaucoup parlé des marges des distributeurs.
02:36 Est-ce que vous pouvez nous dire combien ça représente concrètement ?
02:41 Alors on a parlé à tort des marges de distributeurs
02:43 puisque selon les chiffres de l'UFIP, en l'occurrence,
02:46 c'est repris par la CLCV, ce sont les coûts de distribution.
02:51 Et dans les coûts de distribution,
02:53 c'est tout ce qui part de sortie de raffinerie jusqu'à la station-service.
02:58 Là-dedans, vous avez les 200 dépôts français
03:00 qu'il faut bien rémunérer pour le stockage.
03:03 Vous avez le transport par pipe, par train, par camion jusqu'au dépôt.
03:07 Et puis après, vous avez le transport jusqu'à la station-service.
03:10 Donc c'est l'ensemble de ces coûts qui effectivement ont augmenté.
03:15 Première raison, c'est ce qu'on appelle la C2E,
03:18 une taxe que l'on paye sur les produits pétroliers
03:21 et qui permet de financer la rénovation énergétique des bâtiments,
03:24 qui a augmenté de l'ordre de 2 centimes depuis le début de l'année.
03:28 Et puis l'ensemble des coûts a augmenté,
03:30 j'allais dire comme n'importe quelle entreprise.
03:33 Nous avons augmenté nos salariés,
03:37 nous avons payé plus notre électricité.
03:40 Tout ça, ça fait que, évidemment, les coûts s'additionnent.
03:44 Néanmoins, en station-service,
03:47 nous n'avons pas profité de cet effet d'aubaine
03:50 puisque 70% de mes adhérents sur les 5800 stations hors grande surface
03:55 que je représente ont ce qu'on appelle des contrats de commission avec leur pétrolier.
03:59 Cette commission, elle est fixe,
04:00 quel que soit le prix du carburant affiché sur la station.
04:06 Et c'est un contrat signé de l'ordre de 3 à 5 ans.
04:09 Donc la rémunération des pompistes n'a pas bougé.
04:13 L'explication, elle est essentiellement par la hausse des différents coûts
04:17 en amont des stations-service.
04:18 Merci beaucoup, Francis Pouce.
04:20 On va aller retrouver Benoît Ballet dans une station du Grand Est.
04:23 Du coup, forcément, Benoît, on adapte nos habitudes.
04:25 On ne remplit plus forcément le réservoir jusqu'au bout.
04:30 Oui, regardez sur ces images de Célia Ballet dans la station de Nancy,
04:33 dans laquelle nous nous trouvons.
04:34 On le voit bien, c'est très clair.
04:36 Le samplon 95, 1,99.
04:38 Idem pour le 98, le gazole 1,975.
04:41 C'est extrêmement élevé.
04:42 On est toujours en dessous des 2 euros parce que c'est une station
04:46 qui a fait le choix du plafonnement.
04:48 Dans l'agglomération, on est encore entre 1,90 et 2 euros.
04:51 Alors forcément, quand on vient faire son plein, ça pique.
04:55 C'est ce que nous a dit un automobiliste, un motard,
04:57 qui était, il y a quelques instants, en train de faire son plein.
04:59 Je vous propose de l'écouter.
05:00 Il est au micro de Célia Ballet.
05:04 Le prix en France est beaucoup plus cher que au Luxembourg.
05:07 Personnellement, je vais uniquement au Luxembourg mettre le plein,
05:11 que ce soit de la voiture ou de la moto.
05:13 Et c'est exceptionnel.
05:16 25 euros, du coup, pour 12,60 litres.
05:20 Par rapport à il y a quelques années, c'était beaucoup moins cher.
05:24 Luxembourg, en Allemagne, mais en France, si je peux éviter, j'évite.
05:28 - Vous aviez raison d'en parler parce qu'on a aussi rencontré
05:32 des automobilistes qui nous ont expliqué ne mettre que 10 litres.
05:36 Ils s'arrêtaient, ils avaient commandé 20 euros ou 20 euros d'essence,
05:39 ce qui faisait un peu plus de 10 litres pour eux,
05:41 parce que les fins de mois sont difficiles.
05:43 Il y a eu les vacances, on s'est déplacés.
05:45 Puis là, à la rentrée, on reprend le travail.
05:47 Et pour beaucoup, reprendre le travail, ça veut dire reprendre la voiture.
05:51 Donc attention, attention aux fins de mois.
05:53 On fait attention sur l'essence, sur le porte-monnaie,
05:55 parce qu'avec des prix aussi hauts, ça coûte cher.
05:58 C'est tout bête, mais ça coûte très cher à beaucoup de gens.
06:01 Et donc, on espère que les prix vont redescendre dans les semaines à venir.
06:06 - Benoît Ballet avec Célia Ballet.
06:07 Pas sûr que ça redescende mais ça devrait moins augmenter, on l'a compris.