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00:00 Ravie de vous retrouver pour les informer en direct jusqu'à 9h30 sur France Info avec évidemment Renaud Dely.
00:13 Bonjour Renaud. Bonjour Salia. Vous êtes en forme ? En forme oui absolument, comme toujours.
00:17 Et autour de la table, nous informer du jour. Bonjour Alex Bouyagué. Bonjour Salia.
00:21 France Info, France Télévisions, Canal 27. Bonjour Etienne Girard de l'Express. Bonjour Salia.
00:26 Renaud Dely, aujourd'hui on parle ce matin d'une annonce qui est faite par le ministre de l'Education nationale.
00:31 Il l'a faite hier soir au JTTF1. Il veut interdire les abayas dans les établissements scolaires.
00:35 Et oui, rappelons que l'abaya c'est donc cette robe longue, ample, portée par-dessus les vêtements,
00:40 qui couvre intégralement le corps des femmes à l'exception des mains et du visage.
00:44 Une robe essentiellement issue d'ailleurs du Moyen-Orient, plus spécifiquement en général du Golfe Persique.
00:50 Les cas de port d'abaya à l'école se sont multipliés ces derniers mois.
00:54 Le gouvernement y voit une atteinte à la laïcité, d'où cette annonce hier soir du nouveau ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal.
01:02 J'ai décidé qu'on ne pourrait plus porter l'abaya à l'école.
01:05 Je vais m'entretenir cette semaine avec les chefs d'établissement.
01:08 Il y a vraiment sur cette question de l'abaya, et je l'ai mesurée en échangeant avec les chefs d'établissement cet été,
01:13 leur représentant, une attente de règles claires au niveau national. Elle est donc donnée.
01:18 Alors les cas se sont multipliés depuis à peu près 18 mois selon les chefs d'établissement.
01:22 S'agissait-il effectivement d'une demande de la part de ces chefs d'établissement ?
01:25 Et puis cette mesure décidée par le gouvernement, est-elle d'une part justifiée et d'autre part applicable ?
01:31 Alex Bouyagué.
01:33 Je pense qu'il y avait un certain nombre de proviseurs qui faisaient remonter régulièrement les difficultés qu'ils avaient finalement à gérer ce problème.
01:40 Parce qu'il faut rappeler que Papendia, il n'avait pas du tout tranché la question.
01:43 Il avait laissé aux proviseurs le choix de trancher la question au cas par cas.
01:48 Il y avait beaucoup de flou, beaucoup même de fébrilité de la part de ces proviseurs.
01:52 Et puis on a vu ce qui s'est passé l'année dernière, une hausse des atteintes à la laïcité,
01:57 notamment sur ces questions de tenue vestimentaire.
01:59 Et c'est ce qui me fait dire aujourd'hui qu'on a vraiment l'impression que Gabriel Attal,
02:05 il prend le contre-pied total de son prédécesseur à l'éducation nationale.
02:09 D'abord sur la forme, on se souvient que Papendia, il pêchait plutôt par discrétion, il peinait à se faire entendre.
02:16 Il évitait de s'exprimer là-dessus ?
02:17 Il évitait de s'exprimer, il était d'une prudence dessus.
02:20 Et bien là, Gabriel Attal, c'est le champion de la com', on l'a vu tout l'été.
02:25 Et justement sur ces sujets-là, il veut réasseoir une forme d'autorité sur ces questions de laïcité.
02:31 Et c'est pour ça qu'il y a peut-être, même si sur certains autres sujets, ça diverge,
02:36 une forme de continuité avec le premier ministre de l'Éducation nationale du quinquennat, qui était Jean-Michel Blanquer.
02:44 Etienne Girard de l'Express.
02:45 Gabriel Attal, il a foncé. Ça correspond à une attente importante des chefs d'établissement,
02:50 c'était d'avoir une feuille de route claire.
02:53 Ce que disaient les syndicats de chefs d'établissement, c'est que la situation était très difficile,
02:58 parce qu'ils étaient livrés à eux-mêmes, ils n'avaient pas de texte sur lequel se baser explicitement et expressément
03:04 pour interdire les abaya dans les établissements.
03:06 Et Papendia, il ne les avait pas aidés sur ce point-là.
03:10 Ça va susciter évidemment un débat et même un examen juridique.
03:15 À mon sens, il faut s'en satisfaire, puisqu'il y aura une circulaire, il y aura un texte,
03:21 il y aura un texte attaquable et peut-être que la meilleure chose pour trancher ce débat,
03:26 c'est que ce texte, il soit examiné au plus haut niveau par le Conseil d'État et que le Conseil d'État nous dise si oui ou non,
03:33 l'abaya peut être interdit de façon générale dans tous les établissements de France.
03:37 Si le Conseil d'État valide cette circulaire, alors le débat au moins juridique prendra fin.
03:43 Parce que c'est la question qui va se poser, la question de l'application de cette interdiction,
03:47 selon quelles conditions est-ce qu'on va mesurer la longueur des robes ?
03:52 Renaud, on va en parler juste après le Fil info de Diane Fershit, il est 9h10.
03:57 Dans la vallée de la Morgaine, le retour à la normale va prendre plusieurs jours.
04:02 C'est ce qu'indique ce matin le ministre des Transports après un important éboulement.
04:06 700 m3 de blocs de roches qui se sont détachés de la montagne.
04:10 Le trafic ferroviaire et le trafic autoroutier sont à l'arrêt entre la France et l'Italie.
04:14 Le tunnel de Fréjus est lui fermé au poids lourd.
04:17 Le syndicat d'enseignants SNES s'est fessu, s'allume une avancée qui arrive toutefois un peu tard.
04:22 Après l'annonce du ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal,
04:25 les épreuves de spécialité du Bac sont décalées.
04:29 Elles auront lieu en juin au lieu de mars des sept années.
04:33 Dans le nord, la sucrerie Théréos, ce desco d'œuvre va être reprise par le groupe belge Agristo.
04:38 Groupe spécialisé dans la fabrication de produits surgelés à base de pommes de terre.
04:42 Agristo promet d'investir 350 millions d'euros pour transformer l'outil de production.
04:48 Nous sommes à un an, jour pour jour, du début des Jeux Paralympiques de Paris.
04:52 Les tout premiers organisés en France.
04:54 Ces Jeux seront réussis si on a des stats pleins, affirme sur France Info,
04:57 Michael Jérémias quadruple, médaillé en tennis-fauteuil.
05:01 Ouverture de la billetterie, ce sera le 9 octobre.
05:03 Toujours avec Alix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info Télé,
05:18 Etienne Girard de L'Express et Renaud Delis, on parlait juste avant du Fil info,
05:21 de la difficulté, sans doute, qui va arriver à pouvoir appliquer cette interdiction des abayas.
05:25 Alors il y aura déjà une question d'interprétation, puisqu'effectivement, par exemple,
05:28 le CFCM, le Conseil français du culte musulman, prétend, lui,
05:31 que ce vêtement n'a aucune dimension culturelle, religieuse, mais uniquement culturelle.
05:36 D'autres spécialistes considèrent qu'il répond à une prescription religieuse de l'islam
05:41 qui incite, voire contraint les femmes à dissimuler leur corps.
05:45 Donc évidemment, il va y avoir ces affaires d'interprétation, simplement, politiques, déjà.
05:49 Et puis, d'un point de vue juridique, il y aura, Etienne Girard le disait à raison,
05:53 sans aucun doute, des recours qui seront déposés,
05:57 notamment d'ailleurs parce qu'il y a un certain nombre d'associations,
06:00 elles à caractère islamiste, qui, justement, prônent le port de ce vêtement
06:05 et qui vont insister pour essayer de le faire valider.
06:08 Donc l'application sera probablement, peut-être parfois délicate,
06:13 mais je pense que ce que voulait Gabriel Attal en prenant cette décision
06:17 et en faisant cette annonce, c'est effectivement donner une directive,
06:19 en tout cas un cap, une direction claire.
06:21 Et c'est vrai qu'au vu de la vitesse avec laquelle
06:25 s'est répandu le port de ce vêtement à l'école en à peine 18 mois,
06:30 on voit bien qu'il y a une dimension qui est probablement aussi politique.
06:34 Jusque-là, les élèves de culture ou de religion musulmane
06:39 assistaient à leur cours sans éprouver la nécessité de porter la baïa.
06:43 Ce n'est évidemment pas le cas de la grande majorité d'entre elles,
06:46 mais il n'empêche que là, il y avait un problème en germe,
06:49 depuis déjà un certain temps, qu'effectivement,
06:51 Papendia avait souhaité plutôt mettre sous le tapis.
06:56 En l'occurrence, le gouvernement a voulu indiquer une direction.
07:00 Après, sur l'applicabilité, souvenons-nous,
07:02 les précédentes lois visant à interdire, en particulier,
07:05 on peut penser à celle de 2004, évidemment,
07:08 les signes religieux ostentatoires à l'école,
07:11 lorsqu'elles avaient été décidées, adoptées,
07:15 ont beaucoup jugé leur grand Dieu, si j'ose dire,
07:18 qu'elles ne seraient jamais applicables
07:19 et que ça allait créer la guerre civile, en quelque sorte, à l'école.
07:22 C'est l'inverse qui s'est produit.
07:23 Il y a eu depuis un certain nombre de rapports ou d'ouvrages
07:24 qui ont démontré que l'application de la loi de 2004,
07:27 en l'occurrence, a eu des effets positifs.
07:30 – Alors, il y a une autre décision de Gabriel Attal qui fait beaucoup parler,
07:33 parce qu'il s'agit d'une marche arrière,
07:36 elle concerne le bac, les épreuves de spécialité
07:39 qui avaient lieu jusqu'à présent en mars avec la réforme blancaire,
07:43 finalement, on va revenir en juin.
07:45 Alex Bouiaguet, c'est une bonne chose ou pas ?
07:47 – Oui, c'est une bonne chose parce qu'effectivement,
07:49 on a vu ce qui s'est passé, c'est-à-dire que finalement,
07:51 les lycéens ont déserté les classes les deux derniers mois de l'année scolaire,
07:56 ce qui fait quand même beaucoup.
07:57 Et d'ailleurs, Emmanuel Macron a mis en évidence
08:02 que parmi les personnes qui ont été interpellées pendant les émeutes,
08:07 eh bien, il y avait notamment des mineurs
08:10 qui étaient en situation de décrochage scolaire,
08:12 donc c'est vrai qu'il fallait inciter, effectivement,
08:16 les élèves à revenir en classe.
08:17 Alors, vous parlez de marche arrière,
08:19 je ne sais pas si c'est pour moi une marche arrière,
08:21 je pense que c'est plutôt des ajustements,
08:23 c'est-à-dire qu'une réforme…
08:25 – On avait fait marcher pas, donc on revient.
08:27 – On ajuste et on voit effectivement comment on peut améliorer le système,
08:31 de la même manière qu'on va réinstaller les maths
08:34 dans le tronc commun de la première.
08:35 Emmanuel, et Jean-Michel Blanquer lui-même,
08:37 avaient dit qu'il avait peut-être fait une erreur,
08:39 effectivement, en retirant cette matière,
08:43 mais pour le reste, je trouve qu'il y a quand même,
08:45 dans la gestion et dans les annonces de Gabriel Attel,
08:48 une forme de continuité avec l'ère Blanquer,
08:50 on voit qu'il continue notamment le dédoublement des classes,
08:53 c'était effectif en CP, CE1, en zone d'éducation prioritaire,
08:56 ce sera désormais en grande section maternelle,
08:59 c'est-à-dire qu'ils veulent aller de plus en plus bas
09:02 pour accompagner de mieux en mieux les élèves,
09:05 et puis on l'a vu sur les histoires de laïcité,
09:09 là aussi il y a plutôt une continuité avec l'ère Blanquer,
09:12 et puis le dernier point, c'est sur l'autorité,
09:14 parce que Gabriel Attel en parle beaucoup,
09:16 c'était aussi un des piliers de Jean-Michel Blanquer,
09:19 alors à ce stade, il n'y a pas eu encore d'annonce,
09:21 naturellement il se garde bien d'aller jusqu'à la généralisation
09:24 de l'uniforme par exemple dans les écoles,
09:26 mais on sent qu'il est très intéressé
09:28 par tout ce qui peut être de l'ordre de l'expérimentation,
09:30 et puis on nous dit aussi qu'il songe à ce que les élèves se lèvent
09:34 au moment où le professeur rentre en classe,
09:36 c'est vrai que ça se faisait à une époque,
09:38 donc on sent là aussi qu'il y a une forme de continuité
09:41 avec Jean-Michel Blanquer.
09:43 - Etienne Girard de l'Express.
09:44 - Cette annonce sur le bac en particulier,
09:46 c'est à la fois très inquiétant et très rassurant à mon avis,
09:49 et très inquiétant parce que cette réforme,
09:51 elle n'est pas remise en cause dans sa globalité,
09:53 effectivement c'est plutôt un ajustement,
09:55 le contrôle continu n'est pas remis en cause,
09:57 mais quand même cette réforme du bac,
09:59 elle a été mise en place par Jean-Michel Blanquer,
10:01 meilleur connaisseur de l'éducation nationale en France,
10:03 il avait été directeur de cabinet de ministre,
10:05 il avait été DGESCO, c'est-à-dire plus haut fonctionnaire
10:08 du ministère de l'éducation nationale,
10:09 on pensait qu'il n'y avait pas meilleur connaisseur
10:12 pour faire cette réforme, il s'est planté sur ce point-là,
10:16 on pouvait s'y attendre, mettre des épreuves en mars,
10:19 évidemment que ça allait inciter des élèves,
10:21 si tout est joué dès le mois de mars,
10:24 à faire exploser les taux d'absentéisme
10:26 et à sécher les cours au mois de mai et de juin.
10:30 Le côté rassurant, c'est que quand on se trompe,
10:33 on n'hésite pas à revenir en arrière,
10:35 et ça c'est plutôt bien, c'est pour ça qu'à mon avis,
10:38 on ferme la parenthèse, c'était une erreur,
10:41 elle est gommée, on passe à autre chose,
10:44 les élèves seront obligés désormais d'aller en cours jusqu'en mai-juin.
10:47 Renaud Delis, c'est juste un ajustement,
10:49 on ne fait pas marcher arrière, c'est ça ?
10:51 Je ne serais pas aussi indulgent quand même.
10:53 Ils ont ça en pas tous les deux là.
10:54 Le bac Blanquer a quand même du plomb dans l'aile, si j'ose dire,
10:57 et je ne sais pas s'il l'aurait en l'occurrence,
10:59 Jean-Michel Blanquer, avec ses différents ajustements
11:01 pour prendre vos termes, parce que vous aviez raison,
11:04 Alex Boeghier, d'invoquer la réintroduction
11:06 des mathématiques dans le ton commun,
11:08 on se souvient de l'impact que ça avait eu très rapidement.
11:11 Le fait de repousser les épreuves de spécialité maintenant au mois de juin,
11:17 d'abord ça va avoir un autre impact, une autre conséquence,
11:19 il y a une autre interrogation maintenant,
11:20 c'est sur le fonctionnement de Parcoursup,
11:21 puisque rappelons que si les épreuves avaient été avancées,
11:24 les épreuves de spécialité, avec les énormes coefficients
11:27 qu'elles comportent, avaient été avancées au mois de mars,
11:29 c'était aussi pour intégrer ce fameux dossier extrêmement volumineux,
11:34 extrêmement riche, qui doit présenter les élèves
11:35 dans quasiment toutes leurs dimensions,
11:37 qui est intégré par Parcoursup.
11:38 Si jamais c'est repoussé en juin,
11:40 est-ce que Parcoursup va devoir être repoussé ou pas ?
11:43 A priori non.
11:44 C'est ce qu'il a dit hier soir, ça ne va pas bouger.
11:46 Oui, mais enrichi par l'expérience, y compris celle qu'on vient d'évoquer,
11:51 s'il n'y a que les annonces de but en blanc de principe,
11:53 maintenant je suis plus méfiant au regard de la mise en œuvre
11:56 et des éventuels ajustements, pour prendre ce terme.
11:59 Donc je pense quand même que, et Etienne Girard a raison d'insister sur ce point,
12:03 quand on voit que même les supposés très grands connaisseurs
12:06 du monde de l'éducation nationale, qui ont beaucoup écrit dessus
12:09 ou qui ont beaucoup travaillé dans ce monde-là,
12:12 quand même font fausse route,
12:14 comme s'ils n'avaient effectivement jamais croisé la route d'un élève.
12:16 Parce que c'est vrai qu'il ne fallait pas être grand clair
12:21 pour imaginer qu'un certain nombre d'élèves allaient vouloir davantage encore profiter
12:26 du printemps de Roland-Garros ou des matchs de foot.
12:30 Ça sent l'expérience.
12:31 Oui, des élèves, moi je l'ai déjà croisé à la maison en tout cas.
12:35 Donc c'est vrai que ça interroge quand même sur le fonctionnement extrêmement complexe
12:38 de cette machine, l'éducation nationale.
12:41 Faire preuve de pragmatisme, en revanche, ça c'est vrai, c'est bien, c'est nécessaire,
12:45 c'était indispensable, y compris avec retard.
12:48 Maintenant, il va falloir voir si le gouvernement fait preuve du même pragmatisme
12:54 pour ce qui est de parcours suivi, justement.
12:56 – Alors juste après le fil en fond, on parlera d'un autre sujet,
13:00 qui est la reconquête des classes populaires.
13:02 C'est l'objectif affiché de Gérald Darmanin.
13:04 Il a fait un long discours hier pour reconquérir ces classes populaires en vue de 2027.
13:10 On en parle juste après le fil en fond de Diane Perchit.
13:13 [Générique]
13:14 – La baïa interdite à l'école, le ministre de l'éducation nationale
13:17 a tranché au sujet de cette robe longue portée par certaines élèves musulmanes.
13:21 Si une jeune fille ou un jeune homme arrive avec une tenue qui est pour eux l'occasion
13:25 de dire une appartenance religieuse, c'est non, ajoute sur France Info.
13:29 Sabrina Agresti Roubache, la secrétaire d'État à la Ville, Gabrielle Attal,
13:32 a eu raison selon elle d'être ferme à une semaine de la rentrée des classes.
13:37 Il n'y aura pas de baisse des taux d'intérêt dans les mois à venir
13:40 tant que l'inflation n'est pas revenue à un niveau plus raisonnable.
13:44 Déclaration ce matin du ministre de l'économie Bruno Le Maire.
13:46 Il dit vouloir ne laisser aucune incertitude sur la question.
13:50 Le compteur des Français au Mondiaux d'athlétisme de Budapest débloqué in extremis.
13:55 Hier soir, médaille d'argent remportée par le relais 4 x 400 m masculin.
13:59 Les dirigeants de la Fédération française d'athlétisme
14:01 qui sont convoqués demain au ministère des sports
14:04 pour s'expliquer sur ce bilan plutôt décevant.
14:07 La Corse en vigilance orange aux orages.
14:09 La Corse du Sud aussi en alerte face au risque de vagues submersions.
14:14 Des vents entre 100 et 110 km/h sont attendus.
14:17 La nuit dernière, l'île a connu un millier d'impacts de foudre.
14:20 [Musique]
14:32 Toujours avec Alex Bouillaguet de France Télévisions, Etienne Girard de L'Express.
14:36 Renaud, on disait juste avant le Fil info qu'il y a un nouveau
14:39 deux mots magiques maintenant qui sont classe populaire
14:43 qui reviennent en boucle dans la bouche de Gérald Darmanin.
14:45 Oui, on parlait à l'instant de rentrée, Salia.
14:47 Alors, s'il y en a un qui veut se faire remarquer dans cette rentrée,
14:50 c'est bien Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, qui fait feu de tout bois.
14:53 Il n'a d'ailleurs pas vraiment pris de vacances,
14:55 on l'a vu tout l'été en première ligne.
14:57 Et il organisait donc sa rentrée politique hier sur ces terres à Tourcoing
15:00 sous ce mot d'ordre, donc reconquérir, reconquérir les classes populaires.
15:05 Pourquoi ? Pourquoi fait-il de cet objectif une priorité
15:09 la réponse du ministre de l'Intérieur ?
15:11 Je ne veux pas que les classes laborieuses aillent vers un rassemblement haineux.
15:14 Donc on est là pour défendre le bilan, bien sûr, du président de la République
15:17 qui a beaucoup fait.
15:18 Et puis on est aussi là pour dire qu'il y a un problème.
15:21 On ne peut pas laisser, évidemment, Mme Le Pen aller irrémédiablement au pouvoir
15:26 si jamais nous ne sommes pas plus motivés.
15:28 Gérald Darmanin se pose donc en héros de la reconquête des classes populaires,
15:32 une façon de tracer son sillon politique pour nourrir évidemment ses propres ambitions.
15:36 Et on sait qu'il a déjà l'œil braqué sur 2027.
15:38 Mais au-delà, n'est-ce pas aussi une façon de surligner en creux peut-être l'échec,
15:43 la carence du macronisme aujourd'hui
15:45 qui s'est coupé en grande partie de ces classes populaires ?
15:48 Alex Bouiaguet, c'est le ministre des classes populaires contre le président des riches ?
15:51 Oui, et c'est vrai qu'hier, il a beau dire, il a passé sa journée à dire
15:56 qu'il y avait une loyauté, qu'il était loyal, loyal, loyal,
15:59 mais il l'a tellement dit qu'au bout d'un moment, on se dit, il n'est pas si loyal que ça.
16:03 Et c'est vrai que les similitudes avec ce qu'avait fait Nicolas Sarkozy,
16:06 alors de manière plus frontale, dès 2003, en commençant son ascension
16:10 et en tuant le père, Jacques Chirac, à l'époque,
16:13 on voit qu'il y a quand même des similitudes avec Gérald Darmanin.
16:19 Il le fait avec plus de tact, plus de délicatesse,
16:22 mais on voit qu'il a quand même son objectif en tête.
16:25 Il le fait aussi, alors avec un peu moins de talent.
16:28 C'est-à-dire que moi, j'ai été surprise hier, oui, j'étais surprise de l'entendre,
16:32 son discours...
16:34 Vous le trouvez pas bon, orateur ?
16:36 Il n'a pas les talents tribuniciens de son modèle Nicolas Sarkozy.
16:39 Il manquait quelque chose pour emballer les gens, il manque la flamme,
16:42 il a le temps puisqu'il s'y prend tôt, mais ça, il va falloir qu'il travaille,
16:45 et moi, ça a été une surprise.
16:47 Alors, je me suis demandé aussi s'il n'avait pas eu, finalement, l'événement honteux.
16:51 C'est-à-dire que ça a tellement monté, il y a eu un début de polémique,
16:56 Elisabeth Borne qui arrive d'Épot-Rominet, qui n'était pas prévue pour essayer de...
17:01 de maintenir une main de fer sur ce qui pouvait lui échapper.
17:05 Je me demande si, finalement, Gérald Darmanin n'a pas fait un léger refus d'obstacle
17:08 à la dernière minute en se disant "Attendez, je vais peut-être pas en faire trop,
17:10 pas d'effet de manche, parce que il faut pas non plus que je me brouille trop tôt avec le chef de l'État".
17:15 – Est-ce qu'on l'a freiné, Étienne Girard ?
17:16 Est-ce que, par exemple, l'Élysée aurait pu le freiner, lui envoyer des petits messages,
17:21 histoire qu'il n'aille pas au bout de son chemin ?
17:24 – Il me semble qu'il y avait trois conseillers de l'Élysée hier, à sa journée d'été,
17:29 ce qui n'est pas un signe qu'on a freiné, forcément, son initiative,
17:33 mais qu'en tout cas, son initiative est surveillée.
17:36 Donc, on peut dire, à mon sens, assez objectivement que si elle n'a pas été freinée,
17:40 il a été au moins incité à s'auto-censurer,
17:43 de par cette surveillance constante sur cette journée dont Emmanuel Macron ne s'est pas caché.
17:49 Mais la vraie question qu'on va se poser politiquement et sur le fond,
17:52 c'est la conquête des classes populaires, d'accord, mais pourquoi faire ?
17:56 Gérald Darmanin, il sera comptable, de toute façon, du bilan d'Emmanuel Macron,
18:01 ça fait déjà six ans qu'il gouverne avec lui,
18:04 et puis ça pose aussi la question de que veulent ces fameuses classes populaires ?
18:09 D'abord, les classes populaires, il y en a deux en France,
18:11 il y a les classes populaires qui votent pour Marine Le Pen,
18:14 classes populaires souvent peu diplômées,
18:16 mais il y a aussi des classes populaires qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon,
18:20 et la ligne de partage entre ces deux classes populaires,
18:23 c'est souvent que les classes populaires qui votent Mélenchon sont souvent plus diplômées.
18:28 Leur combat, c'est évidemment ce qui peut revenir aux thématiques darmaniennes,
18:34 la protection, le respect des frontières, la lutte contre l'immigration,
18:40 oui, mais ce n'est pas tout, quand on interroge des personnes des classes populaires,
18:44 ils nous parlent aussi des élites, des petits contre les gros,
18:48 du pouvoir de vivre, du pouvoir d'achat, etc.
18:52 Et sur cette thématique-là, le bilan de Gérald Darmanin, il est très très maigre.
18:57 – Si je puis me permettre, Etienne, je pense qu'il y a une troisième partie
19:01 qui est largement aussi importante numériquement de ce qu'on peut appeler
19:03 les grossièrement… – Les abstentionnistes.
19:05 – C'est ceux qui ont fait sécession, c'est-à-dire les abstentionnistes,
19:08 on sait que c'est surtout dans l'électorat populaire
19:09 que l'abstention progresse d'année en année,
19:12 il y a une forme de sécession démocratique qu'on a pu voir parfois d'ailleurs
19:15 sur des modes assez violents, je pense évidemment à l'impact du mouvement
19:19 des Gilets jaunes qui participait aussi de cette sécession démocratique,
19:21 ce qui veut dire que sur le fond, il y a un vrai sujet,
19:24 c'est-à-dire que si toute une frange du pays s'affranchit en quelque sorte
19:29 du cadre démocratique pour des raisons légitimes ou pas,
19:31 mais en tout cas de mal-être, de difficultés sociales notamment,
19:36 eh bien ça pose, il y a un véritable enjeu politique.
19:38 Donc de ce point de vue-là, Gérald Darmanin a sans aucun doute raison
19:42 de souligner ce problème, ce n'est pas le seul d'ailleurs,
19:44 c'est exactement ce que fait en parallèle François Ruffin chez les Insoumis,
19:47 y compris en reprochant d'ailleurs à Jean-Luc Mélenchon
19:50 peut-être de ne pas suffisamment tenir compte de ces classes populaires-là
19:53 et de se tourner davantage vers un électorat peut-être un peu plus intégré,
19:58 un peu plus de classe moyenne ou de fonctionnaire par exemple.
20:01 Donc on a vu, on a entendu ces derniers mois, François Ruffin insister là-dessus.
20:05 Le problème que ça pose pour Gérald Darmanin,
20:07 indépendamment de son ambition personnelle,
20:09 c'est qu'effectivement ça nécessiterait une inflexion de la politique du gouvernement,
20:14 notamment sur la question des impôts.
20:15 On voit bien par exemple Bruno Le Maire, le gouvernement, ou Gabriel Attal,
20:19 insister sur la défense des classes moyennes,
20:21 notamment avec le maintien de cet objectif de baisse d'impôts.
20:26 La plupart des classes populaires qu'on a évoquées jusqu'à présent
20:29 ne sont pas assujetties à l'impôt sur le revenu.
20:32 En revanche, elles aimeraient bien évidemment profiter davantage d'un coup de pouce
20:37 en matière de pouvoir d'achat, en matière de salaire.
20:39 Et là, on l'a entendu, Gérald Darmanin, il commence à pointer du doigt les entreprises,
20:42 et y compris reporter les baisses d'impôts de production qui sont programmées,
20:46 inciter les chefs d'entreprise à faire des efforts.
20:49 Et là, il touche au cœur même quand même du macronisme,
20:52 de la boussole du macronisme sur cette question des efforts
20:55 à demander aux entreprises pour venir en aide aux classes populaires.
20:59 Merci Renaud Delis, merci à tous les trois d'être venus sur le plateau.
21:02 Alex Bouillaguet de France Info TV, Etienne Girard de L'Express, cette semaine la une.
21:08 L'Ukraine, tenir, tenir face à l'usure, y compris des pays occidentaux,
21:12 et tenir évidemment face à Poutine.
21:15 Les informés sont de retour ce soir à 20h avec Bérangère Monte et Jean-François Aquilli.
21:20 Merci à vous.
21:21 [Musique]

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