• l’année dernière
Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Bonsoir, ravi de vous retrouver pour l'heure des pros de été.
00:03 Nous sommes encore ensemble pour deux soirées.
00:06 Vous êtes ravi d'être sur la table ?
00:08 Mais absolument, sur la table ?
00:09 Autour de cette table, oui.
00:12 Je m'avance peut-être un tout petit peu.
00:16 Ne me tentez pas !
00:18 Mais je sais que le premier sujet risque effectivement de vous faire héresser quelques poils.
00:22 Et je ne sais pas.
00:24 Et peut-être ? Non, je ne sais pas.
00:26 Je ne vous ferai pas ça.
00:28 Pourquoi je vous dis ça ?
00:30 Comme vous le savez, vous les avez très certainement reconnus à l'antenne.
00:34 Autour de la table, Elisabeth Lévy, directrice de la rédaction de Causeur.
00:37 Amaury Brelet, journaliste à valeur actuelle.
00:40 Et Judith Vintraud, grand reporter au Figaro Magazine.
00:43 Alors pourquoi je vous parle de ça ?
00:45 Tout simplement parce qu'il y a eu une polémique après...
00:47 Encore une !
00:48 On a l'impression qu'il y a des polémiques quasiment tous les jours
00:51 après la présentation des joueurs de l'équipe de rugby.
00:55 C'est la sélection officielle.
00:56 C'était en tout début de semaine.
00:58 Il y a eu une vidéo qui a été montée par nos confrères de TF1
01:01 pour promouvoir en quelque sorte la Coupe du Monde
01:04 qui se tiendra cette année dans notre pays
01:07 et présenter l'ensemble de cette liste de 33 heures.
01:12 Et c'est une petite vidéo qui dure 3 minutes.
01:16 On voit des Français un peu partout sur l'ensemble du territoire
01:20 égréner le nom des joueurs.
01:21 Et ça a été commenté par certaines personnes sur les réseaux sociaux.
01:25 Alors là on vous a pris un tweet parmi l'ensemble des tweets qui ont été réalisés.
01:29 Comme disait François Mitterrand qui s'y connaissait bien
01:31 la France est de droite visionner ce joli clip pétennis
01:33 puis les joyeux commentaires.
01:34 Il s'agit d'un économiste, maître de conférences à l'université Paris 8
01:37 journaliste également à Charlie Hebdo.
01:39 C'est dingue !
01:41 Moi franchement je n'y croyais pas.
01:43 À un moment...
01:44 Alors peut-être, attendez...
01:46 C'est pas un fake, vous êtes sûr qu'on n'est pas en train de se faire manipuler ?
01:51 Mais non, blague à part, c'est pas très étonnant.
01:54 Parce que ces gens-là vont finir par faire de extrême droite un compliment
01:58 de pétennis la Légion d'honneur.
02:01 Comme ils traitent de pétennis toute personne qui n'est pas d'accord avec eux.
02:05 Ce qui finit par élargir le scope quand même assez grandement.
02:09 Non mais là il n'y a même pas de débat !
02:11 Derrière il y a quelque chose d'autre.
02:13 On en a parlé à propos de Londres.
02:15 Et à propos de l'affiche sur Londres qui paraît-il...
02:20 Les vrais et les faux londoniens.
02:21 Les vrais et les faux londoniens.
02:24 Ne pouvaient pas représenter les londoniens.
02:26 Personnellement, je m'en fiche.
02:27 Dans le maire a dit ça.
02:28 Merci Judith de cette précision.
02:30 C'est vrai.
02:31 Donc on est absolument dans la lignée de cela.
02:34 Il s'agit d'éliminer même, parce que bien entendu, si vous voulez,
02:37 personne ne dirait ça s'il n'y avait que de la diversité.
02:41 Personne ne le dirait.
02:42 Personne n'irait.
02:43 Je veux dire, il y a chez un certain nombre de gens la volonté d'effacer.
02:48 D'effacer la simple idée, si vous voulez, qu'il y a,
02:51 ça ne veut pas dire que ce n'est pas un jugement de valeur,
02:53 ce n'est pas une hiérarchie morale, mais il y a des peuples de souche.
02:57 En Afrique, ces peuples de souche d'ailleurs ne sont pas ou assez rarement blancs.
03:02 Donc il y a des gens de souche.
03:04 Il y a des natifs.
03:05 Il y a des gens qui étaient là, disons, avec une certaine antériorité.
03:09 Ça ne leur donne pas plus de droit, sinon culturellement peut-être,
03:12 mais c'est un autre sujet.
03:13 Mais ce qu'il y a, c'est qu'on veut les effacer.
03:15 Et moi, je me rappelle François Hollande disant "Ah, français de souche,
03:19 quelle expression horrible", parce qu'en fait,
03:21 ce n'est pas seulement le mot qu'on veut effacer, c'est la chose.
03:23 On veut faire disparaître, si vous voulez, cette idée qu'il y avait des peuples ici,
03:28 bien avant, si vous voulez, que nous soyons régénérés par l'immigration.
03:31 En plus, moi, je n'y appartiens pas, cette France de souche, vraiment.
03:34 Et ça ne donne aucun droit de plus.
03:37 C'est simplement un fait.
03:38 Et si vous voulez, les gens qui conspirent en permanence contre le réel
03:42 jouent contre leur compte.
03:44 Qui connaît un petit peu le journal de TF1, ça fait 30 ans,
03:48 c'est le journal de Jean-Pierre Pernaut, feu Jean-Pierre Pernaut.
03:51 C'est le journal des territoires, justement, de ceux dont on ne parle quasiment pas ou peu.
03:56 Et là, qu'on voit effectivement dans ce clip.
03:58 Vous pouvez dire province.
03:59 Province.
04:00 C'est joli, province.
04:01 Oui, j'aime beaucoup aussi.
04:02 Ou région.
04:03 Ceux dont l'intitulé est d'une table ronde du PS, si je ne m'abuse,
04:07 se demandaient si c'était la France des beaufs.
04:11 Si ce n'était pas des beaufs, la France périurbaine, c'est ça ?
04:16 La France périurbaine est-elle la France des beaufs ?
04:19 Ce sera notre prochain débat, effectivement, puisque tout est lié.
04:22 Désolée d'anticiper, mais j'ai l'impression qu'il y a un lien très fort
04:27 entre la vision aujourd'hui développée par le PS,
04:31 mais on va en parler aussi, totalement abandonnée,
04:36 et géographiquement, et culturellement, et politiquement.
04:40 Des ports entiers du territoire, et ce genre de réaction à un clip
04:45 que je n'ai pas vu, mais si je comprends bien,
04:48 qui a l'énorme défaut de nous parler de la France des villages,
04:53 et de ne montrer que des blancs.
04:55 C'est ça le sujet ?
04:56 C'est la France des villages, en plus, dans plutôt une bonne ambiance,
04:59 et un clip de 3 minutes.
05:00 Moi, j'ai trouvé ça sympathique, mais bon, je ne m'attendais pas du tout.
05:03 Ça a fait très mauvais pour votre dossier.
05:05 Ah oui, je crois que la pile s'accumule, malheureusement.
05:08 Oui, c'est le syndrome.
05:09 Et j'aime le rugby, en plus, j'attends que ça depuis des mois.
05:12 Attention, attention. Double péché.
05:15 C'est l'illustration de ce syndrome délirant qui saisit la gauche
05:18 depuis un certain temps, et qui consiste à dire que tout ce qui est hostile,
05:22 évidemment, à la grande cause progressiste, est forcément d'extrême droite.
05:27 C'est totalement délirant.
05:28 On devrait plutôt se réjouir, justement, que le rugby n'est pas totalement cédé
05:32 au business et au fric, et à ce qu'on peut voir aujourd'hui
05:35 dans le monde du football, et qu'ils mettent en avant, justement,
05:38 cette tradition très ancrée dans les territoires, dans les provinces,
05:42 auprès des jeunes, auprès des Français, très attachés à ces traditions locales.
05:47 C'est une bonne chose, au contraire.
05:48 Ça nous donne l'occasion, effectivement, de parler aussi de rugby.
05:53 À cette place, on parle trop souvent de foot, je trouve.
05:56 J'espère que Pascal Praud ne nous entend pas.
05:58 Vous avez quand même remarqué comme les antiracistes sont obsédés par les origines,
06:02 parce que, bien entendu, il s'agit de ça.
06:04 C'est quand même incroyable.
06:05 Moi, je m'en fiche, personnellement, que la France soit représentée,
06:08 si vous voulez, par ceux-ci ou ceux-là.
06:10 Simplement, il est vrai qu'en France, c'est comme ça.
06:14 C'est le peuple old school, comme disait Michel Onfray, et plutôt blanc.
06:19 Si on était au Sénégal, ça m'ennuierait qu'on ne le représente,
06:24 qu'on représente un peuple purement blanc.
06:26 Je trouverais ça bizarre.
06:27 Mais il y a une façon de s'obséder là-dessus, de ne voir les gens qu'à travers cela,
06:32 qui est quand même fascinante pour de prétendus antiracistes.
06:35 Fin de la discussion, on va aborder ce qui se passe,
06:37 puisque en ce moment se tiennent les universités d'été des gauches.
06:41 Je parle bien des gauches, puisqu'on aura l'occasion d'en reparler.
06:44 Les gauches ne semblent pas réconciliables pour l'instant,
06:48 même si on aborde parfois le fait qu'elles pourraient s'unir.
06:52 Je pense que c'est encore un petit espoir, mais bon.
06:56 Pour les prochaines élections européennes,
06:59 espoir ou doux rêve peut-être pour certains militants de gauche.
07:03 En tout cas, Olivier Faure a dit aujourd'hui qu'il souhaitait renouer avec les classes populaires.
07:09 Alléluia !
07:10 Alléluia, vous dites. On l'écoute et on en parle dans un instant.
07:13 Nous avons souhaité placer cet événement sous le signe de nos retrouvailles avec les classes populaires.
07:21 Pour y parvenir, il faut évidemment partager des analyses, des compréhensions, des défis
07:27 et les réponses à y apporter. C'est l'objectif.
07:31 Son discours, c'était aux alentours de 12h-13h.
07:35 Et effectivement, 5h plus tard, quel était l'objet d'une table ronde ?
07:40 La France périurbaine est-elle la France des beaufs ?
07:42 Pour renouer avec les classes populaires, c'est bien.
07:44 Oui, je trouve que ça part bien de traiter les gens de beaufs en avançant qu'on veut s'intéresser à eux.
07:50 C'est vraiment formidable.
07:52 La rupture et la dérive du PS est précisément datale.
07:59 Il y a une note de la fondation de l'UPR.
08:02 Je pense que c'est 2012.
08:04 Je vérifie la date auprès d'Elisabeth.
08:06 Je dirais que c'est 2012. En tous les cas, c'est il y a un peu plus de 10 ans.
08:08 C'est de Bercezolla qui disait, en gros, que le peuple votait mal,
08:12 puisqu'il votait de plus en plus déjà à cette époque pour le Front National,
08:17 qu'il ne méritait pas la gauche, qu'il ne méritait pas qu'elle s'y intéressât,
08:24 et qu'il fallait se tourner vers les minorités et les femmes, la diversité et les femmes.
08:29 Les coalitions arc-en-ciel, appelaient-ils ça ?
08:31 Voilà.
08:32 C'était joli.
08:33 Qui était extrêmement poétique et qui a marché comme on le voit.
08:36 Mais sauf qu'il suffisait de regarder, d'ailleurs, à ce moment-là, on ne parlait pas encore de France périphérique.
08:41 Christophe Guy, lui, est arrivé après avec ce concept.
08:43 Alors, lui dit que ça fait une majorité, la France périphérique, mais ça ne fait pas une majorité politique,
08:47 parce qu'elle n'est pas, évidemment, homogène politiquement.
08:52 Le seul désaccord, je n'ai pas du tout de... Judith a parfaitement résumé, on connaît ça maintenant,
08:57 l'abandon terrible par la gauche des classes populaires, le mépris de la gauche pour ses classes populaires.
09:04 D'ailleurs, au même moment, l'EPS conquiert les villes les plus bourgeoises et les plus riches de France.
09:09 Donc, on voit bien que sociologiquement, c'est les bobos et les immigrés, en fait.
09:14 C'est ça, son fantasme.
09:16 La seule chose de laquelle je suis en désaccord, c'est sur cette fichue table ronde,
09:20 qui est, je le constate absolument, une stupidité de leur part de l'avoir intitulée comme ça.
09:26 Néanmoins, je pense que leur intention était conjuratoire, ou de prendre de la distance avec leurs erments passés.
09:32 Pourquoi je dis cela ? D'abord parce que je ne les prends pas pour des crétins absolus.
09:37 Ils lisent les journaux comme nous et ils savent, cette affaire de classes populaires, ils sont quand même un peu au courant.
09:42 Il y a eu les gilets jaunes, mais surtout quand on regarde la composition de la table ronde.
09:46 Il y a des élus de la Drôme, de je ne sais pas où.
09:49 Je ne pense pas que ces gens, si vous voulez, défendent cette vision.
09:52 Donc, je pense que le type qui a trouvé ça, c'est vachement malin et que ça avait un effet de dire, nous n'en sommes plus là.
09:58 Sauf qu'évidemment, vu la réaction de gens absolument sagaces comme vous, ma chère Judith, et de beaucoup d'autres,
10:06 je me dis qu'ils se sont complètement plantés.
10:09 Mais là, quand même, ça m'arrive une fois tous les 36 du mois, je défendrais un tout petit peu le Parti Socialiste.
10:18 Je ne crois pas que leur intention est...
10:19 C'est pour faire parler aussi et pour qu'on évoque peut-être...
10:21 Je crois vraiment qu'ils ont essayé de faire les malins.
10:23 Oui, je pense aussi. Amaury Brelet.
10:26 C'est beau de rêver. On rêve beaucoup au Parti Socialiste.
10:28 Le problème, c'est que le message est totalement contradictoire.
10:31 Depuis que M. Ford a pris la tête du Parti Socialiste, il n'a cessé d'aggraver cette dérive, de la légitimer,
10:38 de l'assumer, cette dérive du Parti Socialiste.
10:41 On le voit aujourd'hui à la remorque, en train de ramer derrière la France insoumise,
10:45 qui elle aussi, d'ailleurs, a totalement abandonné les classes moyennes, les classes populaires et même les ouvriers.
10:51 Mais je veux dire, ce n'est pas tant...
10:52 Mais il s'en rend compte aujourd'hui. Il commence enfin peut-être à s'en rendre compte après des années, justement...
10:56 Après des défaites électorales.
10:58 Très certainement, oui, effectivement, après quelques défaites électorales.
11:01 Quoique Jean-Luc Mélenchon n'ait pas totalement au courant qu'il a perdu. Mais bon, pardon.
11:06 Non, mais on ne voit rien à l'horizon. Tout ça, c'est des phrases.
11:09 On ne voit rien à l'horizon en pratique.
11:10 Quelles sont les propositions, les mesures, les réformes faites à la fois par le Parti Socialiste et l'FI pour justement essayer de...
11:18 On verra ce qu'il propose à la rentrée, voir si, effectivement, il y a des propositions intéressantes pour évoquer, par exemple, le pouvoir d'achat des Français hauts.
11:27 Il a eu quelques propositions, il faut le dire tout de même, puisque j'ai écouté le discours d'Olivier Faure.
11:30 Il y a eu quelques propositions de sa part vis-à-vis des classes populaires ou moyennes.
11:36 Comme l'a résumé quelqu'un sur ce plateau. Oui, leurs propositions, en général, c'est facile.
11:39 C'est des subventions pour les uns, des impôts pour les autres.
11:42 C'était effectivement un tout petit peu ça. Je dois avoir l'honnêteté de le dire tout de même.
11:48 Il faut quand même rappeler que la dernière mesure, soi-disant pouvoir d'achat de la gauche au pouvoir, c'est les 35 heures, le partage de travail.
11:57 Eh bien oui. Parce que vous êtes cruelle.
11:59 Arrêtez de rigoler, je vous en prie.
12:01 Vous êtes cruelle.
12:02 Qui nous ont durablement plombés vis-à-vis de l'Allemagne.
12:06 Rappelez-vous, Schröder qui disait que les 35 heures sont une formidable nouvelle pour l'Allemagne et qu'on paye toujours, notamment à l'hôpital.
12:15 Il y en a un qui est dans le viseur forcément d'une partie de la gauche.
12:19 Je parle bien évidemment de Gérald Darmanin qui lui tente aussi de parler à ses classes populaires.
12:24 Il va d'ailleurs organiser un grand rassemblement demain à Tourcoing.
12:29 Comme par hasard, il y aura la première ministre aussi qui s'est invitée.
12:31 Ah tiens !
12:32 Tiens, ça…
12:33 Finalement, il n'est pas si…
12:34 Pour surveiller peut-être, non ?
12:36 Ben disons que peut-être…
12:37 Ils ne s'entendent pas à tous les deux.
12:38 Non, ils ne s'entendent pas, mais peut-être se dit-elle que Gérald Darmanin est sur la bonne ligne et qu'elle veut lui piquer un tout petit peu la vedette.
12:46 Qui sait ?
12:47 On verra.
12:48 On verra ça demain.
12:49 En tout cas, on va regarder ensemble ce qu'a dit Gérald Darmanin à nos confrères de la Voix du Nord.
12:53 C'était hier.
12:54 Le fait est que dans cinq ans, une victoire de l'EU est assez probable.
12:57 Face à cela, il ne nous faudra qu'une ou un candidat et que nous ne nous fondions pas seulement sur les gagnants de la mondialisation et les élus des centres-villes.
13:03 Gérald Darmanin qui plaide pour un retour de l'autorité à l'école et dans la rue.
13:06 Et on l'a écouté.
13:07 Cela a fait réagir Jean-Luc Mélenchon qui a fait un parallèle entre la politique de Victor Orban et celle de Gérald Darmanin.
13:16 Et on va ressortir une archive juste après ça.
13:19 Vous allez voir, c'est extrêmement intéressant justement, puisqu'il critique aujourd'hui la position de Gérald Darmanin.
13:23 Mais il tenait peut-être la même position il n'y a pas si longtemps.
13:26 Écoutez Jean-Luc Mélenchon et on regardera l'archive dans un instant.
13:30 Le candidat commun de l'espace idéologique que représente l'urbanisme français, la jonction de la droite avec l'extrême droite, c'est M. Darmanin.
13:42 C'est un homme qui dispose d'une audience sur plus de 100 000 personnes dont il est le ministre.
13:50 Et qui ont manifesté une manière d'être et de penser que tout le monde connaît, qui est la police du pays.
13:59 Ce n'est pas rien tout ça. Il n'y a qu'une naïve pour croire que ça n'arrive qu'aux autres.
14:05 Non, ça nous est déjà arrivé dans ce pays. Donc on doit en tenir compte, comprendre le danger et comprendre le personnage.
14:14 Vous pensiez être discret Marc ?
14:16 J'arrivais juste à temps là.
14:18 Juste à temps, bon avec quand même 10 minutes de retard quand même non ?
14:21 Non c'est pas grave.
14:22 Vous avez un mot des parents ?
14:24 Évidemment.
14:25 Oh non vous avez raté ça.
14:27 Oui, il a raté le rugby.
14:29 Bon on dévoile l'archive ou pas ?
14:31 Vous nous avez...
14:34 C'est vrai qu'on a fait un bon petit teasing.
14:37 Allez-y, allez-y.
14:38 Ce que disait Jean-Luc Mélenchon en 1991, quotidien de Paris.
14:41 "Le pays est assis sur une poudrière de gens qui ne supportent plus la situation actuelle. Ces gens là veulent du changement mais nous ne proposons toujours rien.
14:47 Alors ils vont voir ailleurs. Le PS a abandonné la politique. Je vais vous dire quelque chose d'affreux aujourd'hui.
14:52 Le parti qui réhabilite la politique c'est le Front National."
14:55 Voici ce qu'il disait. Et vraisemblablement vous étiez peut-être à l'origine de cet entretien, Jusyte Vintros.
15:01 Alors oui, je ne suis pas sûre à 100% parce que...
15:04 C'est toi qui l'a fait ?
15:05 Oui.
15:06 Bravo, bravo, bravo.
15:07 Je crois. À l'époque, oui je suis restée très longtemps, enfin jusqu'à la fin, au quotidien de Paris que j'adorais.
15:13 Une pensée pour Philippe Tesson d'ailleurs.
15:15 Oui, ayons une pensée pour Philippe.
15:17 C'était un vrai bonheur de travailler avec lui.
15:19 Et donc j'ai été chargée de la gauche.
15:21 Il ne faut pas faire de faux procès à Jean-Luc Mélenchon.
15:24 Ce que dit Jean-Luc Mélenchon et ce qu'il a confirmé ensuite...
15:28 C'est plutôt intéressant.
15:30 Oui, c'est que le Front National, lui, allait chercher ses classes populaires abandonnées par le PS.
15:36 Et il ne faut y voir aucune complaisance, aucune connivence entre Jean-Luc Mélenchon vis-à-vis du Front National.
15:44 Moi ce qui m'intéressait c'est justement le fait que lui, alors que Gérald Darmanin tire le même discours, lui il fait le parler.
15:52 C'est pareil.
15:54 Ce qu'il approuvait à l'époque, ce qu'il approuvait de Nékitis au Front National,
16:00 c'est d'aller chercher des gens qui se détournaient de la politique.
16:04 Il ne parlait pas du fond de ce que disait le Front National.
16:06 La meilleure preuve c'est que, en 1997, il a provoqué un débat au sein du Parti Socialiste auquel il appartenait toujours.
16:16 Puisque en 1991 il était sénateur PS de l'Essonne, il y restait un certain temps.
16:20 Et en 1997, il a dit au PS qu'il faut demander l'interdiction du Front National.
16:26 Et l'interdiction sur la base de la législation sur l'incitation à la discrimination et au racisme.
16:34 Donc il n'y a pas de connivence.
16:36 Et aujourd'hui, ce qu'il dit sur Gérald Darmanin, c'est ce qu'il dit sur le fond de son discours.
16:41 C'est le fond de son discours qui, selon lui, est une urbanisation de la droite et conduit au rassemblement de la droite erraine et la droite des Républicains.
16:53 Donc vous n'estimez pas qu'il tient le même discours par rapport justement au fait que Gérald Darmanin, pour moi,
16:58 est en train d'alerter sur la montée du Rassemblement National, tout simplement parce que les classes populaires sont délaissées par une partie de la classe politique.
17:05 J'ai l'impression que Jean-Luc Mélenchon disait la même chose.
17:08 Ils disent la même chose ?
17:11 Nous attendons sa parole.
17:13 Marc Eno, journaliste à Boulevard Voltaire.
17:15 Merci beaucoup.
17:17 Plus sérieusement, je pense que Gérald Darmanin, en réalité, lorsqu'il a donné cet interview à La Voix du Nord,
17:21 il ne s'adressait pas vraiment à...
17:23 Il ne parlait pas vraiment de la crainte que pouvait susciter Marine Le Pen au Rassemblement National.
17:27 Ce qu'a fait Gérald Darmanin pendant cette pré-rentrée, un petit peu en avance, c'est qu'il s'est adressé à son propre camp.
17:32 Je pense que le message qu'il a envoyé, c'est "je suis la seule personne capable de faire barrage à Marine Le Pen,
17:38 parce que je suis la seule personne qui parle des classes populaires, qui est issue des classes populaires,
17:41 et qui saura parler aux classes populaires", au fond, en proposant un triptyque "travail, identité, sécurité"
17:47 qu'avait proposé Sarkozy en 2007, et qui lui avait porté chance à l'époque, visiblement.
17:52 Mais ce qu'oublie simplement Gérald Darmanin, c'est que laisser fuir, entre guillemets, ces classes-là au Rassemblement National,
17:58 c'est un peu trop tard, puisque ces classes-là, elles sont déjà.
18:01 Et je pense qu'en réalité, Gérald Darmanin ne s'adresse pas aux classes populaires,
18:05 il s'adresse à ceux qui ont laissé fuir les classes populaires, en sachant pertinemment que, de toute façon,
18:10 le fonds d'électorat de Gérald Darmanin, c'est plutôt du retraité...
18:13 - Mais attendez, le "flafond des vieux", entre guillemets, qui en fait, c'est Marine Le Pen,
18:16 - Mais c'est Sarkozy en 2007, c'est exactement ça. Gérald Darmanin fait du Sarkozy.
18:20 - Sauf que vous êtes très pessimiste sur la nature humaine, et en général, les politiques en particulier,
18:25 parce qu'il y a un moment, je vois bien, si vous voulez, qu'on répète les mêmes erreurs de façon permanente,
18:31 parce que ce qui s'est passé, c'est que Nicolas Sarkozy a fait un certain nombre de promesses,
18:35 et que, pour l'essentiel sur l'immigration, etc., elles n'ont pas été tenues.
18:39 - Je suis d'accord. - Ça ne veut pas dire qu'il n'a rien fait, que c'est...
18:42 - Non, mais avant, il a vu partir l'électorat, il avait sûr de le reconquérir avant.
18:46 - Mais bien sûr, il est allé les chercher, c'est bon, ils étaient déjà partis en grande partie.
18:51 Il est allé les chercher, ça voulait dire qu'on pouvait les faire revenir.
18:54 Cette fois, il va falloir plus que des discours pour les faire revenir.
18:59 Mais néanmoins, si vous voulez, je pense que quiconque veut un avenir politique,
19:04 réellement politique dans ce pays, si c'est pour inaugurer les chrysanthèmes pendant 5 ans, bon, très bien,
19:09 mais quiconque veut essayer de faire changer les choses dans le pays ne le fera pas sans cette France-là.
19:14 Donc, effectivement, ce n'est pas parce qu'ils sont au Rassemblement National aujourd'hui
19:19 qu'ils vont y rester ad vitam aeternam, parce qu'en plus, la stratégie de Marine Le Pen
19:23 de "je ne dis rien, je suis gentille et je ne dis rien" va peut-être un jour trouver ses limites aussi.
19:28 Donc, peut-être, on ne peut pas dire tout de suite que ce pari-là est perdu,
19:33 et on ne peut pas non plus, je trouve, dire que c'est juste de la com', etc.
19:37 - Mais la stratégie du Fonds républicain touche aussi ses limites, d'ailleurs.
19:41 - Elle n'existe plus. - Il n'y a plus de Fonds républicain, il y a un arc républicain.
19:44 - Pire que ses limites, elle révèle son idiotie. - C'est ça, exactement.
19:47 - On n'existe plus. - Est-ce que ça fonctionnera à nouveau ?
19:49 - Effectivement, parce que la stratégie est quand même assez érodée, et effectivement,
19:53 contrairement en 2007, la France en 2027 sera, je pense, au bord de l'implosion,
19:58 qu'on a quand même une réalité qui a un petit peu explosé à la figure de tout le monde,
20:01 et qui ne fera que s'aggraver avec le temps. Donc, la réalité donne raison à la droite, généralement.
20:05 - Puis ce qui est énorme, c'est de voir Jean-Luc Mélenchon qualifier Darmanin de danger,
20:10 surtout quand on voit ce qui se passe aujourd'hui à LFI, c'est-à-dire que Mélenchon, LFI et l'extrême-gauche
20:15 avaient déjà franchi le Rubicon communautariste, le Rubicon islamiste, et qu'aujourd'hui,
20:19 on franchit le Rubicon antisémite, en soutenant et en coopinant avec Médine, qui est un rappeur...
20:23 - On va voir, justement, ce tweet de Jean-Luc Mélenchon, qui accueillait effectivement
20:28 Médine aux universités d'été de la France insoumise, et tout à l'heure, je parlais de deux gauches
20:33 qui sont irréconciblables, on va écouter ce qu'a dit également aujourd'hui Fabien Roussel,
20:39 le patron du PCF, le Parti communiste français. Voilà, le tweet de Jean-Luc Mélenchon.
20:45 "C'est un plaisir de recevoir Médine aux Amphi, les universités d'été de la France insoumise,
20:50 la victime du racisme", c'est lui. Écoutez ce qu'a dit Fabien Roussel, pas du tout le même discours.
20:55 On va écouter dans un instant Fabien Roussel, qui s'exprimait dans le cadre des universités d'été
21:05 à Strasbourg du PCF. - Ah, il y a aussi le PCF ce week-end ? - Tout à fait. - Ça m'a échappé.
21:11 Il n'y aura jamais chez nous la moindre complaisance pour des propos racistes comme antisémites,
21:18 d'où qu'ils viennent et quels que soient leurs auteurs.
21:33 De tels propos sont inacceptables, injustifiables, inexcusables.
21:41 C'est vrai qu'il y a deux gauches totalement et en même temps... - Est-ce que Fabien Roussel est au courant
21:48 que la fête de l'Huma a invité Médine à se produire ? Alors certes, il ne va que chanter ses textes
21:54 célébrant la laïcité. - Vous avez raison, mais malgré tout, en dehors de ça,
22:00 en tous les cas, ils ne l'ont pas invité pour discutailler comme l'oracle politique qu'il semble être devenu.
22:05 - Vous avez vu les paroles de certains de ses chansons ? - Oui, oui, cher Judith, je les ai vues.
22:08 - Vous allez me poser une question ? - Non, je voudrais vous répondre, parce que vous dites
22:11 qu'il y a deux gauches irréconciliables. Moi, j'attends que si elles sont irréconciliables,
22:14 qu'elles arrêtent de se réconcilier pour de purs intérêts électoraux. Parce que hier, notre cher Olivier Dertigol
22:21 disait que la NUPES, c'était une alliance de circonstances pour gagner les élections.
22:25 Très bien, donc, donc tac, il n'y a plus de NUPES. Évidemment, toutes ces fariboles sur la liste unique
22:31 aux européennes, à part nous faire rire avec Ségolène Roya, là, ça ne sert vraiment à rien.
22:36 Il n'y a plus de NUPES. Et effectivement, il y a un moment où moi j'en ai assez...
22:39 - Vous êtes dure avec Ségolène Roya. - Oui, c'est vrai, je reconnais.
22:43 Mais il y a un moment, si vous voulez, les principes doivent un peu compter en politique.
22:46 Si Fabien Roussel, qui par ailleurs n'est pas anti-France, si vous voulez, sur le même mode
22:51 que les Insoumis, qui, dès qu'ils voient un truc un peu trop tricolore,
22:55 trouvent que c'est Franchouillard, flou, qu'est beauf.
22:57 Donc Fabien Roussel n'est pas du tout sur cette ligne-là, on l'a bien compris.
23:01 Mais si Fabien Roussel est vraiment choqué par l'invitation de Médine,
23:05 par les dérapages divers et variés de Mélenchon, par le chavisme,
23:09 qui me paraît d'ailleurs plus grave que le urbanisme, en l'occurrence de Mélenchon,
23:13 eh bien qu'il le dise, qu'il prenne ses clics et ses claques, qu'il reparte avec son seul groupe
23:17 et qu'il se dit "je ne m'allierai plus avec eux". Je ne comprends pas pourquoi.
23:21 Je crois qu'il est plutôt assez clair, tout de même. Après, effectivement, sur les élections...
23:25 Je suis désolée, car mon manque, en fait...
23:28 Ça révèle en fait l'énorme contradiction de la NUPES.
23:30 La gauche est divisée en France.
23:31 Vous avez rappelé ce qu'avait dit Olivier Dardigolle, la NUPES c'était une alliance de circonstances pour gagner.
23:34 Or, il se trouve que la NUPES n'a pas gagné, en fait.
23:36 Ah bon ?
23:37 Non mais c'est ça qui est fascinant, c'est qu'en fait on en arrive finalement à cette situation
23:42 où Jean-Luc Mélenchon est dans sa course en avant depuis un an,
23:44 il explique qu'il sera au second tour, puis il explique qu'il sera matignon,
23:46 puis il explique qu'il sera majoritaire à l'Assemblée, puis que sais-je.
23:49 Alors qu'en réalité, il a toujours perdu, il est bloqué dans sa roue de hamster,
23:52 il a forcé tous les partis de gauche à le suivre de plus en plus vite, de plus en plus loin.
23:55 Et aujourd'hui, il a un petit peu forcé tout le monde.
23:57 La NUPES est minoritaire, la NUPES en plus par son action sectaire à l'Assemblée nationale
24:01 a permis à la réforme des retraites de passer.
24:04 Alors que si elle avait voté une motion de censure proposée par un groupe qu'elle n'apprécie pas,
24:09 eh bien la motion de censure serait passée, le gouvernement serait tombé.
24:12 - Il ne faut pas refuser d'appeler au calme pendant les émeutes, ça c'est quand même le pompon.
24:15 - Non mais je suis d'accord, et le problème en fait c'est que ces gens-là,
24:17 maintenant ils sont bloqués ensemble, tout le monde a bien compris que Fabien Roussel,
24:21 l'intérêt de Fabien Roussel pour la NUPES est assez modéré,
24:23 mais en même temps je pense que personne, comme l'union à gauche est un totem,
24:27 personne n'a envie d'être celui qui va profaner le totem en faisant voler justement
24:31 cette union de la gauche que visiblement les militants...
24:33 - Mais pourquoi on n'a pas la responsabilité des électeurs de gauche un jour ?
24:37 Ils ne sont pas obligés de couvrir ces alliances tout à fait déplorables.
24:41 - Certains ne sont pas forcément pour ces alliances.
24:43 - Fabien Roussel est assez soutenu d'ailleurs en interne.
24:46 - Les divisions elles passent même au sein de chaque partie,
24:50 parce que Marie Toussaint qui est la tête de liste verte...
24:53 - Décidément, vous savez exactement ce dont on va parler dans les minutes qui viennent.
24:58 - Je crois qu'elle vous a marabouté.
25:00 - Elle m'a totalement marabouté, je pense qu'on vous a donné mes fiches avant le début de cette émission.
25:06 Mais allez-y, puisque comme ça on en parlera également et on verra ce qui s'est passé avec Marie Toussaint.
25:10 - Elle a reçu un accueil d'une grossièreté sans nom
25:14 quand elle s'est exprimée devant l'université d'été des Insoumis.
25:19 Et même chez elle, chez les Verts, ça a été extrêmement froid.
25:23 - On en parle dans un instant, on vous montrera ce qui s'est passé aux universités d'été de la France Insoumise.
25:28 Et comme par hasard, j'ai voulu retrouver ce qui s'est passé lors d'un direct
25:33 qui est accessible sur les réseaux sociaux ou les plateformes.
25:37 Et il y a une coupure.
25:39 Coupure en plein direct ou censure, on en parle dans un instant.
25:42 De retour sur le plateau de l'heure des pros de l'été.
25:50 Autour de cette table, toujours en ma compagnie, je ne fais pas de fois la même erreur,
25:54 Elisabeth Lévy, Marc Henault, Amaury Brelet et Judith Vintreau.
25:59 On poursuit la discussion autour de ce qui se passe au sein des universités d'été des différents partis de gauche.
26:04 Mais avant cela, c'est le rappel des principales actualités avec vous, Adrien Spiterri, bonsoir.
26:08 - Bonsoir Florian et bonsoir à tous.
26:10 On commence ce journal avec ce drame dans le Lotte-Garonne.
26:13 Un enfant de 12 ans a perdu la vie dans un accident de minibus hier soir.
26:17 Quatre enfants sont également en urgence absolue.
26:19 Le véhicule transportait dans le village de Weyes des enfants d'un centre de vacances.
26:24 Le conducteur a été placé en garde à vue.
26:26 Elisabeth Born se rendra demain à Tourcoing à la réunion de rentrée de Gérald Darmanin.
26:31 Pour rappel, le ministre de l'Intérieur souhaite réunir, je cite,
26:34 "des gens du Nord et parlementaires amis".
26:37 Objectif, réfléchir aux attentes des classes populaires.
26:41 Et puis en Formule 1, Max Verstappen est toujours inarrêtable.
26:44 Il partira en pole position du Grand Prix à des Pays-Bas demain.
26:47 Le pilote Red Bull leader du championnat a signé le meilleur temps devant Lando Norris et George Russell.
26:52 Sortie de piste, Charles Leclerc partira 9e.
26:54 Le Grand Prix sera à suivre demain à 15h sur Canal+.
26:58 - Merci beaucoup Adrien.
26:59 On vous retrouve un peu plus tard dans la soirée pour un nouveau point sur l'actualité.
27:02 Quant à nous, on poursuit la discussion autour de ce qui se passe aux universités d'été,
27:06 plus précisément celle de la France Insoumise, où Marie Toussaint, une députée européenne,
27:11 l'est vert, tête des listes pour le parti, est intervenue.
27:16 Dans le cadre d'une discussion, la NUPES peut-elle dépasser ses différences sur les questions européennes ?
27:21 Et à la pointée du doigt, les divergences entre les différents partis
27:25 qui siègent au sein de cette alliance de circonstances ?
27:28 On l'écoute.
27:29 - Il ne faut pas dire aux européennes c'est l'Union ou le chaos.
27:34 C'est pour ça.
27:35 Mais non.
27:38 C'est parce que...
27:39 - Les Français vont dire que c'est le chaos.
27:41 - Les Français vont dire que c'est le chaos.
27:45 - On discute ou pas ?
27:47 - Si vous voulez.
27:48 - Je peux vous parler ou pas ?
27:49 - Discussion si complexe que, et je le disais lorsque j'ai écouté cette séquence,
27:55 d'ailleurs assez intéressante où il y a un échange difficile,
27:59 il y a eu une coupure dans le direct pour ne pas montrer qu'elle a été copieusement huée au sein de l'amphi.
28:09 - C'est très rapport avec le riteau.
28:10 - On va voir cette séquence.
28:11 C'est-à-dire que moi-même j'ai été étonné, j'ai cru qu'il y avait un problème avec mon ordinateur
28:15 lorsque j'écoutais la séquence.
28:16 Donc j'ai dû remettre le fil qui était en direct grâce à un léger différé.
28:21 Et on voit très nettement qu'il y a eu une coupure, coupure ou censure.
28:25 - Moi ce que je constate, et je m'en réjouis vraiment,
28:29 attends tu ne sais pas ce que je vais dire, tu ne sais pas ce que je vais dire.
28:32 Elle pose des questions, elle pose la question notamment de l'Europe de la défense.
28:35 D'accord ?
28:36 Nous on veut une Europe de la défense intégrée.
28:39 On veut qu'elle se décide au niveau de l'Union européenne, sous supervision du Parlement européen.
28:44 Mais pardon, ce n'est pas la même vision.
28:47 Ce que vous portez vous, c'est une coopération renforcée certes, mais qui reste dans le cadre des Etats.
28:52 Ce n'est pas la même chose.
28:54 Ce n'est pas la même chose.
28:56 Il y a d'autres sujets.
28:57 Donc laissez-moi un peu vous expliquer mon truc.
29:00 Merci, merci.
29:01 Je ne suis pas toute seule, c'est cool.
29:02 - Vous l'avez vu, juste la fin.
29:05 - Génial.
29:06 Ça a l'air de vous étonner, mais enfin bon.
29:08 - Moi ça m'a étonné quand même.
29:09 - Vous savez que ce genre de procédé était tout à fait courant dans l'Union soviétique de Staline.
29:16 Donc finalement, non mais bon.
29:19 C'est toujours leur même...
29:21 Ils ont un problème avec le réel.
29:23 C'est-à-dire qu'ils essayent sur cette histoire de tweets antisémites, au lieu de dire bon d'accord, il y a un problème.
29:28 Ils font comme si on allait oublier le problème parce qu'ils disent qu'il n'y en a pas.
29:33 Sur cette affaire, ils ont évidemment des divergences.
29:36 En l'occurrence d'ailleurs, l'armée européenne de Madame Toussaint, moi ça me ferait plutôt peur.
29:41 Mais bon.
29:42 Mais en tous les cas, il y a un véritable débat qui devrait être intéressant.
29:45 Si vous voulez.
29:46 - Moi je trouve qu'il faut saluer le courage de Marie Toussaint qui y va, qui essaye de s'expliquer,
29:52 qui se fait huer, qui essaye de prendre la parole et d'appeler au dialogue.
29:58 Au passage, c'est une femme pour le parti qui se targue d'être le champion du féminisme.
30:05 C'est quand même pas un comportement très très glorieux.
30:09 - Vous n'allez pas applaudir une femme parce que c'est une femme.
30:12 - Non mais quand on est une foule et qu'une femme n'a pas une voix forte comme c'est le cas de Marie Toussaint,
30:18 moi je trouve ça assez gênant de la traiter comme ça.
30:21 Ce serait quelqu'un qui a une voix de stand-up, quel que soit son sexe, je lui dirais bon d'accord.
30:25 Mais là, et je voulais surtout faire la comparaison avec l'attitude d'Olivier Faure, le premier secrétaire du PS,
30:32 qui lui a été tellement courageux quand il a enfin, et c'est tout récent, dit
30:37 "non on fera pas de liste commune aux européennes avec la France insoumise",
30:41 qu'il a dit "c'est la faute du parti communiste et c'est la faute des verts qui rendent impossible la discussion".
30:47 - Non mais alors je suis assez d'accord avec vous, c'est assez courageux ce qu'a fait Marie Toussaint.
30:51 Et il faut dire aussi qu'elle défend un petit peu son bout de grain Marie Toussaint.
30:54 - Oui.
30:55 - Heureusement qu'un élu défend un tout petit peu son bout de grain et ses idées et son programme.
30:59 - C'était quelqu'un de parfaitement anonyme et quand on se penche, alors évidemment lorsqu'on a appris qu'elle a été nommée,
31:03 déjà on a tous tapé son nom je pense parce qu'on ne savait pas qui c'était.
31:06 - Exactement.
31:07 - Et en fait on s'aperçoit que déjà c'est quelqu'un qui a des engagements écologistes assez forts sur la biodiversité,
31:11 sur le vivant etc. mais qui a eu aucun engagement ou propos qui effectivement pouvaient la faire verser
31:16 dans un espèce d'indigénisme, d'islamo-gauchisme etc.
31:18 On s'aperçoit que c'est globalement, elle est elle-même personnellement assez éloignée de ces combats-là
31:22 et elle se retrouve effectivement face à une LFI de plus en plus véhémente,
31:28 à des militants qui veulent de plus en plus s'y rendre de la gauche, donc à son propre détriment à elle.
31:31 Et elle je pense qu'il connaît quand même assez bien les dossiers européens et le fait surtout qu'Europe Ecologie Les Verts
31:37 est la liste de gauche qui s'en sort le mieux aux européennes.
31:40 Pourquoi partir dans cette galère, pourquoi partir avec une France insoumise dont elle sait pertinemment
31:44 qu'ils n'ont absolument pas des projets européens cohérents, à la limite peut-être un peu plus avec le Parti Socialiste.
31:51 - Sur l'Europe ils réconcilient, là pour le coup...
31:54 - On sait qu'ils partent tous à peu près au désastre, sauf Europe Ecologie Les Verts qui devrait s'en sortir à peu près bien.
31:59 Marie Toussaint elle a juste aussi rappelé cette réalité-là en disant,
32:02 mais en fait il faut arrêter de dire que c'est l'union ou le chaos,
32:05 parce que l'union qu'on a fait a elle-même provoqué le chaos en réalité.
32:09 - On continue la discussion sur le thème de l'écologie, puisque je ne sais pas si vous avez suivi,
32:14 on vous en parle depuis une semaine, c'est le convoi de l'eau qui est parti,
32:18 non loin de Saint-Sauline, en tout cas dans les Deux-Sèvres la semaine dernière,
32:22 et qui est arrivé enfin à Paris, rassemblement de près d'un millier de personnes sur le champ de Mars,
32:28 une ambiance plutôt "bon enfant", ce sont en tout cas ce que nous a rapporté plusieurs reporters sur place,
32:35 au son de chansons fustigeant les bassines, mais néanmoins, malgré cette bonne ambiance,
32:40 globalement on va écouter le discours des représentants à la fois de Bassines non merci,
32:46 et le porte-parole des Soulevements de la Terre, on va voir que malgré l'ambiance "bon enfant",
32:50 le discours est beaucoup plus musclé.
32:52 - Et puis la circulation n'était pas très "bon enfant" dans Paris je crois aujourd'hui.
32:56 - Mais ça c'est presque annexe lorsque l'on va entendre le discours,
33:00 ça concerne les parisiens mais pas l'ensemble des personnes qui nous écoutent.
33:03 On écoute dans un premier temps Julien Legay, le porte-parole du collectif Bassines non merci.
33:07 - À Saint-Sauline, la guerre de l'eau a commencé, on se battra pour la gagner !
33:13 - Nous on va continuer d'agir, et avec le convoi de l'eau, si vous saviez ce qu'on a gagné en compétences,
33:18 en capacités de déploiement, en autogestion, en intelligence collective,
33:22 moi je serais d'Armanin, je m'inquiète très sérieusement parce que les prochaines stratégies qu'on va mettre en place,
33:26 elles vont la trouver très très déstabilisantes.
33:28 - Stratégie très très déstabilisante, et on va écouter maintenant le porte-parole des Soulevements de la Terre.
33:32 - Le Gérald d'Armanin qui tremble.
33:34 - Il tremble, on va l'appeler, je pense qu'il a peur, le porte-parole des Soulevements de la Terre.
33:38 - Des actions dont le but c'est des formes d'action directe de masse,
33:43 quand je dis action directe c'est de la désobéissance, du démontage,
33:45 c'est-à-dire une capacité pas seulement à défiler à Saint-Denis mais à produire les actes
33:50 que le gouvernement ne produit pas et qu'il devrait absolument faire en pleine crise climatique.
33:54 S'il s'agit de produire ces actes collectivement, évidemment on le refera.
33:58 Et évidemment on fera en sorte de ne pas laisser la possibilité au gouvernement
34:02 de continuer à nous blesser comme il l'a fait à Saint-Solines.
34:05 Mais les actions de masse, elles sont nécessaires et on va les poursuivre.
34:08 - Il a été élu lui, je ne me rappelle pas, il n'a pas été présenté, non mais...
34:13 Bon, si vous voulez, d'abord ils ont évidemment le droit de manifester,
34:16 deuxièmement, je pense qu'il pourrait y avoir...
34:19 Honnêtement, je n'arrive pas à me faire une opinion très intelligente ou légitime sur ces bassines.
34:25 J'entends les agriculteurs, j'entends les autres...
34:27 - Parce que le débat est confisqué malheureusement et on pourrait avoir un débat intéressant d'ailleurs sur ces questions.
34:31 - Non, on n'est pas confisqué, on est des années de débat, des années d'enquête et des procédures judiciaires.
34:37 - Oui, mais on aimerait, moi j'aimerais en tous les cas comme citoyen,
34:41 j'aimerais me faire une religion et je n'y arrive pas.
34:44 Et ce n'est pas comme ça que je vais y arriver parce qu'à chaque fois que je vois ces gens des sous les mains de la terre,
34:48 je suis à fond pour les bassines en fait.
34:51 Donc non, c'est surtout, vous voyez, le mépris de la démocratie représentative,
34:55 leur appel tout à fait clair à la violence s'il le faut puisque le gouvernement ne fait pas ce que nous avons décidé qu'il devait faire.
35:03 En conséquence... - On a entendu, on leur fera la misère.
35:06 - On leur fera la misère, ce qui veut dire que...
35:09 Et puis le gouvernement, c'est eux qui ont été attaqués les pauvres chéris,
35:12 mais moi j'ai en tête les images de Sainte-Sauline et les dizaines, si ce n'est plus,
35:18 je ne me rappelle plus le chiffre, de forces de l'ordre qui ont été blessées ce jour-là,
35:22 mais c'était absolument...
35:24 - Oui, appel à la violence avec la bénédiction du Conseil d'État.
35:28 La suspension du décret de dissolution des soulèvements de la terre
35:32 qu'avait pris Gérald Darmanin par le Conseil d'État,
35:35 c'est une légitimation de la violence.
35:38 Quand on lit la décision, quand on lit cette suspension,
35:42 on s'aperçoit que le Conseil d'État,
35:45 lors d'un acte qu'il pratique la désobéissance civile,
35:48 alors qu'il pratique au minimum la violence contre les biens,
35:55 et on l'a vu tous, la violence contre les personnes,
35:59 même si le Conseil d'État, là, a jugé que le gouvernement n'avait pas apporté
36:03 de preuves convaincantes qu'il y a eu violence contre les personnes.
36:06 Mais la violence contre les biens, je suis désolée,
36:09 ce n'est pas de la désobéissance civile.
36:12 - Et Marie Brelé ?
36:13 - Oui, derrière ce discours, derrière ces gesticulations clownesques
36:16 de cette caravane qui ne représente évidemment personne,
36:19 qui défend une vision totalement collectiviste et moyenâgeuse...
36:22 - Qui ne représente personne, pour le coup, il y a quand même des gens
36:25 qui y croient et qui les soutiennent.
36:28 - Mais comparé à l'ensemble des agriculteurs en France,
36:31 on est sur une minorité...
36:33 - C'est pas représentatif de l'ensemble de la population.
36:35 - Mais surtout, derrière ça, on sent bien qu'il pointe entre les lignes,
36:39 on l'a vu dans les expressions, le discours violent de l'écologie radicale.
36:46 Et d'ailleurs, se sachant menacé aujourd'hui par la justice,
36:50 avec cette menace de dissolution, on entend de plus en plus ce refrain
36:54 sur la désobéissance civile.
36:55 Enfin, il faut rappeler quand même que la désobéissance civile,
36:57 c'est aussi une forme de violence.
36:59 Une violence soft, mais c'est aussi une forme de violence.
37:01 - Ah non ?
37:02 - C'est quoi, moi, quand je ne mettais pas le masque dans la rue, par exemple ?
37:04 - Non, non.
37:05 - On pouvait dire que c'était de la désobéissance civile.
37:07 - Après, il faut faire attention aussi à ne pas tomber dans l'excès inverse.
37:10 - Quand les écologistes s'assoient au milieu des routes
37:13 et revendiquent un acte de désobéissance civile et empêchent les gens de circuler...
37:16 - Ça s'appelle un train à la liberté de circulation.
37:18 - Oui, mais pour moi, c'est une forme de violence.
37:20 - On peut avoir un débat effectivement intéressant sur cette question.
37:23 - On peut aussi quand même avoir un débat, mais on n'a peut-être pas le temps.
37:26 Moi, si vous voulez, je suis d'accord avec vous sur l'arrêt du Conseil d'État.
37:31 Je ne sais plus quel est le mot. La décision du Conseil d'État, excusez-moi.
37:35 J'ai oublié le bon mot.
37:37 Quand on la lit, elle est très choquante.
37:39 Mais en même temps, moi, je n'aime pas les interdictions.
37:41 Je pense que l'interdiction, c'est une arme de faible, que ça ne marche pas.
37:45 Parce que de toute façon, vous voyez bien, c'est gazeux, ce mouvement,
37:48 ces soulèvements de la terre.
37:50 Ce n'est pas des gens qui ont pignon sur rue, une adresse.
37:53 Il y a plein de petits mouvements.
37:55 Donc, en plus, ce n'est pas très efficace, mais ce n'est pas tellement pour ça.
37:58 C'est surtout du point de vue des principes.
38:00 Je n'aime pas qu'on recourt à cela parce que, si vous voulez,
38:03 c'est dire qu'on n'est plus capable, si vous voulez, d'argumenter, de se bagarrer.
38:10 Je suis d'accord avec la limite de la violence.
38:13 Oui, on est tous d'accord sur ce point.
38:16 D'autant que ce qui est assez fascinant, on se rappelle tous des manifestations de Sainte-Soline.
38:19 On se rappelle de la présence des députés écologistes,
38:21 des députés peut-être de la France Insoumise aussi.
38:24 Je ne sais plus. En tout cas, des représentants de la NUPES qui étaient présents.
38:26 Et moi, à chaque fois que je vois ces images, je ne peux pas empêcher de me demander
38:29 si un centre de migrants s'était installé à Sainte-Soline
38:31 et si des militants d'extrême droite avaient débarqué pour l'en empêcher
38:35 et s'en prendre de manière aussi violente aux gendarmes et aux CRS
38:41 en présence de députés du Rassemblement National, des élus de Reconquête, ou que sais-je.
38:45 Quelle réaction y aurait-il eu ?
38:48 Je pense qu'il y a...
38:49 France Inter aurait appelé, je pense, à un surtout.
38:52 Je pense qu'on convoquait le tribunal international de la Hague, je pense, à peu de choses près.
38:57 Et surtout, ça démontre aussi, et quand on voit justement ces gens,
39:00 après les violences qu'il y a eu à Sainte-Soline,
39:02 et les violences même contre des wagons de céréales qui ont été crevées, etc.,
39:06 donc des tonnes de nourriture évaporées dans la nature,
39:10 ces gens, aujourd'hui, se sentent totalement protégés et ils se sentent totalement impunis.
39:15 Quand vous avez des députés de la Nation qui viennent à ces manifestations,
39:17 qui vous regardent caillasser des gendarmes qui ne disent rien,
39:21 qui continuent de vous défendre, eh bien à ce moment-là, pourquoi se priver ?
39:24 Pourquoi ne plus défier Gérald Darmanin ?
39:26 Quand on en écoute certains, on ira bientôt à l'agence de l'eau,
39:29 on ira à prix et à cri et à crache.
39:31 On retirera les barrières et on leur fera la misère, effectivement.
39:34 Ils se sentent tellement impunis que...
39:36 C'est Julien, c'est ça ? Le guet ?
39:38 Oui.
39:39 Le porte-parole de Bastille de Nant-Mercy.
39:41 Lui, il est sous le coup d'une mesure de contrôle judiciaire.
39:45 C'est pour ça aussi que la manif n'est pas partie, la marche n'est pas partie de Sainte-Soline,
39:50 parce qu'il n'a pas le droit d'y paraître.
39:52 Il va être jugé le 8 septembre et il est accusé d'avoir participé aux violences,
39:57 pas la dernière fois à Sainte-Soline, mais la fois précédente.
40:00 Oui, parce qu'il y a eu deux manifestations violentes,
40:02 à l'automne dernier et au printemps dernier.
40:04 On voit qu'il a peur de la justice.
40:05 On aborde une autre question.
40:06 Je ne sais pas si vous avez lu Le Figaro, aujourd'hui,
40:09 qui fait un état des lieux de la pression migratoire qui s'exerce sur l'Europe,
40:13 et notamment sur les pays du Sud.
40:16 On va regarder ce reportage de la rédaction qui nous résume, justement,
40:19 cet article du Figaro et on en parle dans un instant.
40:22 Au cours des sept premiers mois de l'année,
40:25 le flux migratoire clandestin en direction de l'Union européenne a augmenté.
40:29 Plus 13%, soit plus de 176 000 passages irréguliers détectés par Frontex.
40:34 La principale voie migratoire reste la Méditerranée centrale.
40:38 Le nombre de traversées irrégulières y a plus que doublé.
40:41 Plus 115% par rapport à l'an passé sur la même période,
40:44 soit près de 90 000 passages détectés.
40:47 Un itinéraire qui représente plus de la moitié des traversées irrégulières vers l'Europe,
40:51 alors que les autres routes migratoires ont-elles diminué en 2023.
40:55 Le seul mois de juillet a atteint des chiffres records.
40:58 Près de 42 700 passages clandestins ont été détectés aux frontières extérieures de l'Union européenne,
41:04 soit une hausse de 19% sur un an, le plus élevé depuis mars 2016.
41:09 Face à cette hausse du flux migratoire, les contrôles se multiplient
41:13 et les préfets locaux demandent des effectifs supplémentaires.
41:16 Près de 2800 officiers permanents et membres du personnel de Frontex
41:20 sont déjà mobilisés aux frontières extérieures de l'Union européenne.
41:24 La Méditerranée est la route migratoire la plus meurtrière au monde.
41:28 Plus de 1800 personnes ont péri depuis janvier dans des naufrages en Méditerranée centrale,
41:33 selon les Nations unies, soit plus du double de l'an dernier.
41:36 Une pression migratoire accrue sur cette route,
41:39 qui selon Frontex, pourrait persister dans les mois à venir.
41:43 Cette situation qui est catastrophique et cette pression qui s'exerce sur les pays,
41:47 principalement du sud de l'Europe et sur les élus.
41:51 On en parle assez peu finalement de ces élus qui se sentent bien seuls.
41:54 Il y a un élu, le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes,
41:58 qui a écrit à Emmanuel Macron et à Elisabeth Borne.
42:02 Il parle d'un déferlement migratoire en provenance de l'Italie,
42:05 les services de l'État, puisque c'est à la frontière.
42:07 Donc avec l'Italie, les services de l'État sont dépassés à la frontière.
42:09 Les services du département ne peuvent aujourd'hui faire plus,
42:11 après avoir consacré des moyens humains et financiers colossaux.
42:14 Il pointe notamment du doigt la problématique des mineurs étrangers,
42:18 qui sont au nombre de 4333 arrivés sur le sol français dans ce département
42:24 au 18 août dernier.
42:26 C'est quasiment autant que l'année précédente, donc c'était 4908.
42:30 Non mais écoutez, moi j'ai bien lu l'interview, je crois que c'est vous aussi,
42:34 chère Judith, de Nicolas Sarkozy.
42:36 Ah non, non, c'est pas moi.
42:38 Non mais l'interview de Nicolas Sarkozy était assez intéressante,
42:41 je crois que c'est la sienne, oui.
42:43 De ce point de vue-là, puisqu'il donne des solutions qu'on connaît peu au Prouf,
42:46 qui sont des solutions raisonnables à court terme, c'est-à-dire
42:50 faire traiter les demandes d'asile à l'extérieur,
42:56 et j'ajoute que priver de toute aide des gens qui sont entrés,
43:00 c'est-à-dire rétablir un délit d'entrée illégale sur le sol français
43:05 ou sur le sol européen me paraît être une urgence.
43:08 Mais il est vrai aussi, s'il vous plaît, qu'il disait d'ailleurs
43:12 dans ce très bon entretien à temps journal,
43:15 que la pression, on n'avait encore rien vu.
43:19 Pourquoi ? Parce que l'Afrique, ça va très mal,
43:21 et que donc la volonté de venir va être très forte,
43:24 donc il est clair, si vous voulez, que ça doit s'accompagner
43:27 d'une politique à long terme qui fasse que moins de gens aient envie de venir.
43:31 Mais dans l'immédiat, c'est sûr que, par exemple,
43:34 si vous regardez ce qu'appelle le Danemark,
43:37 le Danemark coupe à peu près toutes les aides sociales,
43:40 si vous voulez, les gens doivent vraiment en vouloir pour rester au Danemark.
43:44 - Et externalise les demandes d'asile.
43:46 - Externalise les demandes d'asile, etc.
43:48 - Le Danemark paye le Rwanda pour qu'il fasse des centres
43:52 où sont examinés par des fonctionnaires danois les demandes d'asile.
43:55 - Le Rwanda également, parce que je savais que le Royaume-Uni faisait cela.
43:58 - Oui, absolument.
44:00 - Et donc ça va devenir une des spécialités du Royaume-Uni.
44:04 - C'est ça qui est égoutsif, ce n'est pas à être.
44:06 - Mais pardon, ce que je voulais dire aussi, c'est qu'il y a beaucoup d'ambiguïté
44:11 chez Emmanuel Macron, qui dans l'interview au Point nous dit dans la même phrase
44:16 "il est faux de dire que nous sommes submergés par l'immigration,
44:20 mais la situation n'est pas tenable", il faudrait savoir.
44:24 Et ça, ce ne sont que des mots, mais après,
44:27 quelle est la politique pour laquelle il plaide au niveau européen ?
44:30 Là, on nous a parlé dans votre sujet des combien ? 3 500 ?
44:34 - 4 333 mineurs isolés arrivés depuis le début de l'année.
44:37 - Non, 3 500 agents de Frontex.
44:39 - Ah oui, 3 500 agents.
44:41 - Il devait y en avoir 15 000.
44:43 - Mais surtout, pour quoi faire ? Vous savez qu'à Frontex, en plus, il y a un débat.
44:47 - Exactement, que l'ancien patron, les Jerry, a été poussé à la démission
44:52 parce qu'il avait juste posé cette question obscène.
44:55 Est-ce que je suis là pour accueillir les demandeurs d'asile ?
44:59 Est-ce que je suis là pour organiser l'accueil des réfugiés ?
45:03 Ou est-ce que je suis là pour protéger les frontières de l'Europe ?
45:06 Et majoritairement, la réponse était "vous êtes là pour organiser un accueil digne
45:12 pour ces gens qui veulent venir en Europe". C'est pour ça qu'il est parti.
45:15 - Emmanuel Macron, finalement, collaçait bien à l'Union européenne
45:18 puisque c'est dû en même temps permanent, effectivement,
45:20 et surtout, c'est très souvent incohérent.
45:22 Il faut limiter l'immigration et en même temps, on va faire passer en France
45:26 une loi immigration censée favoriser davantage l'immigration dite de travail
45:30 comparée à une immigration autre. Gérald Darmanin a appelé ça
45:34 "séparer le bon grain de l'ivraie". Tout le monde sait que c'est infaisable
45:36 et intolérable, mais ça va être fait quand même.
45:38 On nous explique que l'immigration est une chance et qu'elle coûte très peu à la France.
45:43 - Qui dit ça ? - Quelqu'un dit ça encore ?
45:46 - Là, pour le coup, on va pouvoir reparler.
45:49 - Qui dit que c'est une chance encore ? - À gauche ?
45:53 - Ah si, si, encore. - À gauche, Isabelle, la gauche,
45:55 elle tient encore. - Emmanuel Macron l'a dit assez récemment.
45:58 - Bref, en tout cas, on a aujourd'hui les mineurs isolés.
46:02 C'est très intéressant ce qu'a dit ce président de conseil départemental
46:05 parce que c'est assez symptomatique aussi de ce qui se passe en France.
46:07 Les mineurs isolés en France, ça coûte 2 milliards d'euros par an au département.
46:11 Donc 2 milliards d'euros par an, c'est autant d'argent qui ne vont pas être investis.
46:15 Nous, on a beaucoup de remontées de terrain, de petites municipalités.
46:18 - Ce sont les chiffres du gouvernement ? - Ce sont les chiffres tout à fait officiels du gouvernement.
46:22 - De l'association des départements de France. - De l'association des départements de France.
46:26 J'invite les téléspectateurs à vérifier, bien évidemment, mais c'est ça.
46:30 Et on a énormément de retours de terrain, de petites municipalités, de petites communes
46:34 qui disent qu'on avait un tel terrain de foot, c'est vrai que le département
46:37 a donné une subvention et puis ça a été coupé, et puis ainsi de suite.
46:40 Et en fait, on s'aperçoit qu'il y a énormément de territoires
46:42 qui s'appauvrisent de manière extrêmement régulière.
46:45 Et en même temps, on a ces 2 milliards d'euros qui sont investis dans des mineurs non accompagnés.
46:49 - Qui ne sont souvent pas mineurs. - En plus, on n'a aucun moyen de savoir
46:52 s'ils le sont réellement ou pas, et c'est un petit peu ça le problème.
46:55 Et on se retrouve au fond avec des populations dont on ne sait que faire,
46:58 qui ne sont pas responsables, qui ne peuvent pas être responsables parce qu'ils sont mineurs
47:01 et que généralement on n'est même pas tout à fait certain de leur identité.
47:04 Et on se retrouve avec cette espèce de cas absolument incroyable
47:07 où les Français s'appauvrissent et où on se retrouve avec toujours plus de populations
47:10 dont au fond on ne sait que faire.
47:12 Et ça ne leur fait pas de bien à eux.
47:15 - Et on en parlait en toutes les émissions. - Ce n'est pas comme si on les accueillait bien.
47:18 - C'est une source souhaitable. - Il y a quelques années, la gauche avait un discours de vérité
47:21 et assez souvent, je le répète, on pouvait prendre ce que disait François Mitterrand
47:25 ou Michel Rocard sur "on peut malheureusement accueillir toute la misère du monde,
47:29 il faut moins accueillir pour mieux accueillir".
47:31 Après, on se retrouve face à des situations qui sont attenables.
47:34 - Ce n'est pas une vie pour un. - Mais bien évidemment.
47:36 On a vu malheureusement ces réfugiés qui sont là sur la place de l'hôtel de ville
47:40 de Paris et à Sion. - Ils sont instrumentalisés.
47:43 - Et instrumentalisés parfois également, et il faut le reconnaître, vous avez raison,
47:46 par certaines associations qui donnent la parole.
47:48 - Il vous reste une minute. - Oui, juste pour rappeler en effet que politiquement,
47:51 on paye l'inaction d'Emmanuel Macron depuis des années.
47:54 - Il n'y a pas que Emmanuel Macron. - On le parlait tout à l'heure de Sarkozy,
47:57 mais Sarkozy a aussi participé à la déstabilisation du régime libyen.
48:00 On a vu les conséquences que ça a donné.
48:02 Macron, ça fait depuis qu'il est élu, n'a quasiment rien fait sur l'immigration.
48:05 Ça fait un an qu'on attend cette loi qui n'a toujours pas accouché
48:08 et on n'est même pas sûr de ce que ça va donner le mois prochain.
48:11 Par ailleurs, il est vrai qu'en plus les propos sont totalement contradictoires.
48:14 Quelques semaines avant ses propos dans Le Point, il disait que l'immigration
48:17 avait toujours existé en France. - Nous avons toujours été un pays d'immigration
48:20 et nous continuons de l'être. - Et il hantait une politique de peuplement,
48:23 disait-il, c'est-à-dire la répartition d'immigrants dans toute la France.
48:26 C'est totalement contradictoire. C'était très inquiétant.
48:28 - Ce qui est génial parce que les Français disent qu'ils veulent plutôt moins d'immigrés,
48:31 donc la réponse c'est "Eh ben on va en mettre partout".
48:33 - Bon, c'est la fin de cette émission. Merci à vous quatre pour ce débat
48:36 extrêmement intéressant sur énormément de sujets.
48:39 J'espère que ça vous a plu et je remercie Elisabeth Lévy qui n'est pas montée sur la table.
48:45 - Je suis pas montée. J'ai monté le soir avec vous, j'allais quand même vous dire ça.
48:48 - J'avais effectivement cette crainte depuis le début de l'émission,
48:51 donc merci à vous d'avoir été rendue au courant. - Et merci à vous, Florian,
48:54 d'avoir tenu la boutique, vous aussi. - Simplement.
48:57 - Comme Elodie, comme Eliott. - Comme énormément, comme Gauthier Lebret.
49:02 - Qu'on salue s'ils nous écoutent. L'information se poursuit sur CNews. Très belle soirée.
49:06 [Musique]

Recommandations