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  • 26/08/2023
Transcription
00:00 Bonjour Doyen, veuillez vous présenter s'il vous plaît.
00:02 Oui bonjour, je m'appelle Ibrahima Djabati, dit Ibrou.
00:11 Ok Doyen, vous avez saisi le BZDA par une plainte pour exploitation d'oeuvres et plagiat contre des artistes guineans.
00:21 Pourquoi c'est maintenant que vous le faites et peut-on connaître ces artistes que vous plagiez ?
00:27 Oui mais pourquoi maintenant ? Parce que trop c'est trop.
00:33 Quand tu arrives à comprendre, principalement ces BZDA qui ne font pas leur droit.
00:43 Parce que nous, on a été adhérents ça fait des années, ça fait trentaine d'années quelque.
00:51 Alors à l'époque nous on était payés par l'Etat. Après la mort de ce que vous trouvez, on nous a dit maintenant tout le monde doit s'adhérer au BZDA.
01:02 De la date jusqu'à aujourd'hui là on n'arrive pas à recevoir nos droits comme il faut.
01:08 Et nos bourses sont piratées n'importe comment et puis interprétées sans nos consentements.
01:16 Alors ça c'est une drame, trop c'est trop. Parce que le BZDA est incontrôlé, y compris de la culture guinéenne.
01:27 C'est ça qui m'a poussé de faire une alerte, d'avertir que tout un artiste doit vivre dans ces oeuvres.
01:36 C'est ça, c'était ça.
01:39 Ok, on va un peu revenir sur votre belle carrière musicale. Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire dessus ?
01:47 Oui, ma carrière musicale, d'abord je suis né griot.
01:52 Et bon, cela n'a rien à voir d'être artiste sur le plan international.
01:59 Parce que le griot c'est la tradition, en même temps ça aide à notre culture.
02:06 Mais pour être un artiste, ça c'est notre métier, ça c'est notre bloc.
02:13 Parce que c'est pas le même monde.
02:16 Et être griot comme ça là c'est entre la famille, ou être chef parolier, ou grand conseiller.
02:26 Mais être un artiste c'est une autre couleur, qui t'oublie de te former, musicalement, même dans les surfaces.
02:36 Et apprendre, apprendre comment c'est de le le monde.
02:41 Mais cela n'empêche pas tous les deux.
02:44 Parce que bon, nous, en droit normalement, tu peux pas dire que tu es griot comme ça, il faut dire que tu es messager.
02:54 Parce que le droit du griot n'existe pas logement, juridiquement, ça n'existe pas, dans l'artistique.
03:05 Mais bon, ok, dans la tradition on peut comprendre, mais les oeuvres artistiques sont très très différentes.
03:13 Être un messager, parce que ça c'est une autre discipline.
03:20 Parce que pour être un artiste ça demande beaucoup de choses, et beaucoup de travail, et beaucoup de formation.
03:27 Ok, Doaé, vous êtes un grand artiste de la musique guénéenne, et reconnu sur le plan national et international, qui a bercé plusieurs générations.
03:37 Aujourd'hui, quel regard portez-vous sur la musique guénéenne, et quel est votre avis sur le jugement de la nouvelle génération ?
03:47 Oui, la nouvelle génération, parmi eux, il y a beaucoup de talent, parmi eux.
03:55 Mais l'office de travail, tu sais, c'est le fond de travail d'abord.
04:00 Il faut commencer par ça.
04:02 A partir du moment où la nouvelle technologie est arrivée, ça rempare aussi aux nouvelles générations, parce qu'elles n'arrivent pas à travailler.
04:13 Et travailler en même temps, et réussir tes contenus musicaux, ce que tes contenus doivent dire, il faut que ça serve le monde.
04:26 Parce qu'aujourd'hui, c'est le mot "ingilier", c'est-à-dire l'ingil a dominé l'essentiel de la musique d'aujourd'hui.
04:38 Parce que tu ne peux plus t'inspirer quand ils chantent, alors qu'un grand artiste, c'est une référence.
04:47 Tu dois être une référence, même si tu n'es pas historien, mais même la manière de parler, même la manière de t'habiller, et tout ça là.
04:58 Mais toi, tu ne peux pas chanter dans la culture guénéenne.
05:04 Tu es connu pour ça, comme Bamar, comme Salif Kuita, et on te voit t'habiller bizarrement, l'habit qui n'est pas conformément à ce que tu fais.
05:21 Tout ça là, c'est un drôle.
05:23 Et puis, je demande aux nouvelles générations, il n'est pas le temps de se ressaisir, il est temps d'apprendre ce qu'il doit, et d'apprendre ce que tu dois dire pour servir les gens.
05:40 Regarde, ça fait des années, ça fait 20 ans et quelques, toute la musique que moi j'écoute, rythmiquement, vous pouvez l'écouter, mais nous, qu'on consomme.
05:51 C'est-à-dire le contenu musical, ça ne nous dit rien, c'est trop plat.
05:56 Et comme Belgéda aussi est là, manquement de contrôle des oeuvres, peut-être que je ne peux pas les envoier, ils n'ont pas de matière.
06:06 Parce que eux-mêmes, ils ne savent pas, par an, tu as chanté, tu as passé combien de fois dans les zones,
06:14 je les vois attaquer les radios, les marchés, aller réclamer les droits d'auteur, et tous droits d'auteur là vont où ?
06:25 Bon, maintenant, les prix n'ont pas de table. Le prix d'un artiste, ça demande de te vendre.
06:33 Est-ce que tu comprends ?
06:35 C'est quand tu vends trop dans le monde, tu es trop payé. Mais tu ne peux pas comprendre ça sans avoir le matériel qui contrôle les oeuvres qui passent.
06:47 Par exemple, le DSB là, qui passe aujourd'hui là, tu peux le trouver 100 morceaux sur un petit disque.
06:56 Alors que, normalement, toute une voiture qui rentre à Guinea ici, s'il y a clé DSB, il doit payer la douane, les droits d'auteur.
07:06 Il y a ça. Mais si tu rentres dans leur bureau, et même, leur bureau n'est pas viable, comment ils peuvent avoir les gérements pour pouvoir contrôler ?
07:18 Si l'État te dit que tu gères tel département, si ça ne va pas, il faut dire à l'État, au lieu de t'asseoir, s'asseoir là-bas, faire plaisir au président.
07:28 Donc, quant à nous, le temps est arrivé, on alerte ça. Parce que trop c'est trop, on a l'arbre, hein, de nager dans nos chasseurs comme ça.
07:40 Un beau matin, tu prends ton clavier, tu prends les gens, tu les regroupes, à les chanter entièrement, ce qui est un des morceaux du Beaujolat, et de te vanter.
07:54 Mais en transformant aussi ma musique avec les injures, ce que moi je n'ai pas inspiré pour chanter au monde, pour ma population. Tu sais ça, c'est bizarre.
08:07 Ok, pour parler du rôle que joue le BJDA, tout récemment, la chanson de Tenenjawara.
08:16 Quand je trouve le BJM là, dans l'affaire là, ça m'étonne. Si tu vois tout ça là, c'est parce que ça c'est un grand défaut du BJDA.
08:28 Ce que je connais au BJM là, c'est contre la pédophilie, la violence, ainsi tu comprends.
08:37 Si il y a une injure publique dans une chanson, c'est pas commencé par Tenenjawara. On a vu ici un soutien périmètre dans une chanson.
08:47 Mais c'est le BJDA qui doit mettre fin à ça. Et le BJDA c'est le département de la culture.
08:57 Mais si la culture même est nulle, mais regarde, le poisson pourri commence par sa tête.
09:05 Vous vous en avez vu, ça fait deux ans qu'est-ce qui marche au niveau de la culture.
09:09 Si c'est pas l'ambiance de Mamouya, encore matin, l'argent politique, mais moi je suis pas dans ça.
09:19 Bon, Tenenjawara, je la vois pas mal, elle est très très courageuse, mais cette fois-ci elle est partie très loin.
09:28 Ok, selon vous, qu'est-ce qui est à la base de cette floraison des musiques obscènes depuis un certain temps, à depuis Tukini ?
09:38 Non, c'est laissé aller. C'est pourquoi la musique est gérée par une structure.
09:48 Si la structure n'arrive pas à maîtriser ce qu'elle doit faire, et puis ça continue.
09:59 Je vais vous donner trois encos, tu vas entendre quelques musiques inspirées autrement.
10:07 Même Déjà vu sur la scène, ça a été fait ici.
10:11 Mais c'est bien ça que les américains peuvent faire, comme les anglais, parce que nous on a trop marché.
10:18 Mais notre coutume, notre tradition, notre culture ne nous demande pas de faire ça, parce que c'est trop vulgaire.
10:29 Il y en a des musiques aujourd'hui, tu veux pas écouter avec ta maman et tes soeurs dans la famille ?
10:36 Non, parce que tout est injuré. Alors moi je dis, quant à moi et Broussavati, je mets fin et je porte plainte.
10:45 Quiconque a touché, ils sont conscients. J'ai leur nom ici, tout est là, tout est répertorié.
10:54 Quiconque, tu vas déclarer et tu vas payer la coutume. C'est tout. C'est ça que je dis.
11:02 Il faut que ça prenne fin. C'est pas méchant, parce que la plupart des gens là, c'est mes enfants.
11:09 Mais le droit, on ne connait pas l'enfant et le mère. Le droit est absolu, c'est individuel. Voilà, c'est ça.
11:18 Ok, récemment, nous avons observé les clashes entre Takana Zayon et l'artiste Dany Alpha par les médias interposés ou sur les réseaux sociaux.
11:28 Comment observez-vous tout cela ?
11:32 Non, je ne peux pas les comparer parce qu'ils n'ont pas la même vision.
11:38 Takana, c'est un artiste engagé. Dans sa manière, en plus, il est très bien ordonné dans sa musique.
11:51 Bon, je peux parler ça, mais comme ça, Dany, moi, je ne l'ai pas pratiqué. Peut-être deux fois, il m'a appelé deux fois.
12:00 Mais je ne peux pas les comparer parce que je n'ai pas connu Dany, ni ses musiques.
12:07 Ni ses musiques, et puis on n'a pas collaboré. Et toi, tu ne peux pas me connaître sans me voir.
12:15 Tu peux connaître mon nom et tout ça. Pour connaître quelqu'un, il faut l'approcher.
12:22 Donc, je connais beaucoup de qualités de Takana, sa potentialité musicale et son respect vis-à-vis avec les autres.
12:31 Et surtout, moi, il y a un grand respect religieux entre nous. Parce que quand quelqu'un te reconnaît, ça, c'est un grand respect.
12:40 Mais quant à Dany, je ne peux pas le qualifier parce que je ne connais pas profondément même le genre musical qu'il pratique.
12:50 Tu comprends ? Et moi, il y a les musiques comme le reggae, le rap et tout ça. J'écoute.
12:58 Si tu ne parles pas du rythme, mais le contenu peut m'intéresser. Parce que quand le contenu est bon, je crois que tout est bien.
13:07 Mais parce que ça, c'est la musique mélangée. Tu peux faire du jazz, mais en chantier, en chanson française.
13:17 Mais moi, c'est le contenu musical qui m'intéresse. Si ça ravitaille la population et le public. C'est ça. C'est un peu difficile pour moi de les comparer.
13:30 À quand Ibrahima va-t-il se reposer après plusieurs années sur scène ?
13:37 Oui, bientôt, je dois aller à Paris pour faire un grand concert aux Zéniths là-bas. Créer un spectacle. C'est la fête Guinée-Russie, mais qui sera organisée à Paris.
13:50 Après ça, d'ici fin d'année, je dois fêter mes 30 ans de carrière. Et après ça, je vais ouvrir l'année avec un autre album.
14:02 Parce que ça fait très longtemps. Bon, des fois, j'étais malade, et tout ça, il y a la concentration. Mais même pas ça, moi, je n'ai jamais fait d'albums successifs.
14:14 Je fais un album, ça prend 5 à 6 à 7 ans. Deux fois 10 ans. Parce que je ne veux pas sortir un produit bizarre. C'est pourquoi je reste beaucoup, beaucoup concentré.
14:27 C'est quand je sors, c'est-à-dire que c'est une consommation de 50 ans, que moi je connais. Donc c'est ça ma particularité.
14:37 Mais en Guinée, tu fais 2 ou 3 ans que tu ne chantes pas. Et ils ne savent pas que tu tournes. Mais tu te dis, est-ce que lui peut chanter encore ?
14:47 C'est les mots que tu entends en Guinée. Mais il faut concevoir. Tu comprends ? On ne répond pas aux femmes. Tu comprends ?
14:59 On ne répond pas. C'est les actes qui parlent. Et tu mérites. Tu comprends ? J'ai des projets à faire. J'ai beaucoup de projets à faire. Comme ça va quand même beaucoup.

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