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Clémence Guetté, députée LFI du Val-de-Marne et vice-présidente du groupe Insoumis à l’Assemblée, était mardi 22 août l’invitée du 8h30 franceinfo.

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Transcription
00:00 Dans le budget 2024, Clémence Guettet, l'exécutif cherche à faire des économies avec un objectif
00:06 baisser les dépenses de 15 milliards d'euros et l'une des pistes c'est de s'attaquer aux dépenses de santé
00:11 avec un doublement de certains montants payés par les français par exemple pour la consultation
00:17 à certaines boîtes de médicaments. L'un des arguments de Bruno Le Maire c'est que la quasi-gratuité
00:23 peut conduire à déresponsabiliser le patient. C'est un constat que vous partagez ?
00:27 Non, je trouve ça écœurant. En fait, je trouve que vraiment ils font preuve d'une mauvaise foi.
00:32 Ils devraient assumer plus clairement d'avoir érigé un totem qui est celui de ne pas s'en prendre aux riches.
00:38 De ne pas s'en prendre aux riches par l'impôt, notamment par l'ISF, c'est un exemple parmi d'autres,
00:43 qui a aussi la fiscalité du patrimoine. Et donc dès lors que vous donnez des gages aux agences de notation
00:49 parce qu'en l'occurrence c'est ça, ils ont dit qu'ils allaient faire les bons élèves de l'austérité budgétaire
00:54 et donc là ils sont confrontés à ça, 15 milliards à trouver, c'est beaucoup plus que les dépenses pour certains ministères en entier.
01:01 Par exemple, c'est 4 fois le ministère de la Culture, donc c'est absolument énorme à trouver.
01:04 Et dans le même temps, ils disent qu'on ne va pas s'en prendre au partage des richesses,
01:08 à comment on distribue le gâteau de tout l'argent qu'il y a en France.
01:12 Ce qui crée évidemment le fait qu'on s'en prend ensuite à tout le monde, mais notamment à ceux qui déjà galèrent.
01:18 Et donc l'exemple que vous citez, celui des médicaments, c'est absolument irresponsable
01:23 parce qu'on sait que si la franchise sur les médicaments ou les consultations augmente,
01:27 ça va créer des renoncements aux soins, les gens n'iront plus soigner, ou ça va créer des reports de soins,
01:32 donc des maladies qui étaient un peu bénignes vont finir par s'aggraver.
01:36 Mais dans ce système de santé, selon vous, il n'y a pas d'abus, jamais ?
01:38 Et in fine, je finis juste mon idée, même dans une logique purement comptable et budgétaire
01:44 qui devrait être la façon dont ils réfléchissent, ça nous coûtera plus cher.
01:49 L'aggravation de ces différentes maladies.
01:51 Donc même sur ce plan-là, qui n'est pas humain, ils devraient réfléchir autrement.
01:56 Et donc moi je pense qu'il y aurait largement à faire autrement,
01:59 on a fait plein de propositions alternatives, on y reviendra.
02:01 Sur ce budget, il y a plusieurs problèmes.
02:03 Il y a le problème social, c'est-à-dire le partage du gâteau comme je viens de le dire,
02:06 il y a aussi le problème écologique, toutes les dépenses brunes
02:09 qui ont doublé dans les dernières années, des dépenses des niches fiscales polluantes,
02:15 des dépenses pour des entreprises, pour accompagner des entreprises polluantes.
02:19 Justement Clémence Guété, dans ce budget 2024, Bruno Le Maire veut s'attaquer à ces niches brunes,
02:23 donc ces niches fiscales qui sont défavorables à l'environnement,
02:27 celles qui concernent par exemple le gazole non routier ou les transporteurs routiers.
02:31 Ça vous applaudissez, ça va dans le bon sens alors ?
02:33 Déjà on va attendre de voir ce qu'ils font,
02:35 parce que pour le moment, les dépenses favorables à l'environnement, c'est 1 milliard, il en faudrait 10.
02:41 Les dépenses défavorables à l'environnement, elles sont passées de 10 à 19.
02:45 Donc on va voir de quelle façon ils s'y attaquent.
02:47 Ensuite on a un point d'attention, qui est le fait que nous, on parle d'écologie populaire.
02:51 Donc ça veut dire que toutes ces mesures, si jamais elles doivent pénaliser des gens qui sont déjà dans la difficulté,
02:57 on sera contre, parce qu'il faut de l'accompagnement des ménages.
03:00 A chaque fois, c'est fait comme ça. Ils nous ont parlé de planification écologique,
03:05 finalement ils ont reporté deux fois les conclusions du Haut Conseil à la planification écologique,
03:10 peut-être parce qu'ils ne savent pas où ils vont en matière écologique.
03:13 Mais donc vous êtes contre par exemple taxer plus les billets d'avion les plus chers ?
03:16 En l'occurrence, ça on y est favorable.
03:19 Même si c'est dur pour le pouvoir d'achat aussi.
03:21 Oui mais tout le monde ne prend pas l'avion, loin de là.
03:24 Et on a même dit qu'il fallait proposer des alternatives, par exemple pour les vols intérieurs.
03:28 Quand il y avait une alternative en train, il fallait la favoriser.
03:31 Donc évidemment, taxer davantage les billets d'avion et dans le même temps baisser le prix du train,
03:38 c'est une proposition qu'on fait depuis très longtemps.
03:40 Mais j'ajoute bien le "et en même temps baisser le prix du train".
03:42 Parce que si le train reste absolument inabordable, les gens prendront la voiture.
03:46 Voilà, donc le problème est qu'ils n'ont pas de vision en matière écologique.
03:50 Je pense d'ailleurs que c'est pour ça qu'ils ne rendent pas ces conclusions,
03:52 parce qu'ils ne savent pas où ils vont en cette matière.
03:54 Et donc on comprend que vous vous opposerez au budget qui sera examiné à l'automne au Parlement.
03:58 Est-ce que vous voterez par exemple une motion de censure qui serait déposée contre ce budget par les Républicains ?
04:04 Alors déjà, on ne s'y oppose pas par principe.
04:06 On va faire notre travail de parlementaire et on va amender.
04:08 Il y aura à nouveau le débat sur les super-profits qui avait eu lieu l'année précédente.
04:13 Je rappelle que malgré ce 49-3, on avait voté des mesures intéressantes en matière écologique.
04:18 Donc on va aussi voir l'attitude du gouvernement,
04:20 qui vraisemblablement prépare déjà le terrain pour un nouveau 49-3,
04:25 pour passer en force puisqu'ils ont décidé qu'ils donnaient des gages aux financiers, aux agences de notation,
04:30 et que l'austérité ce sera pour tout le monde et à toutes les sauces.
04:33 Mais il faut bien voter le budget.
04:34 Comment ?
04:35 Il faut bien voter le budget, ils n'ont pas de majorité.
04:36 Exactement, mais ça c'est notre rôle.
04:38 Et avant de le voter, il nous faut l'amender.
04:40 Donc si aucun de nos amendements n'est retenu, évidemment on va s'opposer à ce budget.
04:45 Et d'ailleurs, vraisemblablement, on va dans la mauvaise direction.
04:48 Ensuite pour la motion de censure, il faudra qu'on en discute avec mon groupe parlementaire,
04:52 que je vais retrouver aux Amphis dès cet après-midi, et puis nous verrons ce que nous ferons.
04:56 Mais clairement, nous n'avons pas renoncé à l'idée de faire tomber ce gouvernement.

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