• l’année dernière
Transcription
00:00 Le président de la République a annoncé que la situation de la République serait plus grave si les militants se sont retrouvés dans les prisons.
00:07 En Argentine, il y a 25 000 disparus, 8 000 morts, 10 000 prisonniers politiques.
00:14 Nous demandons de la Junta Militar, le chef de la torture.
00:19 - Combien de temps as-tu là-bas? - 12 ou 13 ans.
00:26 - Tu es un peu développé. - C'est moi aussi.
00:30 - Avec qui? - Je ne me souviens pas.
00:32 - Je suis malade.
00:34 - Tu as eu cette photo depuis longtemps.
00:37 Parce que ce sont tes trois enfants qui sont disparus.
00:40 - Ils sont tous les mêmes.
00:45 Le 25 décembre 1975, je me suis rappelé par téléphone que ma fille Noni avait disparu.
00:52 J'arrive à la commissariat numéro 8 de La Plata et ils veulent me donner les mains coupées de ma fille dans un sac.
01:00 C'était terrible.
01:03 Oh, Dieu.
01:07 Ma fille Irénita et son mari ont été aussi séquestrés.
01:11 Ils ont laissé les enfants à la porte de l'édifice.
01:15 Nous n'avons jamais encore eu de nouvelles de eux.
01:20 Ma fille est torturée dans mon ventre.
01:22 Ma petite, ma chère petite fille.
01:25 Oh, Dieu, où es-tu?
01:27 - Mais Victor n'est pas disparu, non? - Oui.
01:31 Rien ne disparaît.
01:36 À moins qu'il s'étire ou qu'il se mette dans le riveau.
01:41 C'est pour ça que la parole "disparu" est une parole très vulgare.
01:49 Ça te fatigue de te rappeler, grand-père?
01:51 Mon ex-mari, le père de mes enfants, avec un groupe de cinq personnes plus,
01:57 leurs corps ont été tués.
01:59 Des militaires sont venus et ma fille est morte avec ses hommes.
02:03 Victor est mort avec ma femme et le père de mes enfants.
02:07 Quand je meurs, mes enfants disparus mourront avec moi.
02:11 Et c'est un grand désespoir.
02:15 Ma dernière photo est définitivement la dernière.
02:19 ♪ ♪ ♪