Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité
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00:00 Bonsoir à tous, bienvenue dans l'heure des pros 2. On est ensemble évidemment
00:04 pendant une heure et avec moi pour m'accompagner ce soir Elisabeth Clévy
00:07 bonsoir. Bonsoir Elodie. Directrice de la rédaction de Causer Geoffroy Lejeune
00:10 bonsoir. Sonélodie. Directeur de la rédaction du JDD et Georges Fenech bonsoir.
00:14 Bonsoir. Consultants CNews, on va commencer en parlant de la Corse parce
00:18 que des agents municipaux qui effectuaient leur tournée matinale ont
00:20 été menacés de mort par des dealers dans le quartier populaire des Cannes à
00:24 Jacques-sur-Rhin. On va regarder justement ce sujet de notre correspondante sur place
00:27 Christina Luzzi. Les deux adjointes de la ville qui ont révélé cette affaire sur
00:33 les réseaux sociaux ont accompagné les agents de propreté sur leur tournée
00:36 afin de leur apporter leur soutien mais également pour envoyer un message fort
00:40 aux dealers. S'il faut retourner tous les jours sur les lieux avec nos agents nous
00:44 y retournerons. Il n'y aura aucune zone de nombrage actuel comme je l'ai dit. Nous
00:48 sommes depuis longtemps attelés à faire de ces quartiers des lieux conviviaux, des
00:53 lieux de vie et il est hors de question que certains individus viennent troubler
00:56 l'ordre. En dépit d'importants travaux de rénovation urbaine réalisés par la
01:00 mairie, un habitant du quartier qui a préféré garder l'anonymat nous confie
01:04 y avoir vu les conditions de vie se dégrader.
01:06 C'est scandaleux mais c'est pas vraiment surprenant. Ça fait quelques années on
01:10 sent un changement dans ces quartiers. Il y a eu une forte population étrangère
01:15 qui est arrivée, qui n'arrive pas, qui ne peut pas s'assimiler et forcément on se
01:20 sent plus vraiment en Corse dans ce quartier comme dans d'autres et ça génère
01:24 des nouveaux problèmes de société comme on voit sur le continent et on
01:29 aimerait bien que ça ne devienne pas pareil ici.
01:30 En novembre dernier, le procureur de la République, Nicolas Sept, annonçait le
01:34 démantèlement d'un point de deal dans ce secteur de la ville. Un trafic qualifié
01:38 de véritable stand à ciel ouvert alimentant tout le bassin ajaccien est
01:42 estimé à près d'un demi million d'euros. Durant quelques semaines, les agents de
01:46 la propreté urbaine seront accompagnés par la police municipale lors de leur
01:49 tournée matinale. On entend dans un instant des élus
01:52 notamment représentant les villes d'Ajaccio et de Porto Vecchio.
01:55 Georges Fenech, est-ce que c'est une bonne idée de se dire pendant quelques
01:59 semaines, puisqu'il y a eu ces menaces de mort, on va mettre la police avec ses
02:02 agents municipaux, ça peut être une solution sur un temps court ?
02:05 Il faut de la présence policière. Il n'y a que comme ça que vous empêchez le trafic de se
02:09 dérouler. Mais ce que je note aussi c'est qu'il y a par rapport à une
02:14 comparaison avec ce qui se passe sur le continent, on sent que la population est
02:19 partie prenante dans cette affaire. On défend une identité, une culture, une paix
02:24 civile, une tranquille. En Corse, il y a eu d'autres problèmes, de la violence
02:28 politique, mais pas ce genre de choses, la quotidienneté de trafic de stupéfiants
02:32 etc. Là, moi je connais assez bien la Corse et leur mentalité que je
02:39 respecte énormément. Je suis convaincu que la population sera
02:44 partie prenante entièrement pour empêcher ce genre de choses d'avoir lieu.
02:48 Ça j'en suis convaincu, tout en restant dans le cadre de la loi.
02:52 Il y aura une mobilisation citoyenne avec la police nationale qui sera soutenue,
03:02 la police municipale pour empêcher la création de ces guerres.
03:06 Vous avez raison, il y a une mobilisation citoyenne qui peut être assez musclée en
03:10 termes de présence et d'affichage d'ailleurs et qui a déjà dans le passé,
03:14 je suis sûr que j'en crois, tout ça en tête, dans le passé,
03:20 il y a eu effectivement la population qui a décidé de faire la loi et
03:26 de ne pas laisser les racailles faire la loi pour aller vite.
03:29 En fait, ce qui est intéressant en Corse, c'est que comme on va parler de Marseille
03:33 après, on a peut-être justement, d'après ce que vient de dire Georges, là on a
03:38 une espèce de défense presque anthropologique, si vous voulez, et que nous
03:42 on est des mous du genou, des gentils, on a peur d'être traités de ceci et de cela
03:47 parce que, ça a été très bien dit, il y a deux problèmes en fait qui se cumulent.
03:51 Il y a celui du trafic de drogue et quand on a vraiment l'impression que dans
03:56 certains quartiers la guerre contre la drogue est perdue et ça, ça fout vraiment
04:00 les jetons de l'expression et puis il y a la question,
04:03 quelqu'un l'a dit aussi, de cette immigration pas assimilée, qui continue
04:08 d'ailleurs à arriver, évidemment, parce qu'il faut faire la différence, il y a
04:12 souvent des immigrés qui sont installés depuis très longtemps, vous savez les
04:15 Kibény, je reviens de Béziers, on voit très bien la différence entre ceux-là,
04:18 les vieux marocains qui sont là depuis toujours et, si vous voulez,
04:23 des nouveaux arrivants qui ne s'assimilent, ils ne s'intègrent, ils ne veulent pas être
04:28 français et je pense qu'effectivement il va falloir un jour se demander pourquoi
04:35 d'un côté, si vous voulez, finalement ils ne s'installent pas, au moins de l'autre côté...
04:41 Juste d'un mot avant de laisser le parole à Geoffroy, vous aurez noté qu'en Corse,
04:44 à ma connaissance, il n'y a pas eu un seul attentat djihadiste et il n'y a pas eu
04:50 d'émeute au mois de juillet comme on l'a connu.
04:53 Ça vous interpelle pas ça ?
04:55 Oui et on l'a beaucoup dit d'ailleurs, on voit effectivement, Geoffroy Lejeune,
04:58 une vraie volonté d'ailleurs, dès le lendemain, les adjoints à la mairie ont
05:02 accompagné, avant d'attendre la police, ces agents municipaux, on va entendre de
05:06 nouveau des élus, on entend ces habitants, on voit qu'il y a une vraie volonté.
05:09 Parfois sur le continent, il y a un peu plus de résignation, là on sent que les
05:12 habitants disent "non, ça n'arrivera pas chez nous, on ne va pas devenir comme le
05:14 continent justement".
05:15 J'allais rebondir là-dessus, c'est la phrase qui me marque dans le sujet, parce que c'est
05:19 la phrase que j'entends dans la bouche de tous les Corses, on n'a pas envie de devenir
05:21 comme Paris, on n'a pas envie d'être...
05:22 Ou Marseille !
05:23 Non mais là, il disait Paris, dans le sujet et en fait ils le disent tous, c'est-à-dire
05:27 qu'ils voient ce qui se passe chez nous, en effet à Paris, à Marseille, partout, et
05:30 c'est une population, c'est pas juste les pouvoirs publics qui ont décidé de réagir,
05:33 c'est une population qui a décidé de ne pas se laisser faire.
05:36 Elisabeth me lançait tout à l'heure sur des exemples récents, il y a quelques années
05:39 il y avait eu des problèmes...
05:40 Le choc de pompiers !
05:41 En fait il y a régulièrement des problèmes, il y avait une histoire qui avait fait pas
05:44 mal parler sur une plage, avec des femmes voilées...
05:46 Oui voilà, voilà !
05:47 Mais la semaine dernière, on en a beaucoup moins parlé, la semaine dernière il y a
05:51 eu une altercation entre deux personnes à peu près de la même génération, un qui
05:54 est d'origine immigrée, dont les parents sont exactement comme disait Elisabeth, c'est-à-dire
05:56 parfaitement intégrés, aucun problème, etc.
05:58 Les enfants sont délinquants, enfin l'enfant en l'occurrence est délinquant, et il plante
06:02 au couteau, je crois il y a 7 coups de couteau, il plante un gamin, ça se passe à Calvit,
06:05 des gens qui se connaissent.
06:07 Donc celui qui est planté termine à l'hôpital, son pronostic vital n'est plus engagé assez
06:14 rapidement, mais il y a une réponse, et c'est pas une réponse policière, c'est pas une
06:17 réponse de l'administration, c'est pas une réponse de la police municipale, c'est une
06:20 réponse des gens, et on sait pas qui, qui cagoulaient ce film en allant faire une descente
06:25 dans la maison de l'agresseur, puis dans le bar où il a ses habitudes, et à la fin,
06:29 moi j'ai vu une partie de ces images, il reste rien.
06:31 - Ils ont échangé son véhicule ? - Absolument.
06:34 - Mais on peut pas non plus... - C'est pas totalement souhaitable, c'est
06:39 comme réglement de conflits, pas mal de règlement des conflits, disons.
06:42 - Encore une justice privée.
06:43 - Non mais je crois raison de...
06:45 - En fait c'est pas une question de le souhaiter ou pas, c'est que ça existe comme ça.
06:48 - Ça arrive.
06:49 - Mais ça peut expliquer aussi pourquoi il n'y a pas des meutes, pourquoi il n'y a pas
06:51 d'attentat judiciaire.
06:52 - C'est un peu ce que je disais tout à l'heure.
06:53 - Mais pardon, parce qu'ils utilisent un peu parfois les mêmes méthodes que les gens
06:56 qui se doivent en face, alors que nous on se bat à coups de droits, de droits de la
07:00 défense, d'association de protection de ceux-ci et de ceux-là, si vous voulez, et de lois
07:06 complètement délirantes.
07:07 - Et on va écouter justement ce qu'on parlait de la volonté politique tout à l'heure,
07:10 on va écouter Alexandre Farina, c'est le premier adjoint de la ville d'Ajaccio, et
07:13 vous allez le voir, il est extrêmement déterminé, écoutez-le.
07:15 - C'est un point de deal avéré, la police nationale est quand même au courant, il y
07:20 a eu pas mal d'actions dans ce quartier qui ont cassé justement ces points de deal.
07:24 Nous avons tenu à être ce matin aux côtés de nos agences sur le terrain pour leur porter
07:28 toutes nos confiances et surtout pour marquer un point et faire comprendre justement à
07:33 ces individus qu'ils ne seront jamais chez eux ici et qu'il n'y aura aucune zone de
07:36 non-droit dans notre ville.
07:37 - Ces individus, Georges Fenech dit-il, ne seront jamais les bienvenus ici et il n'y
07:41 aura pas de zone de non-droit.
07:43 Au moins le message est clair.
07:45 - Le message est clair, c'est courageux aussi de la part d'un élu.
07:49 Quand on voit chez nous la manière dont les élus se font agresser, à force de laisser
07:55 avancer cette délinquance qui se croit tout permis sur certains territoires, eh bien
08:02 c'est l'État qui recule, qui recule et ils avancent.
08:05 Donc là, il y a un rapport de force qui est en train de s'établir entre des élus démocratiquement
08:10 élus qui ont cette légitimité pour intervenir et faire respecter la tranquillité, domaine
08:18 aussi du maire, de faire respecter la tranquillité.
08:21 Et donc là, c'est un message très fort qui est envoyé à ces jeunes trafiquants.
08:26 - Mais justement, ce qui est intéressant, c'est qu'en fait, il parle un langage que
08:30 ces trafiquants comprennent.
08:32 Et ce qu'il assume, il fait l'interview, il se montre.
08:34 - Que nos élites ne comprennent pas, si vous voulez, en tout genre, c'est que parler le
08:38 langage de la gentillesse, du câlinage, de comme on a été méchants avec vous, comme
08:42 on est des salauds, de racistes, etc.
08:44 Si vous voulez, ils nous méprisent.
08:46 C'est ça et je ne comprends pas.
08:48 Ça se voit, là, ça se voit.
08:50 Il suffit de discuter d'ailleurs ou de voir la façon dont ils se comportent en Algérie
08:54 ou ici, ce qui est quand même pas tout à fait la même.
08:56 - Si vous permettez d'ajouter juste une chose.
08:59 - Vas-y, mais bien sûr.
09:00 - La Corse, l'île de beauté, c'est la seule île, le seul département qui a été classé
09:06 département juste parmi les justes, qui a protégé tous les juifs à l'époque de la
09:10 guerre.
09:11 Je dis ça pourquoi ? Parce qu'il y a une très, très grande tolérance.
09:13 Vous avez 50 000 Marocains qui vivent en Corse et qui travaillent, ceux dont parle Elisabeth,
09:19 tout à fait honnêtement.
09:21 Donc, il ne faut pas imaginer que les Corses soient racistes ou intolérants, mais ils
09:25 ne tolèreront pas qu'on détruise leur culture.
09:28 - Ils ne toléreront pas ce que nous tolérons.
09:30 - Et justement, on va écouter un autre élu.
09:32 Je vous fais réagir tout de suite.
09:33 Le maire de Porto Vecchio, Jean-Christophe Angélini.
09:35 Vous allez voir, il est exactement sur la même ligne que son collègue qu'on a entendu
09:38 à l'instant.
09:39 - La Corse, depuis maintenant des décennies, il faut le dire, sans langue de bois et sans
09:44 faux fuyant, elle vit à l'heure des difficultés liées au trafic de stupéfiants, à l'heure
09:49 liée aux addictions.
09:50 Et elle connaît, c'est vrai, peut-être dans des proportions différentes, plus ou moins,
09:55 ça se discute, mais des problèmes de cet ordre-là.
09:58 La Corse n'échappe plus.
10:00 Et donc, je crois qu'il est temps maintenant que l'on réagisse.
10:03 Et la Corse, que l'on disait à tort, préservée de ce genre de phénomène, elle est aujourd'hui
10:08 entrée.
10:09 Il n'est plus que temps de verbaliser, de mettre des mots et bien sûr d'apporter des
10:13 solutions qui sont aussi des solutions concrètes, opérationnelles et immédiates.
10:18 - C'est vrai, Geoffroy Lejeune, que parfois on reproche un peu à nos élus le manque
10:22 de volonté, le manque de courage.
10:23 Là, on a quand même vu deux élus très déterminés dire il faut nommer les choses.
10:28 Non, pas de zone de non-droit.
10:29 Non, ils ne sont pas chez eux.
10:30 Et là, dire oui, il y a un problème, il faut qu'on se rende compte et il faut qu'on l'affronte.
10:34 Ce qui manque parfois un peu chez certains élus résignés ou qui ont peur tout simplement
10:38 d'être menacés qu'on s'en prenne à eux.
10:39 - En fait, je pense que les élus, ils ressemblent à leurs électeurs.
10:41 C'est-à-dire que là, vous voyez des Corses qui sont très déterminés parce que la population
10:45 le demande.
10:46 Et nous, sur le continent, je pense qu'il y a des élus qui sont clairement dans la
10:50 soumission à tout ce phénomène.
10:52 Il y en a d'autres aussi, peut-être, qui ne sont pas assez courageux, mais je pense
10:54 qu'ils ressemblent globalement aux métropolitains, aux Français du continent, qui eux non plus
10:59 ne savent plus tellement qui ils sont, ce qu'ils veulent, ce qu'ils peuvent tolérer
11:02 ou pas.
11:03 J'aimerais presque, en fait, vous savez, on débat souvent du sentiment nationaliste
11:06 en Corse.
11:07 Je pense qu'il existe, il est très ancré depuis très longtemps et il est renforcé
11:12 en ce moment justement par le spectacle pitoyable que nous renvoyons nous depuis le continent,
11:15 de gens qui sont incapables de défendre le début du commencement d'une identité, d'un
11:20 attachement de bon sens.
11:21 Et moi, ce qui me frappe quand j'entends, en fait, je suis jaloux et envieux de ce sentiment
11:27 nationaliste corse, de cette fierté, de cette volonté, comme disait Georges, de mettre
11:31 des frontières et de dire qu'à un moment donné, on ne passera pas.
11:34 Et j'aimerais beaucoup qu'on retrouve ça.
11:35 Je pense que c'est ce qui manque.
11:36 La vérité, c'est que si nous étions capables collectivement sur le continent d'affirmer
11:39 la même chose, peut-être que nos élus reprendraient ce discours.
11:42 Non mais pardon Geoffroy, justement, moi, ce qui me frappe aussi, c'est tout à fait
11:45 vrai, mais ce qui me frappe, c'est que peut-être que ce sentiment n'est pas partagé par
11:49 100% des Français, mais on voit bien à la fois à travers les débats, les élections,
11:54 la façon dont les gens vendent leur candidature, etc.
11:57 Il y a quand même cette volonté de voir nos élus défendre quelque chose, celle que vous
12:04 ressentez vous-même, que Georges ressente, moi, beaucoup de gens, elle est partagée
12:08 par beaucoup de Français.
12:09 Mais il y a aussi une résignation quand même.
12:11 Non mais c'est sur le… si vous voulez, parce que dans le fond, Geoffroy dit, les
12:16 élus ne font finalement que refléter la population.
12:20 Mais en France, il y a une population, si vous voulez, qui n'est pas défendue par
12:24 ses élus.
12:25 Alors qui est largement plus culpabilisée qu'en Corse.
12:28 Je pense notamment que le rôle des médias est très important par rapport à ça.
12:31 Dès que quelqu'un exprime ce que vous dites, Elisabeth, il se fait rabrouer, en tout cas,
12:34 c'est devenu compliqué de le dire en France.
12:36 En Corse, c'est très différent.
12:37 En Corse, il y a une forme d'union nationale sur ce genre de sujet, et ça fait qu'à
12:40 la fin, il y a une communauté qui pense à peu près pareil.
12:41 Peut-être parce que je reviens de la fériade Béziers, mais je trouve que c'est de plus
12:44 en plus facile de le dire en France.
12:45 J'ai le sentiment, mais je n'ai pas été claque d'ailleurs, quand on se promène
12:48 en France, quand on sort justement du monde parisien, des gens qu'on rencontre nous
12:53 dans les médias, etc.
12:54 On voit que cette volonté, elle est partagée.
12:57 Et là où il y a véritablement un problème, c'est que nous n'avons pas les élites pour…
13:01 Alors peut-être la solution nous viendra de la Corse.
13:04 C'est ce que je veux dire.
13:05 On va peut-être prendre exemple sur nos amis corse.
13:08 Il faut faire attention aussi parce que… non mais il faut aussi être honnête.
13:12 Il y a dans les méthodes corse, parfois dans la violence politique, si vous voulez…
13:16 Mais on ne prendra pas tout, on ne s'inspire que du meilleur.
13:18 C'est un autre sujet.
13:19 On ne prendra que le meilleur.
13:20 D'accord, Léonie ?
13:21 Ce n'est tout un programme.
13:22 On va changer de sujet et reparler, vous vous en souvenez, on vous avait parlé de l'agression
13:25 de ce médecin à Nice.
13:27 L'auteur présumé de cette attaque a été auditionné en comparution immédiate.
13:31 C'était lundi.
13:32 Il a demandé le renvoi de son procès pour préparer sa défense et donc il sera jugé
13:36 le 12 février prochain.
13:37 On fait le point avec Aminata Dem.
13:40 L'audience aura donc lieu en février 2024.
13:43 Six mois durant lesquels l'agresseur du médecin niçois n'aura pas le droit de
13:48 quitter le territoire des Alpes-Maritimes ni d'approcher l'octogénaire.
13:52 Insuffisant pour rassurer le médecin, abasourdi par la nouvelle.
13:56 Il me semble que c'est quelqu'un qui est dangereux.
13:59 Je ne vois pas pourquoi il faut six mois de réflexion pour juger cette personne et puis
14:03 l'empêcher de nuire.
14:04 Ça m'inquiète beaucoup cette histoire.
14:06 Je prends des précautions, j'essaie de ne jamais rester trop seul.
14:10 Le médecin vient notamment de déposer une nouvelle plainte après des insultes en ligne.
14:15 Je suis harcelé carrément sur les réseaux sociaux.
14:18 J'ai le droit à des insultes.
14:20 On me prétend que je suis un mauvais médecin maintenant alors que jusqu'à présent sur
14:24 les réseaux sociaux j'étais très apprécié.
14:26 Poursuivi pour des violences aggravées, l'homme de 45 ans a demandé le renvoi de son dossier
14:31 pour pouvoir préparer sa défense.
14:34 Un renvoi avec une mise en liberté, ça peut paraître une mesure un peu laxiste.
14:39 Ça ne veut pas dire que le jour du jugement, il n'y aura pas une peine ferme.
14:43 Il est possible qu'il soit condamné à de l'emprisonnement ferme compte tenu de la gravité
14:47 des faits.
14:48 Traumatisé par l'agression, le médecin avait bénéficié d'une incapacité totale de travail
14:53 de dix jours.
14:54 Elisabeth Lévy, on voit une fois de plus une victime qui a peur de sortir, qui voit sur
15:02 ses notes en tant que médecin dégringolé et pendant ce temps-là un auteur présumé
15:06 qui va avoir le temps de préparer sa défense.
15:08 On peut comprendre la colère et la crainte aussi de ce médecin.
15:10 Passons sur l'aspect tout à fait anecdotique mais qui est quand même intéressant de cette
15:16 affaire de notation sur laquelle il faudrait se pencher un jour si vous voulez parce que
15:20 ça devient complètement cinglé.
15:21 C'est le festival du ressentiment.
15:23 Quelqu'un a refusé de vous donner l'heure, vous avez décidé que c'est un salaud et
15:26 puis voilà.
15:27 C'est en plus lui la victime qui subit le harcèlement.
15:31 En plus, non mais ce qui me frappe ce sont deux choses.
15:34 La première c'est déjà en tant que telle que cette personne, cet agresseur présumé
15:40 mais visiblement il n'y a pas beaucoup de doute, a été remis en liberté.
15:45 Mais ce qui est encore plus frappant c'est quand on compare, si vous laissez le côté,
15:49 l'autriche qu'il y a.
15:50 C'est-à-dire je l'ai raconté ici, j'ai vu pendant l'été le peu de choses que
15:53 je vais regarder de l'actualité.
15:55 Par exemple j'ai vu un tweet sur quelqu'un qui avait frappé un enfant à coup de marteau
16:01 et qui a été remis en liberté.
16:03 Et puis on a tous des exemples de gens, on en traite ici tout le temps, des gens qui
16:08 sont remis en liberté après avoir fait des choses tout de même assez graves.
16:12 Et à côté vous avez d'autres cas et notamment, alors il y a eu des cas de policiers, je
16:17 ne dis pas du tout que les policiers ne doivent pas être sanctionnés.
16:21 C'est le deux poids deux mesures.
16:22 Mais c'est-à-dire qu'il y a quand même une espèce de différence.
16:26 Alors je suppose que ça ne tient pas seulement à l'idéologie mais aussi au ressort dans
16:29 lequel vous êtes jugé.
16:30 Mais il y a quand même quelque chose qui est insupportable, qui est insupportable dans
16:37 le fait que là aussi, dans l'idée que, attention on ne va pas faire de détention
16:41 provisoire parce que la Cour européenne des droits de l'homme n'aime pas ça.
16:43 – Il y a peut-être une autre explication.
16:45 – Ah merci.
16:46 Vous n'avez pas donné tout à l'heure.
16:48 – Non mais j'ai mis une hypothèse.
16:51 Vous savez en comparution immédiate, l'individu peut effectivement demander un délai pour
16:56 préparer sa défense.
16:57 C'est de plein droit.
16:59 – Oui d'accord.
17:00 – Alors là le tribunal, il a une alternative.
17:02 Soit effectivement, il place en détention provisoire en attendant le jugement mais le
17:07 jugement doit avoir lieu dans un délai d'un mois seulement.
17:10 Il est contraint le tribunal.
17:12 Or s'il a des audiences déjà surchargées, il ne peut pas fixer cette audience dans un
17:17 délai d'un mois.
17:18 La détention provisoire, en comparution immédiate, c'est un mois.
17:20 – En comparution immédiate.
17:21 – En comparution immédiate.
17:22 Et donc, sans doute, ils ont tenu compte d'un agenda trop chargé des audiences à venir
17:28 et donc ils ont renvoyé à six mois première date d'audience utile mais là, ils ne pouvaient
17:32 pas le garder.
17:33 Donc ils l'ont mis sous contrôle judiciaire.
17:34 – Ils ne pouvaient juridiquement pas le garder.
17:35 – Donc non.
17:36 Donc c'est peut-être une question de moyens encore une fois et d'effectifs.
17:39 – D'accord.
17:40 – Je voudrais qu'on écoute de nouveau Jean-Yves Olivier.
17:41 – Je pense que c'est l'hypothèse que j'avais.
17:42 – Jean-Yves Olivier, du coup, ce médecin qui témoignait à notre micro tout à l'heure.
17:46 Écoutez.
17:48 – Cet individu continue à circuler comme il veut alors qu'il a failli me tuer il y
17:52 a une semaine.
17:53 Sincèrement, je croyais qu'il allait m'achever.
17:55 S'il y a un passé encouragé mais qui n'était pas interposé, je ne sais pas ce qui serait
17:58 advenu.
17:59 Il était comme un fourselet.
18:01 Alors je suis très inquiet, je sors accompagné, j'essaie de faire attention mais je ne comprends
18:06 pas la décision du juge.
18:07 C'est une personne extrêmement dangereuse.
18:09 Je ne comprends pas qu'il soit encore en liberté.
18:11 Puis sur le plan des principes, je trouve que c'est quand même presque justifier la
18:15 violence, en tout cas la banaliser, que de ne pas prendre des dispositions immédiates.
18:19 – On peut comprendre Geoffroy Lejeune, son argumentation.
18:22 Il y a peut-être ce problème de moyens, d'agenda trop chargé mais on comprend ce qu'il dit.
18:26 Un, il a peur et c'est lui qui se retrouve à sortir accompagné, à hésiter sur ses
18:30 faits et gestes.
18:31 Et deux, c'est sûr que ça ne donne pas un très bon exemple.
18:32 – La leçon dans cette histoire, elle est terrible parce que quelle que soit l'option,
18:38 quelle que soit l'explication, la théorie développée par Georges notamment, c'est
18:43 quelque chose qui est parfaitement possible dans le cadre de notre procédure.
18:45 Ce n'est pas une exception, ce n'est pas un juge d'extrême-gauche qui a décidé
18:48 de relâcher un délinquant, ce n'est pas un craquage, c'est quelque chose qui peut
18:52 se passer dans d'autres cas.
18:54 Et en fait moi ce que je trouve très angoissant dans le témoignage de ce médecin, c'est
18:59 que finalement les gens qui le regardent, et ils ont raison, peuvent se dire que ça
19:02 peut leur arriver à eux, ça peut arriver à tout le monde en réalité.
19:04 C'est-à-dire qu'il n'y a absolument aucune anomalie.
19:06 On n'est pas en train de commenter maintenant un moment où la justice a dérapé, on est
19:10 en train de commenter le cadre normal de la vie normale.
19:13 Vous posez une question par exemple, Georges, quelqu'un qui est soupçonné d'avoir
19:17 commis une agression sexuelle, parce que je pense qu'on n'est pas dans le registre
19:20 du crime.
19:21 Donc il suffit de dire, maintenant que tout le monde le sait j'imagine, "ah ben attendez
19:26 j'ai besoin de temps pour préparer ma défense".
19:28 Le crime ne vient pas en comparution immédiate.
19:30 Le crime c'est devant une cour d'assis, ça passe par une police d'action, ça n'a
19:33 rien à voir.
19:34 D'accord, mais on n'est pas forcément dans le registre du crime, vous le savez très
19:36 bien, vous savez très bien qu'il y a des choses qui passent encore à la tribunale.
19:39 Un individu qui ment jusqu'à 5 ans peut comparaître directement devant le tribunal, et dans tous
19:45 les cas de figure, le prévenu a le droit de demander un délai pour préparer sa défense.
19:49 Donc vous pouvez avoir des femmes qui croisent tous les jours leur adresse.
19:52 Ça peut se produire pour une agression sexuelle, vous avez tout à fait raison.
19:57 C'est bon, super.
19:58 Il faudrait peut-être, alors réfléchir, modifier toujours la loi, permettre une détention
20:03 productive plus longue en matière de comparution immédiate.
20:06 Ça paraît, en tous les cas, comme on ne va pas par un coup de baguette magique faire
20:10 en sorte que les délais puissent être tenus, qu'on puisse dire au gars "bah oui, t'as
20:14 un mois et puis dans un mois t'es devant nous", donc il faut changer la règle.
20:19 Il faut peut-être réfléchir à la question de la durée de la détention provisoire en
20:22 matière de comparution immédiate.
20:24 Comme ça, ça donnera un peu d'occupation à la Cour européenne des droits.
20:27 Vous êtes de beaux sens.
20:29 Oui, mais si on en arrive à cette solution, genre après il y a la question, vous allez
20:31 avoir de plus en plus de personnes en comparution immédiate qui vont attendre, c'est aussi
20:35 le serpent qui se mord la queue avec des places de prison qui n'existent pas, avec, on vous
20:39 dira, il n'y a pas de place pour tout le monde.
20:40 C'est une solution, mais dans un monde idéal, on aurait les moyens de faire ça.
20:44 On n'a pas les moyens.
20:45 Je vous le dis, on n'a pas du tout les moyens.
20:47 Donc, on dit aux victimes "vous allez vous débrouiller avec vos adresses".
20:51 Je note quand même que pendant les émeutes, il y a eu quand même des jugements en comparution
20:56 immédiate avec des peines fermes qui sont tombées rapidement.
20:59 Comme quoi, quand on veut vraiment mobiliser l'institution judiciaire, ça a été un
21:04 moment exceptionnel.
21:05 Oui, mais parfois, du coup, la communication a servi au moins à faire que la chose se
21:10 passe rapidement.
21:11 Je ne dis pas que c'est mal.
21:12 Il faudrait que cet exceptionnel devienne la normalité.
21:15 Il ne s'agit pas évidemment d'aller dans des peines excessives, mais il s'agit de
21:19 répondre à une agression comme celle-ci qui est une gravité exceptionnelle.
21:23 C'est un homme de 80 ans, ce médecin, il aurait pu être tué.
21:26 Oui, on rappelle qu'il a été renseigné par un passant qui, du coup, arrête l'agresseur.
21:30 Mais bien sûr.
21:31 En plus, il est dans ses fonctions, il contrôle pour le compte de la sécurité sociale et
21:35 il revient agressé de cette manière-là.
21:37 Si effectivement, il n'y a pas de réponse pénale immédiate ferme, ça peut laisser
21:43 entendre qu'il y a effectivement une forme de laxisme.
21:46 On va marquer une courte pause avec mes invités et puis on parlera du livre du président
21:50 Sarkozy qui va sortir la semaine prochaine.
21:53 On connaît déjà un petit peu quelques informations sur le fond.
21:55 On en débat dans un instant.
21:57 A tout de suite.
21:57 De retour pour la deuxième partie de l'heure des pro 2.
22:04 Tout de suite, c'est l'heure de l'actualité avec vous.
22:06 Féliciter Kindeki, bonsoir, féliciter.
22:08 Bonsoir Elodie, bonsoir à tous.
22:10 Au lendemain du crash qui a coûté la vie à notre collègue Gérard Leclerc, mardi,
22:14 à Lavaux-sur-Loire, le troisième corps disparu a été retrouvé.
22:17 Les trois personnes présentes à bord de l'avion de tourisme sont maintenant identifiées.
22:22 Hier, l'avion piloté par notre collègue et ami Gérard Leclerc avait disparu des radars
22:26 à 11h42 au-dessus de l'estuaire de la Loire.
22:29 En l'état de l'enquête, la piste d'un facteur humain ou d'un problème machine est privilégiée.
22:35 En Corse, les tensions autour des trafiquants de drogue se renforcent.
22:38 Une saisie record s'est déroulée à Ajaccio lors de la descente d'un navire de la Corsica Linea.
22:43 De la drogue dissimulée dans deux véhicules, cette saisie intervient alors que des agents municipaux
22:48 d'Ajaccio ont été menacés de mort par des dealers.
22:51 Et puis pour finir, ces images à un an des Jeux Olympiques de Paris 2024.
22:56 Les préparatifs vont bon train, des tests grandeur nature, des futures épreuves sont effectuées
23:00 dans la capitale.
23:01 De beaux spectacles mais qui ont pour conséquence des restrictions de circulation.
23:05 Si vous êtes en région parisienne, prenez vos dispositions, vous risquez d'être embêtés jusqu'au 20 août.
23:12 Voilà, c'est la fin de ce JT, c'est à vous Élodie pour la suite des débats.
23:15 Merci beaucoup, félicité.
23:16 Georges Fenech, avant de parler du livre de Nicolas Sarkozy, vous vouliez apporter une petite précision.
23:20 Une rectification, effectivement.
23:22 J'ai vérifié parce que j'avais un doute.
23:23 En fait, la durée de la détention provisoire en matière de comparution immédiate,
23:28 elle n'est pas d'un mois comme je l'indiquais tout à l'heure, mais de deux mois.
23:30 Mais deux mois, c'est un délai très court.
23:32 Vous savez, les affaires correctionnelles, elles sont fixées à un an, 18 mois, deux ans,
23:37 parce qu'on n'a plus de date d'audience disponible.
23:40 Il y a une telle augmentation de la délinquance, notamment la délinquance violente.
23:44 On le sait, toutes les catégories d'infraction ont augmenté,
23:47 ce qui fait qu'on a une surcharge importante, non seulement des tribunaux, mais des prisons, vous l'avez rappelé.
23:53 Et donc, ce délai de deux mois, il est quasiment impossible à tenir.
23:55 On le fait tenir que quand il y a vraiment une situation exceptionnelle,
23:59 ce qui a été le cas, notamment pour les émeutes.
24:01 C'est vrai qu'un médecin de 80 ans qui se fait agresser, finalement,
24:04 c'est devenu quelque chose de presque banal.
24:07 Non, je ne dirais pas ça, mais c'est le sentiment qu'on peut avoir.
24:11 Ce que je veux dire, c'est qu'on se dit quand même qu'il y a des agressions de ce type,
24:14 beaucoup trop, mais quand même, ce n'est pas non plus la norme.
24:17 Donc, on peut...
24:18 Bien sûr, bien sûr.
24:18 Mais on ne repart pas sur ce débat parce qu'on change de thème.
24:21 Mais pas de souci, il était important de réciter, vous aviez raison, Georges,
24:24 puisque l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, sort son nouveau livre mardi prochain.
24:29 Il s'est exprimé d'ailleurs sur les réseaux sociaux pour faire la promotion, évidemment, de cette sortie.
24:33 Vous voyez le livre "Les temps des combats" et il couvre la période 2009-2011.
24:39 Il dit un certain nombre de choses.
24:40 Il dit qu'il a voulu prendre le lecteur par la main, lui faire vivre ses années à l'Élysée,
24:44 comme s'il avait été à mes côtés tout au long de ces événements.
24:46 Cela m'a paru d'autant plus naturel que cette histoire ne m'appartenait pas davantage
24:50 qu'à chacun de ceux qui me feront l'immense plaisir de leur lecture.
24:53 Ces moments partagés, que beaucoup ont gardés en mémoire,
24:55 constituent une partie de notre patrimoine commun, de notre identité, de nos souvenirs enfouis,
24:59 mais restent liés à des instants de chacune de nos vies privées.
25:02 C'est un récit brûlant que j'ai eu tant de plaisir à écrire de la première à la dernière ligne.
25:06 Le simple fait que vous preniez la peine d'ouvrir ce livre me comble.
25:09 Partager a toujours été le sens profond de ma vie.
25:11 J'espère que vous sentirez au travers de ces pages combien j'aime la France
25:14 et j'ai voulu être aimé des Français, dit l'ancien président de la République.
25:18 Alors on sait un certain nombre de choses sur ce livre.
25:20 On sait qu'il parle beaucoup d'international, qu'il se dresse comme dans son premier livre
25:25 où il racontait ses années de président à quelques portraits.
25:27 Alors nous dit-on des portraits mordants, mais jamais méchants, gratuitement.
25:31 En revanche, il semblerait que François Hollande ne soit absolument pas épargné,
25:35 notamment sur le nucléaire, sur sa vision de l'international.
25:38 On sait aussi qu'il dresse un portrait d'un certain nombre de membres du gouvernement.
25:42 Bruno Le Maire, on nous garantit que c'est un portrait juste,
25:44 qu'il aige aussi Ditty Rambic sur Gérald Darmanin.
25:47 En revanche, il compare Edouard Philippe à François Fillon quand on connaît leur passif.
25:51 On imagine ce que ça veut dire.
25:53 Georges Fénac, qu'est-ce qu'on peut attendre de ce livre ?
25:55 On avait vu dans le premier tome aussi ses portraits à la Nicolas Sarkozy.
25:59 Pas méchant gratuitement, mais quand même toujours un peu cocasse et acerbe.
26:04 Vous savez, Nicolas Sarkozy, aujourd'hui, est un homme libre.
26:07 Donc, il s'exprime avec une totale liberté.
26:10 Il est même libre par rapport à la formation politique qu'il avait lui-même créée,
26:14 Les Républicains, je le rappelle.
26:17 Depuis 2012, ça fait dix ans qu'il a quitté le pouvoir.
26:20 Sa parole est rare. C'est vrai.
26:22 Donc, on l'attend à travers un livre.
26:24 Et d'ailleurs, ses précédents livres ont été aussi des grands succès de librairie.
26:27 Je ne doute pas.
26:28 Avec des tournées de dédicaces.
26:29 De dédicaces qui sont organisées.
26:32 Donc, il donne son avis.
26:33 Bon, il donne son avis sur un des grands sujets internationaux.
26:37 Sur la politique intérieure, sur Emmanuel Macron.
26:40 Il adoube en quelque sorte Gérald Darmanin,
26:44 qui est considéré complètement comme l'un des plus brillants.
26:47 Je ne sais pas si les LR vont vraiment apprécier ce message.
26:51 Non tant qu'ils n'apprécient plus trop.
26:53 Voilà, c'est vrai qu'il y a.
26:54 Voilà. Mais bon, c'est un homme libre.
26:56 Il faut respecter cette liberté.
26:57 C'est l'ancien président de la République.
26:59 Je pense que son expérience est quand même utile pour tous ceux qui s'intéressent
27:04 à la politique et à la chose publique, notamment.
27:06 Moi, j'insiste beaucoup là-dessus, sur la question internationale.
27:09 Oui, alors écoutez, justement, d'abord,
27:11 il y a une phrase qui m'a frappé dans l'extrait que vous avez lu.
27:14 C'est "j'ai toujours voulu être aimé des Français".
27:16 Et ça, je pense que c'est le pire.
27:18 C'est un énorme défaut pour un dirigeant.
27:21 Il ne faut pas être la boussole pour vous.
27:23 C'est un problème.
27:24 Il doit se...
27:25 Le général de Gaulle ne voulait pas être aimé par les Français.
27:28 Il aimait la France, si vous voulez, mais il ne demandait pas.
27:31 Il était capable.
27:31 Si vous voulez, il faut être capable d'être un populaire quand vous gouvernez.
27:34 Si vous voulez être...
27:36 Dans notre vie, on voit bien que quand on veut être aimé,
27:38 c'est plutôt souvent une source de faiblesse.
27:41 C'est à la limite, il vaudrait mieux, comme le disait Machiavel,
27:44 être crassé peut-être plus important pour un président.
27:47 Je pense que c'est une de ces faiblesses, probablement.
27:51 Et par ailleurs, je trouve effectivement que c'est intéressant qu'il s'exprime.
27:56 Je ne trouve pas sa parole si libre.
27:57 Alors, en revanche, sur l'international, si vous voulez, je trouve quand même...
28:02 Certainement, Nicolas Sarkozy a fait des choses.
28:04 Certainement, sur le nucléaire, il a été un des plus intelligents,
28:09 un des plus visionnaires de la période récente.
28:12 Mais pardon, l'intervention au Libye, nous en payons tous les jours, tous les jours.
28:18 Il y avait un mandat de l'ONU, vous vous souvenez ?
28:21 Écoutez, Georges, s'il vous plaît.
28:22 L'intervention a été une catastrophe.
28:24 D'accord, mais il y a eu un mandat de l'ONU.
28:26 D'accord, mais s'il n'y avait pas eu Nicolas Sarkozy, très inspiré d'ailleurs,
28:30 ce n'est pas un secret, par Bernard Henri Lévy, il n'y aurait pas eu d'intervention.
28:33 L'ONU n'était pas là en train de trépigner...
28:35 - Sur l'intervention en Géorgie, par contre, c'était...
28:38 - Oui, oui, sur l'intervention...
28:39 D'accord, mais là, je vous parle de la Libye.
28:40 Et si je vous parle de la Libye, c'est parce que...
28:42 Et en plus, moi, vraiment, je n'ai pas du tout de détestation pour Nicolas Sarkozy.
28:47 Je trouve qu'il a fait aussi des choses bien.
28:49 Mais en revanche, moi, j'attends, livre après livre,
28:52 qu'il s'explique sur deux choses.
28:53 Là-dessus, parce qu'au point de vue international,
28:55 les conséquences sont vraiment énormes, si vous voulez.
28:58 Et l'onde de choc de cette affaire libyenne,
29:00 on va la payer encore pendant longtemps, très longtemps.
29:04 Et sur, si vous voulez, ce qui d'ailleurs lui a aliéné
29:07 une grande partie des électeurs et du LR et du RN,
29:11 sur cette promesse absolument pas tenue sur l'immigration.
29:15 Les gens du RN ont voté à l'époque Nicolas Sarkozy, en 2007,
29:18 sur sa promesse d'arrêter l'immigration.
29:21 Et là-dessus, si vous voulez...
29:23 - C'est un des thèmes du livre, notamment, où il reparle du discours de Grenoble,
29:26 quand il a fait le lien entre délinquance, immigration...
29:28 - Oui, d'accord, mais...
29:29 - Il explique que lui a été visionnaire et qu'on ne l'a pas suivi.
29:31 - Oui, il a peut-être été visionnaire dans ses propos,
29:33 mais excusez-moi, on juge aussi l'action d'un président sur ses actes.
29:39 Or, précisément, il avait beaucoup de paroles et pas beaucoup d'actes.
29:43 - Il a présenté ce livre comme un livre bilan.
29:46 C'est pas du tout ça.
29:47 Il ne fait pas le bilan, c'est une action.
29:48 - Non, ce sont les mémoires où il revient sur ce qui s'est passé pendant...
29:50 - Il le dit, il le rend.
29:51 - Mais quand on raconte ce qu'il a vécu...
29:53 - Je suis trompée là-dessus, non ?
29:55 Peut-être qu'il le dit dans le premier livre, mais on en...
29:57 - Il dit aujourd'hui, pour faire la promotion de ce livre,
29:59 il dit qu'il a raté dans ce combat.
30:02 D'ailleurs, il dit que sinon, les questions ne se poseraient plus aujourd'hui.
30:04 Moi, j'ai trouvé cet aveu assez étonnant dans sa bouche.
30:07 Moi, j'attends énormément de ce livre, je reconnais, j'ai adoré le premier.
30:10 - Le premier était super, oui.
30:12 - En fait, il a une capacité, contrairement à d'autres présidents
30:15 qui ont écrit des mémoires aussi, comme Valéry Giscard d'Estaing, par exemple.
30:18 François Hollande, n'en parlons pas, je pense que pour le coup, personne ne les a lu.
30:21 Mais il a une écriture très cinématographique.
30:24 C'est-à-dire qu'il est capable de...
30:26 C'est très facile à lire, c'est très agréable.
30:28 Et on a le sentiment, il le vend d'ailleurs comme ça,
30:29 mais d'être un peu plongé dans une série sur les coulisses du pouvoir.
30:32 - Oui, c'est le but, il veut faire comprendre aux Français ce qui se passe.
30:35 - Il y a des photos à l'intérieur.
30:36 - Mais comme l'a dit Georges, en fait, c'est un peu aussi un prétexte pour...
30:39 Et d'ailleurs, moi, je suis d'accord avec vous, c'est toujours très intéressant,
30:44 mais c'est un peu un prétexte pour faire un commentaire sur ce qui se passe actuellement.
30:48 - Oui, d'ailleurs, il a raison parce que ce n'est pas inintéressant.
30:51 Mais moi, j'avais beaucoup aimé le premier tome et en même temps,
30:53 j'avais été un peu frustré parce qu'il était en fait,
30:56 c'était déjà beaucoup sur l'international.
30:57 On était en Chine pendant les JO.
31:00 On était avec Vladimir Poutine au moment de l'invasion en Géorgie.
31:02 Je ne peux pas parler du second, que je n'ai pas encore lu,
31:04 mais on était avec George Bush au sommet de je ne sais plus quel sommet aux États-Unis.
31:09 Il fréquentait les grandes semondes et on voyait les discussions qu'ils avaient.
31:11 Ça, c'est passionnant parce qu'on ne les voit jamais.
31:13 C'est jamais dévoilé.
31:14 - Oui, c'est un côté coulisses.
31:15 On a accès à des choses qu'on ne sait pas.
31:17 - La manière dont les choses importantes de ce monde
31:20 sont décidées par un petit nombre de personnes.
31:22 Et ça, il nous donne vraiment à voir ça.
31:23 Mais moi, ce qui m'avait frustré dans le premier tome, c'est que moi, j'étais jeune.
31:27 Enfin, je ne travaillais pas encore au moment du premier quinquennat de Nicolas Sarkozy.
31:31 J'ai commencé à travailler à la fin et donc j'ai vécu comme un citoyen,
31:33 comme un jeune citoyen ce premier quinquennat.
31:36 Et je n'ai retrouvé absolument aucun des épisodes qui m'avaient marqué.
31:39 Moi, à l'époque, je me souviens, Georges était parlementaire.
31:41 Aucun des épisodes.
31:42 C'est-à-dire que moi, j'ai vécu de manière franco-française ce quinquennat.
31:46 Et il ne parle quasiment que des affaires du monde, la crise financière, etc.
31:49 J'espère juste que le deuxième tome ne sera pas comme ça,
31:50 parce qu'en réalité, je suis d'accord.
31:52 Moi, le souvenir que ça a laissé ce quinquennat,
31:54 c'est un souvenir où on sentait la société se durcir.
31:56 On sentait l'islamisme arriver.
31:58 C'est Mohamed Merah à la fin, pendant la campagne présidentielle, etc.
32:00 Et ce sont des choses qui étaient un peu survolées, entre guillemets, dans le premier livre.
32:03 Donc moi, j'espère que ce deuxième tome,
32:04 et puis s'il y a un troisième qui suit pour la dernière période...
32:07 - Oui, parce qu'il manque encore... On va jusqu'à 2011, là, uniquement.
32:09 - Voilà. - Donc, a priori...
32:10 - Il tacle un petit peu Emmanuel Macron, quand même.
32:14 - Oui, mais pas trop, parce qu'on dit quand même qu'il est...
32:16 - Il n'est pas le maître du temps, comme il le prétend.
32:19 - Oui, il dit ça.
32:20 En revanche, sur le reste, il dit qu'il est plutôt en soutien à Emmanuel Macron,
32:23 que la crise a été plutôt bien gérée.
32:25 - Oui, mais il fait une différence entre sa façon de gouverner
32:31 et celle d'Emmanuel Macron, quand même.
32:33 Il disait en moi... Bon, voilà. J'agissais immédiatement, parce que...
32:36 - Alors, il parle de la vitesse d'exécution.
32:39 - La vitesse d'exécution.
32:40 - Sur la gestion du temps, quand on est président de la République.
32:42 - Parce que ça passe très vite. Ça passe très, très vite, en réalité.
32:45 - Geoffroy Lejeune.
32:46 - Il y a peut-être une chose, moi, sur la lecture politique de ce livre.
32:48 Je pense que Nicolas Sarkozy a vraiment un projet, depuis des années,
32:51 qui est, depuis qu'Emmanuel Macron a gagné,
32:52 qui est de ne pas se l'aliéner, de ne pas se mettre mal avec lui,
32:55 parce qu'il estime que les électeurs qui sont partis,
32:57 des Républicains, vers Macron, doivent revenir à droite un jour ou l'autre.
33:00 Et aujourd'hui, peut-être, d'essayer de trouver celui qui sera son successeur
33:03 et de réarimer le centre de gravité de l'échec et politique
33:05 vers ce qui était sa famille politique initialement.
33:08 C'est vraiment son objectif, je pense que...
33:09 - Ça fait 10 ans que la droite n'est plus au pouvoir.
33:11 - Bien sûr.
33:11 - Elle n'est plus au pouvoir depuis 10 ans.
33:13 Ça fait deux quinquennats, quand même.
33:15 Ça a duré plus de 10 ans.
33:16 - Déjà, Nicolas Sarkozy a été l'un des grands artisans de l'Union, si vous voulez.
33:20 L'Union, l'UMP, vous appelez ça comme vous voulez.
33:23 Qui a été un désastre pour la droite.
33:25 - Enfin, l'UMP, ça a été la création de Jacques Chirac.
33:27 - Oui, oui.
33:28 - Avec Jean-Luc Mélenchon aussi.
33:29 - Oui, il s'est assis dans ce moule-là.
33:33 Et ça, à mon avis, la catastrophe de la droite,
33:34 elle vient notamment de l'absence de clarté idéologique dans la définition.
33:39 - Avec une parenthèse enchantée quand même à quelque chose qui ne s'est plus jamais produit.
33:42 - Ah, bien sûr.
33:43 - En 2017.
33:43 - Bien sûr.
33:44 Et même d'ailleurs...
33:45 - Une campagne formidable.
33:47 - Alors peut-être dans un autre style, mais il y a eu véritablement,
33:50 moi, je me rappelle bien cette campagne,
33:52 il y a eu véritablement un enthousiasme.
33:54 - Oui, oui, tout à fait.
33:56 - On va changer de sujet.
33:57 Demain, justement, dans l'heure des pros.
33:58 Demain matin, soyez avec nous.
33:59 On reparlera du livre de Nicolas Sarkozy
34:01 parce qu'il donne aussi une longue interview à nos confrères du Figaro.
34:04 Il parle aussi d'international.
34:05 Tous les sujets qu'on a évoqués, on la décryptera ensemble.
34:08 On va continuer maintenant à parler de la polémique
34:10 que suscite l'invitation du rappeur Mehdi nos universités d'été,
34:13 notamment de la France insoumise.
34:15 Ce matin, Alexis Corbière, député du groupe, s'en est défendu.
34:18 Écoutez ce qu'il disait.
34:19 - C'est un artiste qui fait la tournée,
34:25 qui était invité parce qu'il a pris position
34:28 à l'occasion du débat sur les retraites.
34:30 Et il n'y avait pas beaucoup d'artistes qui étaient engagés.
34:33 Je ne le qualifierais pas d'un homme antisémite.
34:35 Ce n'est pas exact.
34:36 Après, je ne veux pas qu'on résume les journées que nous faisons
34:41 uniquement à la présence d'une seule personnalité.
34:44 Il y a beaucoup d'autres personnalités.
34:44 - C'est justement le risque que vous prenez, Alexis Corbière.
34:47 - Il n'est pas pour...
34:48 Eh bien, écoutez, je le corrige à l'instant.
34:49 Ce qui est plus intéressant,
34:51 c'est tous les débats qui vont avoir lieu,
34:52 notamment sur les questions sociales, écologiques,
34:55 des changements institutionnels que j'évoquais.
34:57 Le chanteur, M. Médine, que vous évoquez,
35:00 n'est pas adhérent à la France insoumise.
35:02 Ce n'est pas le sujet.
35:03 Peut-être que l'occasion, il va aussi à Europe Écologie des Verts ou ailleurs.
35:06 Il va aussi à la Fête de l'Humanité.
35:08 Il y a encore une fois de plus une volonté de créer un buzz
35:11 de la part de certains médias qui nous sont hostiles,
35:13 de résumer uniquement à une personne qui n'est pas membre de notre mouvement
35:18 ce que nous portons.
35:19 - Il y a trois choses dans cette intervention, Elisabeth.
35:21 La première, il dit que Médine n'est pas antisémite.
35:24 Il a récidivé sur Twitter.
35:26 Il dit qu'il n'est pas adhérent à la France insoumise.
35:28 En gros, ce n'est pas le seul invité.
35:30 Alors pourquoi en faire cette promotion ?
35:32 Et quand il dit que les médias font le buzz de cette polémique,
35:34 Médine est invitée précisément pour cette raison.
35:36 - Alors ça, bon, je n'en sais rien.
35:39 Je dois dire que j'ai un peu de peine pour Alexis Corbière
35:41 parce que c'est un de ceux qui la France insoumise,
35:45 je pense, n'approuve pas du tout en son fort intérieur
35:48 le tournant islamo-gauchiste et cette tactique, si vous voulez,
35:52 qui consiste à aller chercher... Pourquoi inviter Médine, en fait ?
35:55 Je ne crois pas.
35:56 Cette histoire de buzz, ça ne me contombe pas comme explication.
35:59 Ça ne suffit pas.
36:00 Ils vont chercher Médine parce que Médine, dans le fond,
36:02 je ne sais pas si dans le fond de son cœur,
36:05 comment il faut le qualifier, ce qui est sûr, si vous voulez,
36:08 c'est que si Durafour Crématoire, c'est antisémite et ça l'est,
36:12 Rachel... - Avisé de Péampé, avec son nom au milieu.
36:15 - Voilà, c'est...
36:17 - Et on a d'ailleurs beaucoup fait le parallèle entre les deux.
36:19 - C'est évidemment, et je ne parle pas des tarlouzes
36:22 qu'il avait dénoncées.
36:24 Mais alors après, il s'excuse toujours, si vous voulez.
36:26 Et Médine, en réalité, comme le dit Céline Pina,
36:29 qui sera certainement amenée, elle connaît bien le sujet,
36:31 à le développer sur ses plateaux, c'est un rabatteur.
36:34 C'est-à-dire, alors elle m'explique que dans ses chansons,
36:37 il y a des codes, il y a le cimeterre aussi qu'il utilise,
36:41 il y a des codes visuels à la fois dans ses clips
36:43 et des mots codes, si vous voulez.
36:45 Et c'est un rabatteur des frères musulmans.
36:47 On n'a pas besoin d'être encarté aux frères musulmans, évidemment.
36:50 Puisque c'est une idéologie, les frères musulmans.
36:52 Et donc, si vous voulez, et dans le fond,
36:54 il est probablement assez représentatif d'une partie
36:57 de la jeunesse des banlieues, c'est-à-dire qui n'aime pas
37:00 les homosexuels, qui n'aime pas franchement les juifs,
37:03 qui pensent, qui ont été farcis, à qui on a farci la tête d'idée
37:06 comme quoi on était raciste, qu'ils étaient des victimes, etc.
37:09 Bon, je vous la fais courte.
37:11 Vous connaissez tout cela.
37:12 Et je crois qu'au-delà du buzz, si la France insoumise
37:16 continue à s'afficher avec ce genre de personnages,
37:20 c'est toujours précisément, parce que Mélenchon poursuit
37:24 dans ce qui à mon avis est une erreur mais folle,
37:27 qui est de croire que c'est avec cette jeunesse,
37:31 si vous voulez, qu'il va, avec cette jeunesse qui n'aime pas la France
37:34 d'ailleurs, qu'il va avoir le epsilon qui lui manque.
37:38 Je pense qu'il est complètement à côté de la plaque.
37:41 Même Olivier Faure, c'est quand même,
37:44 même Olivier Faure a l'air de commencer à en avoir assez.
37:49 Peut-être que Geoffroy a des infos là-dessus.
37:52 Ce qui est intéressant avec Olivier Faure, c'est son degré de soumission
37:54 d'ailleurs à ce qui se passe à la NUPES, c'est qu'il y a quelques temps,
37:56 il n'avait pas de mots assez durs pour critiquer Médine.
37:58 Et là, il est très discret sur les invitations chez les écologistes.
38:01 En 2018 notamment, il avait sur les réseaux sociaux
38:04 totalement pris position contre les propos antisémites.
38:06 Mais apparemment, il commence quand même, même chez eux,
38:09 il commence à y avoir un peu de...
38:11 Ils ont mis le temps parce que ça fait plus de temps.
38:12 Ils ont avalé un bois constructeur.
38:16 Ils sont devenus des vivariums.
38:17 Juste pour qu'on arrête de leur chercher des excuses.
38:20 On n'a pas cherché des excuses, mais il y a quelque chose qui signe le crime.
38:22 C'est que sur la volonté de buzz des médias,
38:26 il est invité une première fois par Europe Écologie Les Verts.
38:28 Et c'est au moment de la polémique Europe Écologie Les Verts
38:30 que les Insoumis décident de l'inviter.
38:32 Donc personne n'a essayé de créer une polémique contre les Insoumis.
38:34 Ils ont décidé de s'inscrire dans une polémique.
38:36 Ça, c'est évidemment parce qu'il a l'air de vous dire l'inverse
38:38 quand il est au micro d'Europe 1.
38:39 Honnêtement, il faut arrêter de le croire.
38:40 Ensuite, je suis d'accord avec Elisabeth.
38:42 Connaissant Alexis Corbière, connaissant ses vrais idées,
38:45 quand il a le droit, quand il s'exprime librement,
38:47 il ne doit pas être vraiment, vraiment très à l'aise avec le truc.
38:49 Et il le défend parce que c'est un bon soldat.
38:51 Et ensuite, moi, je... Comment vous dire ?
38:53 Moi, je pense qu'ils sont en train de choisir leur peuple.
38:54 Je pense que Mélenchon fait exactement ce que vient de dire Elisabeth,
38:56 c'est à dire choisir une nouvelle jeunesse
38:59 qu'il pense plus importante démographiquement dans les années qui viennent.
39:02 Et en effet, dont il pense qu'elle va lui apporter la victoire.
39:04 J'espère que ce ne sera pas le cas.
39:05 Mais après tout, le pari se tente.
39:07 - Ah tu...
39:08 Vous pensez que...
39:09 Moi, j'ai le sentiment que c'est un pari qui est quand même voué à l'échec.
39:14 Parce qu'en fait, il perd aussi même
39:17 dans la population issue de l'immigration,
39:21 l'extrémisme parfois de Mélenchon.
39:23 Le fait, ses attaques contre la police,
39:25 elles ne plaisent pas à tout le monde.
39:26 - Je suis d'accord, mais il est au port du second tour à chaque élection présidentielle.
39:29 - Comment ? - Deux fois quoi.
39:31 Il est au port du second tour à chaque fois.
39:32 C'est quand même... Il n'est pas loin.
39:33 Il a raison de le dire quand il dit qu'il a manqué quelques voix par le bureau de droite.
39:36 - Bon alors peut-être que je suis naïvement optimiste.
39:38 - Le nombre de députés, le nombre de députés.
39:39 - Peut-être que je suis naïvement optimiste et que je pense que ses outrances,
39:43 ses attaques par exemple contre la police, on l'a vu dans les sondages.
39:46 - Les émeutes, effectivement, Jean-Luc Mélenchon a perdu beaucoup de poids.
39:49 - Voilà, son refus d'appeler au calme, ses sorties,
39:54 puis je ne les ai pas toutes en tête,
39:55 mais y compris d'ailleurs des sorties plus que limite de Jean-Luc Mélenchon lui-même
40:00 quand il accusait le CRIF, quand il se roulait par terre devant Corbyn, etc.
40:06 - Quand il ne condamne pas vraiment la question du petit ministre de Brigitte Macron.
40:10 - Oui, c'est lui ou c'est un autre de l'AP qui a dit "je ne sais plus qui",
40:14 ah oui mais vous, vous l'allez manger les petits fours du CRIF.
40:17 Ce qui est quand même, c'est toujours, comment dire,
40:20 c'est toujours, il y a souvent un petit truc subliminal
40:24 qui chez Mélenchon devient insupportable, vraiment.
40:27 - On va changer de sujet avec une bonne nouvelle,
40:30 peut-être qu'en tout cas pas pour certains, on va le voir,
40:32 puisque la France arrive troisième au classement mondial en nombre de millionnaires
40:35 selon un classement élaboré par le Crédit Suisse et la Banque UBS
40:38 avec 2 821 000 habitants qui possèdent une fortune supérieure à 1 million de dollars en 2022.
40:44 L'Hexagone se classe en troisième position derrière les États-Unis et la Chine.
40:47 Alors à gauche, cette nouvelle a fait bondir,
40:50 on va notamment regarder la réaction de Manon Aubry,
40:53 toujours pour représenter la France insoumise,
40:55 Cocorico, les millionnaires français peuvent dire merci aux cadeaux fiscaux de Macron
40:59 et tant pis pour les 10 millions de pauvres gens.
41:01 - Donc Jean-Luc Mélenchon, si je me rappelle bien, c'est la déclaration de candidature.
41:04 - Il est parti des candidats qui avaient les plus grandes fortunes.
41:06 Georges Fenech, il faut lier ces deux actualités, comme le fait Manon Aubry,
41:10 à la fois évidemment, malheureusement, ces personnes dans une extrême pauvreté
41:14 et les millionnaires qui doivent remercier, je cite Emmanuel Macron.
41:17 - Ce qu'on ne peut pas contester, c'est qu'il y a beaucoup, beaucoup de Français qui vivent dans la pauvreté.
41:22 Malheureusement, 10 millions, c'est probablement un chiffre qui n'est pas très exagéré, ça c'est certain.
41:28 Après, pour ce qui concerne tous ces millionnaires, moi j'aimerais bien les voir, ces millionnaires.
41:32 - Mais ils comptent les maisons !
41:33 - Je pense notamment à l'agriculteur de l'Île de Ré, vous vous souvenez,
41:37 qui est obligé de vendre ses terrains parce qu'il ne peut pas payer ses impôts.
41:40 C'est l'augmentation du prix des terrains qu'on a hérité de ses parents,
41:45 mais pas forcément avec des comptes en banque de millionnaires.
41:49 - Donc ces millionnaires, en fait, ils comptent les résidences.
41:51 - Ils comptent les résidences principales, etc.
41:54 Mais bon, moi je dirais, plus il y aura de millionnaires et mieux ce sera, quelque part.
41:58 Mais à condition, évidemment, qu'il n'y ait pas un fossé entre ceux qui vivent de manière aisée
42:04 et ceux qui vivent dans les camps de...
42:05 - Ce ne sont pas les millionnaires qui créent de la pauvreté, pardon.
42:07 Vas-y Geoffroy.
42:08 - Oui, c'est bien ce que je dis.
42:09 - Je suis d'accord, ce ne sont pas les millionnaires qui créent de la pauvreté.
42:12 En fait, ce qui est intéressant avec la réaction de Manon Bry,
42:14 c'est qu'on voit bien le logiciel économique de la gauche radicale,
42:17 c'est qu'il considère que la richesse...
42:19 - Logiciel est un mot exagéré pour un truc aussi sommaire.
42:22 - Moi je trouve qu'au contraire...
42:24 - C'est un logiciel de base.
42:25 - Moi, j'ai été à la fac, j'ai eu des cours d'économie avec un prof communiste,
42:28 il y a un vrai logiciel avec des vraies références.
42:30 Il y a des gens qui croient ça sérieusement.
42:32 Et même si la réalité va contre, ils continueront à le professer.
42:35 En fait, ce qui est intéressant, c'est qu'elle considère qu'il y a une valeur,
42:37 il y a une valeur qui est immuable, qui ne bouge pas et qu'il faut la répartir entre les gens.
42:42 Ça ne prend pas en compte la création de valeur,
42:43 ça ne prend pas en compte l'intervention de l'État.
42:44 - L'innovation.
42:45 - L'innovation.
42:46 - L'argent qui est réinjecté.
42:47 - Bien sûr, l'argent qui est réinjecté.
42:49 Donc, c'est évidemment inept.
42:50 Et moi aussi, je me réjouis, plus les gens...
42:52 Par ailleurs, il faut savoir ce qu'on appelle millionnaire.
42:54 Le terme est quasiment devenu une insulte.
42:56 En effet, ce sont probablement des gens qui ne sont pas des énormes propriétaires,
43:00 des gens qui peuvent peut-être rembourser toute leur vie aussi
43:02 pour se payer une résidence à un million de gros.
43:03 - Qui n'ont sans doute pas volé cet argent, d'ailleurs.
43:05 - Je ne crois pas. Je ne crois pas que ce soit possible de voler un million en France.
43:08 - Mais parce qu'évidemment, le mot millionnaire est en soi,
43:11 si vous voulez, c'est long picsou de notre jeunesse.
43:15 - Ce qui est quand même extraordinaire, c'est qu'on se classe troisième.
43:18 - Oui, on va revoir d'ailleurs le classement.
43:20 - Je pense que la France est un pays de propriétaires immobiliers.
43:23 - Terriens et immobiliers.
43:25 - Et que ce sont, à partir du moment où on compte dans ce patrimoine...
43:29 - Absolument. La résidence.
43:31 - La résidence, la résidence secondaire, qui d'ailleurs souvent est un héritage,
43:35 sur lequel il a fallu payer des droits.
43:38 - Certains sont obligés de vendre mieux.
43:40 - Bien sûr. Quand on compte cela, on voit bien.
43:42 Et encore une fois, je vous dis, je me rappelle la déclaration de candidature
43:46 de Jean-Luc Mélenchon, là, quand il...
43:48 Je veux dire, lui, il était probablement dans son millionnaire,
43:52 ce qui ne me choque absolument pas d'ailleurs.
43:54 - Non, mais ce qui choque, parce que chaque fois,
43:55 quand vous avez une campagne présentielle,
43:56 vous avez le candidat ou la candidate la plus riche, c'est un tel.
43:59 Et inévitablement, on dit, voilà, il ne mérite pas.
44:02 Il y a un côté avec aussi l'argent, globalement,
44:05 que ça prend le candidat pour les entrepreneurs qui passent toujours mal.
44:07 - Non, mais ce qui n'est pas bien, en fait, dans ce truc,
44:12 dans ces déclarations de Manon Aubry, c'est de laisser penser à des gens.
44:16 Et je pense que, je me rappelle les Gilets jaunes,
44:18 quand j'allais discuter avec eux dans les manifs,
44:20 il y avait souvent chez les Gilets jaunes cette haine des riches,
44:23 qui est comme si...
44:24 Et de laisser penser à ces gens qui seraient plus heureux
44:27 s'il n'y avait pas de riches.
44:28 - Oui, que s'il y avait moins de riches, il y avait moins de pauvres, c'est pas bien.
44:31 - Complètement absurde.
44:32 On devrait, évidemment, qu'ils devraient se réjouir
44:35 que nous ayons des fleurons encore.
44:37 On n'a pas réussi à tous les détruire et que donc,
44:39 ces fleurons sont dirigés ou ont été créés ou possédés par...
44:42 - Et souvenez-vous de la campagne...
44:44 - La campagne contre Bernard Arnault.
44:45 - Contre Bernard Arnault.
44:47 Au lieu de se féliciter qu'on ait un Français
44:49 qui soit l'un des plus belles réussites industrielles dans le luxe dans le monde,
44:55 on lui tape dessus.
44:56 Alors qu'il crée de l'emploi et qu'il crée des richesses.
44:58 - C'est tout à fait honteux et stupide.
45:02 Donc, et c'est pas bien parce que je pense que des gens les croient.
45:05 Ça entretient une forme de ressentiment de classe.
45:08 - Mais on en revient en fait au même argument de tout à l'heure,
45:10 c'est-à-dire qu'ils s'adressent à leur électorat
45:11 qui sans doute souscrit à ses propos
45:13 et donc qui essayent de choyer ceux qui se disent
45:16 "effectivement, pour qu'on soit moins pauvres, il faut qu'il y ait moins de riches".
45:18 - Vous vous rappelez qu'il y a eu un livre aux États-Unis
45:20 il y a quelques années qui s'appelait "Why Kansas Matters",
45:25 c'était "Pourquoi les pauvres votent à droite".
45:27 Donc l'idée, si vous voulez, que les pauvres ou que les plus pauvres
45:30 sont le public captif de la gauche est à mon avis fausse depuis assez longtemps.
45:35 - En 2022, l'électorat populaire,
45:38 donc les catégories les plus pauvres de la population française,
45:41 a voté à part égale au premier tour pour Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
45:45 Et ça aussi, on ne l'a pas beaucoup soulevé à l'époque.
45:48 Ça veut dire qu'il y a d'un côté la candidate
45:50 qui est donc probablement sur le plan,
45:52 même s'il y a des propositions qui se recoupent,
45:54 mais la plus élevée de Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron,
45:57 qui est pour le coup le président dirigeant.
45:58 En tout cas, c'est comme ça qu'il est attaqué en permanence.
46:00 Ça veut dire que vous en pouvez en tirer la conclusion
46:02 que c'était 60% de l'électorat populaire qui votait pour ces deux candidats.
46:05 Vous avez d'un côté ceux, les pauvres qui pensent,
46:08 les catégories populaires qui pensent que c'est avec le discours libéral
46:11 qu'ils vont pouvoir sortir de leurs conditions.
46:13 De l'autre, le discours de Marine Le Pen n'est pas du tout dirigé
46:15 contre les riches, elle est plus intelligente que ça.
46:17 Il est dirigé contre les mauvaises dépenses de l'État.
46:19 Il est dirigé peut-être contre l'immigration.
46:21 Il est dirigé, elle a un discours social, mais elle n'a pas un discours socialiste.
46:24 Et c'est marrant de voir que leur discours,
46:26 pour le coup, ils sont pavloviens en permanence.
46:28 Leur discours ne porte même pas auprès des catégories
46:30 qui sont censées essayer de draguer avec ce genre de propos.
46:33 Merci à tous les trois d'avoir été mes invités.
46:36 Merci à Sébastien, Kakinou et Théo Grévin
46:37 qui m'ont aidé à préparer cette émission.
46:39 Arnold de Cara à la réalisation,
46:41 Timur Boussa au son,
46:42 Pierre-Maurice à la vision.
46:43 Tout de suite, vous retrouvez Vincent Flandes pour Soir Info
46:46 avec ses invités.
46:47 Vous aurez aussi l'occasion à 22h de revoir la rediffusion
46:50 de l'heure des pros de ce matin,
46:51 où Pascal Praud et ses invités, évidemment, ont rendu hommage
46:54 longuement à notre confrère, collègue et ami qui est décédé hier,
46:57 Gérard Leclerc.
46:58 Et ils ont encore une petite enceinte.
47:00 ♪ ♪ ♪