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00:00 où à l'instant se dit choqué de ses poursuites à l'encontre de Mohamed Bazoum, l'alliance
00:04 ouest-africaine qui rappelle que le chef de l'État est le président démocratiquement
00:08 élu et qu'il doit être libéré, je cite, "sans délai".
00:12 Une situation consuite de près, en tout cas du côté de Washington, où vous vous trouvez
00:16 pour France 24, Mathieu Mabin.
00:18 Les Américains s'inquiètent du sort qui sera réservé à Mohamed Bazoum ?
00:22 - Écoutez, en tout cas, alors que les déclarations de la jeune que l'on vient d'entendre
00:28 devraient faire bondir à la Maison-Blanche et autour d'Anthony Blinken, la diplomatie
00:32 américaine, au moment où nous parlons en tout cas, reste tout à fait fidèle à la
00:36 posture qui est la sienne depuis le début de cette crise, c'est-à-dire qu'elle ne
00:40 commente pas beaucoup, il faut bien le dire.
00:42 Ce qui clairement traduit un embarras.
00:45 Sur le fond, les diplomaties américaines et françaises pourtant n'affichent pour
00:49 le moment pas de divergence majeure puisque les deux chancelleries appellent clairement
00:54 un retour à l'ordre constitutionnel au Niger, ça c'est un fait établi.
00:58 De la même manière, Paris et Washington appuient la communication de la CDAO jusqu'à
01:03 officiellement soutenir un projet d'intervention militaire, comme on le sait.
01:08 Maintenant, une fois qu'on a dit ça, cela ne doit pas nous dissuader de nous souvenir
01:12 que les postures françaises et américaines en Afrique et même au Sahel divergent sur
01:16 plusieurs points.
01:17 Le narratif américain a toujours pris ses distances avec l'histoire de la France en
01:23 Afrique, on le sait, en tout cas sur le plan diplomatique.
01:26 La dernière fois que la Maison-Blanche s'est laissée embarquer dans un projet français,
01:30 c'était en Libye en 2011, vous vous en souvenez.
01:32 Et vous vous souvenez également que Barack Obama, bien des années plus tard, avait reconnu
01:36 que selon lui, c'était une erreur.
01:38 Il ne faut donc pas s'attendre aujourd'hui à ce que Washington affiche une parfaite
01:42 solidarité avec celle que les détracteurs de la France appellent encore 60 ans plus
01:47 tard l'ancien colon.
01:49 Concrètement, l'Amérique souhaite rester au Niger, dans ses bases militaires, peut-être
01:54 plus encore que les Français.
01:56 D'abord parce que le Pentagone y a investi et ensuite parce que quitter le Niger dans
02:01 l'imaginaire diplomatique américain, ce serait d'abord reculer devant les Russes
02:05 et les Chinois, il ne faut pas l'oublier.
02:06 Ensuite, et en cela Washington rejoint Paris, encore une fois, en cas de retrait des Occidentaux.
02:12 Les efforts consentis par eux au cours de la décennie écoulée, au moins, pour faire
02:17 reculer les groupes djihadistes dans la région du Sahel, seraient rapidement réduits à
02:22 néant.
02:23 Mais là où il y a un paradoxe, c'est que, toujours dans l'esprit de cette fidélité
02:27 au narratif américain en Afrique, le département d'Etat enfreindrait l'une de ses propres
02:32 règles si des diplomates et des militaires américains cohabitaient au Niger avec un
02:36 pouvoir fait de généraux poutchistes.
02:38 Si la France par exemple a été la première à envoyer un signal positif aux jeunes débits
02:43 au Tchad, les Américains sont toujours plus intransigeants habituellement.
02:48 Le Mali, le Burkina Faso, la Guinée ne sont plus invités par Washington.
02:52 Mais cette fois, un peu comme si le Niger était la clé de voûte du Sahel, vous me
02:56 l'accorderez, on devine que les Etats-Unis se préparent peut-être à composer avec
03:01 leurs propres valeurs tout simplement.
03:03 Anthony Blinken et la ministre française des Affaires étrangères, Colonna, ont eu
03:06 un entretien effectivement ce week-end, un entretien téléphonique, qui n'a donné
03:11 lieu à aucun communiqué.
03:12 Mais ce qui semble en sortir, c'est qu'après avoir approuvé les déclarations de la CDAO,
03:17 il n'y a pas grand monde ici à Washington qui croit vraiment en les bienfaits d'une
03:21 intervention militaire.
03:22 Ce qui semble donc se dessiner, avec toute la prudence et la réserve qui s'imposent
03:27 au moment où nous parlons, c'est que le département d'Etat pourrait conseiller
03:30 à Joe Biden d'accepter une courte transition civile qui écarterait probablement Mohamed
03:36 Basoum, mais qui aurait comme principale vertu d'une part de garantir la présence
03:40 américaine au Sahel, on l'a dit, et d'autre part qui dispenserait la diplomatie américaine
03:44 de composer avec une jeune militaire.
03:47 Et tant pis pour les Français.