Le principal du collège Pierre-Simon de Laplace, à Lisieux dans le Calvados, a été retrouvé mort dans des conditions suspectes vendredi matin dans son établissement. L'autopsie de son corps se déroule ce lundi alors que de zones d'ombre persistent.
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00:00 On en parle sur ce plateau avec Cécile Olivier, chef du service Polyjustice de BFM TV. Bonjour Cécile.
00:04 Bonjour.
00:04 Pierre-Henri Honégard, avocat pénaliste, qui nous a rejoint.
00:08 Bonjour.
00:08 Bonjour.
00:09 Philippe-Henri Honégard, mais bonjour.
00:10 Philippe-Henri Honégard, pardon, avocat pénaliste, et Chloé Giraud du côté de Lisieux.
00:14 D'abord, Chloé, on te retrouve sur place à Lisieux où évidemment l'émotion a été très forte encore tout ce week-end et elle l'est bien sûr ce matin.
00:24 Oui, effectivement, depuis l'annonce du décès de ce principal vendredi, il y a une grande émotion ici qui s'exprime devant le collège parce que ce principal, il était extrêmement apprécié.
00:36 On ne va pas dire qu'il faisait l'unanimité, mais en tout cas, toutes les personnes qu'on a rencontrées ces derniers jours nous ont dressé un portrait extrêmement élogieux de cet homme.
00:44 On nous parle d'un principal très impliqué, très investi dans sa fonction, qui était toujours présent ici au niveau de ce portail le matin, mais aussi le soir.
00:53 C'est quelqu'un qui connaissait les noms de quasiment tous ses élèves et qui était notamment aussi très impliqué dans la lutte contre le harcèlement scolaire.
01:00 Et donc, cette émotion des élèves, mais aussi des parents d'élèves, il a fallu qu'il l'exprime et ça s'est fait ici devant le collège avec d'abord cet espace qui a été aménagé pour pouvoir déposer des fleurs,
01:12 mais aussi des messages depuis trois jours maintenant. Vous voyez, il y a des dizaines de bouquets qui se sont accumulés ici.
01:19 Et puis hier, en début d'après-midi, il y a eu une autre forme d'hommage qui a été organisée par trois élèves du collège avec cette banderole qui a été accrochée ici et sur laquelle tout le monde peut écrire des messages de remerciements, d'hommages.
01:33 Vous voyez, monsieur Vittel, vous allez nous manquer. Vous avez été un bon directeur. C'est l'initiative de trois élèves qui s'apprêtent à entrer en quatrième à la rentrée et qui ont voulu aussi mettre un petit peu leur pire à l'édifice et apporter cet hommage.
01:48 De l'émotion donc, mais aussi beaucoup d'incompréhension sur ce qui est arrivé à ce principal. Et justement, l'autopsie qui se déroule actuellement, elle pourrait permettre de donner des réponses sur ce qui est arrivé à Stéphane Vittel.
02:01 Chloé Giraud avec Anthony Métro. Sur place justement, Cécile Olivier. Cette autopsie dont parlait Chloé, elle se passe en ce moment. Elle a commencé à 9h très précisément. Qu'est-ce que cherchent les enquêteurs ?
02:11 Eh bien tout simplement, ils cherchent à savoir comment est mort le principal, sachant qu'on sait déjà de sources policières qu'il présentait une blessure au front.
02:20 Il y a aussi le témoignage de sa femme que nous avons recueilli sur BFM TV qui explique qu'au moment où elle le retrouve, ses lunettes se trouvaient à plusieurs centimètres de son corps.
02:31 Donc il avait perdu ses lunettes. Donc un médecin légiste va l'examiner et essayer de savoir si c'est un coup à la tête qui a provoqué sa mort, s'il s'est cogné ou si au contraire il y a eu l'intervention d'un tiers.
02:46 Et s'il y a intervention d'un tiers, avec quel objet il a pu être frappé ou alors à main nue. Dans les autopsies, ils regardent aussi toujours les organes pour voir s'il y a une défaillance, une maladie.
02:59 Par exemple une maladie cardiaque qui pourrait expliquer aussi le décès.
03:03 Est-ce que ça veut dire que dans une mort suspecte, l'autopsie est toujours déterminante ?
03:07 En fait quand on découvre le corps, ce que prévoit la loi, c'est qu'un médecin doit constater le décès et au moment du constat du décès, il peut ou pas cocher une case qui s'appelle mort suspecte.
03:15 C'est-à-dire que soit il estime qu'il n'y a rien de suspect, la personne a l'air d'être morte de manière naturelle, soit il y a des indices qui permettent de penser que ça peut être suspect.
03:24 Donc ça c'est ce qui a été fait dès vendredi.
03:25 C'est ce qui a été fait au moment où a été constaté le décès du monsieur.
03:28 Et donc quand on coche cette case, ça enclenche une procédure de mort suspecte.
03:32 Ça veut dire qu'on saisit le procureur de la République et ensuite le procureur de la République peut diligenter tout un tas d'investigations pour découvrir la vérité.
03:41 En l'occurrence, ce qui a été demandé et ce qui est absolument logique et habituel, c'est une autopsie qui est en train de se faire.
03:46 Et puis cette autopsie, de manière assez simple finalement, elle va déterminer est-ce qu'il y a des causes inhabituelles de la mort, notamment des causes de mort violentes.
03:55 Et ça, si on a un coup à la tête, ça se voit directement.
03:58 Il y a des hématomes, il y a des choses qui se voient.
04:01 Ou si au contraire, il y a des traces qui sont post-mortem, c'est-à-dire il a pu tomber et se blesser à ce moment-là.
04:06 Et ça, les médecins le découvriront assez vite.
04:08 Cécile, en dehors de cette autopsie, les enquêteurs évidemment, ils continuent de travailler.
04:13 Comment ça se passe ? Il y a une enquête de voisinage, il y a une étude de bornage de téléphone.
04:17 Comment est-ce qu'ils peuvent travailler en dehors de l'autopsie ?
04:19 C'est une enquête de police judiciaire classique.
04:22 On sait par exemple, toujours grâce au témoignage de son épouse, qu'au moment où elle rentre dans l'établissement pour chercher son mari,
04:28 elle a vu une voiture démarre en trombe.
04:30 Donc évidemment, on va tout faire pour essayer de retrouver cette voiture, voir si d'autres personnes ont pu la percevoir,
04:37 exploiter les images de vidéosurveillance s'il y en a.
04:41 Oui, c'est la question.
04:42 Autour du collège ou sur la voie publique.
04:45 On va également faire des relevés d'empreintes digitales de traces papillaires, par exemple sur les poignées de porte,
04:51 puisqu'il y a eu une effraction.
04:53 Et puis, comme d'habitude, la téléphonie pour voir qui pouvait être présent,
04:59 qui a borné, qui pouvait être présent près d'un collège en plein mois d'août à 6h du matin,
05:04 un collège qui est censé être fermé.
05:06 Si il n'y avait pas de caméra de vidéosurveillance, est-ce que ça va considérablement compliquer l'enquête ?
05:11 C'est certain que si on a un témoin qui nous dit "j'ai vu une voiture qui partait en trombe"
05:15 et qu'on a une caméra qui vient confirmer, où on retrouve la vidéo, où on voit la plaque d'immatriculation,
05:20 nécessairement ça peut aider.
05:22 Et comme ça a été dit à l'instant, il y a d'autres moyens.
05:24 Il y a effectivement l'ADN, il y a la téléphonie, même si c'est un peu compliqué,
05:28 parce que comme à ce moment-là on n'a pas de suspect, on n'a pas de numéro à chercher,
05:32 ce que font les enquêteurs, c'est qu'ils gèlent toutes les communications qui ont pu avoir lieu
05:38 au moment des faits sur le lieu des faits, c'est-à-dire potentiellement des milliers de numéros de téléphone,
05:43 et puis ensuite ils font le tri petit à petit, notamment par exemple, regardez,
05:46 ceux qui sont restés sur place dans les 15 minutes suivantes, on les écarte et on regarde ceux qui sont partis.
05:51 Et puis ceux qui sont partis, on trace chacun où est-ce qu'ils ont pu aller et on essaye d'isoler ceux dont ça peut être suspect.
05:56 Ça veut dire que ça demande beaucoup de travail.
05:58 Et une horlogerie, évidemment, on consuivra, puisque cette autopsie, on vous le rappelle, a commencé à 9h.
06:03 On aura peut-être d'autres informations un peu plus tard. Merci beaucoup à tous les trois.