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00:00 On va tout de suite retrouver en direct notre envoyé spécial dans la région, Cyril Payen. Bonjour, Cyril.
00:06 Cyril, vous, vous vous trouvez à l'instant même au Bénin, voisin direct du Niger. Comment est perçue la situation nigérienne sur place, là où vous vous trouvez, Cyril ?
00:17 — Écoutez, il y a une conséquence évidemment directe. Nous nous trouvons actuellement aux abords du port de Cotonou, sur le golfe de Guinée.
00:26 Et le port qui est juste derrière moi n'est pas en activité. Il n'y a presque plus en fait aucune activité. Alors qu'en temps normal, c'est-à-dire
00:34 avant l'imposition des sanctions commerciales, économiques et financières imposées par la CDAO conséquemment au coup d'État du 26 juillet,
00:43 eh bien il n'y a plus de matériel qui sont affrétés, qui arrivent par des bateaux juste derrière moi depuis l'ensemble des pays ouest-africains,
00:51 transitant par ce port de Cotonou, qui est en général en effervescence. Là, je peux vous dire que c'est extrêmement calme.
00:57 Eh bien écoutez, c'est ça, l'une des conséquences qui crée évidemment un grand vide ici à Cotonou, pays capital du Bénin,
01:05 pays qui, vous le disiez, partage une longue frontière avec le Niger. Il compte évidemment sur des échanges importants de part et d'autre de la frontière.
01:14 Du côté terrestre, évidemment, c'est également une fermeture depuis l'imposition de ces sanctions qui sont, je le rappelle, dans leur ampleur
01:21 et dans leur immédiateté relativement inédite de la part des pays d'Afrique de l'Ouest, la CDAO. Donc à 700 km de là où on se trouve,
01:31 tout au nord, à la frontière avec le Niger, on parle de 1 000 camions, plus d'un millier de camions qui sont bloqués avec leurs vivres,
01:40 avec toutes les marchandises qui devaient partir au Niger. Donc c'est une situation complètement bloquée.
01:45 Et puis qui crée aussi... Ça commence – c'est ce qu'on nous dit ici – des pénuries, puisqu'il y a une inflation qui commence à parcourir
01:52 les marchés ici au Bénin. Donc c'est la conséquence de toute cette commotion qui a été créée par ce coup d'État du 26 juillet dans ce pays voisin au Niger.
02:04 Cyril, on l'a appris il y a quelques instants. Le régime, l'agent militaire vient de déclarer qu'elle ne pouvait pas accueillir de délégations
02:13 ouest-africaines. On imagine, Cyril, que ça a de quoi ralentir voire même mettre du plomb dans l'aile aux négociations.
02:20 — Oui, effectivement. Et pour avoir parlé avec les Béninois ici depuis notre arrivée il y a quelques heures, tout ça ressemble un petit peu,
02:30 nous dit-on, à un feuilleton avec plusieurs fronts de médiation et puis des ultimatums lancés par la CDAO. Je rappelle que dimanche dernier,
02:37 l'ultimatum d'une semaine, sans quoi il y aurait des sanctions plus importantes. Et pourquoi pas, puisque c'est un peu ça,
02:42 la chape de plomb sur les poutchistes nigériens, une intervention militaire ? Eh bien ici, on dit c'est un feuilleton.
02:49 Il y a eu une médiation américaine hier, aujourd'hui une nouvelle médiation, vous le disiez, qui était attendue à Niamey,
02:55 dont on attendait un peu, beaucoup, comme une relance des négociations, une médiation tripartite.
03:02 CDAO, Union africaine et surtout ONU. ONU, c'est important pour le volet humanitaire, évidemment, dont a beaucoup besoin le Niger.
03:09 Eh bien, la junte militaire a tout bonnement annulé le fait que cet avion, avec ses délégations tripartites, puisse atterrir à Niamey.
03:18 Donc on est vraiment dans l'expectative, dans une confusion totale. Et puis, il faut quand même le dire, c'est un peu l'état d'esprit aussi,
03:24 une forme d'impasse, plus de maintenant dix jours après le coup d'État, avec les menaces, les sanctions qui n'opèrent pas.
03:31 Et puis les putschistes nigériens qui, de leur côté, font leur propre front, je dirais, avec les voisins burkinabés et maliens,
03:40 dont on sait ici que peut-être que l'idée est de former un gouvernement civilo-militaire. Et cela leur donne peut-être raison,
03:48 quand on voit la nomination hier d'un Premier ministre civil, un politicien connu au Niger. Mais tout cela ressemble à s'y méprendre, évidemment, à la méthode malienne.
03:57 La différence, c'est que cela va extrêmement vite ici, beaucoup trop vite pour l'ensemble des pays d'Afrique de l'Ouest,
04:03 si l'on compare évidemment avec l'aventure malienne ou même burkinabée ou encore guinéenne. La vie va être extrêmement compliquée ici,
04:11 exactement comme de l'autre côté de la frontière. On le sait, il y a énormément d'échanges humains, des Nigériens qui vivent au Bénin et réciproquement.
04:18 Donc les gens sont extrêmement au courant, extrêmement inquiets. Et encore une fois, un sentiment de profonde impasse.
04:24 Et le fait qu'un pays avec un président élu démocratiquement est bien sombre dans un système non démocratique avec une junte militaire au pouvoir.
04:35 — Merci beaucoup, Cyril, pour toutes ces explications. Cyril Payennotre, envoyé spécial dans la région. Donc encore merci à vous.
04:41 Et dans le même temps, les États-Unis de leur part...