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Transcription
00:00 "Hôtel de France" était un projet de l'école, au départ, un film d'école.
00:04 Très vite, comme tout ce qui se passait dans cette école, ça a été plus
00:07 ambitieux que ça et plus ouvert. La chose dont on a pu bénéficier et qui, je
00:11 l'apprendrai plus tard, est extrêmement rare au cinéma, c'est d'un très long
00:15 temps de répétition. Pour Patrice, au théâtre, mais là en l'occurrence au
00:20 cinéma, il était exclu de se soustraire à ces longues séances à la table et
00:24 puis de répétition, etc. On ne fait plus jamais ça pour les films. Peut-être des
00:27 gens comme Coppola ou Milos Forman ont fait ça dans les années 70, mais
00:30 aujourd'hui, pour des raisons économiques, essentiellement, à mon avis, on ne fait
00:33 jamais ça. Là, on a répété, je pense, quelque chose comme un mois et demi ou
00:37 deux mois. Donc toutes les séquences de groupe, en particulier nombreuses, très
00:40 chorégraphiées, avaient été répétées énormément à Nanterre. Et les retrouvailles au
00:44 début du film, tout ça a été consciencieusement travaillé, répété.
00:48 J'avais l'impression de travailler un petit peu comme au théâtre, sauf que
00:51 assez vite, je me suis rendu compte que Patrice, lui, chorégraphiait déjà ses
00:53 plans en nous ayant comme ça à disposition pendant si longtemps.
00:57 Donc on est arrivé sur le tournage en sachant déjà tout
01:01 à fait bien ce qu'il fallait jouer, les enjeux, etc. et la chorégraphie. D'ailleurs,
01:06 le film est assez chaotique par certains côtés. Je ne suis pas sûr qu'à la première
01:10 vision, tous les enjeux d'absolument tous les personnages, qui sont très
01:13 nombreux, sautent aux yeux. Mais nous, en tout cas, on était mu chacun par une
01:18 énergie particulière et des motivations très particulières et très travaillées.
01:22 En ce qui concerne, il n'y avait aucune improvisation. Tout le texte était écrit.
01:26 Concrètement, le film est répété entièrement avant tournage. Et l'idée,
01:33 c'est de tourner le film avant de monter la pièce. Pour tourner le film,
01:39 Schero procède comme il procède pour ses pièces de théâtre, avec un travail à la
01:44 table, donc une lecture complète du film. Ensuite, des séries d'improvisation sur
01:51 les scènes qui vont le différencier complètement de ce qu'il va faire au
01:56 théâtre, puisque là, en fait, il ne va pas mener ses improvisations jusqu'au bout.
02:00 Et il va laisser un peu de marge au tournage, sachant pourtant que le
02:10 tournage, c'est un tournage de film à petit budget, donc avec finalement assez
02:16 peu de temps et dans des conditions de travail pas très simples, puisque le
02:21 film est censé se situer en été et qu'il tourne en novembre à Lésigné,
02:28 là où il est né. Et ça se voit dans le film, il manque un petit peu de soleil,
02:34 un peu de temps de tournage aussi. Et en même temps, c'est à la fois un film et
02:40 un exercice d'école. - Disons que ce film, en tout cas, est inscrit dans un
02:44 projet plus vaste, le projet qu'on avait ici à Nanterre, avec l'école, de faire
02:49 trois films. L'un a été fait, le mien, "Hôtel de France", donc, le deuxième a été
02:54 réalisé avec les mêmes comédiens par Jacques Doyon et le troisième sera
02:58 réalisé cet hiver par André Trichinet. Je pense que le projet se tient et j'ai
03:03 eu du plaisir à monter ce projet, on a eu envie ici de monter ce projet, parce
03:07 que ce sont trois réalisateurs, je parle à leur place,
03:10 ce sont trois réalisateurs dont moi, donc, qui se sentent, je crois, des
03:15 affinités entre eux et à partir desquels on peut trouver une
03:19 sorte de parenté.